
Depuis des jours, je me demande. Comment parler de tout ça. Est-ce que ma voix peut compter ? Est-ce que glisser quelques mots indignés changera quelque chose ? Ou bien est-ce que cela ne servira qu’à apaiser ma mauvaise conscience d’occidentale bien tranquille dans sa maison fraichement rénovée ? Je n’ai pas la réponse. Je n’ai pas parlé à chaud de ce tout petit enfant qui semblait dormir la tête dans le sable. Parce que tout ce que j’essayais de coucher sur le clavier me semblait indécent. L’image m’obsède comme elle doit vous obséder. Mais une fois dit ça, je fais quoi ? Est-ce que je suis prête à accueillir dans ma maison fraichement rénovée une famille de réfugiés ? La réponse est non, je ne vais pas vous la jouer Marc Lavoine et sa clique de people, dont l’indignation est bien sûr louable, mais dont je doute qu’ils vont ouvrir les portes de leurs maisons secondaires probablement vides hors saison. Alors j’ai dans un premier temps décidé de me taire, parce que je reste convaincue que ces choses là doivent se régler au plus haut niveau. Que si Barack Obama ne l’avait pas fait à l’envers à Hollande au moment où ce dernier voulait dégommer Bachar, on n’en serait pas là. Qu’aujourd’hui, les frappes en Syrie vont certes tuer des islamistes mais aussi des rebelles légitimes dans leur volonté de faire tomber ce dictateur – accueilli à bras ouverts chez nous par Sarkozy il y a quelques années, SHAME ON US. Que pleurer cet enfant et les autres, c’est le moins qu’on puisse faire mais que ça leur fait une belle jambe à l’arrivée.
Alors évidemment, personnellement je pense que l’on peut accueillir bien plus qu’on ne le prétend. Et je milite pour ça, je le dis à mes enfants, en partant du principe que le colibri, à force, peut apporter sa contribution, même minime. Mais ça ne me coûte pas grand chose de l’écrire. J’ai, comme beaucoup d’entre vous, cherché le meilleur moyen d’aider, dans la mesure de mes capacités. Après avoir lu sur le sujet ça et là, après avoir consulté mon amie C. dont le travail consiste à organiser l’accueil d’une partie de ces réfugiés à Paris, j’en ai déduit ceci: le mieux et le plus sûr, compte tenu de la multiplication d’initiatives certes généreuses et pleines de bonnes intentions mais souvent moyennement pérennes, c’est de donner aux organisations dont on sait qu’elles sont sérieuses. Pour en citer quelques unes: La Croix Rouge, Emmaüs ou, et c’est là que mon choix s’est porté mais chacun fait ce qu’il veut, l’UNHCR qui dépend des Nations Unies.
Voilà, je sais que certain(e)s d’entre vous attendaient un billet, mais la vérité c’est que l’idée même de donner l’impression de vouloir me mettre en avant ou faire de belles phrases sur le petit Aylan me donne la nausée.
Idem, je n’ai pas envie de commenter cette photo horrible. Ce qui me fait vomir, ce sont les images des manifs de soutien faites en France et les beaux discours des artistes, sans compter les tweets de soutien. J’imagine que le père des deux petits s’en fiche comme de l’an 40. Pourquoi faut-il toujours commenter ce qui justement nécessiterait le silence. La véritable action aurait dû être faite en amont, il y a des années, pendant qu’on l’on doit dérouler le tapis rouges à nos amis Bachar, Khadafi et tant d’autres. J’en connais qui devraient se cacher sous la honte …
Je ne suis pas d’accord, les manifs de soutien c’est un moyen de faire pression sur nos gouvernements, de leur dire que c’est important pour nous, qu’on veut qu’ils agissent, car eux, bah ils peuvent. Les banderoles dans les stades de foot, les manifs, les pancartes, ça fait bouger les choses.
Sans doute si tous étaient sincères mais ensuite une fois les migrants installés en France, combien vont râler ? Après le 11 janvier, j’ai eu le sentiment que beaucoup avaient oublié leurs belles paroles, mais je suis sans doute trop désabusée.
Je plussoie Boucledar mais pas pour les mêmes raisons… parce que les manifs de soutien en faveur des REFUGIES ça fait (un peu) contrepoids aux déferlements haineux de la fachosphère…. un peu….
Moi je pense que c’est important les manifs de soutien, pour une raison précise: ne pas laisser la place aux discours xénophobes, contrebalancer les discours haineux.
Je prends l’exemple de l’Allemagne: déferlement de propos néo-nazis et d’actes d’agression dans un premier temps.
Dans un second temps, une partie du reste de l’Allemagne se rend compte que la haine enfle et décide de riposter: manifs de soutien, réseaux sociaux, accueils des réfugiés.
C’est aussi opposer un cercle vertueux, de la tolérance et de l’accueil, pour inverser le mouvement du cercle vicieux.
Il y a des dynamiques à casser, surtout quand on parle de racisme qui se répand si vite.
Je suis d’accord,ça fait un petit peu contrepoids au milieu de toute cette dégueulasserie.
*pendant qu’on l’on déroulait le tapis rouges à nos amis Bachar, Khadafi et tant d’autres.
Pardon pour la faute et merci à toi Caro de ne pas avoir réagi le lendemain comme les autres.
Merci pour ces mots Caroline, merci de votre franchise, de votre désarroi face à cette situation, ce désarroi qui est également le mien…Oui, donner, oui expliquer, oui lutter contre toutes ces saolperies que l’on peut lire ici et là, s’opposer à cette parole libérée qui veut que quand même, « c’est honteux de leur offrir une maison alors que nos SDF, mas bonne dame… »
Bref, c’est la m…
c’est incroyable, hein, ce subit intérêt pour « nos SDF »…..
En prenant mon petit déjeuner ce matin, je me suis justement étonnée en me rappelant que tu n’avais pas posté de billet sur ce sujet… Et puis je me suis dit « mais… que peut-elle donc ajouter ? ». Et avant même de te lire j’avais ma réponse, il n’y a rien à ajouter, l’indignation est toujours là et la tristesse aussi, cette photo me hante depuis sa parution et je suis comme toi, impuissante…
Mais malgré cela, merci d’en avoir fait un billet.
Tes mots sonnent toujours très justes, particulièrement quand les choses sont tellement horribles et compliqués que l’on ne sait plus quoi dire.
Bonjour Caroline …
Tu as raison : il est facile de s’indigner et de continuer à vivre comme si de rien n’était … J’ai aussi choisi les associations pour « faire quelque chose » …
Je ne sais pas si tu as vu la vidéo de Vincent Moscato qui tourne sur FB, mais je trouve qu’il a raison : le monde artistique et politique fait de grandes phrases mais combien connaissent le nom de leur voisine et combien lui ont déjà offert de l’aide ?
Pas de moralisation généralisée, chacun fait en son âme et conscience et les plus médiatisés ne sont pas obligatoirement les plus généreux …
Bonne journée tout de même ……
Il me semble qu’on s’en fiche un peu de savoir qui est le plus généreux parmi les artistes qui appellent à s’engager. Ce n’est pas le problème et c’est un joli moyen de nous déculpabiliser de ne rien faire que de dire » ah beh oui mais ceux qui nous exhortent à être généreux ne le sont pas ».
Merci Caro, je dois faire partie de ceux qui « attendaient »
J’étais à 2 doigts de le dire et l’écrire ici et puis je me suis dit que tu préparais sûrement quelque chose d’intelligent. Et j’avais raison. Juste merci donc de rester la même.
Pareil, je me sens désarmée et inutile face à tout ça… j’ai encore pleuré devant ma télé ce matin en voyant les images de ces réfugiés en Hongrie, sous la pluie et dans le froid, qui se prenaient des coups de matraque par une police dépassée, et ces enfants en pleurs, terrorisés. Merci pour tes mots Caroline.
On a vu le même, alors, et je ne m’en remet pas. Les accueillir ici, leur donner vêtements, fournitures scolaires et tout ce qu’on peut… que faire d’autre ? (à part voter, à la base)
J’ai vu ces images ce soir au journal et j’ai la boule au ventre, envie de pleurer, je me sens impuissante, gênée d’être à l’abri dans ma maison avec ma petite famille… Faire un don, oui mais c’est si peu face à toute cette souffrance…
effectivement rien n’est simple..j’ai lu il y a peu sur Facebook une phrase qui m’a fait réfléchir…70 morts entassés dans un camion ..personne ne bronche.. un enfant sur du sable et tout le monde se révolte et fait de belles promesses…
Le débat est compliqué.. accueillir tous ces réfugiés alors que nous n’arrivons déjà pas à régler les problèmes de logement chez nous… qu’on a nos propres SDF qui attendent un logement pour éviter de mourir de froid cet hiver.. Sur Lyon notamment avant ces arrivées ils étaient déjà dépassés par les populations de l’Est arrivés en masse et qu’ils ne savent pas où loger.. on a vu à Paris l’évacuation récente d’un « campement » ..
bref… tout cela me dépasse …
Pour une fois, je suis ravie de travailler dans une entreprise allemande. Chaque semaine, une action est organisée, et quelques uns d’entre nous se rendent le vendredi au centre d’accueil tout proche (en Allemagne) apporter notre aide. Le lundi, il écrit un récit sur le blog interne pour les autres. Pour la première fois, nous nous sentons unis par une même cause. Ces gens, ce sont nous il y a 70 ans, ne l’oublions pas. Ouvrons nos portes, on arrivera toujours bien à partager.
Personnellement, je sais ce que je peux faire et je le fais! Depuis des années! Parce que que pour nous, parisiens, les réfugiés ne sont pas une nouveauté. Ils vivent avec nous depuis longtemps. Arrivés d’Afghanistan, d’Irak, etc, Ils ont a peu de chose près la même histoire que les syriens d’aujourd’hui. J’ai vécu 15 années dans le 10ème, près du square des récollets qui se trouve être à une vingtaine de mètres d’un local associatif qui leur vient en aide alors, les réfugiés dorment là, au parc, sont là à l’heure où nous allons à l’aire de jeu, là le week-end pendant les pique-niques, sont sous leur tentes, l’hiver, serrés les uns contre les autres, à attendre les heures d’accueil. Apparemment ils sont invisibles au tout Paris qui fréquente les nouveaux restos du coin et se demande en ce mois de septembre ce qu’il peut faire pour aider parce que quand même, c’est fou que ça existe!!!
Alors voici quelques idées :
– quand on croise les même gens tous les jours en allant à l’école, on peut leur dire « bonjour » en considérant qu’ils sont devenus nos voisins au lieu de se regarder le bout des pieds.
– on peut expliquer la situation à nos enfants plutôt que de les faire revenir vite vite vers nous avec leurs trottinettes quand ils approchent des tentes, des fois que les réfugiés hébergent de dangereux ours…
– on peut les laisser finir leur phrase quand ils nous parlent parce qu’en général ils ont besoin d’un renseignement qui leur sera précieux.
– pour finir, comme à Paris, ils sont sur les places, dans les parcs, sur les quais, bref, là où on se balade, on peut prendre avec soi quelques victuailles. Mon truc c’est les bouteilles de lait que je fais chauffer et auxquelles j’ajoute du chocolat en poudre. C’est con mais c’est bon et ça réchauffe. Ça se cale dans le panier de la poussette, dans le caddie de courses. Ça dit au gens qu’on a conscience de leur détresse, qu’on est solidaire, qu’ils sont dignes d’être aidés. Bref, let’s go!
ben voilà, pas mieux.
Et c’est déjà énorme…
Sinon en googlant « comment aider les migrants » on a la liste des asso incontournables…
Et moi qui te lis tous jours, je travaille avec et pour les réfugiés syriens en Irak à travers un projet financé par le UNHCR. La boucle est bouclée.
Merci pour ce billet sobre mais juste.
Ah mais c’est fou !
Merci pour vos mots toujours si justes quand je me plains de ne plus en avoir, sur un sujet aussi insoutenable que celui-ci, et aussi complexes que celui des réactions que nous avons.
Depuis ces quelques années où je guette chacun de vos billets, je me doutais que vous finiriez par écrire, puisqu’il le faut bien finalement…
Je ne commente pas souvent mais là j’avais envie de parler, parler de la nausée qui m’envahit ces derniers jours quand je consulte facebook et lis bien trop souvent des propos haineux à l’encontre de ces réfugiés.
J’ai visité la Normandie cet été, j’ai bien sûr visité les divers monuments dédiés à la 2nd guerre mondiale et on ne peut pas ne pas se demander » qu’est ce que j’aurais fais moi devant ce massacre des juifs » et là en 2015 lire les propos de certaines personnes sur ces pauvres gens qui fuient leur pays en guerre ben ça me fait franchement froid dans le dos, et je me dis que nous ne sommes définitivement pas prés de sortir de l’auberge
Juste rajouté que ce qui me fait le plus peur, c’est la façon de certain de balancer leurs saloperies comme ça sans aucune gêne, sans se cacher, en étant même parfois fières de leur connerie !
Salut toi, on se connaît non ?
Moi non plus, je ne me sens pas à l’aise pour en parler, même si certains discours me donnent instinctivement la nausée. Et que notre information est (dés)orientée.
Bref, j’ai choisi la Croix Rouge. Certains (peu) ont ce geste d’ouvrir leur maison que je ne me sens pas capable de faire. Mais le colibri etc. c’est aussi ce que je dis à mes enfants.
On m’a parlé de la planche qu’a fait Zep, si certaines ici ne l’ont pas vue…
http://zepworld.blog.lemonde.fr/2015/09/08/mi-petit-mi-grand/
Oui, la planche de Zep est magnifique…mais est-elle vraiment utile? Ne parle-t-elle pas qu’à ceux qui se sentent certes désarmés, mais tout de même concernés?
Oui, tout à fait. mais je la trouve pas mal pour expliquer à des enfants plutôt jeunes.
Chaque voix compte… Il faut continuer à faire pression sur la France et sur l’UE.
L’accueil des réfugiés est une obligation légale pour les pays qui ont signé la Convention de 1951 sur les réfugiés.
Pour le moment ces personnes ont un besoin urgent de protection et d’aide humanitaire de première nécessité. Les pays de l’UE ont la capacité financière de la leur donner.
Cette année 300’000 personnes ont tentés la traversée de la méditerranée et 2’600 y ont perdu la vie, des femmes, des enfants aussi, dont le petit Aylan.
Il y a 4 million de réfugiés syriens dans le monde. La plupart sont hébergés en Turquie (2 million), au Liban (1.2 million) et en Jordanie (630’000). l’UE, elle, reçoit un peu plus de 600’00 demandes d’asile pour 28 états…. Voilà pour les chiffres.
Le HCR c’est ma vie depuis 26 ans… J’ai vu beaucoup de crises humanitaires, beaucoup d’horreur mais aussi beaucoup de générosité et de dévouement, c’est pour ça que j’y crois encore ..
S’informer sur le sujet, en parler à nos familles, nos enfants, c’est déjà faire énormément…
Merci Caro!
« SHAME ON US »
…
Il y a peine 300 ans nous vivions sous Louis XIV. SEULEMENT 300 ans!!! Et pourtant notre réalité est tellement différente de l’époque! La république, le net, la médecine…. Nous ne sommes qu’à un pas dans le temps de la tyrannie d’un dictateur ou d’un empereur ou d’un roi … Ce qui arrive à ces gens, partir pour sauver sa peau, est arriver à nos grands-parents, parents, et pourra nous arriver à nous ou à nos enfants! Alors ouvrons les bras et tendons nos mains bon sang!!!!!!
C’est la seule chose à faire!
J’ai honte de la réaction de notre état, de nos représentants élus.
Merci Caroline de me permettre de le dire ici!
Pour les parisiens :
> Le bar LE 34 (rue Léon dans le 18è) organise une collecte vendredi et samedi de 18h à 2h… le fruit de cette collecte sera apporté à la Maison de réfugiés – + d’infos ici : https://www.facebook.com/events/1638911896388924/
> Il est aussi possible de déposer des dons directement à la Maison des réfugiés située au 7 rue Jean Quarré 19e, près de la Place des Fêtes.
J’y suis allée hier… j’y ai vu des gens discuter entre eux, d’autres lire ou essayer des chaussures, des enfants jouer au ballon (c’était après l’école), des vêtements entrain de sécher sur des cordes à linge et même une jolie poule rousse… bref, j’y ai vu la vie et un soupçon d’espoir aussi.
Bonne journée !!
Bonjour Caroline,
Évidemment la photo est choquante, immonde, atroce… Indéfinissable. Cependant, je suis indignée de mon côté de constater une fois encore l’hypocrisie des hauts placés et des medias. La veille encore on investissait des centaines de milliers d’euros dans « la sécurité aux frontières » autrement dit, on mettait des milliers sur la table pour éloigner les « migrants » des frontières… Histoire qu’ils ne prennent plus le tunnel sous la manche à son entrée mais 2 ou 3 km plus haut, ce qui assurément implique un danger toujours plus grand pour ces personnes qui ont déjà tout perdu pour arriver jusque là.
Et puis on a partagé cette photo, et subitement, les vestes se sont retournées, les migrants sont devenus des réfugiés et chacun est bien sûr près à accueillir, donner et partager… Je n’y crois pas une seule seconde, dans 2 jours, 2 semaines ou 2 mois on reviendra aux bons vieux discours de comptoirs ! 24000 « places » pour ces personnes dans notre pays contre 800 000 en Allemagne, c’est un début certes mais c’est surtout un comble pour un pays qui affiche le mot « Fraternité » au fronton de ses mairies.
Bonne journée et merci pour tes articles qui sonnent toujours très juste.
Que chacun manifeste son émotion quel qu’en soit le moyen (blogs, médias, manifs) et quelque soit sa notoriété, je trouve cela assez sain.
Par contre je suis ahurie par le déferlement de haine à l’égard des réfugiés sur FACEBOOK il y a d’ailleurs eu avant hier un échange intéressant sur l’Instagram la Femme de Georges à ce sujet https://instagram.com/p/7aoKkHOZnB/?taken-by=lafemmedegeorge
les twitters de nombreux journalistes qui suivent la route des réfugiés sont passionnants et terribles
voilà ce que vient de mettre Omar Ouahmana correspondant de Radio France
« Situation insupportable à Bodrum des dizaines de familles syriennes dépouillées par des passeurs et contraintes de dormir dehors #Syrie »
on fait quoi ? les dons là ne servent pas à grand chose
je suis allée à la manifestation samedi et je ne vous dis pas ce que j’ai pensé de la faible mobilisation, et pourtant beaucoup plus que 6 morts
restons optimistes !!
Il suffit de regarder en arrière, juste la seconde moitié du dernier siècle, pour se rendre compte qu’on peut le faire largement, sans se poser de questions.
Alors, je pourrais en parler des heures, mais je préfère te dire, Caroline, que tes mots sont justes, pesés, sensés, et d’une pudeur qui t’honore.
Merci.
Plein de pudeur et les bons mots choisis…merci
ton billet résumé bien toutes mes interrogations depuis un moment déjà sur le sujet !! Et avec des mots justes et pudiques !
C’est vrai que ces derniers vous êtes beaucoup plus bavarde quand il s’agit de votre « maison fraichement renovée » et de votre petit chat
Ah enfin ! ça manquait ! Merci Mélanie, 24è commentaire, on a failli attendre. Mais si je vous dis que ça me fait du bien à moi, de lire le bonheur d’une maison rénovée et de voir chaque jour la tendresse et la douceur d’un chaton et l’amour qui l’entoure parce que justement mes propres soucis plus ceux du monde m’étouffent parfois. Alors si vous ne trouvez pas ou plus ici ce que vous cherchez, passez votre chemin, mais ne venez pas pourrir mon air, moi ici, je respire.
+1
Ce comment ne vous etait pas destiné Sophie. Tant pis si vous le prenez pour vous.
Ca fait 3 ans que je lis le blog de Caroline justement parce qu’elle y denonce de maniere quasi militante des problemes politico/societaux qui nous touchent. et là depuis quelque mois, j’ai une décéption sur les billets de moins en moins engagés et de plus en plus auto-centrés. rien de mal. voila. bonne journée à tous
Mélanie : ton commentaire est destiné aussi aux lectrices, sinon tu peux directement écrire à Caroline. Donc, on se sent concernées. Et je n’ai qu’un mot à dire, enfin une phrase : si les articles de Caroline ne te plaisent plus, passe ton chemin.
Si je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle écrit, je le dis (nous sommes totalement opposées en matière de musique et de chansons), mais je n’ai pas à critiquer ses choix éditoriaux. C’est le deal.
Quelle complaisance
Donc je passe mon chemin sans rien dire, c’est bien ça l’idée?
ok fair enough, je passe mon chemin
Non, ce n’est pas « ça » l’idée. L’idée c’est : que vous veniez CHEZ Caro (ou tout autre blog) lire et exprimer votre avis sur le sujet, même en désaccord, comme l’a fait Colombe par exemple, là, ok. Mais que vous veniez (car c’est bien vous qui venez lire ici, c’est ça qui est dingue) lui dicter les sujets à aborder dans ses billet (merci d’être moins bavarde sur la déco et le chaton) là, non. Mais par dessus tout je pense que vous auriez pu avoir la délicatesse de publier ce commentaire justement sous un billet déco ou chaton. Il n’a rien à faire ici, aujourd’hui. Je n’ai rien contre vous, Mélanie, et tant pis si l’émotion l’emporte, j’en ai juste assez du manque de respect et de bienveillance envers et contre tout et tous.
Mélanie, je ne peux que te redire ce que j’ai toujours répondu à chaque fois que j’ai pu lire ce genre de commentaire – soit dit en passant le tien est tout de même bien sarcastique – : j’ai créé ce blog pour avoir un espace d’expression sur lequel personne, je dis bien, personne ne me dicte ce que j’y écris. Je suis comme tout le monde, j’ai des phases, des lubies, des sources d’inspiration, des moments de lassitude, des moments d’énervement. Et le blog en général reflète ça. Alors oui, ces derniers mois, ce qui m’a occupé c’était de déménager, d’écrire mes scénarios, d’accompagner mes enfants dans cette nouvelle vie et d’empoisonner involontairement mon chat. ça ne m’empêche pas d’avoir des avis sur l’actualité ou la politique, mais honnêtement, je n’ai pas la prétention de faire avancer les choses à tous les coups sur ces sujets. Alors parfois, je me tais. Bref, j’estime ne devoir à ceux qui me font l’honneur de me lire qu’une seule chose: être dans la sincérité. Je ne le serai plus si je tente de me conformer aux désirs – contradictoires – de chacun d’entre vous.
et merci Sophie
Honnêtement il me semble un peu exagéré de dire qu’on peut lire le blog de Caroline « parce qu’elle y dénonce de manière quasi militante des problèmes politico/societaux ». Que ses prises de positions soient claires et décomplexées oui. Qu’elle exprime avec pudeur et mais sans détours ses convictions, ses émotions, ses réflexions oui. Mais de là à dire que c’est le fond du blog…. C’est aussi inexact que de dire que le fond du blog est sa phobie administrative, ou ses récits de vacances. Après, chacun est libre de se désintéresser, mais je rejoins le commentaire qui dit que si avis il doit y avoir sur le contenu, il serait plus à propos sous un billet concernant Jiji que sous celui ci.
Bravo Sophie !
Tout à fait d’accord avec toi Sophie…
Bien dit Sophie
J’habite au Maroc, à Casablanca plus précisément. Je suis lectrice et fan de ton blog. Je n’ai jamais posté de commentaires avant. Idem je ne trouve pas de mots….. et je pense qu’il n’y en a pas. Chez nous c’est la société civile qui s’organise….. Des collectes de vêtements, de fournitures scolaires et de produits alimentaires. Une goutte d’eau dans l’océan de misère. Mais nous sommes aussi un pays « pauvre » on fait du mieux qu’on peut, du mieux que l’on doit!!!!
Moi aussi j’habite à Casablanca !
C’est vrai qu’ici il y a presque une société parallèle qui s’organise pour faire face aux difficultés…
Bonne journée
Je conseille à tout le monde la lecture de la place de Zep, le dessinateur de Titeuf, sur son blog du monde. Tout y est dit ….
http://zepworld.blog.lemonde.fr/2015/09/08/mi-petit-mi-grand/
… J’avais oublié le lien, pour celles que ça intéresse.
Merci Caro
+1
Merci pour ce billet. J’ai un petit garçon de 21 mois alors la photo dont tout le monde parle m’a beaucoup choquée. En même temps, la sensation qu’on faisait appel à mes sentiments primaires ne me quittait pas. Comment ne pas se sentir le dindon de la farce dans toute cette histoire de réfugiés? Parce que ce petit vivait en Turquie depuis 3 ans donc pas dans un pays en guerre. Sans parler d’une responsabilité assez certaine du père qu’il est hors de question d’évoquer. Je comprends que tout le monde veur fuire la misère, que notre mode de vie si critiqué est tellement désiré au fond mais pourquoi alors ne pas appeler un chat un chat? Parce que les réfugiés qui meurent et les enfants noyés, ce n’est pas nouveau. La guerre en Syrie, c’est pas depuis hier. Alors, oui, j’ai des frissons en voyant cette image mais non, je refuse de me laisser manipuler. Agir de façon temporaire en montrant bien fort son indignation: non. Faire des dons répétés à des organisations qui font bien leur boulot:oui!
Merci pour eux Caroline
Comme toi, effarée par ce monde si cruel mais pas prête à accueillir une famille chez moi… trop égoiste, trop occupée, trop…ou pas assez.
J’en parle et reparle depuis des jours, donne ma « bonne parole » pour me sentir un peu moins coupable…
Et puis ton billet sur lequel j’ai cliqué immédiatement pour faire un don (de colibri certes mais c’est mieux que rien sans doute) – car même cela je ne l’avais pas encore fait trop prise dans ma petite vie tranquille.
Merci Caroline – merci pour eux
Merci Caroline.
Difficile de ne serait-ce que choisir les mots, ne parlons pas d’une prise de position…. Depuis des semaines que le sujet m’obsède et la seule chose que je suis capable d’en tirer c’est la question (idiote): mais comment a t-on pû arriver là?!
Merci beaucoup d’avoir contribuer si pudiquement au débat et merci aussi pour les tuyaux dans ton article ainsi que dans les commentaires.
Les mêmes reflexions, mais aussi la même peine et la même culpabilité, m’ont menée à faire un don ce matin à la croix rouge.
Je lis ton article quelques heures après (souriant de ce curieux hasard) et je suis contente que tu puisses véhiculer ce message et donner – j’espère! – l’idée à d’autres… Merci!
Hantée par cette photo, évidemment. Hantée par des tas de questionnements, mais surtout terrifiée vis-à-vis des réactions et des propos de toute une partie de la population. Sous prétexte que nous, on est né du bon côté, alors on érige des murs ? Mais de quel droit. Ce manque d’humanité et de compassion, je n’arrive même pas à le comprendre.
J’avais hésité entre les différents organismes quand j’ai fait un don il y a quelque temps, j’avais finalement opté pour la Croix Rouge mais les autres ont l’air tout aussi efficaces sur le terrain.
Maintenant, quand et comment cela va-t-il s’arranger ?
Merci pour ce billet très juste, je faisais partie de celles qui l’attendaient.
J’ajoute :
– Merci aux filles pour la BD de Zep que je ne connaissais pas
– Bravo et merci à sophiefromthetrain pour son excellente réponse
– Merci à tou(te)s pour vos commentaires, ça fait du bien de lire ça à côté du flot de haine qu’on voit par ailleurs
Merci caro.
C est gorge nouee que je t ai lu…. Parce que à chaque fois je m installe bien confortablement dans mon canape, avec un the bien chaud, et parfois un truc sucré me delectant te tes mots et de ce petit moment qui me fait du bien, un petit bonheur de ma journee…
Et je me suis vue, confortablement installee….. et je me suis bien sure indignee contre cette photo, indignee contre cette journaliste , attristée devant ces familles qui n ont plus rien….. Mais voilà… Quoi faire? … Il y a pourtant tellement a faire et a donner, mais comment proceder, comment y arriver alors qu on compte aussi les bouts de centimes pour que chacun chez soi soit heureux et ne manque de rien dans notre propre maison….
Je vais me renseigner aupres des associations, histoire de ne pas avoir bu mon thé dans mon canapé pour rien…. Peut etre que le vrai plaisir il est aussi dans la demarche de faire plaisir
Caro
Merci Caroline. Ce billet dit ce que je ressens en bien des points depuis la mort de ce petit.
J’ai désormais trouvé une piste pour aider, l’UNHCR me semble être la meilleure et maintenant je vais arrêter de tourner en rond.
Beau billet, effectivement… Même si l’accueil, ça ne peut pas être QUE le don aux associations, mais aussi une façon d’accepter que le malheur des autres empiète sur notre quotidien.
Le risque, sur ce sujet difficile des réfugiés, c’est que chacun se donne bonne conscience en donnant aux associations, tout en espérant bien qu’une famille de migrants ne vienne pas habiter dans l’appartement du dessus, ni que la classe de son enfant soit composée d’un tiers (voir plus) d’enfants non francophones (je ne parle pas de toi ni des gens qui commentent ici, mais force est de constater que cette ambivalence existe autour de nous…). Or, ce qui va se passer, selon toute probabilité, c’est que les réfugiés soient accueillis dans les secteurs déjà très en difficulté (de fait, les quartiers à forte proportion de logements sociaux) et que ce soient les pauvres qui partagent avec les pauvres… Le risque, c’est évidemment une montée des crispations (on en veut toujours au plus pauvre que soit, en particulier comme si c’est probable au vu des niveau de diplômes des réfugiés, ces familles arrivent très vite à mieux vivre que leurs voisins français… Le risque, c’est évidemment une montée du FN, et on ne peut pas l’ignorer… Je n’ai pas de solution miracle, mais je me dis que si l’on pouvait définir des quartiers prioritaires inversés (revenu moyen + 60% de la moyenne), des ZEP inversés, et désigner ces quartiers « quartiers prioritaires d’accueil des réfugiés », ce serait plutôt juste socialement, et ce serait la plus belle des réponses au FN…
Mille fois d accord avec vous. Evitons de mettre encore une fois les nouveaux arrivants dans des quartiers et des villes qui souffrent deja.
+ 1
lily j’aime beaucoup cette phrase: l’accueil c’est aussi accepter que ces souffrances empiètent sur nos quotidiens…
c’est déjà un pas énorme que d’accepter d’en parler et de s’y confronter, le premier pas que l’on puisse faire et parfois le seul, mais à mon sens, déjà énorme.
“La tolérance n’est pas une position contemplative. C’est une attitude dynamique, qui consiste à prévoir, à comprendre et à promouvoir ceux qui veulent être tolérant.”
―Claude Lévi-Strauss
je crois que la tolérance, ça commence par ce premier pas…
Bonjour,
En général, je ne commente pas, parce que souvent, d autres avant formulent aussi bien, voire mieux que moi ce que je pourrais dire. Mais aujourd’hui, je voudrais participer.
Je suis d’accord avec toi sur l’essentiel, sur le coeur de ce que tu dis avec tant de justesse, et tant de pudeur.
Mais dire qu on n en serait pas là si les US avaient aidé la France a chasser le président de la Syrie du pouvoir, j’emets des reserves, et même, je pense que ce serait pire. La plus grande partie des minorités massacrées par daech ont trouvé refuge à Damas, parce que ce regime, peut etre qu il met a mal la democratie dans sa définition occidentale de la chose, mais n a jamais enterré des enfants vivants, n a jamais assassiné des gens qui ne croient pas au meme Dieu. Sinon, cela ferait des decennies que les vagues de refugiés afflueraient d’Irak, de Syrie, mais aussi de Libye, bref de tous les endroits où l’occident a decidé depuis une quinzaine d’années d’installer la démocratie. Le problème c’est que sur le terrain, les réalités sont bien différentes: l abominable dictateur pour l occident (qui souvrnt refuse simplement de brader ses matieres premières) est simplement un president aimé par une partie de la population, et vomi par une autre (un peu comme…en France)et les gentils opposants qui veulent juste faire un gentil coup d’état un peu sanguinolent sont…de cruels sanguinaires.
Voilà, je voulais, en tant que native d’un pays où la civilisation, puis la democratie ont été généreusement offertes par la France (contre, tout de même, cacao, café, ivoire, pétrole, diamant, coton), dire juste que tout n est pas tout blanc ou tout noir. Et que la violence n appelle que la violence. Donc non, bombarder Bachar, n auraot pas ete une solution toute trouvee, ne serait ce que pour les chretiens et les yazidis vivant dans les zones sous le controle gouvernemental.
Mais tout cela ne change rien au fait que oui, il nous faut faire preuve d’humanité, en aidant du mieux sue nous pouvons ces personnes rescapées de tant d horreurs.
Peace.
oui alors sans être une spécialiste de la région, je ne pense pas qu’on puisse affirmer que Bachar n’ait jamais assassiné des personnes sans raison. Peut-être pas pour des questions religieuses, mais il a été assez clairement établi que le gars avait usé de l’arme chimique et bombardé des enfants. Bref, que la solution ne soit pas super simple j’en suis bien d’accord. Mais je persiste à penser que c’est lui qui a fait en sorte de faire arriver les islamistes chez lui, histoire de tuer dans l’oeuf la rébellion.
Je suis loin d’être une spécialiste de la politique syrienne, mais il me semble que parmi les morts depuis le début de la guerre civile en Syrie (on lit souvent le chiffre de 250000 morts) il y en a une bonne partie qui sont victimes du régime de Bachar El Assad.
>l abominable dictateur pour l occident
>(qui souvrnt refuse simplement de brader ses
>matieres premières) est simplement un president >aimé par une partie de la population, et vomi par >une autre (un peu comme…en France)
La comparaison me paraît un peu de mauvais goût. En France, un président « vomi » par une majorité de la population devra partir lors des élections suivantes. Bachar El-Assad est en poste depuis 15 ans, a succédé à son père, et a été réélu avec des scores effarants (plus de 97% en 2007, 88% en 2014)…
Et juste un exemple datant de cet été:
http://www.liberation.fr/monde/2015/08/17/syrie-les-bombes-du-regime-font-un-carnage-pres-de-damas_1364715
Daech est une d’une sauvagerie insoutenable, mais le régime syrien a pas mal de choses sur la conscience aussi.
oui je suis d’accord, cette comparaison avec Hollande est tout simplement indécente. On parle ici d’un régime dictatorial, d’un homme arrivé au pouvoir parce que son père y était avant. Il n’y a rien de comparable entre le régime syrien et le régime français, je pense qu’à dire des énormités pareilles on perd toute crédibilité…
Ok. Eh bien si vous persistez à croire que tuer Bachar Al Assad aurait resolu le problème, je vous invite a regarder la situation de la Libye apres la mort de Khadaffi. Je suis un peu surprise et decue par la secheresse de vos reponses, mais cela confirme ce que je vous disais : il est difficile pour les occidentaux de comprendre que certains peuples, bien que detestant leurs dirigeants, sont conscients que celui-ci, si detestable soit il, est un rempart contre le chaos qu est une guerre civile. Enfin bon. Je ne souhaitais facher personne, la prochaine fois je me contenterai de dire « je suis d’accord avec tout ce que vous dites Caro »
réaction classique, on balance des énormités puis on s’offusque d’être contredit. Encore une fois, je n’ai pas la solution, mais comparer Bachar à Hollande, il faut le faire. Jusqu’à nouvel ordre, il n’y a pas chez nous de prisonniers politiques, de bombardements d’hôpitaux ou de répressions sanglantes. Ne pas oublier qu’avant Daesch, c’est l’armée syrienne que les gens ont fui. c’est tout ce que je voulais dire. Bien sûr qu’on ne peut pas tout comprendre en tant qu’occidental. Mais ce postulat consistant à dire qu’en gros les syriens et autres peuples de cette régions n’ont pour autre choix que de s’accommoder de dictateurs parce qu’en gros « là bas » y’a que ça qui marche… Ben moi je trouve ça le comble du racisme.
En réponse à colombe: je n’ai pas dit que « tuer Bachar El Assad » aurait résolu le problème (d’ailleurs, la situation là-bas a l’air tellement compliqué que je doute que qui que ce soit ait une solution miracle pour « résoudre le problème »…) Mais simplement ton message me semblait évacuer un peu facilement toute responsabilité du régime syrien (et en particulier, la comparaison avec la présidence française était assez délirante- et pourtant Dieu sait qu’il y a beaucoup de choses qui me dégoûtent ou m’exaspèrent dans la politique française…) Certes une partie des syriens considère sans doute El Assad comme un » rempart contre le chaos », mais cela représente quelle proportion de la population à l’heure actuelle ? Et quelle part de responsabilité a-t-il dans le chaos actuel (par exemple il me semble avoir souvent lu qu’au départ il avait sciemment laissé agir Daech…) ?
Bonjour, je suis complètement d’accord avec Colombe.
On nous a dit (Sarkozy) qu’il fallait absolument intervenir en libye parce que Kadhafi allait massacrer sa population, il fallait absolument instaurer la démocratie. Ça s’est terminé en chaos. Le truc c est qu’on a pas mesurer les conséquences de nos actes . Kadhafi tenait les portes de la Libye et la population libyenne était mieux traité qu’aujourd’hui(fr.Wikipedia. org/wiki/Libye)
Pareil en Irak on nous dit ya des armes chimiques faut intervenir (USA) ça s’est soldé en chaos avec sautées migrants. Même schéma en Afghanistan…
Et aujourd’hui on nous parle d’intervenir en Syrie pour liquider Bacha sauf qu’en faisant cela la situation serait bien pire , on aurait eut beaucoup plus de réfugiés encore pcq après tout on ne fait que d déstabiliser des régimes sans ensuite se préoccuper de la suite. Je préfère être dirigé par un dictateur et vivre comme je peux que d’avoir à subir un tel chaos pcq après tout si on impose aux autres ce qui nous semble être la meilleure des choses(démocratie) nous ne sommes plus très différents de ses dictateurs qu’on veut combattre.
Bonjour à tous,
Le message de Colombe et les réponses qu’il a suivi montrent je pense la situation complètement inextricable devant laquelle on est. Toutes les dernières guerres Lybie, Irak, Mali, Afghanistan (qui ont été menées pour des raisons extrêmement différentes) ont été des fiascos (attendons pour le Mali mais déjà la guerilla se réveille et m’est avis que les Français seront en poste très longtemps encore là-bas). Des fiascos parce qu’on arrive pas à endiguer une guerilla uniquement avec de la technologie.
Effectivement, Saddam Hussein, Kadhafi « tenaient » leurs pays culturellement morcelés par ailleurs (et à quel prix!), effectivement la Lybie était un rempart contre la déferlante de réfugiés. Si je peux me permettre Colombe, les immigrés de l’Afrique subsaharienne et d’Éthiopie ou Erythrée étaient traîtés absolument horriblement dans la Lybie de Kadhafi, beaucoup racontent les humiliations, les séjours en prison, les brimades, les tortures. Maintenus dans des situations de quasi-esclavage et retenus dans le pays sans possibilité de partir, via des accords peu reluisants signés avec l’Europe (l’Occident).
Bachar est aimé par une certaine partie de la population qui ne veut pas voir qui il est tant qu’elle n’est pas touchée de près ou de loin par la répression.
Et effectivement, Bachar a décidément laissé les djihadistes semer la guerre civile, et la population est prise en étau, complètement, entre les deux. Je vous conseille de lire, d’écouter Jean-Claude Feuillu, qui a un blog sur Rue89, qui enseigne à Sciences Po je crois et qui parle extrêmement bien de la Syrie, qu’il connaît très bien, mais aussi de la vie quotidienne des Syriens.
Maintenant, pour en revenir à nos moutons, effectivement, bombarder Damas, je ne pense pas que ce soit une solution: encore une fois, des milliers de gens qui fuient, le pays qui finit d’être dévasté, des société qui sont tout de même extrêmement morcelées et le risque d’implosion que l’on voit de façon très très claire en Lybie. Je ne crois pas qu’on puisse penser, après le précédent en Lybie, que les rebelles de l’Armée syrienne libre (Je crois), que comme ça, un pays pourra se stabiliser sans la guerre civile et le risque que les Daech ou Al Nosrah prennent du terrain.
Alors quoi? Moi, je n’ai vraiment pas de réponse (et pourtant je réflechis!)… Mais c’est un peu juste de porter un regard simpliste « dictateur pour les occidentaux » quand il s’agit de Bachar. Bachar n’a que peu d’intérêt pour son peuple, son action l’a démontré je pense.
Au sujet de cette photo, il y a un bouquin de Luc Boltanski qui s’appelle la souffrance à distance, et que je vous recommande. Il parle de l’émotion, et de son lien avec l’action publique. Je trouve vertigineux qu’il y ait eu tant de morts, tant de photos de cadavres d’enfants, d’adultes sur les plages, tant de visages défaits par l’horreur, avant que l’on pense « assez ». Ca me peine profondément, en fait. Pourquoi lui et pas un autre? L’angle de la caméra? La présence du secouriste? Tout ça me questionne. En tout cas, j’ai envie de dire, heureusement qu’on s’est réveillés.
Pardon pour le pavé (je termine ma thèse sur les images et la guerre, d’où mon besoin de partager).
Et moi je ne sais pas si je suis d’accord avec Edouard et Colombe mais je trouve ça intéressant de lire des points de vue différents, et j’avoue qu’en lisant le billet j’ai fait un pomme F Bachar car cela ne me semble pas si simple … (et je ne pense pas que Colombe ait comparé Hollande à Bachar seulement dit que la population du pays se compte entre pros et antis)
Ensuite, on n’est sûrement pas les mieux placés ici pour avoir un débat géopolitique, perso je laisse ça aux experts, néanmoins, j’aime bien lire les points de vue des uns… et des autres.
Pour conclure, le débat semble loin de ce pauvre petit garçon (et des 27 autres enfants morts cette nuit en bateau, pour ne parler que des enfants…).
Le monde est fou, on pourrait faire la paix ici, au moins.
En tous cas, essayer.
Est-ce que c’est mieux d’assassiner quelqu’un parce qu’il ne croit pas au même Dieu que parce qu’il ne croit pas aux mêmes définitions des droits de l’homme, est-ce que c’est plus cruel d’enterrer des enfants que de les bombarder? On peut faire des compets de barbarie, mais le fait est que près de 80 pour cent des tués depuis le depuis du conflit ont été tués par le régime d’Assad, qui reste de très très loin la plus grande menace pour la majorité des Syriens.
Il suffit de regarder notre Histoire. La Révolution non seulement a fait pas mal de guillotinés, mais il nous a fallu à peu-près 70 ans pour stabiliser le pays. Sans parler des guerres napoléoniennes qui ont sacrifié une génération.
Alors, il n’est pas si simple de passer d’une dictature à la démocratie telle que nous la voyons. La preuve avec la Libye.
Dominique c’est marrant j’avais assisté à une conférence de Vedrine il y a quelques années, avant le début de la Syrie, et il disait la même chose mot pour mot. (En parlant de l’Égypte ou de la Tunisie donc). Tu devrais être ministre :). Quand à l’idée que certains peuples ne sont pas adaptés à la démocratie, euh, c’est une blague qu’on entend souvent au Moyen-Orient, mais l’avancer comme argument sérieux dans un débat c’est franchement limite.
Mais bien sûr, tout être humain vivant en société souhaite vivre librement, avec des règles communes, des devoirs et des droits.
Pour en revenir à Védrine (!!!) quel peuple, avec un monarque absolu, était le moins fait pour prendre un virage démocratique que le nôtre ? Sans compter une population très hétérogène, une organisation sociale rigide, etc…
Avec cette histoire de Révolution, on a mis l’Europe à feu et à sang. Donc, même si comparaison n’est pas raison, il est bon de faire un pas de côté et de regarder un peu ce qui s’est passé chez soi.
Encore un texte plein de pudeur et de modestie.
On devine beaucoup de chose derrière tes mots.
Je crois, que chacun, à son niveau peut faire quelque chose, à commencer par un sourire, un regard, une attention.
Je me pose aussi la question de savoir si j’accepterais des réfugiés dans ma maison (on a une grande chambre d’amis et une salle de jeux). Mon coeur dit oui et ma tête dit non…. Difficile….
L’afflux de migrants choque et alimente nombre polémique … Mais pour avoir fait du bénévolat dans des services d’urgence , que soit pour des réfugiés ou des SDF, personne ne faisait de distingo, et travaillé , bénévolement aussi, dans un centre d’hébergement pour famill es réfugiées qu’on appelait pas encore migrants , et cela depuis longtemps , je ne peux que m’etonner de cette subite prise de conscience générale . certes le choc des images y est pour beaucoup, mais y a du boulot et depuis longtemps et pour tout le monde , les dons affluent toujours mais les bras manquent …Rien de moralisateur dans mon propos ..juste un constat .
Voilà c’est ce que je me dis, donner c’est bien mais je pense qu’être dans l’action est peut-être plus utile. Notre société est dans l’immobilisme c’est terrifiant, et aucun jugement puisque j’en fais parti! Je pense qu’il faut arriver à se sortir les doigts du…. L’unicef m’a tél cet après-midi…j’ai augmenté mon don mensuel, mais çà ne me convient plus ce genre de geste, il faut que çà s’accompagne d’un véritable engagement sinon le sentiment d’inutilité restera.
Pour les girondins et girondines (et peut être très bientôt pour les autres), une initiative intéressante du conseil départemental : http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2015/09/11/la-gironde-ouvre-en-urgence-une-plateforme-collaborative-pour-les-refugies_4753010_1654200.html#
Caro, je me permets de transmettre cette info…
Pour les lyonnaises, sachez qu’il y a un rassemblement demain place Bellecour Samedi 12 septembre 2015 à 17h
(Signataires :Agir Ensemble pour les Droits de l’Homme, Afev, Alwane, CCFD-Terre solidaire, Croix-Rouge Française, CCO, CNAM/Rhône-Alpes, le collectif lyonnais des Amoureux au Ban Public, La Cimade Rhône-Alpes, Coordination Urgence Migrants, Entraide Pierre Valdo, Forum réfugiés-Cosi, Secours Catholique Caritas France Délégation du Rhône).
Merci de l info
Bonjour Caro, merci pour ce billet aux mots très justes.
A la question « que peut-t-on faire? » une petite contribution: donner, soutenir et faire connaitre les ONG et actions de développement. Prévenir l’urgence, en somme. Pour donner un exemple, ma situation: travailler pour une agriculture durable dans les pays d’Afrique de l’Ouest, où une forte croissance démographique s’accompagne d’une dégradation rapide des terres, et donc des rendements des productions agricoles. Et la faim et la misère sont le terrain propice aux instabilités politiques et par conséquent, au départs massifs… Mon choix personnel c’est donc de soutenir Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF), mais il en existe plein d’autres.
J’habite dans le sud, nous sommes pour beaucoup des enfants et petits enfants d’immigrés, nos noms de famille parlent pour nous. La retirada, j’en ai entendu parlé toute mon enfance par mon père âgé aujourd’hui de 87 ans. Quand j’ai dit ça sur facebook, on m’a répondu que l’époque n’était pas la même et patati et patata, bien sûr qu’elle n’était pas la même…. mon père enfant, après avoir passé 3 ans sur les routes avec sa mère et sa soeur, s’est retrouvé à la frontière, « trié » (enfants d’un côté avec femmes et vieillards et de l’autre les hommes…) puis en camps (dans le Lot, mais il y avait aussi celui d’Argelès..), un an après la 2ièmes guerre mondiale…..La France qui les traitait de sales espagnols et j’en passe. Comment aujourd’hui rester insensible à tous ces gens qui fuient leur pays pour cause de guerre et je ne parle pas que des Syriens, je pense aussi au Mali. Et si nous nous investissions tous individuellement à aider les gens démunis plutôt que d’attendre l’opération du saint esprit, chacun à son niveau peut faire quelque chose et j’admire bcp la personne qui a écrit qu’elle leurs portait du lait et qu’elle les considérait en leur adressant la parole. C’est la moindre des choses, bravo à tous ces gens qui s’engagent. Il existe encore des gens biens.
Sylvie, j’ai passé mon enfance dans une ville des Pyrénées Atlantiques. Les réfugiés espagnols, on connaissait. J’enviais le bilinguisme de mes camarades de classe. Quand je pense que j’avais un amoureux espagnol, en terminale, qui me disait que sa langue du cœur était sa langue maternelle. La vie en a décidé autrement, mais je garde ce joli souvenir !
Mon grand-père, basque, lui a fait le chemin inverse. Il est parti à 15 ans en Amérique Latine pour échapper à la misère. Son accent espagnol (le français était sa troisième langue !) reste là aussi dans mon cœur.
Comme quoi, les migrations, il y a tant à dire ! Et pas que du négatif, loin de là.
Entièrement d’accord Dominique, il y a tant à dire et tant à faire.
Je vis près de la place des Fêtes et prépare depuis quelques jours un colis pour l’y déposer, parce que je me sens comme beaucoup bien démunie mais ne peux rester sans rien faire… Je pense aussi au père d’Aylan, qui a perdu ses deux enfants et sa femme, et à la culpabilité qui doit le ronger aujourd’hui.
Sinon, Rose Chiffon propose de tricoter pour les réfugiés : http://www.rosechiffon.fr/2015/09/05/tricotons-pour-les-refugies-knitforthem/
Si tu te posais la question de « l’utilité » de ton billet … je te réponds qu’il apaise, réconforte et décomplexe en se disant que l’on n’est pas seule à ne pas savoir si prendre, pas seule à être obsédée par ses images et cette détestable impression de ne pouvoir faire bouger les choses. Merci ♥
+ 1
Ben moi je pense que je vais revoir ma séquence d’EMC (Enseignement Moral et Civique pour ceux qui ne parlent pas le Najat en 2ème langue) de la semaine prochaine.
Mes élèves devaient travailler sur la liberté de circulation. J’avais préparé des documents sur le livret de circulation pour les gens du voyage et son abolition prochaine, sur Schengen et l’accueil des travailleurs étrangers, sur le couvre-feu pour les mineurs. Le thème c’est « Etat de droit et libertés ». Je ne sais pas encore ce que je vais ajouter, c’est difficile de choisir… Mais dans mes recherches, j’ai trouvé ça http://www.enversetcontretout.org/ Alors, je ne vais sûrement pas l’utiliser avec mes Secondes, mais par contre, je pense que mes petits 4ème vont vivre cette expérience…
Dans ma petite ville de province (5000 habitants à 40 bornes de la grande ville) accueillir des réfugiés ne serait sans doute pas une très bonne idée, mais quand même, le colibri… Je vais essayer de faire ma part. Histoire (!) que mes élèves ne relayent pas les flots de mesquinerie que je vois sur Facebook.
Pourquoi pas une bonne idée ? Je ne comprends pas cette partie.. Justement il ne faut pas les loger encore ds les quartiers defavorisés !
Pas une très bonne idée, parce qu’ici, le bassin d’emploi est très limité, il y a peu de services, la zone est très rurale pour accéder à quoi que ce soit, il faut être mobile. Autant être directement dans une zone qui offre plus de possibilités, la grande ville en question. Vu de Paris, 40 kilomètres ce n’est rien. Vu d’ici, c’est carrément un autre monde. Certains de mes élèves ne vont à « la grande ville » qu’une ou deux fois par an, certains jamais. Ce que je voulais dire c’est qu’ici, des réfugiés risqueraient de se sentir très isolés, sans structures de soutien… Et la ville où je vis n’est pas particulièrement favorisée, c’est le moins qu’on puisse dire.
Merci pour ces mots simples. De par mon entourage je connais ce problème plus vieux que la photo de ce petit garçon.
Moi je trouve que la prise de conscience même si elle est due à cette photo est malgré tout une bonne chose puisqu’elle permet de ne plus voir ces êtres humains comme des parasites ou voleurs de caf. Je ne veux voir que le meilleur de cette situation.
Et pour te dire je vis dans le 93 dans une ville remplie de soucis ou certains disent qu’il faut les accueillir. Oui il faut les accueillir mais ce n’est pas aux départements les plus pauvres et les plus surpeuplés d’en faire le plus. Rajouter de la misère à la misère. … bref j’espère que ces réfugiés pourront rentrer chez eux un jour. Qu’un jour ce bachar sera loin et tous les autres bachar aussi
A 22 ans, on est léger, un peu fou, la vie nous appartient… On est amoureux aussi… On a une folle envie de liberté et de vivre de fabuleuses aventures. On est amoureux, des étoiles pleins les yeux…
Tout cela m’a amenée à vivre une vie bien loin de celle que j’ai actuellement… J’ai vécu sur la route entre le Portugal et l’Andalousie pendant de longs mois, le coeur battant en langue allemande, entre le ciel et l’océan… A un moment, nous avions installé notre campement sur une plage de sable fin et chaque soir, nous mangions face aux vagues, regardant le soleil se coucher, les étoiles et les lumières de la côte marocaine, si loin, si proche, s’allumer lorsque le ciel était dégagé.
Un matin, je vais faire ma balade au petit jour, les pieds dans l’eau. Un sac poubelle… Je m’insurge contre les pollueurs… Deux sacs, une multitude de sacs, chaussures, vêtements trempés jonchent la plage. Je comprends.
J’appelle mon ami et parcourons la plage : personne.
Nous avons passé chaque nuit claire de ces mois là-bas sur la plage, nous avons vu des embarcations accoster à quelques centaines de mètres de nous, la police faire des patrouilles au sol et en mer, toujours en nous tenant à distance. Chaque matin, nous arpentions la plage pour voir si quelqu’un avait besoin de secours, et je n’avais qu’une peur, me retrouver face à l’image qui a été révélée il y a quelques jours.
Je n’ai jamais eu de contact direct avec les migrants, hormis des regards. Je n’ai rien fait, je ne savais pas quoi faire…
Comme on se sent impuissant…
En 2002, j’avais 22 ans & j’ai ouvert les yeux sur une misère que je ne voulais pas voir, pas entendre, une honte pour la fille et petite fille de ces hommes et femmes qui ont traversé les frontières pour que je puisse dire : je suis française.
Ces mois passés là-bas, je ne les oublierai jamais, alors que le chéri de l’époque est rentré dans son pays et que cette histoire d’amour qui m’a menée sur cette plage andalouse s’estompe avec le temps…
Nous naissons là où notre famille a la chance ou la malchance d’être à un instant T.
Merci pour ton texte qui m’a aussi permise de partager ce que je n’osais pas faire et avais sur le coeur…
J’habite dans une petite ville, très jolie, très touristique, plutôt aisée, et qui a ouvertement déclarée qu’elle refusait d’accueillir des réfugiés … honte ….
D’un autre côté, je travaille au Secours populaire, et la question des migrants / demandeurs d’asile / réfugiés, peu importe le nom qu’on leur donne, cela fait un moment déjà qu’elle est devenu préoccupante, et qu’on essaye chaque jour d’aider chacun du mieux possible (souvent sans solution malheureusement sur les questions d’hébergement). Moi, ce qui me révolte, et me fais plus que vomir, c’est les phrases du style « et NOS SDF, alors, hein ? », comme si on faisait des distinctions. On aide toutes celles et ceux qui ont besoin d’aide quel que soit leur statut et jamais au grand jamais nous n’avons refusé d’aider un SDF « bien de chez nous », pour aider plutôt un réfugié. On fait du mieux qu’on peut, avec les moyens qu’on a pour apporter une aide matérielle ou juste une écoute à chacun. On n’est pas obligé de choisir, ni d’opposer les uns aux autres. D’ailleurs quand je reçois un donateur qui veut donner uniquement pour des réfugiés syriens, ceux qu’on voit à la TV, quoi, je dis que pour l’instant la ville n’ayant pas mis en place de dispositif particulier, ces dons serviront à des personnes qui en ont besoin, victimes en France de la précarité, réfugiés politiques, économiques ou de guerre, qui sont déjà la au quotidien. Et les gens comprennent très très bien.
Je voulais aussi quand même terminer par une note positive en disant qu’une grande majorité de personnes sont très solidaires, qu’on a des bénévoles formidables (et même que parfois, ils sont eux aussi dans la galère, en attente de papiers, etc …), et des donateurs dont le soutien est indispensable.
Merci Caroline pour cet article qui sait aller au-delà de l’émotion.
Cela doit faire une éternité que je n’ai pas commenté ici. Même si je reste une lectrice assidue et fidèle.
Si j’avais envie de commenter aujourd’hui, c’est parce que je réside depuis plus de trois ans à Berlin (il y aurait tant à dire sur cette ville où le passé ne se laisse jamais oublier..Ceci explique peut être cela…). Quel contraste entre ici et ce que je perçois de la France! Ici les français de Berlin suivent le mouvement avec chaleur et les initiatives se multiplient. J’avais des cartons à donner suite à un déménagement , mais pas de véhicule. Pas de soucis, un message sur facebook et le lendemain une bonne âme à fait un détour pour les récupérer…c’est un détail sûrement, mais la dynamique est tellement différente. Je suis triste, et dégoûtée, je me dis qu’en France certains doivent jubiler. Ils ont réussi à force de discours, de raccourcis et de mensonges à instaurer suffisamment de peur de l’autre pour étouffer la compassion…
Et je me demande comment la tendance pourrait s’inverser. Cette peur est une mauvaise graine. Heureusement, il y a des billets comme le tien, tes lectrices, alors je me dis qu’il faut cotinuer, chacun faire un petit geste en espérant un peu relancer un cercle vertueux.
Merci
Aaaah! Merci!
Je me suis énervée tout à l’heure pour dire les mêmes choses, parce que je lisais l’article d’une blogueuse qui avait décidé de ramasser de l’argent et de rassembler les gens qui voulaient accueillir des réfugiés (e vis au Canada alors de l’autre côté de l’océan, on l’a un peu plus facile sur le coup).
Action certes louable. Mais le matin même, j’écoutais une dame dont l’association avait déjà accueilli des familles ici, depuis juin. Et continuait à œuvrer pour les aider. Et là je me suis dit que blogueuse en question, très douée dans son domaine(qui n’est pas l’immigration et l’accueil de réfugiés) aurait pu se renseigner un chouïa, être un peu humble et user de son influence pour orienter ses lecteurs plein de bonnes volontés vers les bons organismes. Comme tu l’as fait.
Tu as tellement bien formulé ce qui me court dans le ventre et dans la tête! Merci.
Merci Caroline pour cet article, comme pour tous les autres. Je l’ai lu hier, mais comme toujours, je n’ai pas osé commenter. Et puis j’ai reçu ça https://secure.avaaz.org/fr/no_more_drownings_wall_eu/?bKVBqab&v=64844 ce matin.
Pas de manifestation de soutien dans ma commune, pas de maire favorable à l’accueil des réfugiés, pas d’association caritative pertinente pour cette cause à proximité ; mais internet, ça, j’ai !
Tu écris bien Caro, mais il serait peut-être temps de franchir un cap et d’essayer d’analyser les faits (sans tomber dans l’émotion) afin de comprendre qu’elles en sont les causes profondes, non ?
Comme le disait Hippocrate, cherche la cause des causes et tout va soudainement s’éclaircir.
Hahaha. Oui franchement Caro, la prochaine fois tu es gentille tu fais un effort, tu nous écris un essai de deux mille pages sur le sujet, et tu n’oublies pas je te prie, d’inclure les notes de bas de page renvoyant aux ouvrages que tu as consulté. Merci, bisous.
Oh non, les choses sont beaucoup plus simples que ce qu’on essaie de vous faire croire !!
Et cela tient en peu de mots, voire en un seul : démocratie.
Ouille.
Mais encore …
Si je te comprends bien par ce que tu entends par « démocratie », le plus simple c’est d’aller voir les échanges du commentaire 38. Tu comprendras ce que je pense.
Hahahah oui, j’y penserai, pardon pour ma médiocrité. ceci étant dit c’était en effet l’une des raisons de mon silence, je ne me sens pas assez connaisseuse du sujet pour écrire plus que ces quelques mots. Après, moi, les solutions radicales consistant à bannir la démocratie (pour la remplacer par quoi, le communisme (ça a tellement bien marché), l’anarchisme, la dictature militaire, la monarchie ? Bref, je préfère penser qu’on a actuellement le régime le moins pire.
Mon propos ici est juste de vous faire remarquer que tant que vous continuerez de discuter de ce qu’a fait ou fera tel ou tel président ou despote (qu’au demeurant vous ou les autres avez mis au pouvoir), vous continuerez à tourner en rond et à vous sentir impuissant(e)s (en même temps, tout est fait pour ça).
Une discussion de fond sur le mot «démocratie» permettrait peut-être de mieux comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là.
J’arrive tard et comme je lis depuis mon tel, je n’ai pas lu en détails tous les commentaires même si j’ai bien perçu que tout le
Monde n’était pas d’accord. Je ne connais rien à la politique internationale, j’ai bien compris toutefois que des hommes et des femmes fuient leurs pays pour survivre et protéger leurs enfants. Compris aussi qu’on met en cause l’hospitalité de nos pays occidentaux. J’ai en revanche entendu peu de remise en cause de la responsabilité des pus d’où viennent ces gens et à la limite, du point de vue d’un particulier et de ce qu’il peut faire, ça ne change pas grand chose d’un point de vue politique.
Je regrette juste le pouvoir de l’image, cet insensé pouvoir qui donne le retentissement que l’on sait à une photo et qui d’un coup déclenche autant de débats… Au fond, je me dis que la question pour chacun de nous est : que peut-on faire à notre petit niveau pour avoir le sentiment de partager notre humanité ? Les exemples que donnent Laure semblent minuscules mais sont, à mon sens , essentielles pour ceux qui les reçoivent. Encore une fois, il n’y a pas de leçon à donner, juste à s’interroger sur ce qui, pour soi, est un geste d’humanité envers ces gens qui souffrent. Vivre confortablement n’est pas une injure parce que d’autres n’ont pas cette chance, ça donne juste, je pense, quelques devoirs supplémentaires de solidarité envers les autres. A chacun de savoir comment les remplir. Même si la question se posait bien avant la publication de cette photo et continuera de se poser bien après que les médias n’en parleront plus…
Sorry pour les fautes, mon p… de clavier fait bien ce qu’il veut…
Pour compléter ce qui a été dit , un cas concret .
Ma fille est instit en CE2 en REP +, donc une zone bien difficile point de vue éducation prioritaire , à Roubaix . Quand on disait qu’on risquait bien sûr de mettre les refugiés dans des zones où ils ont déjà leur quota de difficultés !!! au leiu de les mettre sur des zones où il y a de l’avenir .
elle a depuis quelques jours une petite fille syrienne adorable qui bien sûr ne parle pas un mot de français .Elle ne peut , hélas , lui consacrer que 15 mn le matin ( pour la petite fille toute seule) et 15 mn à la reprise du midi , car dans sa classe de 24 élèves environ 1/3 ne sait pas lire ( eh ! oui en CE2) . Cela désespère ma fille qui voit que cette enfant a une mémoire d’éléphant et apprendrait certainement très vite le français … mais elle a déjà tant de travail avec ses autres élèves qui méritent eux aussi qu’on se démène pour eux . Le papa , un syrien qui possédait une belle maison et sa propre entreprise et a dû fuir en abandonnant tout , ne veut pas rester sur Roubaix . Il veut emmener sa famille en Allemagne ou en Angleterre . Pourquoi ? ma fille n’a pas pu suffisamment discuter avec lui . A-t-il de la famille ou des amis là-bas ou sent-il que sur Roubaix son avenir est totalement bouché ?
Combien aurons nous de réfugiés , contents de pouvoir se poser un moment mais ne voulant pas rester , car la France ou certains endroits de France ne sont pas leur choix ?
Je suis enseignante en upe2a, un nom barbare pour une classe passionnante, celle qui accueille les enfants allophones nouvellement arrivés. Un élève ,originaire du Sénégal m’a fait cette réflexion il y’a quelques jours, » au Sénégal, m’a t-il dit, c’est moins beau qu’en France , mais si tu rentres dans n’importe quelle maison, tu peux t’asseoir et on te servira à manger » . Sans doute , la nostalgie, et l’exil lui font ils embellir la réalité, mais je me suis dit que peut être ce que nous avions à gagner en partageant un peu surpassait de beaucoup ce que nous perdrons en confort.
Il n’embellit rien, ce qu’il dit est vrai…
Lire ce blog est pour moi le moyen d’essayer de comprendre comment des personnes ayant un certain niveau d’éducation se laissent encore si facilement manipuler par la propagande du pouvoir.
Combien de temps, combien d’élections, combien de guerres et de réfugiés vous faudra-t-il encore pour comprendre que tant que vous continuerez à mettre au pouvoir des maîtres qui prennent les décisions à votre place (et dans leur intérêt), rien ne changera ?
contente de vous apporter la confirmation quotidienne de notre naïveté et bêtise. C’est vrai que les exemples de pays autogérés par le peuple fleurissent et ont fait leurs preuves. Lire ce genre de commentaire est pour moi le moyen d’essayer de comprendre comment des personnes comme vous parviennent à sembler si sûres de leur fait et surtout arrosent de leur mépris le fameux peuple qu’elle voudrait voir aux commandes…
C’est navrant effectivement, et je me dis que la novlangue fait bien son travail.
Je ne méprise personne. C’est votre interprétation. Vous sentez-vous agressée ? Vous êtes effectivement très naïf(ve)s (ne le prenez pas mal, c’est juste un adjectif), comme je l’ai également été et comme je le suis encore sans doute sur certaines choses (mais je me soigne).
De plus, je ne suis pas sûre de mon fait, mais je suis par contre très sûre DES FAITS qui eux ne trompent personne, à moins de se voiler la face, bien sûr.
Quant aux exemple de pays autogérés, la Suisse est celui qui se rapproche sans doute le plus d’une vraie démocratie. C’est un modèle à étudier. Il y en a peu effectivement.
Ceci dit, je n’ai pas besoin d’attendre que les autres me montrent l’exemple pour analyser des faits et comprendre que quelque chose cloche quelque part et depuis fort longtemps. Nous sommes responsables de la situation dans laquelle nous nous trouvons et il nous donc faut aller au fond des choses et chercher la cause des causes. Là seulement nous pourrons espérer modifier le cours des choses.
La suisse… Dans le genre, pardon, quoi. Je veux dire, c’est un pays qui vit grâce aux régimes abjects que vous dénoncez… Qui fait même son beurre dessus. Donc bon.
Ah oui, la Suisse et ses « votations ». Si on avait eu une votation en France sur ce modèle, on aurait toujours la peine de mort.
ceci étant dit, oui, quelque chose cloche et pas depuis dix ans ou cinquante ans. Les guerres ont toujours existé, quels que soient les régimes politiques. Je crains que le problème ne soit tout simplement l’homme et son besoin de pouvoir et de domination…
L’homme est donc foncièrement mauvais ? Je ne le pense pas. Pas plus qu’il n’est foncièrement bon.
Il est en grande partie ce qu’on en fait et l’éducation joue là un rôle fondamental.
Tous les êtres humains ne sont pas attirés par le pouvoir et n’apprécient pas le fait de dominer les autres, fort heureusement.
Par contre, vous mettez au pouvoir des gens que le pouvoir intéresse. Vous ne trouvez pas ça dangereux ??
Le problème (je pense), Elisabeth2, est que les gens que le pouvoir n’intéresse pas ne se présentent guère à des élections où il faut quasi abattre son adversaire pour gagner. Ou alors, n’ont aucune envie de se faire écharper pour l’obtenir… Et je crois qu’on n’est pas près de trouver une solution…
je suis morte de rire quand vous dites que « la Suisse est ce qui se rapproche sans doute le plus d’une vraie démocratie » !!!!!!
j’habite à la frontière suisse, mon mari y travaille depuis presque 30ans, je connais le pays et pas mal de ses habitants……..vous n’êtes pas sans savoir que la Suisse est le plus grand paradis financier au monde, a spoilé les juifs pdt WWII puis aidé les dignitaires nazis à s’envoler pour l’Amérique du sud. La seule loi qui y règne est celle de l’argent ! Il est vrai que c’est un sujet tabou, là bas : les gens y ont perdu pas mal de leur capacités olfactives à force de s’entendre dire que l’argent n’a pas d’odeur, quelques votations participatives et hop, emballez c’est pesé…Mon dernier fou rire remonte aux anecdotes du copain travaillant à la FIFA …. La Suisse est ce que j’appelle un contre-exemple, une machine à blanchir l’argent sale du monde entier, et sans doute l’une des raisons, avec tous ces paradis fiscaux florissants, qui font que les démocraties ont beaucoup de difficultés à exister et à se développer.
en fait on est un peu ton diner de cons mais en blog, quoi
Yes !!!
Je dirais le contraire… Franchement excusez-moi Elizabeth2 mais on se croirait dans un sketch des deschiens, un de ceux où deux personnes devisent sans rien dire et sans terminer leur phrase, tout en prenant un air entendu.
Ouvrir les yeux sur quoi? Responsables de quoi? Tourner en rond de quelle manière? LES FAITS DE QUOI?. Vous proposez à Caroline d’approfondir mais vous ne dites rien.
Je ne rentrerai pas dans les détails sur ma pensée là-dessus, mais le but du blog et de la vie, quand-même, c’est d’ouvrir grand nos oreilles, de se cultiver, de regarder autour de nous pour comprendre, et effectivement, de pas oublier l’histoire coloniale qui nous poursuit et que l’on poursuit, donc de se décentrer un peu. C’est un boulot laborieux et parfois violent mais je trouve que cet espace permet à tous de poser des petites pierres, et c’est si important parce qu’on n’a plus que ça, d’essayer de comprendre, même si ça fait mal, et de se coltiner de la complexité. Donc nous donner l’impression qu’on est aveugle tout en ne nous éclairant pas, c’est un comble, quand-même.
Bon j’arrête, c’était la minute, la recherche c’est cool. Encore une fois, le blog de Jean-Claude Filliu: http://blogs.rue89.nouvelobs.com/jean-pierre-filiu
Et puis aussi une super interview, dans un des matins de Marc Voinchet qui m’avait frappée. Il intervient à la fin: http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-de-palmyre-a-damas-s%E2%80%99achemine-t-on-vers-la-chute-de-bachar-el-assad-2015-05-20
Ciao!
Je cite la fin de ton commentaire:
« Donc nous donner l’impression qu’on est aveugle tout en ne nous éclairant pas, c’est un comble, quand-même. »
C’est exactement ça… C’est plutôt pervers…
+1
J’ai, dans un commentaire, proposé de discuter de manière plus approfondie du mot « démocratie ».
Visiblement, personne ne se sent concerné.
Donc tout va bien pour vous si vous pensez encore et malgré tout vivre en démocratie.
Vous êtes donc responsables de cette guerre-là (et pour le coup, je ne m’inclus pas cette fois) puisque vous avez mis ces gens-là au pouvoir qui, à aucun moment ne vous ont demandé votre avis pour partir en guerre.
je ne crois pas que l’Histoire ait démontré qu’il existe un modèle politique parfait et encore faudrait-il que ledit modèle soit évolutif… Mais même si on ne vit pas dans une démocratie au sens où vous l’entendez, peut-être y a t-il matière à relativiser, ne serait-ce que par égard à tous ces gens en exode qui aimeraient bien se trouver un peu au calme dans notre « non-démocratie » comparée aux dictatures et aux guerres qu’ils fuient…
* par égard « pour » serait plus pertinent…
cette suffisance teintée de modestie et de sagesse, c’est juste insupportable! faut ouvrir un blog sur la démocratie, on verra si tu as des lecteurs…
Je paraphraserai Desproges : « discuter de démocratie, d’accord, mais pas avec n’importe qui ».
Je suis dans les mêmes pensées que toi sur le sujet et je trouve que certains s’indignent beaucoup mais ne font que ça… on peut aider chacun à notre niveau et j’ai trouvé le guide de Rue 89 très bien fait
http://rue89.nouvelobs.com/2015/09/04/petit-guide-pratique-venir-aide-refugies-261049
donner des fournitures scolaires par exemple c’est facile…
Merci Caroline. Ce billet me réconcilie avec votre blog que j’avais fui depuis l’ère Post Charlie.
Actions à faire : on peut donner aux organismes que vous citez et on peut proposer ses services dans la mesure de ses moyens et de son temps (ce que j’ai fait). Pour le moment j’ai proposé mon aide pour quelques traductions et accompagnements dans des démarches administratives à une association proche de chez moi.
pas facile de s’engager…
j’ai une chambre de libre, nous avons envisagé d’accueillir des gens dans cette chambre avant que l’enfant que nous souhaitons adopter puisse y arriver. Et hier, une demande pour accueillir un enfant en provenance du Liban, pour l’éloigner temporairement des difficultés qu’il rencontre dans son pays. Là, ça devient concret…et là, on se rend compte qu’en fait, c’est pas si simple: que faire de cet enfant pendant notre voyage de noces de novembre? suis je prête à y renoncer? pendant les travaux prévus ? pendant nos voyages pour nos démarches d’adoption?
clairement c’est bien plus compliqué de faire que de le dire…du coup, on fait quoi de cette chambre? on continue de se dire qu’on va accueillir des réfugiés? je ne sais plus trop quoi en penser…
finalement ce n »est pas si facile que ça d’être solidaire en actes concrets …j’aimerai moi aussi faire ma part, mais je me rends compte que l’initiative individuelle demande un sacré courage que je n’ai finalement pas, en tous les cas, pas pour l’instant. Alors ton blog et tes interrogations,tes partages et tes propositions simples mais concrètes sont autant de moyens de faire notre part, un moyen de rentrer en action et en « tolérance »…( cf com 39) .