Catégorie : La ronde et les enfants

Cassée

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Non mais je veux dire… C'est pas exactement comme si on avait déjà donné cet été, hein. Ni comme si l'école était à plus d'un quart d'heure à pied de la maison. Ni comme si la classe du machin était au troisième étage.

Ni comme si j'avais envie d'étriper celui qui parait-il est mon fils, qui s'est cassé la cheville en sautant d'un jeu du square haut de TROIS mètres.

Tu parles d'un Jedi.

Edit: Je me demande s'il existe une carte de fidélité des hôpitaux de Paris. Non parce qu'on serait chez Total, là, j'aurais déjà mon service à thé gratos. Alors que là, que dalle. Ah, si, les béquilles, elles sont à nous, nous a annoncé triomphalement la pharmacienne. Alors qu'avant, on les louait. La fête.

Edit2: Je confirme, mon tapis en poils de faux chameau fushia qui m'a coûté l'équivalent d'une vingtaine de paires de béquilles se fait la malle. Un peu aidé par Helmut, c'est vrai. La fête. Bis.

Edit3: J'ai précisé que la grande présente tous les signes de la grippe du cochon ? La fête. Ter.

Morpions

Sable

Le jour où tes enfants ont des poux, tu te dis, là, voilà, je suis en train d'expérimenter le côté obscur de la maternité. Après tout c'est normal, il faut bien un revers de la médaille à cette félicité incroyable que tu vis depuis la naissance de tes morpions. Ok, soyons honnêtes, avant il y a eu les nuits blanches, les gastros, le morceau de pain collé dans tes cheveux que tu détectes une fois en réunion, les chaussures maculées de vomi – là aussi remarquées lors d'un tête à tête avec big boss -, les coups de fil à SOS médecin à 4h du mat pour suspicion de méningite – avec arrivée du docteur à 6h34, une fois la fièvre disparue, en même temps que tout espoir de sommeil – les gerbis dans la bagnole à peine le périph passé et blablabla.

Bref, quand les poux arrivent, tu te dis que c'est une sorte d'apothéose, que là tu touches du doigt le gros revers de la médaille de la maternité. Surtout si tu as opté pour la lotion qui te donne une odeur de pastis pendant dix jours malgré douze après-champoing parfum aloe vera.

Et bien j'ai le regret de t'annoncer que non.

Non, les poux, c'est rien.

Et c'est une femme de 39 ans qui prend du vermifuge depuis trois jours qui te parle.

Oui, vermifuge. Comme vers. Comme parasites intestinaux qui te font te gratter les fesses toute la sainte journée.

Les poux du cul, quoi.

Transmis par les enfants qui jouent dans les bacs à sable.

Morpions.

Edit: Je précise qu'à priori je ne suis pas contaminée. Uniquement un de mes enfants – je ne dirai pas lequel, à cause de la protection de tout ce qui est dignité humaine. Seulement voilà, parait-il que c'est super contagieux. Et que donc, il faut tous se traiter. On est ra-vis.

Baby – Geek

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Je vous confirme qu'il ne sert à rien d'acheter le moindre jouet. Nous qui nous inquiétions de ne pas pouvoir lui donner une chambre à elle – elle dort quelque part au milieu du bordel du machin -, nous avons laissé tomber toute culpabilité. C'est simple, on pourrait vivre dans 12m², tant qu'il y aurait le coin hifi/télé, la bestiole serait heureuse. Un chagrin ? Un bobo ? Cinq minutes à trifouiller dans les boutons du lecteur dvd tout en appelant le Mozambique et tout est oublié.

Bref, les jouets, passé 1 an, franchement, on peut s'en passer. A moins que Fisher Price et consorts ne se décident à fabriquer des téléphones qui ressemblent VRAIMENT à des blackberry, des bouteilles de produit vaisselle plus vrais que nature ou des freebox, mais troisième génération, hein, parce que la V2, c'est pourri.

Mais même en étant le plus réalistes possibles, à mon avis ces fake ne retiendraient pas l'attention d'Helmut plus de deux secondes. J'en veux pour preuve la rapidité avec laquelle elle a compris que la vieille télécommande qu'on lui a refourguée, celle de feu monsieur magnétoscope, était un leurre. Il n'y a en effet que celle de la télé qui puisse la calmer cinq minutes en cas de crise. Celle du magnéto étant bazardée à l'autre bout de la pièce d'un geste rageur.

Bref, à Noël, on prévoit de lui acheter un GPS ou un chargeur de smartphone parce qu'elle kiffe vraiment le mien.

A part ça, 13 mois c'est vraiment un âge sympa.

Edit: La robe d'Helmut est une Petit Bateau, je le dis parce qu'on me l'a pas mal demandé depuis mon billet poux. Elle existe aussi pour adultes…

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L’homme est un loup pour l’homme. Pas pour les poux.

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Nous sommes donc le 15 septembre. Les enfants ont repris l'école depuis deux semaines. Et j'ai l'immense plaisir de vous annoncer que…. Tadaaaam !

Les poux sont revenus.

Si si, on a même un papier officiel de l'éducation nationale qui nous l'annonce avec moultes points d'exclamation. A croire qu'ils kiffent ça, chez Luc Chatel, de nous rappeler à nos devoirs de chasseurs de parasites.

Aaaaaaaaaah, mais ouf, en même temps. C'est qu'on était inquiets, hein. Ils nous ont fait attendre les plaisantins, un peu plus et on aurait pu penser que cette année y'avait grève du poux.

Non mais sérieusement, l'évolution des espèces, c'est encore un bon coup de mère nature, ou bien ?

Je veux dire, on a réussi sans se forcer à vider les océans des deux tiers de leurs poissons. Il doit rester 4 léopards des neiges sur la planète. Je ne parle pas des lémuriens qui se battent en duel à Madagascar. Et j'en ai plein d'autres des exemples. Même la neige, on a quasi réussi à la faire disparaitre à grand coup de réchauffement planétaire. La neige, quoi. Je veux dire, si un scientifique avait décidé de faire disparaitre la neige, jamais il n'aurait trouvé comment faire. Et pourtant, le fait est que les chercheurs sont unanimes, dans 50 ans on pourra se brosser pour passer la première étoile.

Et alors au milieu de ce marasme écologique, de cette élimination méthodique de toutes les espèces vivantes, chez les poux, c'est bysance. Grosse ambiance sur la tête à nos enfants, fête du slip de la lente à tous les étages du cuir chevelu. Ah, y'a pas de réchauffement climatique chez les parasites. Pas de subprimes, pas de Maddof, pas de dépression saisonnière, et même pas l'ombre d'une grippe H1N1.

Putain.

Franchement, ils ne nous emmerdaient pas trop les léopards des neiges. Ni les lémuriens. C'est mignon, les lémuriens, non ?

Alors que les poux, comment dire ?

Ben c'est pas mignon.

Alors qu'on m'explique. POURQUOI qu'on est pas arrivés à les coller dans la case "en voie d'extinction" ? Hein ? POURQUOI ?

Parce que mère nature la truie. Qui préfère sauver les poux plutôt que les lémuriens.

Hyène.

Rock and Roll way of life

Sequins Ce matin, je me suis réveillée avec un paquet de bonne humeur à l'intérieur de moi. Le genre de joie de vivre qui te donne des ailes au moment de jeter un oeil à ta penderie. Voire qui te met la confiance à l'intérieur de ton body.

Et pourquoi je ne ferais pas twister la rockeuse qui sommeille en moi, que je me suis dit, trépignant d'impatience à l'idée d'arpenter le macadam et de peut-être, croiser le sartorialist qui parait-il est à Paris ?

N'écoutant alors que mon instinct d'influente de la netterie, j'ai enfilé mon boy-friend jean (qui a la particularité de se transformer sur moi en slim), un t-shirt blanc col tunisien tout loose (informe, en français), mes low-boots indigo-go-go, et, pour finir, la touche trendy, LE détail destroy-attitude, un gilet à sequin sans manche, type garçon de café revisité par Antik Batik. Oui, exactement celui-ci qu'on voit sur la photo, acquisition La Redoute en 2008, du pur vintage.

Je dois avouer que je n'étais pas peu fière. Cette fois-ci, les muses de la fashionitude s'étaient bel et bien penchées sur mon berceau pendant la nuit. A moi le Baron, le Cab' et autres temples de la friday night.

La réaction de ma fille ne s'est dailleurs pas fait attendre. Il faut dire qu'elle est capable de repérer une nouvelle fringue en un temps record, je me demande si à la maternité on ne me l'a pas échangée avec la rejetone d'Anna Wintour.

"Hiiiiii, maman, c'est nouveau, ça, non ?".

"Oui mon coeur, c'est trois fois rien, un petit basique qu'il faut avoir dans son armoire, tu verras, je t'apprendrai, toi aussi tu auras des sequins. Un jour".

Je l'ai vue rosir de plaisir, et je me suis dit qu'en plus d'être sooooo 2009, j'étais une maman du tonnerre.

Et puis le grand machin est descendu, et me regardant, s'est écrié que je ressemblais à quelqu'un, comme ça.

"Oui, mon ange ? Pixie Geldof, Kate Moss, Alexa Chung, Punkie B ?".

"Non, non, attends, je retrouve pas le nom"

"Heu… Scarlett Johansson, Vanessa Paradis ? Jennifer ? Lorie ? Allez, même Lorie, je prends", que je l'ai supplié, sentant le coup de massue arriver.

"Noooon, attends, si, voilà ! Tu ressembles à Docteur Baker ! Tu sais, dans la Petite mais…"

Il n'a pas eu le temps de finir sa phrase, interrompu par une taloche de sa soeur, consciente de la boulette. "Pas la tête, maman, c'est juste de dos, en fait, que tu lui ressembles, hein", m'a-t-elle rassurée, la chérie.

Ah booooon, alors si c'est juste de dos.

Allez, je vais me suicider dans ma penderie.

Premiers pas

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Hier, Helmut a fait ses premiers pas. Devant son père et la pédiatre.

Peut-on m'expliquer pourquoi mes enfants mettent un point d'honneur à accomplir leurs "premières fois" en mon absence ?

Franchement, c'est son père qui s'est fait labourer le ventre pendant 14 heures ?

C'est la pédiatre qui se tape une cicatrice de vingt centimètres, gracieusement camouflée par un magnifique tablier ventral ?

Bon, je rassure tout le monde, la première fois que la demoiselle a pris conscience de son caca (= l'a pris à pleines mains le temps que je me retourne pour mouiller un coton), c'était avec moi. La lèvre éclatée avant-hier contre l'angle de la table basse c'était aussi contre mon épaule et en l'occurence un magnifique tee-shirt en lin blanc de chez monop (ils sont sublimes et tombent parfaitement sur les grosses poitrines) qu'elle a laissé pisser le sang.

Non, vraiment, la maternité, c'est pas ingrat. Pas du tout. Tu passes des après-midi pliée en deux à te préparer une magnifique scoliose pour tes vieux jours en faisant marcher ta merveille et c'est la pédiatre, (la plus mal-aimable de tout Paris, en plus) qui en récolte les fruits. Et qui à mon humble avis n'est pas la plus à même d'apprécier l'importance de la chose.

Je suppute que le premier pipi sur le pot sera fait devant sa nounou et qu'elle prononcera son premier mot intelligible devant une employée de la poste.

Mon zizi est plus fort que le pipi

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Parfois je me demande. Est-ce que les garçons, dès leur plus jeune âge, ont un pacte secret avec leur prostate ? Est-ce qu'ils se répètent toute la sainte journée comme un mantra "mon zizi est plus fort que le pipi, alors non, je n'irai pas aux toilettes, je suis un champion de l'urètre" ?.

Non parce que si ce n'est pas le cas, faudrait qu'on m'explique pourquoi ils ne consentent à aller pisser qu'au moment où la quantité de liquide retenue est telle que s'ils n'y vont pas c'est le pipi qui viendra tout seul.

En tous cas mon grand machin, il peut danser la gigue pendant des heures tout en lisant pour la 567ème fois le numéro 28 de Dragon ball (un must, le n°28) ou en jouant à Pokemon Diamants et Perles sur sa DS. Et tous les "t'aurais pas envie d'aller aux toilettes ?" appellent la même réponse: "non non…"

Pourtant, à mon avis, jouer à la nintendo en se tenant le zguègue comme on pincerait l'embout d'un ballon de baudruche histoire que l'air reste à l'INTERIEUR tout en sautant d'un pied sur l'autre, c'est à mon avis moyennement pratique.

Pas grave, ça peut durer jusqu'au point de non retour, où blanc comme un linge, à la limite de la nausée, on le voit se précipiter dans les dits toilettes pour une vidange qui peut durer une bonne minute.

Et c'est long, un pipi d'une minute.

Bon, on peut pas l'accuser de vider les nappes phréatiques à coup de chasse d'eau, ça c'est sûr. Il n'empêche que ça m'interpelle. Beaucoup.

Une histoire de grâce

IMG_1813 Hier, dans le dédale des rues de la citadelle de Bastia, je suivais ma troupe, quand ma grande a fait ce petit geste de remonter sa bretelle, l'air de rien. J'ai eu le temps de saisir la fin de ce mouvement. Ma grande est une jolie fillette de neuf ans, d'autant plus jolie à travers les yeux de sa mère évidemment. Mais si je suis consciente de ma subjectivité s'agissant de ses attributs, elle possède, j'en sus certaine, une qualité indéniable: la grâce. Cette élégance qui fait que son chignon dégringole toujours parfaitement, que ses robes trop petites tombent à la perfection et qu'en toute circonstances elle conserve un petit chic unique.

Je ne me lasse pas de la regarder évoluer, constamment étonnée et ravie d'avoir pu contribuer même malgré moi à tant de délicatesse…

Bon week-end, ici il fait chaud, chaud, chaud…

Machin le grand frère

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Quand j'ai su qu'il y aurait donc une Helmut dans notre vie, il y a quelque chose que je n'aurais jamais imaginé. Ce quelque chose, c'est ça, ce lien qui s'est créé indépendamment de moi, de l'homme ou de quiconque. Une complicité immédiate dès le premier regard à la maternité.

Entre grand machin et son gigot, tout est dans la connerie à venir, le fou-rire sous-jacent, la blague qui ne demande qu'à sortir. Il y a huit années qui les séparent et beaucoup de centimètres, mais pas l'épaisseur d'une feuille à cigarette entre eux quand il s'agit de la déconne.

Helmut a un grand frère, quoi.

Quand j'étais petite, moi aussi j'en avais un. Il s'appelait Nicolas, m'emmenait partout sur sa moto et toutes mes copines me l'enviaient. Il était génial, sauf qu'il n'existait pas et forcément, pour m'aider à tenir debout les jours de grand vent, c'était pas pratique. Alors c'est dire si je suis contente pour mes filles qu'elles aient la chance d'avoir le machin. Même si ce dernier n'est pas toujours très bien coiffé.

Aime toi et le ciel t’aimera

IMG_1513  Quelques jours après son retour, grand machin me racontait le quotidien de la colo – à ce sujet je maintiens qu'on me l'a changé. La preuve, il est revenu avec TOUTES ses affaires. Pire, le linge sale était DANS le sac à linge sale. Un peu plus et j'avais une embolie cardiaque moi, merci, l'autre, hein. 

Mais laissons de côté ce petit miracle et revenons aux récits de mon machin mon astre.

Ce dernier tressant des louanges à Geoffrey, le cuistot du lieu, manifestement devenu dès le premier repas l'idole de mon fils et de ses copains. Il faut dire que la seule inquiétude verbalisée avant son départ fut une sorte de cri du coeur absolument pas destiné à sa mère – brisée – mais néanmoins poignant: "Bon sang, j'espère que y'aura assez à manger là-bas".

Qu'on soit rassurés, y'avait assez et en plus c'était stylé sa race. A tel point que le machin s'est fendu d'aller demander à Geoffrey ses recettes pour les donner à sa mère.

Je l'ai très bien pris. C'est con, en plus, à la fin il a les a oubliées. Vais pas pouvoir me mesurer à ce morveux de Geoffrey, merde.

A part ça, m'expliquait mon Cyril Lignac, il y avait des règles bien précises à la colo. Par exemple, tous les jours, inspection des chambres pour en vérifier l'ordre. Avec à chaque fois, l'affichage d'un soleil pour les chambrées impeccables, d'un soleil voilé pour celles laissant un peu à désirer, un nuage pour les très moyennement rangées et un éclair pour les porcheries.

– Et votre chambre à vous, c'était quoi mon amour ? (mode "goguenarde" on, le grand machin ne puant pas pour rien)

– Ben tu vas être fière de moi maman. (ton assuré de l'enfant gratifié par la reconnaissance de ses pairs)

– C'est vrai ? Tu… tu avais un soleil ? (voix étranglée par l'émotion).

– Ah non, quand même pas. Mais on a eu tous les jours le nuage. Jamais l'éclair.

– … (silence éloquent d'une mère en train de réaliser qu'elle n'a peut-être pas assez mis d'ambition à l'intérieur de son enfant)

Morale de l'histoire ? On peut être très vite satisfait de soi-même, il suffit juste de ne pas se fixer d'objectifs inateignables. Par exemple moi cet été, j'ambitionne seulement de ne prendre que deux mojitos par soir. Pas un de plus. Je sens que je vais avoir une de ces confiance à l'intérieur de moi en septembre…