Catégorie : La ronde et les enfants

Plus fort que le mouche bébé, la pipette à antibios

DSC_0212

A chaque rentrée, c'est gagné, on tombe malades en domino dans la famille.

Depuis la semaine dernière, donc, c'est un peu passe à ton voisin, zin, zin, et que je te file le mal de gorge, et que tu me passes ta fièvre, et que je t'emprunte ta jolie toux grasse. Sachant que c'est qui, qui a ouvert les hostilités ? C'est qui, hein, c'est qui ?

Rose herself, of course. Ce qui prouve s'il le fallait que la propagation des virus est potentiellement multipliée par dix en cas de présence à la maison d'un enfant de moins de trois ans, véritable aimant à saloperies.

Bref, Rose nous a fait la totale, angine, otite et sinusite. Ce qui lui a valu le traitement de choc absolu, 6 jours d'antibiotiques.

Celui qu'on prend matin midi et soir.

Pour mesurer la portée de cette prescription, il faut savoir que dès les premières semaines de sa vie, Helmut a fait preuve d'une exceptionnelle perspicacité pour repérer à 10 km à la ronde le moindre médoc. Elle n'a ainsi avalé de bonne grâce qu'une seule fois la vitamine D, pourtant délicieusement aromatisée à l'orange et que mon grand machin tentait pour sa part de siffler en cachette. Idem pour le doliprane en sirop qui rend normalement tout gamin plus hystérique que Kate Moss devant un poudrier bien rempli. Jamais on n'a pu lui desserrer les dents pour y glisser la pipette. Quand je pense qu'on avait quasiment envisagé une rehab pour les grands tellement ils kiffaient l'advil. Comme quoi les enfants se suivent et ne se ressemblent pas.

Si cette intolérance au paracétamol en sirop n'est pas super grave – thanks les suppos, pas hyper bien accueillis non plus mais on finit par prendre le coup de main si je puis me permettre -, le fait que cette gamine à la force herculéenne quand elle se met en situation de combat refuse tout net d'avaler quelque médicament que ce soit est problématique en cas d'attaque bactérienne comme celle-ci.

Dès que le médecin prononce le mot antibiotique, son père et moi blêmissons à la perspective de la guerre – et le mot n'est pas trop fort – qui se profile. Je veux dire, le mouche-bébé, c'est une partie de plaisir entre personnes de bonne compagnie, à côté.

A chaque prise, tout est tenté.

– Tu viens prendre ton médicament ma chérie ? Allez, montre nous comme tu es une grande fille. (valorisation)

– Mmmm, il est bon, regarde, papa le goûte, il l'adore. Maman aussi le goûte ? Allez ! Roh, attention, il est tellement délicieux qu'il n'y en aura plus pour toi… (manipulation)

– Et si c'est ton frère qui te le donne ? Ta soeur ? Et si c'est Doudou ? (détournement d'attention)

– Si tu ne le prends pas, tu vas de nouveau avoir très mal à l'oreille. C'est ça que tu veux ? Avoir tellement mal et devenir sourde ? (alarmisme)

– Bon, très bien ne le prends pas, c'est ton problème après tout mais cette nuit ne compte pas sur moi pour me lever parce que tu as de la fièvre (bluff)

– Ok, je laisse tomber, attends deux minutes, je vais te chercher un petit suisse à la fraise, ceux que tu adores (tentative pathétique de camouflage du médoc dans un autre aliment. Ne marche qu'une fois et encore).

– Rose, si tu n'ouvres pas la bouche, j'appelle le docteur qui va faire sa grosse voix. Ok, j'appelle. Je le fais. Regarde moi bien. Je prends le téléphone et je l'appelle. Je compose le numéro. ça sonne, attention. Ouh, comme il va être fâché, moi je serais toi je me dépêcherais de prendre l'antibiotique avant qu'il décroche. (bluff, bluff et rebluff et ruinage total de la confiance que tu avais réussi à instaurer tant bien que mal entre le médecin et ta gosse)

– Et si je téléphone à manou et qu'elle te parle pendant que je te donne le médicament ? (initiative de la dernière chance).

– Bon, jeune fille, tu l'auras voulu, on part à l'hôpital où on va te faire une piqure. Hé si, c'est comme ça, puisque tu ne veux pas avaler cette putain de merde de sale antibiotique de mes deux, il ne reste que la piqure (menace sans fondement d'autant que l'enfant ne sait pas ce qu'est une piqure. Enfin, si, maintenant elle sait, pour lui expliquer j'avoue, j'ai joint le geste à la parole et je l'ai pincée. Un tout petit peu. Pour qu'elle comprenne. J'étais à bout. C'était juste après la chasse au protège cahier.)

– Si tu ne prends pas le médicament, maman va être très malheureuse. A cause de toi. Regarde, je pleure. (culpabilisation).

Étant donné qu'aucune de ces options ne marche jamais ou plus d'une fois – et je vous épargne les chansons, danses, choeurs familiaux, applaudissements au moindre mouvement laissant entrevoir une ouverture de gosier, cache-caches, vols planés de la pipette, calculs savants pour estimer la quantité effectivement avalée lorsque par miracle le coup du petit suisse marche les deux premières cuillers, etc – nous en venons donc quasi systématiquement à la contrainte physique. Je n'ai pas honte de le dire, je suis bonne désormais pour guantanamo et croyez-moi ils vont les lâcher, leurs infos, les oussamas.

Comment s'y prendre, donc, pour forcer une enfant récalcitrante à avaler son Augmentin ?

Je préfère, avant d'aller plus loin, vous conseiller d'éloigner les enfants du poste, des images pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes risquant d'être diffusées.

La procédure est donc la suivante. Plaquage de l'enfant au sol, immobilisation des membres inférieurs par l'un des parents, ligotage des mains par l'autre et… et rien. Si ce n'est une enfant transformée en bombe à retardement, les yeux révulsés, la morve sortant à grands flots du nez et des gémissements dignes d'une génisse en plein accouchement s'échappant d'une bouche invariablement scellée.

C'est là que je sors ma dernière carte, âmes sensibles s'abstenir:  pincer le nez de pupuce pour qu'au bord de l'étouffement, elle soit contrainte de respirer par la bouche. Disposant d'une minuscule fenêtre de tir, je hurle alors mes ordres à mon assistant (le churros) dont je ne sais dans ces moments là s'il agit par responsabilité parentale ou s'il est simplement terrifié par le monstre que je suis devenue et redoute que je l'étrangle avec ses testicules en cas défaut de coopération.

"A mon signal tu enfonces. On attend qu'elle soit bleue et là, tu balances la purée. 3, 2, 1, go, go go soldat ! Mais vas-y putain, appuie franchement. Ne la regarde pas, surtout ne la regarde pas et envoie".

Et là, une fois le liquide introduit dans l'orifice (non ceci n'a rien d'obscène ou si peu) le coup de grâce, LE truc connu de quelques bourreaux qui le pratiquaient en l'an 678 et de deux trois kinés: le blocage de la luette au moyen d'une technique d'étranglement toute en douceur, pour éviter la régurgitation immédiate du soluté. Geste assez délicat néanmoins que nous sommes assez peu à savoir effectuer sans séquelles à long terme et que je vous déconseille de tenter avant de vous être entrainés sur un adulte. Genre votre belle-mère, qui peut s'avérer finalement utile à quelque chose.

Appelez moi Herman Goering.

Au rythme de trois fois par jour, il y a moyen de ne plus pouvoir regarder son enfant sans avoir envie de se dénoncer soi même aux autorités.

Heureusement, j'ai très récemment trouvé une alternative aux sévices corporels.

La solution est certes humiliante, mais il faut avant tout penser au bien de son enfant, mon égo maternel dusse-t-il en prendre un coup. Il s'agit d'une option bien connue des managers les plus aguerris. Elle tient en un mot:

DÉLÉGUER.

En l'occurrence à la nounou. Qui m'a glissé – la hyène – qu'avec elle Rose prenait sa dose en trois secondes. Qu'à cela ne tienne, voilà qui est plié, tenez, prenez les trois boîtes, sans rancune, avec un peu de chance comme ça elle finira par me préférer à vous.

Le week-end ? La nounou habite à deux pas. Pratique. Comme quoi ce n'est pas si difficile d'être parents. Le tout est de savoir s'entourer, en somme.

« Il est où ? »

DSC_0099

"Il est où ?"

Tout l'été ces mots m'ont poursuivie
jusque – même surtout – dans les toilettes.

"Il est où mon maillot, il est où mon
masque, il est où le tuba, il est où le beurre, il est où le tube
de crème, le dentifrice, le coca, le doudou de Rose", etc. Avec bien
sûr sa variante féminine: "elle est où ma serviette, elle est où
ma DS, elle est où la télécommande, elle est où ma culotte, elle
est où ma robe, ma veste, ma chaussure", etc.

Parfois, bien que très rarement, la
question est justifiée, l'enfant a cherché ou tout au moins fait
mine de. La plupart du temps, elle tient plus du tic de langage ou de la solution de facilité que
de la véritable interrogation, l'objet mystérieusement disparu
étant sous son nez ou dans un endroit que lui seul peut connaître,
étant donnée la logique toute particulière d'un être qui n'a pas
encore mué.

Exemple ? La console de jeux n'est
JAMAIS dans son étui, rangée comme il se doit sur la table de nuit,
mais, dotée d'une vie propre, s'est sagement disposée entre la
moutarde et le vinaigre sur l'étagère de la cuisine. Toujours, il va
sans dire, par l'opération du saint esprit puisqu'après le « il
est où », l'autre mantra de l'enfant est le trop fameux
« c'est pas moi qui l'ai mis là ».

Certes, les parents ont notamment pour
mission d'éclairer leurs rejetons et de répondre sans ciller à
leurs pourquoi, quand, comment et où. Néanmoins, quand le « il
est où » a déjà retenti cinquante fois et qu'il n'est pas
10h du matin, le parent (le churros en l'occurence, je ne suis
personnellement que patience) peut se laisser un poil aller.

A savoir répondre « dans ton
cul » une fois sur deux.

Ce qui, j'avoue, me fait autant ricaner
que de taper « trou du cul » sur google et de voir
arriver Sarkozy en tête des résultats.

C'est moche. Mais si ça peut
m'amender un peu, je suis la mère d'un gamin de 10 ans, qui,
cherchant son maillot localisé par moi même sur le transat (en
plastique blanc, long de 2 m, pesant un âne mort et trônant dans le
jardinet de 12m2 de la maison de location, cf photo ci-dessus), m'a demandé « il
est où le transat ? ». S'étant entendu répondre sur un ton qui ne
laissait aucun doute quant à mon ironie et ma lassitude: « je
ne sais pas, dans les toilettes, peut-être », cet enfant,
sûrement doté d'une certaine sorte d'intelligence – le tout est
d'en identifier la nature – est sans ciller allé vérifier que ledit
transat n'était pas en train de chier.

Bref, tout l'été, le churros et moi
même avons usé et abusé de cette réponse qui – et ça n'est pas
glorieux – me fait invariablement marrer.

Jusqu'à ce qu'un matin, alors que son
fils – le même qui croit que les transat ont un transit – lui demandait « elle est où maman ? », le churros,
sans mesurer la portée de sa blague lui a sorti un « dans ton
cul » sonnant et trébuchant.

La blague a été suivie d'un moment de silence gêné. Bizarrement pour une fois j'ai moyennement rigolé.

Depuis, c'est con, hein, mais on hésite
un peu, quand même. On met également un peu d'argent de côté pour
le quelqu'un qu'on devrait sans tarder aller voir en famille.

Rabat-joie

IMG_2145
Qui dit rentrée scolaire dit séance d'achat de fournitures. Dont la liste, pourtant quasi (tout est dans le quasi) identique à celle de l'année dernière n'est évidemment donnée aux parents que le 4 septembre et pas le 28 juin.

Histoire, je présume, qu'on puisse vivre un vrai moment de convivialité dans les supermarchés le premier samedi de septembre. Sachant que la liste recèle des pièges insondables même pour la multipare que je suis, mère qui plus est de jumeaux rentrant en CM2 et ayant donc déjà à son actif une bonne vingtaine de missions commando dans les rayons papeterie de Monoprix.

Un exemple ? Le répertoire doit cette année être en moyen format (pas petit, pas grand, MOYEN), sans spirales (souligné deux fois par la maitresse, signe, au cas où le ton implorant de ma fille ne soit pas assez explicite) et à grands carreaux (entre parenthèses, il est spécifié "seyes". Je vous file le tuyau parce que je suis magnanime, ça veut aussi dire "grands carreaux").

Et bien au terme d'une quête relevant de l'épopée, j'ai le plaisir de vous annoncer que… ça existe. Mais uniquement chez Clairefontaine par contre. Donc deux fois plus cher que les répertoires de la marque distributeur à petits carreaux. Peu importe, j'ai, je coche. Et je me retiens de pleurer de soulagement.

Prématuré, le soulagement.

Je mentirais  en effet en vous annonçant que je n'ai cette année eu recours à aucun subterfuge pour remplacer un produit introuvable (du genre certifier à mes enfants perplexes que violet et bordeaux sont des synonymes, que c'est normal qu'ils l'ignorent, c'est au programme de la 6e).

Oui, une fois encore, j'ai failli.

Bien qu'ayant retourné étagère après étagère à monop' et parcouru des kilomètres dans Paris avec l'énergie du désespoir, je n'ai jamais déniché de PROTÈGE CAHIER NOIR A RABATS.

Des protège-cahiers, oui. A rabats, oui. Des noirs, aussi (non sans difficultés, c'est un peu le caviar du protège cahier). Mais de NOIRS A RABATS je n'ai pas vu l'ombre de la queue.

On peut se dire que ce n'est pas grave.

Mais "on" n'a pas d'enfants

"On" n'a jamais eu à affronter le regard terrorisé et culpabilisant de l'enfant qui anticipe sa mise au ban de l'école parce qu'il n'aura pas le protège cahier noir à rabats exigé par l'institutrice.

– Tous les autres l'auront, c'est sûr.

– Non ma chérie tous les autres ne l'auront pas, parce que je peux t'assurer que j'ai fait tout ce que l'arrondissement compte en papeteries et les vendeurs sont catégoriques: ça n'e-xis-te pas.

– Pourtant, Jade en a un que sa mère a trouvé chez Casino.

– Et bien soit tu as mal regardé et il n'a pas de rabat, soit il n'est pas noir mais violet foncé, soit la mère de Jade – la trainée – a raflé tout le stock. Mais regarde, celui que je t'ai pris est tout de même vraiment très noir, hein. ça, la maitresse va pas pouvoir faire des histoires au motif que bordeaux et violet, enfin tu vois quoi. En plus il est pile au bon format, il est très résistant, on sent que c'est de la qualité. Un sacré protège-cahier, que tu as là.

– Oui mais il n'a pas de rabat.

Il n'a pas de rabat.

Et par conséquent, c'est une évidence, la pauvre enfant – c'est écrit dans ses yeux terrifiés – subira des sévices dont tout le monde sait qu'ils sont pratiqués en cas de fournitures non conformes et ça dans une omerta collective qui fait froid dans le dos.

Croyez moi, les coups de règles sur les doigts à côté c'est Disney.

Sans compter que ses camarades, heureux propriétaires du protège cahier noir A RABATS (parce que bien sûr il ne fait aucun doute dans le petit cerveau de ma descendance que seule leur demeurée de mère a échoué dans sa quête), ne lui adresseront plus jamais la parole tellement c'est la honte pour elle, ce protège cahier handicapé. Et qu'il y a fort à parier que le traumatisme entrainera de telles difficultés d'apprentissage qu'elle sera ORIENTÉE dès la fin du Cm2. Après, on sait comment tout s'enchaîne: mauvaises fréquentations, agressions verbales, racket…

Drogue.

Ma fille, une seringue dans le bras, à 12 ans. A cause d'un putain de rabat.

Les services sociaux vont venir chez moi, m'enlever mes petits et lorsque je gémirai de désespoir dans le banc des accusés, le juge pour enfants me lancera, accablé: "Vous rendez-vous compte, madame, que tout ce drame aurait pu être évité si vous aviez procuré à votre enfant qui ne demandait, soit dit en passant, pas grand chose, un protège cahier noir à rabats ?".

Murmures de stupeur des gens dans l'assistance : "Ouuuuuh, vous avez entendu ? Elle a refusé d'acheter un protège cahier noir à rabats à sa fille ! Mais oui, j'ai entendu, c'est ignoble. Il y a des femmes qui ne devraient jamais avoir d'enfants. Quand on pense à toutes celles qui n'y arrivent pas. C'est bien fait pour elle, ce qui lui arrive. Un rabat, tout de même, ce n'est pas bien compliqué. C'est lamentable, je vous le dis comme je pense. J'espère qu'elle va en prendre pour 20 ans".

"Mais ça N'EXISTE PAS", me défendrai-je, à bout de force, en larmes. "J'ai cherché, monsieur le juge. Je vous le jure".

"Pourtant, Jade en avait un dès le 4 septembre", tranchera le procureur, horrifié, qui racontera ensuite dans les soirées parisiennes qu'en 45 ans de carrière il n'a jamais traité une affaire aussi révoltante.

A l'heure où je vous écris ces lignes, je suis donc comme en sursis. Et le fait d'avoir néanmoins réussi à rassembler 99% des fournitures demandées – ce qui m'a notamment couté d'acheter deux camemberts qui ne seront jamais mangés personne n'aimant ça à la maison, rien que pour récupérer les deux boites vides qui feront office de palettes pour la peinture* – ne m'absoudra en rien. Dire qu'il y a si ça se trouve, entre deux rayons de classeurs 24 x 32 un protège cahier noir à rabats bidonné d'avoir réussi à échapper à ma perspicacité. Sale con.

– Mais au fait, ai-je tout de même demandé à ma fille. A quoi ça sert un rabat ?

– A rien maman. Mais c'est écrit sur la liste.

Imparable.

* Malheur à celles qui croyant bien faire achètent une vraie palette à peinture. Non seulement leur enfant passera pour un sale bourgeois mais en plus, il est de notoriété publique que rien ne vaut la boite de camembert. C'est comme ça et pas autrement.

Petite Helmut a fait un beau voyage

Rosededos

Pour la première fois depuis deux ans, on est sans enfants. Le machin chez un copain et la chérie partie chez MaNou et Padom avec Helmut. Si j'avais déjà laissé number three deux jours chez mes parents pour partir un week-end, jamais encore elle n'avait pris le train sans moi pour rester une semaine à Lyon.

Je suis bien évidemment pétrie de sentiments contradictoires, à la fois soulagée à la perspective de nuits complètes et de soirées sans repas à préparer et en même temps, vide de baisers, en manque de son odeur, de ses conneries et de ses "non !" péremptoires.

Même ses incursions répétées dans le frigo qui me rendent dingue – elle peut avoir une soudaine envie de cornichons sur les coups de 10h ou se rouler par terre pour une knacki à l'heure du goûter – me rendent nostalgique.

Rose frigo

Mais depuis trois semaines qu'elle voyait les grands partir, elle trépignait de ne pas avoir droit, elle aussi à son départ, sac à l'épaule. Sac qu'elle préparait quotidiennement, ayant compris que son tour allait venir. C'est donc armée d'un petit panier rempli de tétines et de tout un tas de choses inutiles (enfin, pour elle parce que je suis à peu près convaincue qu'elle m'a embarqué mes clés) que mademoiselle Rose a pris son premier envol.

Dès qu'un enfant pleure dans la résidence ou le jardin, j'ai pour premier réflexe de vérifier que ce n'est pas elle qui est tombée. Et le soir, quand je passe devant sa chambre, je marque une pause avant de me rappeler que le lit est vide.

On est d'un con, quand même, hein.

Edit: En même temps aller manger un Pho sur un coup de tête, lire jusqu'à l'étourdissement sans entendre un "maman" strident ou avoir un rapport sexuel non interrompu, c'est bien, aussi.

La tête dans le sac (de couchage)

Duvet

Entre autres équipements demandés par les organisateurs de la colo du machin, il y avait un duvet.

Après avoir constaté, à douze heures du départ, que celui acheté l’année dernière en soldes et en format junior allait le contraindre à dormir avec les genoux sous le menton – cet enfant a probablement mangé beaucoup trop de poulets blindés d’hormones et pris au bas mot 43 cm en un an – et que le seul autre sac de couchage de la maison, amoureusement nommé par le Churros « le gros vert », rapport qu’il est gros et vert et accessoirement même pas chaud remplissait à lui seul le sac du gamin, nous sommes allègrement partis à Go Sport acheter un duvet.

Je sais, on peut se demander où va nous mener ce billet et dans quelle mesure l’achat d’un duvet peut présenter un intérêt.

C’est là qu’on se trompe.

Parce que laissez-moi vous dire que pour s’acquitter d’une tâche apparemment triviale comme l’achat d’un sac de couchage il vaut mieux avoir un peu de temps devant soi. Il en va en effet aujourd’hui des duvets comme des ordinateurs, des smartphones, des poussettes ou des dosettes de café : trop de choix tue le choix.

Déjà, le linéaire dédié à cet objet méconnu et sous-estimé fait environ 2 km. Et encore, j’avais choisi un petit go-sport, au décathlon de la Bibliothèque François Mitterrand, mieux vaut prendre sa journée ou des rollers.

Il y a donc des duvets pour enfants – moins d’1m40 – pour ados – 1m70 – ou pour n’importe quel joueur des Spurs – 2m60. Mais bien évidemment la variété ne s’arrête pas là. Il y a des duvets pour femme et pour homme. Il y en a aussi qui sont conçus pour être rattachés à un autre, au cas où t’aurais une ouverture dans la nuit. Il y a ceux que tu peux zipper jusqu’au menton, d’autres avec capuche intégrée ou oreiller gonflable. En lire plus »

Zéro pointé

Machinsac

La semaine dernière, le machin est parti en colo. Séjour "eaux vives" dans le Gave de Pau. Au moment de préparer le sac, il a eu droit aux douze mille recommandations de ses parents, assez perplexes à l'idée de laisser partir un enfant à qui il manque manifestement une ou deux rams de mémoire, dans un endroit jonché de dangers multiples et variés: rivières, lac, piscine, parcours d'acrobranche, etc. Dire qu'on l'a sermonné serait bien en deça de la réalité: "Tu penses à mettre ton gilet de sauvetage à CHAQUE activité nautique. Quitte à dormir avec s'il faut. A l'acrobranche, tu vérifies que ton harnais est bien fermé. Tu ne pars pas comme un dératé dans ton truc de rafting, là, sans prévenir les monos. Tu ECOUTES les consignes qu'on te donne. Tu ne vas pas nager sans prévenir qui que ce soit. Tu ne manges pas les baies sauvages. Tu ne sors pas de l'enceinte du camp. Si tu es perdu tu cherches un policier. S'il n'y en a pas tu te rabats sur un garde forestier. Au pire tu cries. Fort. etc etc etc."

Après le chapitre  "sécurité", on est passé à la composition du sac à dos, tentant en toute perte de faire mémoriser au machin l'endroit où se trouvaient les objets de première nécessité. Sachant que lui et nous n'avons pas la même interprétation du terme et qu'il est apparu évident lors de l'interrogatoire post-démonstration que le seul objet dont il avait enregistré la localisation était sa console de jeux. Par contre pour la brosse à dents, le gant de toilette, les 34 tee-shirts demandés par les organisateurs ou autres maillots de bain, autant admettre qu'il n'avait absolument rien retenu.

On l'a donc laissé partir, la boule au ventre et à peu près certains qu'on ne le reverrait plus jamais ou alors si mais tellement sale et mal odorant qu'on ne serait pas sûrs de vouloir le reprendre. La dernière supplique fut qu'il utilise, cette fois-ci, le gel douche corps et cheveux, là dans la poche latérale gauche. L'année dernière, lorsqu'on eut constaté que le flacon était encore hermétiquement fermé au retour, le machin nous avait expliqué sans ciller – les enfants ont une incroyable capacité à garder leur sérieux quand ils se foutent ouvertement de ta gueule – qu'il avait voulu faire un geste pour l'environnement et avait par conséquent opté pour un lavage à l'eau. Et mon cul c'est du poulet. Bio.

Bref, le machin et son copain Mathurin, fils de mes chers amis J. et C. (ils préfèrent garder leur anonymat sur ce coup là) sont finalement partis avec l'air ahuri qu'ils ont en commun et le flegme légendaire qui leur appartient. Et nous, toute la semaine, on a glosé sur ce qu'ils allaient oublier, sur les pauvres monos qui allaient devoir les gérer, immatures et dépourvus d'autonomie qu'ils sont.

Il faut croire qu'on était tellement occupés à dénigrer les fruits de nos entrailles qu'on a été en revanche moins pointilleux qu'il aurait fallu sur les deux trois choses que des parents dignes de ce nom se doivent de retenir.

Trois fois rien, hein.

Au hasard, la date de leur retour.

Qu'on avait tous notée – le fruit d'un travail collectif – comme étant le 18 à 23h20 à Montparnasse. C'est à dire que le churros avait demandé à J., qui avait demandé à C., celle-ci étant catégorique, c'était dimanche soir. Moi j'avoue, je n'ai carrément ni regardé ni m'en suis inquiétée. Mais le fait est, on était tous les quatre dans les starting block pour le 18 au soir.

D'où notre grand étonnement lorsque samedi, le 17, donc, à 23h55, nous avons reçu un coup de téléphone assez agacé du mono en chef, nous prévenant que le machin et mathurin étaient  les deux seuls enfants dont aucun parent n'était encore arrivé pour venir les chercher. Gare Montparnasse, quai n°5. Là, maintenant, tout de suite. Et qu'en l'absence de nouvelles de notre part dans les 5 minutes, ils se verraient obligés de les emmener au commissariat.

Dans l'échelle de l'indignité parentale, je crains que ces pauvres J et C soient un peu plus haut placés que nous, parce que ce coup de fil, ils l'ont reçu alors qu'ils étaient en week-end à la campagne, à 300 bornes de Paris. Nous, on était juste au cinéma après avoir enquillé quelques verres. Ce qui n'est pas super glorieux mais qui nous rendait malgré tout plus à même de rattraper le coup.

Ok, on n'est pas super défendables non plus.

Mais je tiens à signaler, si ça peut compter au moment du jugement dernier, que nous n'avons hésité que cinq minutes avant de détaler comme des lapins de la salle pour sauter dans un taxi. Je passerai assez rapidement sur la honte qu'on s'est pétée dans une gare montparnasse vide à l'exception de nos deux lardons, leur gros sac à dos même pas oublié dans le train et une dizaine de moniteurs nous applaudissant sur l'air de "Ils sont vraiment, ils sont vraiment… phénoménaux, la la la…".

Ou comment perdre, pour une bête erreur de date, tout son capital crédibilité pour les dix années à venir. Au bas mot. Va engueuler ton gamin parce qu'il a – encore – oublié son cahier de texte. "Oui mais toi tu m'as laissé sur le quai n°5, remember". ça, ils vont pas devoir aller la chercher bien loin, la répartie.

Edit: Par contre, je tiens à préciser que s'ils n'avaient rien oublié – eux – les deux enfants sentaient un mélange étrange de merde de chien et de rat crevé. Apparemment, la planète a de beaux jours devant elle, en tous cas faudra pas me dire que c'est l'excès d'utilisation de gel douche corps et cheveux Mennen qui a causé le changement de sexe des poissons dans le gave de Pau.

Une grande fille

DSC_0005

Samedi, aux aurores, Grande chérie est partie en Bretagne avec sa meilleure amie et la famille de celle-ci. Hier, elle m'a appelée, pour me raconter. Elle m'a dit les ballades en vélo, les fins d'après-midi allongées sur des pierres encore chaudes, le ciel qui se couche sur la mer et les vagues qui viennent frapper les rochers.

Il y avait un tel bonheur dans sa voix, je pouvais sentir le plaisir qu'elle prend là bas, dans cet ailleurs que je ne connais pas, un plaisir de déjà presque grande fille. Je pouvais toucher du doigt les espoirs de la vie qui ne fait que commencer et l'ivresse de ces instants de quasi liberté dans ce lieu de vacances, où parait-il on mange les meilleures glaces du monde.

Je ne saurais dire ce qui m'a plu le plus, sa joie évidente ou la façon si jolie de me raconter ses journées. Probablement les deux. Je crois que j'ai aimé qu'elle aime ces choses là.

Quand les enfants sont petits, on se dit qu'on ne supportera jamais de les voir s'arracher à nous. Et là, hier, c'était tout le contraire, je crois que rien n'aurait pu me combler plus que d'entendre qu'elle était heureuse sans moi. Bien sûr, il y a cet endroit au creux du ventre, qui te rappelle sans cesse qu'on ne pourra jamais s'arrêter de s'inquiéter. Bien sûr, on voudrait parfois faire le chemin en arrière, pour sentir une dernière fois l'odeur du sommeil, là, dans son cou gracile. Mais au delà de ça, il y a cette fierté incroyable de voir grandir et s'ouvrir à la vie celle dont je devine qu'elle sera quelqu'un de bien. Ma grande fille.

Fuck la guimauve

DSC_0016

Samedi, c'était, avec plus de deux mois de retard, l'anniversaire des grands avec les copains. Je passe sur l'aspect corvée du barnum, vive les jumeaux, même en restreignant à mort le nombre d'invités chacun – bonjour les immondes tractations au cours desquelles tu tentes de décourager tes enfants d'inviter ceux dont tu SAIS qu'ils vont pourrir la journée -, on arrive assez rapidement à 12 mômes déchaînés dans un appartement toujours trop petit. Dieu merci, le temps était de notre côté cette fois-ci ce qui nous a permis de délocaliser tout ce petit monde au parc où ils ont fait leur vie pendant que le churros, helmut et moi on glandait sur une couverture. Problème: les parents des gamins invités étaient pour la plupart eux aussi échoués sur les pelouses, témoins de notre manque absolu de bonne volonté en matière d'animation d'anniversaire.

Déjà qu'on avait marqué sur l'invitation "de 15h30 à 17h00", je crois que ça c'est vu qu'on allait la jouer service minimum.

Sans compter que cette année, la rigueur c'est pas que dans les cabinets ministériels. C'est tout juste si j'ai consenti à verser les bonbons low cost dans des coupelles. En même temps les enfants se foutent éperdument de la déco, j'ai mis 7 ans à m'en rendre compte mais là je peux prouver mes dires. Il faut dire que les pauvres n'ont pas encore de blog où poster des photos de shamallows vintages shootés avec en arrière plan flou la nappe en liberty.

Mieux, même, le fait qu'il n'y ait aucune recherche esthétique les pousse à être créatifs…

DSC_0023

Dans le lot y'en a qui vont finir designers c'est une évidence.

Pas de chasse au trésor non plus, en même temps je n'en faisais déjà pas quand ils avaient l'âge d'aimer ça, je ne vais pas m'y mettre maintenant que la seule chose qui les intéresse c'est de danser sur Sexion d'assaut en hurlant "Desolé".

La pêche à la ligne on n'en parle pas, je ne suis pas née avec l'option masochisme.

Pas non plus de sachets cadeaux à emporter en fin de journée, j'ai également pris la décision unilatéralement que c'était complètement 2009 et que par principe c'est totalement absurde. Je veux dire, l'anniversaire c'est pas celui des invités, non ? Et puis cette sur-enchère de produits de consommation, c'est pas super Grenelle de l'environnement.

Ok, en vrai, je ne me remets pas de l'air dégouté d'un copain de mon fils l'année dernière quand il a constaté que dans le dit-sachet il n'y avait QUE trois cartes Pokemon à moins de 210 PV. Le cancrelat s'est fendu d'une réflexion mesquine comme quoi chez Kevin il était nettement plus fourni le sac à goodies. Du coup, punition collective, plus personne n'aura rien et avec les sous économisés j'irai au soldes. Bande de petits crevards.

Au dernier moment quand même, on s'est dit avec le churros que pour bien avoir la paix, un investissement somme toute raisonnable dans une douzaine de pistolets à eau pouvait être une bonne idée.

Gagné, je crois qu'on a limite remporté la palme des parents les plus cool de l'année. Comme quoi, la politique du moindre effort paye plus souvent qu'on ne croit.

Bref, tout le monde était content, les gâteaux au yaourt cuisinés le matin par la chérie et le machin étaient ma foi pas si mauvais, quant aux oursons en guimauve et chocolat ils ont donc trouvé acquéreur en la personne d'Helmutator qui a profité de l'effervescence des arrivées pour aller se servir à la source. La tête qu'elle a fait quand on l'a prise sur le vif me laisse présager quelques problèmes d'autorité à venir. Dire qu'elle n'était pas impressionnée le moins du monde par mes gros yeux n'est qu'un euphémisme. 

DSC_0017

Ce qui est sûr en tous cas c'est qu'elle a probablement connu son premier émoi sensuel tant l'extase se lisait sur son visage. Monsieur Zermati, ne t'inquiète pas, la génération qui vient devrait t'assurer une retraite à la François-Marie Banier. Tu peux poser une option sur l'ile à Liliane.

Allez je vous laisse avec quelques photos de ce bel après midi et la preuve que chez les 10 – 12 ans aussi, le short c'est la nouvelle petite robe noire…

DSC_0049 DSC_0051 DSC_0053 DSC_0055 DSC_0056 DSC_0039

Working girl un jour, mère toujours ?

 

IMG_4027

La semaine dernière, quand j'ai posé sur mon pupitre mon carnet de notes avant d'introduire les sujets de la table ronde, je crois que j'ai saisi tout le sens de l'expression: "concilier travail et maternité".

Non je veux dire, en terme de crédibilité, y'a pas à dire, ça te pose une femme, ça…

 

IMG_4029

Edit: En vous remerciant de ne pas vous étendre sur mes difficultés graphiques ou sur la nature torchonesque du cahier, avec ou sans crabouillages helmutiens.

Edit2: Petit billet aujourd'hui après petite nuit. Quelqu'un pourrait-il expliquer à 666, alias Rose, qu'elle a largement dépassé le délai légal de faisage de nuits ?

Tu es sûre que tu ne veux pas dormir un peu ?

IMG_4014

Ce week-end, j'ai fait un aller retour express à Lyon avec Helmut pour aller admirer ma micro nièce. Je vous épargnerai mes ah et mes oh d'admiration devant ce petit chou adorable qu'est la jolie Louise.

En revanche, permettez moi de vous livrer quelques réflexions notées au vol lors de mes deux trajets avec 666, j'ai nommé l'antéchrist, alias Rose.

– Quand tu voyages seule avec un enfant de 21 mois dans un train, la théorie de la relativité prend tout son sens. Par exemple, l'annonce des dix minutes de retard qu'aura le TGV à l'arrivée te plonge à peu près dans le même désespoir que si tu étais coincée en Russie et que douze volcans islandais venaient d'entrer en éruption, te condamnant à errer dans Minsk sans carte bleue ni manteau. Autrement dit, 10 minutes avec un moutard de moins de quatre ans dans un train = dix ans de goulag.

– Le seuil de tolérance dans ce genre de circonstances a également tendance à varier. Par exemple, tu te fous éperdument que ton chérubin s'enfile deux paquets de chips blindées de lipides.

– Par contre, tu tiques un peu si elle se met à manger des chipsters trouvés dans la poubelle. Tu tiques, mais si ça détourne son attention de la porte du compartiment – impossible à verrouiller et qui menace d'amputer un enfant toutes les dix secondes – tu passes outre.

– D'ailleurs tu es prête à passer outre un grand nombre d'interdits si cela dissuade pupuce d'aller et venir dans les travées du train, et de s'agripper au passage avec ses mains pleines d'huile de chips aux hommes d'affaires furieux de la subite démocratisation de la première classe. Sont donc momentanément autorisées les actions suivantes: fouiller ton sac et en balancer le contenu dans le couloir, dévider consciencieusement le paquet de lingettes puis nettoyer non moins consciencieusement les fenêtres immondes du TGV avec du Mustela à 10 euros les 100g, déchirer les titres de transport même si le contrôleur n'est pas encore passé, enlever ses chaussures, se tenir en équilibre sur l'accoudoir et bien sûr, suprême plaisir, glisser tout ce qui passe à portée de main dans les interstices des grilles d'aération manifestement conçues pour des petits doigts d'enfant de 20 mois.

– Est en revanche formellement interdit: faire la grosse commission. Interdit systématiquement transgressé, évidemment.

– A ce sujet, l'apprentissage de la propreté est totalement incompatible avec la prise d'un train. Surtout quand la nurserie est en voiture 8 et toi en 1 et que tu viens déjà de te taper deux allers-retours suite à des hurlements stridents sur le mode "caca, caca". Pour trouver à l'arrivée une couche immaculée, la chère enfant confondant encore prout et passage à l'acte. Ok, la plaisanterie t'a occupée et elle aussi pendant cinq minutes – ce qui n'est pas négligeable, cf plus haut -, mais accessoirement ça t'a également collé une sacrée gerbe. Ainsi qu'une dizaine de contusions dues au balancement subtil du train lors de ta promenade avec une Helmut gesticulante dans le bras droit et le sac à langer dans l'autre.

Manque de bol, la troisième alerte était la bonne. Un attentat intestinal en bonne et due forme.

– J'en profite donc pour présenter mes excuses au futur passager du prochain Paris-Lyon, place 115 voiture 1. Oui, il y a des gens assez dégueulasses pour coller une couche remplie de merde dans la micro-poubelle qui sert normalement à jeter les chewing-gum. C'était ça ou je vomissais sur le contrôleur.

– Je m'excuse également auprès de mes voisins de galère, pour le dérangement auditif et olfactif, donc.

Je vous laisse avec une petite sélection des phrases à mon avis le plus souvent prononcées par les parents à leurs bambins dans les voyages en train. Fruit d'une étude de terrain.

"Allez, on va manger, après, un petit dodo, et hop on arrive". "Tu as déjà terminé ?". "Tu es sûr que tu ne veux pas un autre gâteau ?". "Encore un ?". "Tu arrêtes". "Tu arrêtes tout de suite". "ça suffit". "Non, on n'arrive pas bientôt, on vient de partir". "Dans cinq minutes". "Tu as encore envie de faire pipi ?". "Tu arrêtes de boire, là, maintenant". "Prends ta DS, ça t'occupera". "Tu es sûr que tu ne veux pas prendre ta DS ? Pour une fois que tu peux y jouer le temps que tu veux ?". "Non, tu ne vas pas dans le couloir". "Assieds toi". "Si tu ne t'assieds pas tout de suite…". "Tu vas te faire mal". "Je te dis que tu vas te faire m…" "Et voilà !". "Qu'est ce que maman avait dit ?". "Tu es fatigué, viens dans les bras de maman faire dodo". "Tu es crevée, c'est n'importe quoi. Prends ta tétine et fais dodo". "Tu verras, un petit dodo et on arrive". "Dans cinq minutes on arrive". "Arrête avec cette poubelle". "Oh, regarde les vaches !" "Mais si, là, regarde !". "Trop tard, elles sont parties". "Ne pleure pas, y'en aura d'autres". "Ne mets pas ta bouche sur les fenêtres c'est dégoutant". "Tu arrêtes avec la tablette. ça fait du bruit, ça énerve tout le monde et tu peux te faire mal". "C'est la dernière fois que je te le dis". "Tu continues avec cette poubelle, j'appelle le contrôleur". "Regarde la dame là bas, elle fait les gros yeux". "Ouh, que tu es pénible". "Prends exemple sur la petite fille". "Prends tes crayons et fais un dessin". "C'est très joli". "Tu en fais un autre ?" "Allez, tu fais des dessins pour mamie, pour papi, pour tatie, pour la dame qui fait les gros yeux…". "Tu remets tes chaussures". "Chuuuut". "Regarde le petit garçon, là bas, il fait dodo dans les bras de sa maman, lui". "tu es sûre que tu ne veux pas faire dodo ?" etc etc etc.

Allez, je vous laisse avec deux trois preuve en image de mon calvaire. Et une de la menotte de ma nièce aussi légère qu'un chipster…

IMG_3981 IMG_4015 IMG_4017 IMG_4018