L’impossible mort

Tom est mort. C'est le titre du dernier livre de Marie Darieussec. Livre dont j'aurais voulu vous parler parce que lorsque je l'ai commencé, je me suis dit que c'était probablement un des plus beaux qu'il m'ait été donné de lire.

 

L'histoire ? Tom est un petit garçon de trois ans. Mort. Sa mère, dix ans après, raconte. Tout. Du décès à l'hôpital à la crémation, des premiers jours d'hébétude à la lente descente dans les enfers de la mort d'un enfant.

 

Ce qui est fou ? Ce qui est fou c'est que même en n'ayant pas d'enfant mort, on a la sensation extrèmement troublante qu'on est cette femme. Et forcément, là, c'est devenu un énorme problème pour moi.

 

Parce que Tom est devenu mon enfant. Ou plutôt, il faut bien l'avouer, j'ai été terrorisée à chaque page que mes enfants subissent le sort de Tom. Cette douleur je l'ai touchée du doigt il y a des années à la naissance de mes jumeaux. Seulement effleurée. Mais elle a dû laisser son empreinte bien plus profondément que je ne le pensais puisque chaque ligne de plus m'est devenue au fil des pages insupportable.

 

Alors voilà, je n'ai jamais terminé Tom est mort. Il est au pied de mon lit, je le vois tous les soirs et tous les soirs je renonce à l'ouvrir. Par peur de provoquer le sort. Par peur peut-être aussi de déterrer cette souffrance tapie depuis ce jour de mai où la poitrine de mon fils de 46 centimètres se soulevait trop vite, trop fort.

 

La question que je me pose aujourd'hui c'est celle-ci: est-ce que je suis incapable d'aller au bout d'un livre que j'estime pourtant excellent uniquement parce qu'il fait écho à mon histoire ? Est-ce que tout mère peut éprouver la même incapacité ? Est-ce que même sans enfant il reste extrèmement compliqué de lire un tel ouvrage ?

 

En fait ça fait beaucoup de questions. Et je n'ai pas les réponses, peut-être les avez-vous ?

91 comments sur “L’impossible mort”

  1. venise a dit…

    Les réponses, elles sont forcément multiples et propres à chacune d’entre nous. Parce qu’un tel livre a forcément des échos en chaque mère (pour les femmes qui ne sont pas mères, ça fait trop longtemps que je le suis pour être capable de penser à leur place)
    Et puis je pense aussi qu’il y a des moments où certaines lectures sont impossibles. Des moments, parfois de longues périodes où on est plus fragiles, plus sensibles. Je me souviens que le choix de sophie avait été douloureux pour moi, ou aussi que je ne pourrai plus jamais regarder la vie est belle car je trouve que mon fiston ressemble par trop au héros. Mon degré de tolérance à la violence, à la souffrance , même morale est très très bas, même quand il s’agit de fiction, alors quand ce n’est plus de la fiction c’est encore pire !
    j’ai juste envie de te dire que tu n’es pas obligée de le finir, ce livre. Ca renvoie à ton précédent post sur les peurs…
    bises douces.

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  2. Eliza a dit…

    Je pense que je pourrais le lire… mais j’imagine que je ressentirais comme toi cette peur que ça m’arrive aussi… En tant que mère on ne peut pas lire une histoire comme celle là sans qu’elle nous touche…

    Hier j’étais en service d’hématologie (mon papa a une leucémie depuis peu) et en attendant dans le couloir pendant les soins on a discuté (j’étais avec ma maman) avec une femme dont le fils était en chambre stérile, depuis 1 mois… Dans les 20 ans, le fils… J’en ai été toute retournée, même si pour l’instant c’est le sort de mon papa qui m’inquiète le plus… Je me suis vue à la place de cette femme et… c’est trop dur !!!

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  3. marie-helene a dit…

    Euh ben moi c’est le contraire! Je suis allée voir la fin du livre avant de le lire…Et d’ailleurs finalement je ne l’ai pas lu. je suis enceinte et c’est au-dessus de mes forces! Merci beaucoup pour ton blog, C’est toujours un plaisir de te lire!

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  4. loulou a dit…

    ouep, j’ai aussi cette terreur, mon accouchement (1er) ne c’est pas bien passé non plus césarienne et tout et tout mon fiston est passé par le petit trou et j’ai pas pu le voir pendant trois jours (catastrophe).
    Je ne peux m’empêcher de penser au pire et lire ce livre me serait impossible.
    Je n’ose penser la douleur que ressentent ces maman à qui un enfant est arraché

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  5. Caro a dit…

    Marie-Hélène, enceinte je pense qu’il ne faut pas en effet s’imposer ces choses là… Bonne continuation !

    Eliza, je suis désolée pour ton papa et je trouve pour le coup drôlement généreux de parvenir à compatir au sort de cette mère alors que tu es toi même en souffrance.

    Venise, oui, tu as totalement raison, je ne suis pas obligée. c’est juste qu’en même temps, je le trouve maginifique ce livre. Et que je m’en veux de ne pas parvenir à m’oublier et à ne lire que l’histoire de Tom, pas la mienne, tu vois ? Pour Le choix de Sophie, je comprends.

    Mamzelle maupin, ce livre, en effet, donne envie d’aller vérifier toutes les cinq minutes que ton enfant va bien…

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  6. Alexandra a dit…

    Caroline,
    Tout d’abord, merci pour ton blog que je visite et lis tous les jours avec impatience !

    J’ai vraiment eu envie de lire ce livre car j’adore son auteur. Mais, comme toi (d’après ce que j’ai compris), j’ai mis au monde il y a 20 mois un petit être de 44 centimètes, alors je me suis dis que je remettrai cette lecture à plus tard. Ton article ne fait que conforter ma décision…
    Et j’ai donc envie de dire que c’est normal ce que tu ressens, je ne peux pour ma part, pas regarder les reportages sur les enfants nés avant terme sans devenir une vraie fontaine…
    A chacun ses peurs et ses angoisses ! 😉

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  7. iibelle a dit…

    je suis incapable de lire ce genre de livre et penser qu’il puisse arriver quelque chose à mes enfants est ma terreur absolue.
    j’ai vu le choix de sophie jeune fille, sans appréhender tout à fait la chose. Depuis que je sui mère ce filme me hante
    ps mes enfants ont 21 – 19 et 16 ans et j’ai du voir le choix de sophie en 82

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  8. Caro a dit…

    Alexandra, tu verras, ces enfants sont peut-être encore plus fort queles autres parce qu’ils apprennent dès la naissance à se battre. Tu sais, le pire c’est que ce livre parle d’un enfantmort par accident à trois ans. Mais il me fait en effet le même effet que les reportages sur les prémas… J’espère que ton petit va bien.

    Loulou, je n’ose l’imaginer non plus et même chose que pour Alexandra, j’espère que ton petit va bien…

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  9. Micheline a dit…

    Moi non plus je ne veux pas le lire. Pourtant, je n’ai pas d’enfant, ni d’histoire similaire dans mon entourage, mais l’empathie (même avec des personnages fictifs) varie d’une personne à l’autre. Comme ces films ou ces livres qui vous travaillent et auxquels vous repensez pendant des jours.

    Le livre que je lis actuellement m’a gênée aussi ces derniers jours. Le récit de fausses-couches successive m’a vraiment troublée, j’ai aussi vraiment ressenti la douleur. Là aussi, c’est une question de sensibilité personnelle. Je crois que cela fait écho à nos peurs.

    C’est bizarre car en fait j’ai écrit une nouvelle entièrement fictive sur le sujet (la mort d’un enfant), comme quoi, je suis tordue.

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  10. Mariposa a dit…

    Caro, tu sais, ce qui t’arrive est complètement normal.
    J’avais suivi plusieurs présentations et interviews de l’auteur lors de la sortie du livre et je m’étais dit ça tu le liras que lorsque tu auras eu des enfants et que tu les auras menés le plus loin possible. Mais je pense qu’en fait je le lirai jamais.
    L’inquiétude permanente d’une mère ou d’un père est la possibilité de la mort de son enfant. Je pense qu’à partir du moment où on a allumé la lumière d’une vie, on veut sans cesse la protéger de ses mains de peur que quelque chose ne l’éteigne et on tremble à chaque seconde de sa propre vie. je pense qu’une fois qu’on a mis au monde, on n’est plus jamais en paix.
    Ne t’impose pas la lecture de ce livre. je pense que seuls les parents qui ont déjà perdu un enfant et ont donc déjà subi tous les traumatismes dont il est question, pourraient (et encore) avoir la force d’aller jusqu’au bout.

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  11. Caro a dit…

    Micheline, ton avis est intéressant parce que forcément, en ayant un enfant on pense que c’est à cause de cet état de mère qu’on y arrive pas. Alors qu’à priori ça peut aussi être insupportable lorsqu’on est pas mère. Ce dont je me doutais un peu. Par ailleurs, tu viens de me faire réaliser un truc, c’est que je crois que je pourrais plus facilement écrire là dessus que lire cette histoire… Tordue moi aussi ? 😉

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  12. Valérie de Haute Savoie a dit…

    Alors moi c’est tout le contraire, j’ai lu une quantité incroyable de témoignage parlant de la douleur de perdre un enfant. Je ne pourrais pas, là, dire le pourquoi de ce besoin, mais peut être était-ce alors pour moi une sorte de préparation à ce qui risquait fortement d’être. Par contre je n’ai aucune envie de lire ce livre, j’ai tant aimé celui de Camille Laurence !

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  13. nonolerobot a dit…

    C’est la deuxième fois que je laisse un commentaire dans ce blog, et pourtant ce n’est pas quelque chose que je fais facilement. Je remercie moi aussi pour la page de lecture quotidienne.
    Pas besoin d’être maman pour avoir cette peur, il suffit de se projeter dans l’avenir qu’on veut pour soi-même, de s’imaginer évidemment avec des petits (c’est le cas pour moi en tous cas), et je sais que ce serait une souffrance incroyable. Etre tata suffit tout à fait pour ressentir la peur de perdre, ma nièce et mon neveu c’est aussi une petite partie de moi, et je n’ose imaginé ma douleur ou pire celles de mes soeurssi quelque chose devait se passer. Mais pour l’instant on touche du bois, biquette est en pleine forme comme d’habitude, ou ptit bout ça va aussi super bien (il a deux petites dents en bas, et ma soeur l’habille déjà en un an alors qu’il n’a pas encore huit mois). Il faut penser à leurs sourires et ça va tout de suite mieux.
    Bises à toutes et merci encore pour ce blog

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  14. Caro a dit…

    Valérie, je réalise que moi j’avais lu celui de Laure Adler. Insupportable aussi mais je l’avais lu. Peut-être y’a-t-il dans le style de Marie Darieussec quelque chose qui me touche plus brutalement… Je n’aime pas tellement ce que fait Camille laurens. Et je suis incapable de prendre parti pour l’une ou l’autre dans le conflit qui les oppose. Mais je comprends qu’on puisse avoir des réticences à lire darrieussec si on adore Laurens.

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  15. venise a dit…

    c’est difficile de s’oublier quand on lit, la plupart de nos lectures ne nous renvoient elles pas à notre propre histoire ? (bon dans certains cas, non, si on lit une biographie d’un terroriste par exemple !)

    les mots résonnent en nous, et parfois longuement, alors je trouve ça inutile de t’infliger une souffrance quelconque, meme si elle est déguisée.

    mariposa, je ne sais pas si des parents ayant subi ça sont les mieux placés pour lire sur le sujet…. J’aurais pensé que non, mais à lire ton comm’, je m’interroge et je me dis que, si , peut être ils pourraient trouver un réconfort à lire une histoire semblable à la leur.

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  16. Caro a dit…

    Nonolerobot, tu confirmes ce que je pense, en effet, même sans avoir d’enfant on a ancré en soi la peur de perdre un être cher ou cet enfant qu’on a pas, qu’on a pas eu ou qu’on aura jamais. Merci pour tes merci…

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  17. Mariposa a dit…

    Non, Caro, pas besoin d’être maman (je ne le suis pas) pour se sentir mal à l’aise en lisant ce genre de livre. Comme quelqu’un le disait plus haut, cela dépend de l’empathie de chacun/e.
    Et pour vous rejoindre Micheline et toi, j’ai écris plusieurs poèmes autour des fausses couches. Malheureusement, une copine qui en avait fait une en a lus et s’est mise à pleurer. Sans l’avoir jamais vécu, j’ai touché des cordes sensibles.
    Quand on écrit, on est un peu acteur et on a donc une certaine distance un peu froide avec les mots. Quand on lit, on se fond dans les mots (maux?).

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  18. Caro a dit…

    Oui, mariposa, je crois que tu as raison, j’ai fait comme venise, je me suis d’abord interrogée et ensuite, je me suis dit que probablement, lorsqu’on est allé au fond de cette douleur, lire ces pages peut être source de réconfort.

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  19. princessevarda a dit…

    Caro, je t’admire déjà beaucoup d’avoir pu le commencer, moi je crois que j’en suis incapable.
    S’il t’est difficile de le terminer, c’est peut être effectivement à cause de ce qui t’es arrivé lors de la naissance de tes enfants, mais je pense que c’est surtout parce que tu es mère.
    De mon côté, en dehors de mon fils cadet qui est né avec le cordon autour du cou après un accouchement très pénible, mes enfants n’ont pas réellement été en danger. Pourtant je tremble et j’ai beaucoup de mal à affronter les histoires terribles des autres, même si ce n’est que de la fiction. Il n’y a qu’à voir dans quel état j’étais après avoir lu l’histoire de Timéo…

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  20. Fantomette a dit…

    Je ne suis pas mère, mais n°2 d’une fratrie de 8, mon dernier frère a 5 ans. Bien que mes frangins ne soient pas mes enfants, je ressens de façon très forte ce dont tu parles; et ma plus grande trouille est la mort d’un de mes petits frères et soeurs (bizarrement je n’ai pas cette peur vis à vis de ma grande soeur), au même titre je suppose que la plus grande trouille d’un parent est de perdre son enfant.
    Tout au long de mes 20 années de grande soeur, j’ai toujours eu un instinct protecteur envers mes petits frères et soeurs et eu peur qu’il leur arrive quoi que ce soit, alors je lis, je lis beaucoup de témoignages comme le bouquin dont tu parles, comme pour exorciser, comme pour vaincre ma peur. C’est souvent terrible à lire, dur, mais c’est comme si prendre conscience du fait que des parents perdent leur enfant, me fait dire qu’ils remplissent le quota et qu’ils me mettent à l’abri de cette situation. C’est monstrueux à dire, mais je me dis que qi ça arrive à un autre ça a moins de chance de m’arriver à moi.
    Je n’ose pas imaginer ce que ça sera quand les enfants seront les miens…

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  21. Mariposa a dit…

    C’est bizarre, mais quand je parlais des parents endeuillés qui auraient pu lire ce livre, je ne pensais pas du tout au fait qu’ils y trouveraient un réconfort !!!
    Je me disais juste que le fait de l’avoir déjà vécu pouvait rendre le choc moins difficile à encaisser que pour ceux qui ne peuvent qu’imaginer.
    Mais du coup, je réfléchis aussi et je revois des débats autour de la sortie de ce livre, dans lesquels les parents endeuillés reconnaissaient de nombreuses situations et oui, finalement, je pense au moins que cela les apaise de se sentir moins seuls, même si on ne comble jamais le vide laissé par un enfant.
    Je me rappelle notamment de ce que la plupart d’entre eux disaient : On nous disait, vous êtes jeunes, vous allez en refaire un autre. Je trouve ce genre de réaction vriament complètement à côté de la plaque, même si elle part d’un bon sentiment.
    Pardon pour ce com très long.

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  22. princessevarda a dit…

    désolée, je n’avais pas lu les coms et je m’apercois qu’il semble que cela soit tout aussi difficile pour celles qui ne sont pas mères.
    Je rejoins Mariposa quand elle dit que ceux qui l’ont déjà vécu arrivent peut être mieux à lire ce genre de récit. Peut être que ça les fait se sentir moins seuls et que ça pose des mots sur leur souffrance…

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  23. serena a dit…

    ce que je lis m’interpelle. Je n’aurais aucun problème à ne pas lire tom est mort car je déteste marie darieusssec et que je trouve ce genre de littérature éminemment malsaine. Je pense également au cimetière des poupées de mazarine pingeot….
    mais je viens de finir falaises d’olivier adam (il est passé à deux doigts du goncourt avec à l’abri de rien). On m’avait vanté la beauté de son écriture…j’ai détesté. Ce fils qui repense à sa mère qui s’est jetée d’une falaise d’étretat et revoie par ailleurs sa vie m’a laissé indifférente. Je suis allée au bout mais ça m’a vraiment pesé.
    Ceci dit, un autre livre m’a bouleversé avec une profondeur intense, peut-être parce que mon fils est adolescent. Ce livre s’appelle il faut qu’on parle de kévin. Le thème est à l’inverse : le fils a tué. Ce livre est insoutenable et m’a touché au plus profond de moi. Je me suis projeté dans la peau de cette mère et me suis dit comment aime t’on encore un monstre ? comment peut-on supporter d’être la mère d’un monstre ?
    bref je comprends caroline et je pense qu’il faut avoir le courage de laisser tomber des livres qui vous touchent trop profondément. La mort d’un enfant est quand même le pire cauchemard des parents, c’est donc normal de ne pas pouvoir s’y replonger.

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  24. F@bF@b a dit…

    je partage ton trouble, sauf que moi, j’ai decrete une fois pour toute que je ne lirais pas ce livre ! Jamais ! Je connais ce que represente un tel malheur, mon cousin age d’un an de moins que moi, s’est fait ecrase par un autobus alors qu’il faisait du velo, il avait 14 ans. C’est une peine insurmontable pour les parents

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  25. Claire T. a dit…

    Question difficile. Un livre ça n’a peut-être l’air de rien, mais les mots peuvent être tellement violents…
    Ce n’est pas grave de ne pas vouloir finir un texte quand il fait mal. Personnellement je n’hésite pas à fermer le livre / zapper le film / éteindre la radio, quand ça m’atteint trop. Je trouve assez sain, finalement, d’éprouver ce besoin de ne pas savoir ce que ça fait, de dire là c’est trop. La peur, quoi. Je trouve ça sain. C’est quand même ce qui te donne l’instinct de protéger tes enfants, et de te protéger toi.
    Si ta motivation c’est je veux finir ce livre parce que si je regarde cette violence en face ça me permettra de la neutraliser, de maîtriser ma peur, ça vaut pas le coup. Même si le livre est de qualité.
    Mais je pense surtout que tu sais ce qui t’attend : cette histoire est sûrement très forte, en la lisant tu auras l’impression de la vivre, tu seras bouleversée, pleureras beaucoup, tu iras serrer tes enfants dans tes bras à la limite de les étrangler… Et peut-être que c’est juste pas le moment, que pour l’instant tu as juste envie d’être bien avec eux et de ne pas te projeter dans autant de violence, autant de douleur.
    Laisse donc le livre fermé pour l’instant et peut-être qu’un jour tu y reviendra plus sereinement.

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  26. Mariposa a dit…

    Désolée, c’est encore moi …
    Je voulais juste partager avec vous le poème tout simple d’une ami, en relation avec le sujet d’aujourd’hui, il dit la peine avec pudeur :

    ABSENCE
    J’ai fait, hier, ce rêve :
    Dans ta chambre résonnaient
    Tes rires d’enfant.
    Mais ce matin,
    Sur ton petit lit,
    Il n’y a que mes larmes
    Et tes peluches bien rangées.

    J’attendrai.
    Pour vaincre mon chagrin, éviter la démence,
    J’ai empli mon coeur de foi et d’espérance.
    J’attendrai.
    Tant qu’il y aura un « peut-être » à ton existence,
    J’accorderai à chaque jour sa chance.

    Je le sais, oui,
    Je le sais.
    Tu n’es pas parti,
    Non.
    Tu es juste
    absent.

    C’est un poème de Tidiane Sy (www.tidiane.org)

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  27. Phiphine a dit…

    Je me permets ce premier commentaire sur ce blog qui m’apporte un peu de bonheur, de rires ou de larmes (voir les 3 à la fois) chaque jour depuis quelques mois maintenant car j’aimerai apporter ma pierre à l’édifice.
    J’ai perdu ma belle soeur d’une leucémie il y a maintenant un an : 40 ans, à quelques mois de son mariage avec mon frère … Le mois de novembre est pour moi aussi synonyme de chagrin… Toujours est-il que je suis restée très proche de ses parents, surtout de sa mère et j’ai pu toucher et touche encore du bout du doigt la souffrance qu’est la sienne d’avoir perdu un enfant. Comme beaucoup, je te dirai de ne pas finir ce livre car visiblement, ça te touche énormément or même si on aime être plus fort que ses ressentis, quel intérêt de se faire du mal. De plus, je ne pense pas que ce type d’ouvrage puisse préparer quelqu’un qui n’a pas vécu ce drame ou aider quelqu’un en ayant déjà souffert. Un dueil est propre à chacun. Je vois mes lectures comme des moments de détente et je trouve que la vie peut être suffisament injuste pour ne pas m’infliger toute seule du chagrin supplémentaire.
    Désolée pour ce commentaire confus mais je tenais à participer à cette discussion même si c’est pas répéter ce qui a déjà été dit.

    Pour Eliza : bon courage à toi pour ton Papa. Ma belle soeur n’a pas eu de chance car très fragile mais ma mère a souffert aussi d’une leucémie il y a une dizaine d’années et elle est aujourd’hui en pleine forme.

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  28. Estel a dit…

    Personnellement, je ne pourrais pas lire un tel livre. Je suis déjà assez angoissée sans je pense en rajouter, car un livre comme celá il est clair que je m’identifierais avec la mère.
    Depuis que j’ai ma fille, je me suis rendue compte que je ne peux plus regarder de film ou lire de livres qui concernent la violence faites aux enfants, la mort d’un enfant ou tout simplement la douleur des enfants.

    Caroline, je pense que ton niveau d’empathie fait qu’il te touche plus que tu ne le crois.

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  29. clue a dit…

    Bonjour Caro…
    Etonnament, je vais plus réagir à ton refus de lire le livre qu’au deuil d’un enfant que je comprends bien. Moi aussi, comme la plupart d’entre vous, j’ai toujours eu peur de perdre qqn. Je suis la grande soeur de 2 poulettes, et depuis mes 7 ans, j’ai peur qu’il leur arrive quelque chose..
    Mais c’est pour le livre que je voulais t’écrire. Cette situation je la connais bien car je suis une ex-boulimique de livres! Ils devenaient un peu ma manière de m’échapper de la réalité. J’ai donc lu de tout, et je peux te dire que même un livre magnifique, lorsqu’il traite d’un sujet particulièrement douloureux, c’est juste insupportable, et ça me mettait dans un état très sombre. Lorsque j’ai lu Le mur de sartre, j’ai quasiment fait de l’apnée pendant 3 jours de lecture…Une vraie éponge. C’est pour ça que bien au contraire, je dis bravo: refuser de lire/ voir/ entendre quand c’est au-dessus de nos forces, c’est dire que tout simplement, on est sensible et qu’on ne peut pas toujours porter tous les fardeaux…
    Il y a quelques mois, on m’a offert les bienveillantes de je ne sais plus qui. Le sujet: un nazi qui ne se repent pas, et qui raconte cette période. Le premier chapitre m’a écoeurée, bien qu’écrit avec une plume sublime. Je ne rouvrirai probablement pas ce livre.

    En bref, je suis certaine qu’on ne peut pas tout lire, et que rien ne nous oblige à le faire. Même si certaines choses sont belles, si elles doivent nous hanter… je ne vois pas la raison profonde!

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  30. Clayre a dit…

    Je comprends les personnes qui ne peuvent pas terminer ce livre. Moi je l’ai lu et terminé. Je n’ai que 26 ans mais j’ai déja vécu des deuils notamment ma mère, puis celle qui m’a élévé à son tour d’une longue maladie. Je n’ai pas d’enfant mais ce qui m’a le plus perturbé dans ce livre, c’est à quel point je m’y suis reconnue. Le deuil est une chose très personnelle mais j’y pu me reconnaitre au travers des mots. C’est réconfortant de voir, d’entendre que des personnes vivent la même chose que nous. Moi j’ai tellement pensé par instant qu’on ne pouvait pas souffrir autant que moi.
    Ce livre ne s’adresse pas à mon sens qu’aux parents, mais il fait echo à tous, à notre craintre de perdre un être aimé. D’être face à la mort des autres. A l’absence.
    fLa mort met mal à l’aise, c’est la pire chose qu’il soit de perdre un proche. la mort c’est ce qui vient donner du sens, une symbolique à la vie.
    Bref, si tu ne peux le terminer, il ne faut pas te forcer, ca viendra ou ca ne viendra pas, mais qu’importe après tout, tu ne dois pas t’obliger à lire quelque chose qui t’es insupportable.

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  31. Florence a dit…

    La réponse absolue, je ne l’ai pas non plus. Mais je connaissais une dame qui, ayant perdu un fils adoescent (il s’est suicidé), était fascinée par toutes les histoires d’enfants morts. Elle a couru voir le film La chambre du fils, par exemple. Alors ce doit être vraiment propre à chacun…

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  32. ananas a dit…

    Bonjour,
    J’ai perdu mes deux premiers enfants en fin de grossesse, je porte donc en moi une douleur qui se rapproche de celle décrite dans le livre de Marie Darrieussecq. Pourtant, je n’ai aucune envie de lire son livre. J’ai traversé une période après mon second accouchement prématuré où je me suis littéralement gavée de témoignages de deuils (en participant à des forums sur le deuil périnatal entre autres), mais depuis la naissance de mon fils, en pleine forme, je ne peux plus entendre où lire quoique ce soit qui se rapporte à la mort d’un enfant.
    C’est une sorte de superstition, une façon de conjurer le sort peut-être. Où alors le fait d’avoir un enfant plein de vie me fait mesurer tout ce que je n’ai pas vécu avec mes deux premiers, et rend donc ce sujet trop difficile à gérer pour moi; je ne sais pas.

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  33. BrasseBouillon/La Bureautière a dit…

    Je trouve la vie suffisamment brusque (pour reprendre le terme de C. Gainsbourg dans ce magnifique film qu’est l’Effrontée) pour ne pas m’imposer ce genre de lectures. Peut être faut-il avoir une confiance incroyable en la vie pour lire ce livre de manière détachée. Personnellement, je ne peux pas rester en focalisation externe pour ce type d’ouvrage. Je m’y implique, y repense et fermer le livre ne suffit absolument pas à me rendre zen. Il m’est arrivé de jeter des bouquins parce qu’au milieu, sans prévenir, un gamin ou un animal mourrait et que c’était atrocement détaillé.
    Donc niet, niet et niet!

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  34. lafaby a dit…

    Je n’ai pas lu les commentaires mais je crois que peut-être ce livre là (particulièrement celui-là) avait plus BESOIN d’être écrit que d’être lu…

    Est ce que je pourrais le lire ???? franchement je n’en sais rien… et entre guillemets je m’en fiche : je suis juste sûre au fond de moi que Marie (la maman) a eu besoin de l’écrire, pas (obligatoirement) qu’on le lise…

    Donc fais bien comme tu le sens Caro ! 😉

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  35. Marie-h a dit…

    La question que je me suis posée aprés la lecture de ton post : est il plus facile d’aller voir un film traitant du même sujet ? et je me suis souvenue d’un discussion animée avec ma cousine à propos du film culte love story elle me me disait que c’était trop facile de faire pleurer les gens , qu’il était nul …. , penses – tu que si son livre était adapté au ciné , tu pourrais le voir jusqu’au bout plus facilement ?

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  36. Altaïr - Cécile a dit…

    Je ne sais si je pourrais le lire, j’avais complètement plongé dans Truisme et Le Bébé, son écriture me touche…
    Là je pense que vu mon histoire… naissance difficile pour ma fille, ma sœur décédée à la naissance suite à de très nombreuses malformations, la mort de François etc… je ne serais pas capable de faire face à la douleur…
    En tout cas si c’est trop difficile pour toi laisse tomber, se torturer n’est jamais la solution et n’apporte jamais le réconfort du style qu’est ce que ça fait du bien quand ça s’arrête… Au contraire, ça ravive plutôt les cicatrices…

    Chacun de nous, parent ou non, peut être sensible à cela, la perte d’un être cher est, je pense, générale et difficile à envisager et à vivre…

    Après il y a le style de l’auteur, certains réussiront à nous toucher immédiatement, d’autre ne feront que nous effleurer et certains nous raterons complètement…

    C’est aussi le propre des livres de pouvoir nous emporter loin, avec eux et leurs personnages… Nous lui donnons les traits que nous aimons ou haissons selon son tempérament et sa personnalité, les images se créent à la base de notre vécu et donnent vie aux héros de roman…

    C’est pour cela sans doute que certains livres sont si difficiles à terminer et d’autres à fermer, ils nous renvoient à nos souvenirs, nos craintes, nos espoirs et nos désirs…. et laissent un trace de leur passage, même éphémère…

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  37. Mariposa a dit…

    Juste une petite précision pour lafaby, l’auteure de ce livre n’a pas elle-même perdu d’enfant. Elle s’est simplement mises dans la peau d’une mère qui a perdu son enfant. Et c’est là tout son talent littéraire, si elle a réussi à toucher ainsi les gens.

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  38. Flora a dit…

    Pas encore maman (mais on y travaille ;-), je rejoins le commentaire de nonolerobot…Je suis la marraine d’une petite merveille de presque 8 ans, née à 6 mois seulement…ses premiers pas dans la vie ont été rudes et elle s’est bien battue…Aujourd’hui, le plus beau moment que je connaisse est celui où elle court vers moi pour se jeter dans mes bras…Je ne veux pas imaginer pas la douleur que je ressentirais si je devais la perdre…Je pense que cette sensation est exacerbée quand on est mère et je comprends que tu n’ailles pas au bout de ce livre…

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  39. insofa a dit…

    Je lis toujours et je n’écris jamais mais là, j’ai vu le titre du post et je ne peux même pas le lire. J’ai 2 enfants et ma vie a basculé dans l’intensité entre bonheur, fierté et angoisses indiscibles.

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  40. sab a dit…

    Tu as raison de le laisser posé. Sauf si tu es deja presque a la fin: parce qu’alors c’est comme les films d’horreur mieux vaut tout lire pour avoir moins peur
    Mais quand meme je pense que tu as raison parce que moi non plus je n’aurais pas la force de l’ouvrir je pense. Et pourtant je ne suis pas maman

    bisousss

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  41. Véro a dit…

    Ta réaction est tout à fait normale puisque tu es mère et toute personne mère ou dans l’espoir de l’être doit avoir du mal à lire un tel livre. Il y a quelques mois j’ai lu Elle s’appelait Sarah rien à voir avec ton livre mais c’était l’histoire d’une enfant juive pendant les déportations. Ce livre m’a arraché les tripes rien qu’à l’idée de tout ce qu’on vécu les enfants de cette époque et j’ai une incompréhension totale et bornée vis à vis des personnes qui sont coupables d’avoir tout fait pour que ces enfants n’existent plus. Je me suis forcée à le finir parce que je me disais qu’il ne fallait pas qu’il ait été écrit pour rien, mais j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps et ceux encore pendant plusieurs jours après l’avoir fini.
    Alors ta réaction est tout à fait humaine il y a des fois ou on ne peut supporter l’insupportable.

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  42. alicia a dit…

    Pour moi c’est juste impossible de lire ce livre. Comme le choix de Sophie ou d’autres, je pense à Paula d’Isabel Allende.
    J’étais déjà très sensible avant d’avoir des enfants, mais depuis qu’ils sont nés, c’est encore pire. Si c’est pour pleurer du début à la fin j’estime que ça ne sert à rien. Je n’arrive pas à gérer et j’ai peur de les surprotéger après des lectures pareilles.
    Tout deuil est difficile, mais je ne peux pas imaginer plus dur que de perdre un enfant. Ca n’est pas dans l’ordre des choses.
    J’ai la gorge nouée rien qu’en écrivant ces trois mots,je ne veux ni ne peux donc lire ce livre…

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  43. souslesmots a dit…

    pour ma part je n’ai pas lu ce livre, mais je rejoints certains commentaires, l’empathie propre a chacun de nous permet d’être très profondément touché par une situation, une histoire qu’elle nous renvoie à un vécu ou pas. D’autre part la mort est encore un tabou dans notre société et celle d’un enfant remporte la palme de l’horreur absolue.
    Tout peut être écrit mais tout ne peux pas forcément être lu je crois. Ont oublie trop souvent que les mots ont un pouvoir. Réel et puissant. Nommer une chose c’est lui donner vie disent certaines légendes, et il y a de cela.

    Quant a ce que tu disais caro sur le fait qu’il te serait plus facile d’écrire sur ce vécu que le lire ca me parait tout à fait normal. Ecrire permet une mise à distance, et un contrôle.

    Pour les enfants on parle de réécriture de l’histoire, chose qui leur permet de contrôler le vécu et donc de le dépasser ( tous ceux et celles qui ont eu l’occasion de passer du temps dans les hôpitaux savent je pense..)

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  44. Mariposa a dit…

    souslesmots, j’aime beaucoup ce que tu dis sur les mots!
    Ce sont mes amis les plus proches. J’aime particulièrement ce passage de ton commentaire : On oublie trop souvent que les mots ont un pouvoir. Réel et puissant. Nommer une chose c’est lui donner vie disent certaines légendes
    Ca me parle beaucoup et je pense que tout ceci est contenu dans le mot invoquer.

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  45. MissBroWnie a dit…

    Il doit être bien dur à lire ce livre… et je n’ai pas envie de pleurer en ce moment… déjà hier j’ai pleurer devant l’épisode 9 de la saison 4 de Grey’s anatomy alors ça suffit!

    Je me souviens, il y a 4 ans, j’avais lu l’histoire de la petite Lou-Salomé (histoire vraie… http://www.donationlousalome.org... ). A cette époque le livre entier était en ligne.
    Combien de larmes j’ai pu verser derrière mon écran… en plus, j’étais enceinte de mon 1er enfant à ce moment.
    Je n’oublierai jamais cette histoire.

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  46. emmanuelle h a dit…

    je vais te dire, ce livre, je ne veux même pas en entendre parler….toutes les mots d’enfants, les faits divers et même les séries télé me mettent dans tous mes états.
    Quand on a des enfants, on ne cesse de trembler pour eux et affronter, même seulement dans un livre, l’inhumain, personnellement, je ne m’en sens pas capable.

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  47. Marie D. a dit…

    Ca peut nous arriver à tous, pour des raisons conscientes ou inconscientes, qu’un livre (ou un film, ou autre chose) nous angoisse. Et tu sais quoi? Ce n’est pas grave, on n’est pas obligé de se forcer à affronter cette angoisse-là, les vrais événements de notre vie sont déjà assez compliqués à gérer parfois.
    Alors moi je ferme le livre pour de bon.

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  48. Emma a dit…

    Effectivement tu n’a pas besion de finir ce livre, rien ne vaut quel’on s’inflige trop de souffrance (on en a bien assez sans en demander en plus…)

    mais en tant qu’ex-petite fille ayant failli mourir noyée (arrêt cardique, coma de + de 72 h…), je voulais juste dire qu’il ne faut pas que ces peur vous empêchent de laisser vos enfants grandir et prendre des risques, et parfois se mettre en danger enfin pas se mettre en danger.. mais bref ne pas leur faire payer vos peurs.

    mais à te lire Caro régulièrement depuis un moment, je suis sure que ce ne sera pas ton cas

    Emma qiu remercie ses parents de l’avoir autorisée à aller à la plage le jour même de sa sortie d’hopital malgré l’angoisse que celà représentatit pour eux, et qui les remercie aussi de l’avoir laissée pratiquer toutes sortes de sports à risque. Ils ont pris sur eux et je n’ai en rien été traumatisée par cet accident, bien qe je me souvienne encore de chaque détail de ma noyade. Pour dire j’ai même fait un peu de plngée apnéé ado (heu, ca mes parents ne l’on pas su 😉

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  49. audrey a dit…

    En lisant ton article, ma première question a été pourquoi ? Pourquoi avoir commencé ce livre? Peut-être juste que tu aimes l’auteur, je ne sais pas trop…
    Avant d’être maman, même adolescente, je me disais, que la pire chose qui puisse arriver à une personne, était de survivre à son enfant. La différence avec aujourd’hui est que cette évidence est devenue physique.Je n’ose penser à ce sujet sans avoir des douleurs au ventre terrible. Juste cette petite pensée me torture. Juste d’avoir vu mes 2 enfants à la naissance branchés à des fils (et pourtant je savais que ça irait pour eux) m’a arraché le coeur.
    Alors, je me demande réellement pourquoi vouloir s’infliger ça? C’est la peur la plus normale et saine qui puisse exister en nous.Si c’est un sujet aussi sensible pour toi que pour moi, pourquoi vouloir affronter cette peur et se retrouver en face d’elle ? Contrairement à d’autres peurs qu’il faut pendre à bras le corps pour combattre, je pense tout simplement que celle-ci ne peut pas partir, bien au contraire, en la cherchant, elle sera encore plus présente.
    Pourquoi s’infliger ça? Je pense que dans ce genre de peur, on a absolument rien à se prouver ! Personnellement, il y a quelques temps, j’aurais peut-être pu lire ce genre de lecture. Aujourd’hui, c’est juste impossible, je n’ai aucune envie de me torturer ou me faire du mal. Et puis, façon, je sais que ça me prendrait des années à le lire entièrement, car entre chaque page, j’irais vérifier que mes 2 amours respirent bien 🙂

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  50. L'Homme a dit…

    Audrey, tu as raison : rien de pire et de plus injuste que de survivre à son enfant. Ce n’est pas dans l’ordre des choses. Nous, d’abord. Et eux, ensuite, quand on sera pas là pour le voir.

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  51. ClaireMM a dit…

    Comme beaucoup d’autres, je suis incapable d’ouvrir un tel livre alors qu’il n’évoque pas de drame spécial pour moi, juste l’angoisse absolue que connaît toute mère vis à vis de la perte d’un enfant (d’ailleurs rien que d’écrire ça c’est désagréable)
    Je me souviens d’avoir refermé un livre de Sylvie Germain qu’on m’avait chaudement recommandé, après deux pages.
    Car ces deux pages n’étaient que le long cri d’une mère qui venait de perdre son enfant.
    Tout simplement insupportable.
    Comme toi je ne peux pas analyser la raison qui rend une telle lecture insoutenable.
    Je sais juste que c’est trop perturbant, et je ne vois pas l’intérêt de m’inffliger un mal-être, même si c’est de l’excellente littérature (ce que je ne peux, évidemment pas juger par moi-même).

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  52. imane a dit…

    Je comprends totalement que tu ne puisses terminer ce livre car tout ce qui touche au deuil d’un enfant me fait pleurer , ayant perdu moi-même une petite fille à 8 mois de grossesse (c’était ma première grossesse).J’ai essayé en qq sorte de faire mon deuil en lisant des livres et témoignage sur le sujet mais c’était de l’auto-flagellation , j’ai laissé tombé.
    J’ai accouché 2 ans plus tard de mon fils , un superbe bébé de 4 kg et 3 ans plus tard de ma fille qui a failli mourir dans son sommeil à trois semaines.
    Quand mon mari m’as fait remarquer qu’elle ne respirait plus , je me suis tout simplement évanouie. Je me suis réveillée à la clinique avec mon mari à mes côtés qui donnait le biberon à la petite. Elle avait oublié de respirer et son père l’a secouée pendant un quart d’heure et lui a fait un massage cardiaque.
    Mais paradoxalement , aujourd’hui , même si je suis une maman très protectrice , je suis plus relax même si j’ai peur des chauffards , de l’handicap , la peur d’avoir engendré de futur criminels.

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  53. manue a dit…

    j’ai pris ce livre à la biblio ..et non j’ai pas pu le finir … d’illeurs je ne l’ai pas lu beaucoup ..une cinquantaine de pages , pas plus ..et je peux pas .;je pleure ..car oui tu as raison on devient Elle ..et ca c’est insupportable , insoutenable …cette douleur , cette souffrance … trop dur .. j’ai deux petits …et j’ai imaginé un 1/4 s qu’il s’agissait de mon fils .. trop dur ..surtout le passage où elle voit qu’il manque une partie du pyjama et qu’elle veut y retourner et qu’elle hurle dans les coulirs ..ah … rien que d’y repenser j’ai du mal

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  54. missjulie a dit…

    Tous les jours, les infos nous font part de crimes atroces ou viols d’enfants…C’est suffisamment terrible!! alors non, je serais incapable de lire un tel bouquin (même si il est tres bien écrit). Inutile d’en remettre une couche,..Je ne suis pas assez blindée psychologiquement…
    missju

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  55. Caro a dit…

    Imane, oui, d’accord avec ClaireMM, c’est extrèmement touchant ce que tu racontes. je comprends cet évanouissement, tu n’as pas idée. Ce fameux jour de mai, je rêvais de perdre connaissance, je voulais fuir tout ça, je ne voulais pas que ce soit ma vie.

    Manue, je vois que nous l’avons ressenti de la même façon…

    Audrey, tu sais, cette question je me la suis posée. Pourquoi ? Et je n’ai pas la réponse. Bien sûr, il y a l’auteure que j’aime énormément. Mais il y a forcément autre chose, peut-être l’envie de voir si j’étais capable de le lire, un peu de masochisme, je ne sais pas. Mais malgré le talent immense de Darrieussec – d’accord avec toi Alex – ce n’est juste pas possible…

    Souslesmots/Solange, je suis moi aussi touchée par ton témoignage. Et j’encourage tout le monde à aller regarder les sculptures de Solange, au cas où vous n’auriez pas vu mon post-it…

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  56. ClaireMM a dit…

    Caro totalement hors-sujet : c’est trop gentil ta manière de présenter mon blog, je viens de le découvrir. Les deux adjectifs sont très beaux, mais l’un des deux a une résonance particulière pour moi. Merci.

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  57. Cawouète a dit…

    Je l’ai offert à ma belle-mère ce bouquin. Elle a perdu son fils (mon compagnon) cet été. Bon il avait pas 3 ans mais 26 mais bon, un enfant reste un enfant meme quand il a 40 ans hein ?!
    Ca lui a fait du bien de le lire … elle me l’a conseillé … j’ai pas encore eu le courage

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  58. pretty woman a dit…

    Imaginer la mort de son enfant m’est impossible parce que, comme toutes et tous, je suis programmée logiquement pour mourir avant eux… Il n’est normal d’enterrer ses enfants.
    Je connais bien des personnes qui ont pourtant vécu cette épreuve et la vie n’est plus la même ensuite. Demain sera l’anniversaire de la mort de la fille de ma meilleure amie, elle avait 32 ans, était la maman d’un petit garçon de 4 ans et mon amie a laissé une part de son âme partir avec sa fille… Je ne peux que l’accompagner sur ce chemin que je redoute d’avoir à suivre un jour, un accompagnement qui est bien peu de choses et représente beaucoup pour elle. Je sais malheureusement que cette plaie ne se ferme jamais, la douleur devient moins lancinante non pas parce qu’elle s’estompe mais parce qu’on apprend à vivre avec et qu’elle devient une part de soi. C’est la tata nounou de mes enfants qui m’a dit cela, elle qui a enterré son fils cadet à l’âge de 11 ans. Il aurait eu 30 ans cette année…
    Je vis comme toutes et tous dans la terreur que cela survienne ; ils sont grands maintenant mes trois loustics mais les angoisses changent ; ce n’est plus de l’enlèvement par un pervers que j’ai peur mais de l’accident de voiture, de l’agression gratuite, de la maladie qui survient…
    Je veux mourir avant mes enfants, je les voir grandir, devenir amoureux, amant/amante, parents, je veux les voir vieillir… mais je veux partir avant eux !
    Le choix de Sophie est l’un des rares films que je ne veux pas revoir, jamais ! il est resté pour toujours imprimé dans ma tête et dans mon coeur. C’est un choix impossible et déchirant…
    La vie est belle, j’ai refusé de le voir ; mes enfants m’ont pourtant dit c’est un très beau film, je refuse obtinément. Je sens confusément quand les choses vont me faire mal alors j’évite.
    Tom est mort est peut-être un très beau livre mais je ne le lirai pas, pour la même raison que le film cité précédemment.
    J’ai décidé de me protéger de ce qui me faisait trop mal… je supporte déjà difficilement les journaux télévisés et leurs lots d’images choc comme ils disent…
    Je voudrais pouvoir effacer les malheurs du monde comme la majorité d’entre nous et notre impuissance me bouleverse… alors j’évite d’en rajouter.
    Biz

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  59. Val a dit…

    Moi c’est pareil, je l’ai commencé et il est à coté de mon lit.
    J’ai perdu mon neveux, l’an dernier. j’ai acheté ce livre pour voir si dedans il n’y avait pas des réponses, des solutions pour avoir moins mal, ou pour aider mon frère et ma belle soeur dans leur douleur, j’ai rien trouvé. suis pas aller assez loin. mais j’ai quand même beaucoup pleuré en lisant les première pages….

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  60. Cecy a dit…

    Je pense qu’a partir du moment ou tu as des enfants tu deviens tres sensible au sujet, et ca je pense que c’est ‘normal’. Pourais-je le lire moi? Peut etre, mais en meme temps ca me semble etre un sujet pas avident et je brouillerais certainement les pages de larmes, alors non. J’aime etre emues par les livres, mais j’ai aussi mes limites, sans pour autant etre maman.

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  61. Marie-Hélène a dit…

    Curieux, je n’ai pas envie de lire ce livre.
    Pourtant j’ai beaucoup lu sur ce sujet.
    Parce que, oui, pour les gens qui ont perdu un enfant, dont je suis, les mots des autres souvent sont réconfortants. Peut-être parce qu’on se sent, si hors du normal, si monstrueux qu’on a besoin de savoir que l’on n’est pas seul dans cette monstruosité.
    J’ai été écoeurée par Camille Laurens, Je l’a trouvée indécente, j’ai horreur des veuves et mater dolorosa professionnelles.
    J’ai écrit une nouvelle sur ma fille. Je la mettrais en ligne un jour.
    Ne jamais oublier, comme l’a dit Groddeck, que la mère est le berceau et la tombe, elle donne la vie pour que l’on meure.
    Il faut l’accepter.
    Ne pas empêcher ses enfants de vivre parce qu’ils peuvent mourir.
    C’est ça aussi être mère.

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  62. Loop a dit…

    Bien que n’étant pas directement concernée par le sujet, je ne lirais pas ce livre …
    1 je suis enceinte et la pub nutella me tire les larmes
    2 j’ai vu trop de deuils difficiles autour de moi pour imaginer la souffrance alors la lire…

    Je comprends trop bien que tu ne puisses pas le finir.

    Décidémment, journée avec un petit nuage gris qui pleure au dessus de ton blog…

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  63. Zoridae a dit…

    Ce livre je l’ai lu.
    Comme toi je l’ai trouvé insupportable. Maman d’un petit garçon de 2 ans, ce livre focalisait toute la peur qu’il lui arrive du mal que jj’éprouve depuis sa naissance.
    Alors, dès les premières pages, j’ai lu la fin.
    Je ne voulais pas ressentir du suspense vis à vis d’une histoire comme celle-ci.
    Je savais que la façon dont il était mort n’apparaissait qu’à la fin, aussi ai-je fait ce que je ne fais jamais d’habitude et j’ai parcouru la dernière page.
    Pour le reste, voilà, c’est très bien écrit mais j’ai trouvé qu’il était presque cruel d’écrire bien sur un drame comme celui-ci. Tous les jeux de mots, de langage, dans lesquels excellent Marie Darrieussecq m’ont un peu dégoutée…
    Et puis, il y a l’histoire derrière l’histoire et c’est aussi écoeurant…
    Darrieussecq est accusée de plagiat psychique par Camille Laurens qui a l’impression qu’elle lui a volé son histoire de mère en deuil. Tu es au courant ?

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  64. Marie-Hélène a dit…

    Camille Laurens devrait faire l’effort de finir vraiment d’écrire ses livres avant de les publier au lieu de faire des procès où la bêtise le dispute à la mesquinerie et au peu ragoûtant ce serait une bonne chose.
    Je trouve obscène l’utilisation qu’elle fait de sa douleur.
    En tant justement que mère ayant perdu un enfant, elle me choque profondément.

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  65. sab a dit…

    je pense que chacun réagit diféremment selon sa force, son caractère etc….ce qui est certain c’est que quelle que soit notre réaction, on ne reste pas insensible..nul ne peut le rester quand un enfant est concerné….le temps fait son oeuvre en atténuant la peine, en changeant un peu les faits mais la réalité reste là bien réelle…une soufrance atténuée masi bien réelle quoi qu’il advienne… peut etre que tous ces malheurs sont faits pour nous aider a apprécier les bons moments…mais c’est très très cher payé….

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  66. Caro a dit…

    Marie-Hélène, je n’aime pas Camille Laurens. Mais je n’ai pas lu ce livre là, donc je ne peux pas vraiment te dire si celui de darrieussec est du même ordre ou pas. Je suis assez d’accord avec Zoridae, j’ai presque trouvé obscène la virtuosité de son écriture. Mais ce n’est pas larmoyant. Merci de ton témoignage pudique et douloureux. Je t’embrasse.

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  67. Clarinette a dit…

    Bonsoir,
    J’ai lu ce livre emprunté à la bibliothèque. En 3 fois. J’ai beaucoup pleuré.
    J’ai moi-même 3 enfants. Bien sûr je me suis déjà dit que perdre un enfant serait terrible mais je n’avais jamais réfléchi à chacun des instants de la vie, qui continue sans lui, aux relations que les autres enfants continueraient d’avoir.
    Comment continuer à être la mère de 2 enfants quand on ne peut plus être la mère du troisième ?
    En lisant, j’imaginais certaines situations quotidiennes où le manque était criant.
    Mon homme m’encourageait à fermer ce livre quand il voyait l’état pitoyable dans lequel ça me mettait. Pourtant, j’avais besoin de savoir comment cet enfant était mort. Ce qui ne change en rien au fait qu’il soit mort.
    C’est le premier livre que je lis de cet auteur et je ne connaissais pas l’accusation de Camille Laurens. Je l’ai donc abordé sans aucun a priori.

    J’ai aimé ce livre (maso ?) mais je comprends qu’on ne puisse pas le finir ni même l’entrouvrir

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  68. Alice a dit…

    On est sensible lorsqu’on est touchée mais on peut aussi très bien ressentir un malaise même si on n’est pas soi-même concerné(e) par le sujet.
    Il ya plein de films et livres que je ne peux pas voir ou lire. Tout simplement parce qu’ils font trop mal.
    Je pense aussi qu’il y a moyen d’aborder des sujets sensibles de facon à informer le public sur ce sujet précis sans pour autant choquer.
    je n’ai pas lu le livre en question ici donc je ne peux pas juger mais je sais que suis très sensible sur certains sujets.

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  69. Maya a dit…

    Envie de répondre.. ça fait déjà plusieurs mois que je suis une lectrice assidue et anonyme de ton blog Caroline mais ce sujet me donne envie de mettre mon grain de sel. J’ai envie de lire ce livre malgré tout le mal qu’il peut faire, je suis une angoissée chronique bien qu’encore loin d’être mère mais c’est comme un besoin en fait. Ma maman est décédée il y a 3 mois des suites d’une tumeur au cerveau elle avait 49 ans, ma grand-mère est inconsolable et je dois avouer que je ne supporte pas qu’elle se mette à pleurer à chaque fois que je l’ai au téléphone alors qu’elle et ma mère n’était pas très proche et qu’elle a toujours été très dure avec elle. La perte d’un enfant doit être une chose insupportable, difficilement surmontable je suppose même quand les enfants ne sont plus des enfants.
    Je me rends compte que je me suis complètement éparpillée dans ce commentaire, je m’en excuse. Tout ça pour dire que la perte d’un être cher nous effraye toujours mais que quand cela arrive, qu’il s’agisse d’un parent ou d’un enfant. On n’y est jamais vraiment préparé.

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  70. Marie-Hélène a dit…

    @Clarinette : Ben voilà, quand tu es la mère de deux enfants, même s’il n’y a plus de troisième, tu dois tout faire pour rester du côté de la vie et être la mère des vivantes avant d’être celle de la morte.
    Et nous avons même décidé de replonger. Nous avons eu un autre enfant. Dans ma tête, le il a longtemps porté le surnom de nique la mort.
    Comme talisman, nous lui avons donné un prénom solide, il s’appelle Pierre. Les noms d’ange, ça ne nous avait pas porté chance.
    Et nous avons encore eu un autre petit garçon.

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  71. Marion a dit…

    Ce qui fait du bien et qui rassure, c’est de réaliser qu’on est toutes pareilles, les mamans, pour la plupart mortes d’angoisse à l’idée qu’il arrive quoi que ce soit à nos petits et incapables de lire / voir / entendre quoi que ce soit sur des enfants qui souffrent ou qui meurrent. Savoir que c’est partagé, ça rend l’angoisse un peu plus supportable… Merci.

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  72. Fluorette a dit…

    On est toutes pareilles, ça c’est sur.
    Je ne suis pas maman et je ne veux pas l’être. Mais un jour j’ai perdu Quentin, c’était un petit gars de 4 ans en oncopédiatrie et qui m’était probablement trop proche.
    Je crois qu’on a toutes au fond cet instinct maternel, qui fait que tout enfant peut être le notre, si la situation est difficile.
    C’est aussi notre éducation qui veut ça : en effet, dans notre société, il y a encore quelques centaines d’années, perdre un enfant n’était pas chose grave, puisqu’on en avait plein et qu’ils mourraient souvent très tôt. Les choses ont changé. De façon contradictoire, dans certaines sociétés, la mort d’un très vieux est plus choquante car le savoir collectif se perd et que c’est plus grave qu’un enfant.
    Même si c’est très relatif, personnellement Quentin sera toujours ma blessure

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  73. K@ro a dit…

    Je n’ai pas lu tous les com, de peur de pleurer…

    Comme toi, j’ai touché du doigt cette douleur à la naissance de mon fils qui a fait un accident respiratoire à la naissance, puis dix jours de réa à ne pas savoir si il vivra, puis 1 mois de néonat, à attendre l’IRM qui, comme le messie, viendrait délivrer LE message, à savoir : séquelles neurologiques ou pas….

    Aujourd’hui il a 2ans et 1/2, se porte merveilleusement bien (trop parfois ?? :):) ) et je le regarder pousser de ton mon amour…mais la douleur est toujours là, bien profonde, cette cicatrice que j’essaye d’oublier mais qui n’attend qu’un moment de faiblesse pour s’ouvrir…
    Alors je ne lirai pas ce livre, je n’en aurai pas la force et je crois que qq part, je me sentirais coupable…coupable que mon enfant soit lui, toujours là.

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  74. Nielsette a dit…

    Personnellement, je deteste les livres qui font appels a des sentiments evidents, et je n’approuve pas les livres-psychotherapies qui ne font du bien qu’a leur auteur (et a leur porte-monnaie).
    J’ai 3 enfants et comme chaque mere suis a mes heures terrorisee qui leur arrive quelquechose. Je suis plus que touchee par la douleur des meres qui vivent un tel malheur. Je n’ai juste ni la force ni la dose de masochisme necessaire pour lire cette etalage de douleur sur le papier.

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  75. Clara.be a dit…

    je ne sais si mon commentaire peut apporter quelque chose au débat… j’ai feuilleté le livre de marie darrieussecq dans une librairie cet été, alors que je n’en avais encore pas entendu parler ni rien lu sur le sujet (le sujet du bouquin, la polémique etc)
    le titre m’a d’abord scotchée, je connais un petit Tom de 5 ans et demi et j’ai eu un choc en voyant le livre (en vue sur un présentoir) comme s’il s’était agi d’un gros titre de journal, j’ai tout de suite imaginé l’effet qu’il aurait pu avoir, ce titre, sur la maman de Tom…. comme si moi j’avais lu la juxtaposition du prénom de mon enfant et des mots est mort…. du coup j’ai lu quelques pages du début, et je suis allée moi aussi voir la fin (pour me rassurer ? me dire qu’on ne meurt pas comme ça, sans raison, meme dans un roman, que dans la vie on pourrait éviter cela ? je trouvais aussi le suspense insupportable) et je n’ai pas acheté le livre, je ne le lirai pas pour les memes raisons dites ici.
    au sujet du deuil j’imagine que chacun le vit comme il peut avec son histoire, je crois que dans cette situation ça m’aiderait à me sentir moins seule de lire des témoignages, un roman, je ne sais pas. peut etre qu’en effet dans ces cas là il est plus utile d’écrire, mais ce doit être personnel… comme ce que m’a dit un jour une maman d’un préma: qu’en lisant des témoignages, elle recherchait son histoire et comme fatalement les histoires étaient différentes, c’était plutôt pour elle une déception.

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  76. Une maman a dit…

    Je suis arrivée sur ce blog car un autre en en parlé, je venais y lire les pensées d’une ronde, a priori rigolotte. Et je suis arrivée à ce billet et là une grosse boule dans la gorge j’ai refermé aussitôt.
    Et me revoilà car depuis ça tourne dans ma tête.
    Je n’ai pas lu ce livre et pense que je ne le lirai pas car le sujet je ne le connais que trop bien pour avoir perdu un petit garçon.
    Je pense que bien sût tout le monde peut être toucheé par ce genre d’histoire, mère, pas mère mais aussi père … tout être humain car perdre un être cher est toujours très difficile mais s’imaginer perdre un enfant dont on se sent responsable, qui est une partie de soi-même ça devient intolérable.
    La différence c’est qu’après avoir lu ce genre d’nisoire, la vie reprend, puis on y pense plus à chaque instant. Alors que lorsqu’on perd un enfant il y a la vie avant puis la vie après (un peu comme lorsqu’on lit dans les faits divers le viol d’une jeune fille. On compatit puis on reprend sa vie, elle, devra vivre avec, lorsqu’elle prend sa douche le matin, lorsqu’elle refera l »amour, lorsqu’elle se regardera dans un miroir)
    Le plus difficile c’est que sans cesse des petits riens de la vie vous rappelle cette absence. J’ai deux autres enfants et parfois je culpabilise de ne pas parler de mon 1er enfant.
    La majorité de mon entourage de sait pas que j’ai perdu un enfant. Lorsque je rencontre quelqu’un je dis que j’ai deux enfants, il est difficile de dire j’ai perdu un premier enfant, on vous demande comment, il y a longtemps, quel age aurait-il ? alors comme c’est difficile d’en parler j’ai pris l’habitude de ne plus en parler : j’ai deux enfants… et le troisième … il n’existe plus … Il est quelque part…
    Le plus difficile pour moi c’est finalement de ne pas pouvoir en parler comme de mes autres enfants. D’autant plus que mon premier enfant etait celui de mon premier mari. Les circonstances de la vie font qu’aujourd’hui je suis remariée et que mes deux enfants ont un autre papa.
    J’ai vraiment l’impression d’avoir eu deux vies, mais parfois la vie d’aujourdh’ui me renvoit à celle d’avant et ça fait mal, un peu comme ce matin en lisant ce billet.
    Si j’ai décidé d’écrire ce commentaire c’est sans doute un besoin en vous lisant de parler de cet enfant tu un besoin de dire au monde entier : oui j’ai perdu un enfant et même si la vie continue il me manque et me manquera toujours.
    Par ce long discours (et je m’en excuse) je veux simplement dire qu’il est parfois plus facile de dire que l’on est divorcé, veuve, sans emploi, ce sont des coups durs mais on peut en parler mais j’ai l’impression qu’il est plus difficile de parler de la perte d’un enfant, comme si c’était tabou, comme si c’était quelque chose de contagieux.
    Pour terminer je souhaite beaucoup de courage à toutes les mamans qui ont perdu un enfant ou qui ont un enfant malade.

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  77. eva a dit…

    Comme le livre la nuit d’Elie Wiesel, que je n’ai pas fini, je pense que je ne lirais pas ce livre…y’a trop de malheurs pour s’en mettre encore un comme ça au travers du coeur. Je prefere les livres qui me portent…

    En 1993, j’attendais un petit Remy, à 5mois et demi de grossesse, on m’a dit qu’il ne vivrait pas : pas de rein, poumons trop petits…alors, là, à 20 ans, tout s’effondre…pas meme capable de faire un petit bout entier. Alors Remy est parti aussi vite arrivé…

    Je ne veux plomber le moral de personne cet apres-midi surtout que notre chere Caro est en train de nous pofiner la 7e merveille du monde…on se remet de tout avec le temps mais ilreste toujours un petit ange au chaud dans mon coeur…

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  78. béné a dit…

    je serai incapable de lire ce livre, à la naissance de mon fils, des peurs insouspçonnées sont remontées, ma grand-mère a perdu son premier né par siège, elle en avait trés peu parlé mais quand mon fils est né par siège aussi, j’ai passé des mois avec la peur de le perdre, c’était plus fort que moi, on m’a parlé des secrets de famille, de ces histoires qui sont écrites dans nos gènes, je crois que cette peur vient de là, depuis j’ai un deuxième enfant et curieusement je n’ai pas eu ces angoisses là mais oui, je ne supporte pas de voir un enfant mourir dans une histoire, la souffrance d’un enfant m’atteint énormément, je crois que nos enfants sont ce que nous avons de plus cher, que nous pensons les voir grandir et l’idée que tout puisse s’arrêter est trop difficile à gérer…Décidemment, oui je suis comme toi, je ne pourrai pas le lire…..J’en profite pour te parler d’une asso la maison des himalyas qui permet de parrainer un enfant notamment tibétain (c’est plus fort que moi, les sujets d’actualités reviennent), en fait moi cela m’a fait du bien quand j’avais ces angoisses de me dire qu’on aidé un enfant quelques part à avoir une vie meilleure et apprendre à nos enfants que d’autres n’ont pas leur chance c’est à mon avis primordial..
    Allez je vais me coucher…

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  79. béné a dit…

    rhoo j’ai honte j’ai fait une faute énooorme, ça m’apprendra à ne pas me relire…..Et maintenant tout le monde le sait, est-ce bien malin de l’écrire

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  80. Tinezecat a dit…

    Je suis contente de rencontrer quelqu’un qui n’a pu finir ce livre, je l’ai moi-même abandonné en ayant le sentiment d’avoir trahie marie Darrieussec en la laissant seule dans cette descente aux enfers mais c’était vraiment insoutenable et j’airendu ce livre à la bibliothèque avec un sentiment de délivrance .

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  81. Anna a dit…

    Bonjour !

    alors je commente 4 ans après, vu que je survolais encore et toujours cette rubrique de livres où j’ai déjà pioché de très bonnes idées ; je ne sais pas si vous avez réussi à enfin achever ce livre, et je ne saurais pas non plus discuter sur « pourquoi on ne peut finir ce livre », mais dans le même genre il y a les livres de Philippe Forest (peut-être plus « faciles » à lire que celui-ci même si je ne connais pas le style d’écriture de Darrieussecq) qui sont très bons, je pense à « L’enfant éternel » et « Au coeur de la nuit », mais il a également écrit des livres sur d’autres thèmes, et là je pense à « Le nouvel amour » que moi et toute ma clique avions adoré, bref je me permets des conseils de lecture bien que vous n’en ayez sûrement pas besoin, mais Forest est un auteur à retenir (non non je ne suis pas payé pour lui faire de la pub même s’il fut mon prof de fac il y a de ça quelques années 😉 ). Bref, je m’arrête là, et encore merci de m’avoir fait découvrir de très bons livres dans votre rubrique.

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