Catégorie : Je vous raconte ma vie

Honey Moon !

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Il y a une semaine, Rose, qui est en plein apprentissage des couleurs, m'a longuement observée puis a déclaré: "toi maman, tu as les cheveux NOIRS, BLANCS et JAUNES".

Ni une ni deux j'ai appelé Michel et Karine. 

Quand ils m'ont vue passer la porte, mes deux hair-coachs ont manqué s'évanouir devant mes racines. J'ai adoré qu'au moment où j'allais confier à Michel mon envie de couper plus court, il ait pris un air hyper inspiré avant de décréter que là tout de suite, il avait envie… de couper plus court.

J'aime quand Michel et moi jouons sur le même tempo. Résultat, ils sont plus courts et j'ai l'impression d'avoir perdu quelques années en même temps que mes pointes abimées. Ce n'est qu'une vue de l'esprit, probablement, mais j'ai décidé de me satisfaire de peu. C'est ma nouvelle philosophie, depuis l'aquarium.

Enfin de peu…

Demain le churros et moi faisons un truc très fou et complètement inédit. Nous partons donc au débotté à Maurice, après avoir récupéré in extremis nos passeports. Je ne vous cache pas que ce fut assez difficile de trouver des places dans un avion et dans un hôtel et qu'à l'heure où j'écris ces mots je ne suis pas absolument convaincue qu'on parte réellement ni que nous ne finissions pas par un remake de la fameuse émission "j'irai dormir chez vous". Surtout, je crois que j'ai fait une boulette en réservant dans un hôtel à priori loin de toute civilisation (enfin, loin de quoi que ce soit ne ressemblant pas à un autre hôtel) et manifestement assez sélect, sans opter pour la demi-pension. Je sens le traquenard au moment des repas que nous n'aurons pas la possibilité de prendre ailleurs, avec le moindre steack à 50 euros.

Quelque chose me dit qu'on va avoir recours à notre plus grand savoir faire : faire nos courses pendant le petit déjeuner. A Djerba, il fallait nous voir repartir chacun notre tour, des viennoiseries plein nos poches. (le pire c'est les pommes dans le bermuda du churros, très très classe) (et aussi les dattes oubliées dans un jean).

Bref, je fais semblant de mégoter mais autant vous dire que je ne suis qu'excitation, je pars en honey moon, quoi !

Et comme vous pourrez le constater, un peu de soleil et de repos ne devraient pas me faire de mal, j'ai comme qui dirait une mine de merde. 

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Et un bouton aussi. Voire deux.

Et non, je N'AI PAS MAIGRI. 

Et sinon, vu qu'avec Violette on part quasi au même endroit je suis trop trop impatiente on va faire un cross over bloguesque, genre when SBEP meets PDR. Garez vous les modeuses, v'là le shooting en paréo. (je projette de lui voler son collier shourouk)

Bref, je vous dis à très vite, j'emmène mon ordi en raison d'un boulot à terminer (ainsi qu'un autre à commencer, les vacances s'annoncent malgré tout studieuses) donc il n'est pas exclu que je vous tienne au courant ni que j'appelle à l'aide les lectrices du cru mauricien en cas de famine excessive.

Ta mère en short à la préfecture

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Avant d'arriver à la préfecture hier, je caressais l'espoir de tomber sur une bonne âme qui prendrait en pitié ces deux malheureux contraints peut-être d'abandonner leur projet de voyage de noce à retardement dans une contrée encore vierge de toute empreinte humaine (l'ïle Maurice). J'avais préparé les mouchoirs, convaincue de lui tirer des larmes. On a beau être fonctionnaire de police,  je crois que confronté au malheur d'un concitoyen, on n'en reste pas moins humain, non ?

Je sens que je vais vous étonner mais très curieusement, la dame qui m'avait été assignée lors du rendez-vous préalablement calé dix jours plus tôt n'en a rien eu à cirer de mes états d'âme. Eric.

Il faut dire qu'une fois de plus, nous nous sommes distingués le churros et moi. C'est à dire que nous pensions pouvoir fourguer tous nos docs en même temps histoire que notre dossier soit envoyé groupé au service des passeports biométriques (ce serait ballot que l'un bénéficie d'une procédure d'urgence et pas l'autre). Mais la dame n'a pas trouvé ça mignon. Problème, on avait vraiment tout mutualisé, les timbres fiscaux, les justificatifs de domicile, etc. Je vous passe les détails quant au recensement en panique de ce qui est à toi et plus à moi. La tension sous-jacente a rebondi d'un cran quand mon tendre et cher a commencé à geindre qu'il allait être en retard, croyant bon d'ajouter: "mais pourquoi tu m'as pris un rendez-vous à 9h30 et pas à 9h10 à ta place, alors que MOI JE TRAVAILLE ?" (dès cet instant j'ai su que le voyage de noces, de toutes façons, il avait du plomb dans l'aile). 

Après, la dame m'a déchiré le formulaire rempli sur internet au motif que je ne l'avais pas renseigné intégralement. J'ai eu beau expliquer que ça avait bugué et que j'en avais donc déduit que pour le passeport la date de naissance de mes parents n'était pas indispensable, il a fallu en noircir un nouveau. Et m'apercevoir que je calais sur l'âge de mon père. Et donc de ma mère dont je sais juste qu'elle a un an de moins. Devant mon hésitation, ma geolière m'a immédiatement aboyé qu'en cas d'erreur tout serait à refaire. Ce qui a déclenché mon syndrôme "je ne sais pas remplir un formulaire du premier coup". Le churros, lui, avait tellement peur (de moi surtout, je crois, vu qu'il n'était pas sans avoir remarqué que son "JE TRAVAILLE, MOI" me les avait un peu brisées)  qu'il en avait oublié le prénom de sa mère. Mais vraiment. Il m'est redevenu sympatique j'avoue.

Après il s'en est souvenu mais l'a mis dans la case de l'adresse. On partage le même syndrôme, ça m'a attendrie. Ce qui n'empêche que le "MOI JE TRAVAILLE" me restait encore bien coincé là où je pense.

Et tout a été à l'avenant. Au moment de mettre ma main sur le capteur d'empreintes, je me suis escrimée à essayer d'y caser le pouce alors que la dame hurlait qu'il ne fallait y mettre que QUATRE DOIGTS. A ce stade je n'étais de toutes façons plus du tout sûre de savoir si j'étais réellement de nationalité française et si je méritais vraiment que la République m'offre un passeport (façon de parler, parce que la République, à raison de 86 euros, elle se goinfre).

J'ai fini par arriver au bout de ce calvaire, juste à temps pour voir le fonctionnaire chargé du dossier du churros montrer les photos de mon de mari à deux collègues qui ont commencé à faire "non non non" de la tête. Le churros a tenté de blaguer, sur le mode "c'est un peu vexant tout de même".

Mais les monsieurs n'avaient pas tellement envie de rire.

"ça n'a rien à voir avec votre allure", ils ont dit gravement.  "Vous avez gardé votre écharpe".

Haaaaaaaaaaan.

Malfrat.

Evidemment, solidaire dans la richesse et dans la pauvreté et pour le meilleur comme le pire, j'ai immédiatement réagi: "Mais enfin, elle le disait, la dame du photomaton, qu'il fallait enlever tout ce qui couvrait le cou, c'est pas dieu possible que tu n'écoutes jamais les consignes, c'est comme les meubles IKEA, hein, POURQUOI LIRE LE MODE D'EMPLOI, TU ES TELLEMENT INTELLIGENT. FAUT DIRE QUE TU TRAVAILLES, HEIN"

Paf le chien.

Le monsieur il a tellement pris le churros en pitié qu'il l'a autorisé exceptionnellement à aller refaire des photos pendant qu'il lui gardait sa place. Moi j'ai pris un air entendu et j'ai tenté de mettre ma garde chiourne dans ma poche en jouant la complicité femme – femme. ça n'a pas du tout marché, elle m'a gentiment demandé d'aller vaquer à mes occupations vu qu'on en avait fini toutes les deux. Et à ma question "c'est quand que j'aurai mon passeport", elle a grogné "entre deux et trois semaines". J'ai vaguement balbutié que voyez-vous, c'est idiot mais on a prévu un voyage dans dix jours et est-ce qu'à votre avis, on peut quand même réserver, au cas où ça mette moins de temps mais bon c'est pas grave sinon, notez que je ne demande pas de passe-droit, même si j'ai UN BLOG.

"Au revoir madame", elle a dit d'un ton qui n'appelait même pas une réponse de pure forme.

Je m'en suis allée très dignement en ramassant tant bien que mal toutes mes affaires. 

Et j'ai laissé le churros se démerder avec son dossier en lui expliquant que j'avais un rendez-vous chez l'esthéticienne hyper important, suivi d'une partie de tarot avec l'amicale du 13è. La routine.

Je suis donc repartie et comme tout ça m'avait quand même un peu stressée, j'ai fait ce qui me détend toujours dans ces cas là: un tour à Monop. Une fois à la caisse, je sors ma carte bleue et tatonne au fond de mon sac pour vérifier que mon téléphone y est toujours. Je tatonne, je tatonne, je tat…

Et là, la sonnette d'alarme dans ma tête. Il n'y est pas. Calme, zen, il est dans ma poche. Non plus. Je paye comme un zombie, m'écarte un peu et déballe tout mon bardas sur une caisse désaffectée. Rien. Je retourne mes poches. Rien. Je tombe en larmes dans les bras du vigile et lui explique qu'à un moment au rayon fringues on m'a frolée, j'en suis certaine. Le vigile est désolé, me propose d'appeler mon portable et de refaire le chemin en sens inverse pour voir s'il n'est pas tombé dans le bac à légumes vu que j'ai acheté un avocat. Me voilà partie, flanquée du vigile qui a un peu peur je pense que je me barre avec son téléphone. Je fais sonner, rien, rien rien. Sans exagération aucune, je décrète que suis foutue.

JE N'AURAIS JAMAIS DU DEMISSIONNER.

Je repars en me disant que je vais aller porter plainte direct, pour récupérer un téléphone dans la foulée grace à mon assurance. Dans ma tête résonne l'avertissement d'une copine: "même si tu es assurée, il faut dire qu'on t'a AGRESSÉE. Sinon ça ne marche pas". Je commence à échafauder un scénario, le mec m'a arraché l'I-phone en pleine rue, comme ça, pas de témoin, mais il y a eu VIOLENCE monsieur l'agent, mettez-le sur le procès verbal, hein. 

Me voilà devant la préfecture, l'endroit même où je venais de passer un moment très charmant. J'entre et à la dame de l'accueil je commence à faire mon baratin, en lui demandant si c'est au même endroit qu'on porte plainte parce que figurez-vous qu'alors que je marchais tranquillement dans la rue on vient de M'ARRACHER MON TELEPH…

Je ne sais pas par quel instinct de survie je m'interromps. Peut-être la façon qu'elle a de me regarder, comme si elle me reconnaissait. Il faut dire qu'on n'a pas vraiment été discrets une heure auparavant. Je la vois qui passe la main sous le comptoir et je me dis qu'elle va sortir un flingue, ou bien qu'elle est en train d'activer une alarme, ou que… non, ce serait trop énorme, hein, alors que je viens de prétendre qu'on m'a ARRACHÉ MON… Mon TELEPHONE. Elle vient se sortir mon téléphone de sous son comptoir. Je veux partir avec cette femme là à l'Île Maurice, dieu m'est témoin.

Dans un geste empreint d'une grande humanité, elle me tend mon portable, fait comme si elle n'avait pas entendu mon mensonge d'Etat deux minutes avant et me conseille de m'en aller maintenant. Mais vraiment. Vite. Ce que je fais sans broncher. 

Comme de bien entendu il va de soi que mon premier réflexe – après avoir couru sur une centaine de mètres et eu la certitude qu'on n'avait pas lancé les flics à mes trousses a été d'appeler le churros pour lui hurler qu'à cause de la façon indigne dont il m'avait traitée et de tout ce stress négatif (parce que comme chacun sait il y a bon stress et mauvais stress), j'avais oublié mon Iphone à la préfecture et manqué tomber pour faux témoignage et dénonciation calomnieuse (j'avais tout de même réfléchi à un éventuel portrait robot de mon agresseur) (il ressemblait à s'y méprendre à Claude Guéant).

Voilà, c'est tout.

La photo c'est rien, c'est pour attirer les annonceurs.

Presque rien

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Charette, charette, charette. Cette semaine comme la précédente n'a été qu'une course contre le temps que je suis assez convaincue de perdre. Ce qui explique l'absence de billet mercredi et la teneur quasi inexistante de celui-ci.

Hier soir, j'étais à un truc de boulot à Puteaux, dans une tour. En attendant mon rendez-vous, je n'ai pas résisté à la tentation de prendre quelques clichés de la vue qui s'offrait à moi. Le ciel était incroyablement bleu et le soleil se reflétait dans les tours de la défense. Je me suis une fois de plus rappelé combien j'aime Paris. En dépit de tout, j'éprouve un attachement presque douloureux à cette ville devenue la mienne.

Et puis sur le chemin du retour, un homme manifestement sans abri s'est assis à côté de moi dans le tram, à la recherche, j'imagine, d'un peu de chaleur. Je me suis alors dit que cette vue n'était peut-être qu'un mirage. Et que ce ciel d'hiver si bleu quelques heures plus tôt n'augurait pour cet homme rien de bon, pas plus que pour les centaines de campeurs du bois de Vincennes. Mes pensées s'entremêlaient avec la radio que j'écoutais depuis mon téléphone. Un chercheur y expliquait que le soleil mourrait dans 5 milliards d'années, phénomène que l'espèce humaine n'aurait pas le loisir d'observer, puisque nous devrions avoir disparu bien avant. J'ai eu un vertige. Et puis l'homme est descendu du tram, partant affronter le froid glacial. Il devait se foutre comme d'une guigne de l'explosion du soleil ou de la disparition des dinosaures. Parfois, la vie n'a absolument aucun sens.

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Arrogance

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Hier, le machin me faisait relire une rédaction qu'il devait rendre aujourd'hui. Au passé simple, le texte. Ce qui donne toujours lieu à quelques néologismes, même en 6ème. Ainsi, son héros vut le ciel s'assombrir, il vut également son chien s'enfuir et quand il vut sa mère arriver, il prit peur.

Il avait un doute, hein, Maitre Capello. "Je n'arrive plus à savoir si on met un "t" à la fin de vu".

Sa soeur lui soutenait que oui mais lui trouvait que ça sonnait mieux sans. 

Avec toute la pédagogie dont je sais faire preuve, je lui ai gentiment rappelé la conjugaison du verbe voir au passé simple. "C'est il VIT. IL VIT !" Après j'ai appelé Acadomia (ok, l'enseignement public c'est super mais on va sécuriser le parcours).

Et bien croyez moi ou non mais dès que j'ai eu le dos tourné, ils sont allés tous les deux VÉRIFIER SUR GOOGLE.

Mon orgueil en a pris un léger coup, je dois bien l'avouer. Surtout qu'à force de lire leurs passés simples fantaisistes, je concède avoir désormais des doutes même sur le premier groupe. La dernière fois "il alla" me semblait bizarre. Faut dire qu'il arrivait après "il courra", "il finissa" et il souffra" (là à nouveau j'ai un doute). Merci la maternité. J'étais une bombe, moi en grammaire. On m'appelait Bescherelle. C'était avant. 

Voilà, à part ça hier j'ai regardé the debate entre le meilleur d'entre nous et celui-qui-a-maigri-mais-qui-ne-fait-plus-de-blagues et ça m'a mis des crampes d'estomac tellement c'était insupportable. A savoir que Juppé n'en pouvait plus d'être enfin remis sur le devant de la scène, il était chauffé à blanc (chargé ?) et a un peu cru qu'en réalité ce n'était pas un débat mais une émission spéciale sur sa grande et digne personne. Sans compter cette tactique tellement Sarkozyste consistant à se victimiser sur le mode "mais que vous êtes arrogant monsieur Hollande, regardez comme il est arrogant", pendant que le Hollande avait du mal à terminer une seule phrase, vu que l'autre passait son temps à dire qu'il était arrogant. On est donc au courant que les éléments de langage de l'UMP ont changé. Fini le temps où Hollande était un mou indécis, il est désormais ARROGANT. 

Comme l'a si bien résumé William hier dans nos échanges twitter, "c'est toujours celui qui se plaint de l'odeur qui a pété. Toujours".

Ah et sinon, sachez que Juppé est peut-être très bon en finances publiques (en tous cas il avait à coeur de le démontrer hier) mais il est très limite en grammaire (lui aussi). A deux reprises il a dit à Hollande "vous vous contredites". Et deux minutes après, Hollande l'a lui même accusé de la même chose, mais a quant à lui utilisé "contredisez". Et bien grâce à la magie de l'internet collaboratif, j'ai eu la réponse, c'est François qui a raison. Bien ce qu'il me semblait. Je vais en épater deux ce soir, moi, je ne vous dis que ça. 

Sinon, histoire de ne pas perdre tout mon lectorat avec un billet grammatical, place à a moderie (ce serait dommage de ne pas parler deux minutes de cette magnifique photo). J'ai donc fait une véritable affaire avec cette jupe à 6 euros chez Monoprix. Ou pas. En tout cas elle est très confortable. Ce qui est marrant c'est que moi qui connait les collections par coeur (c'est mon yoga à moi, parcourir les allées fringues du monop'), je ne l'avais jamais vue. Et là, pof, 70%. Je suis une tête chercheuse. Qui trouve. Ce dont personne n'a voulu.

Fougue sentimentale

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Je crois que j'ai la militance (militation ?) sensible. Je veux dire, j'ai regardé en live sur mon ordinateur dans une fenêtre de 5 cm sur 10 environ le discours de François Hollande au Bourget dimanche, tout en rédigeant des papiers ultra galvanisants sur les éco-campus.

Et bien au moment de la séquence sur l'égalité, quand il s'est mis à scander le mot, avec des accents de plus en plus mitterrandiens, je vous jure, je n'étais plus qu'un énorme sanglot.

C'est monté, monté, monté. Et RIEN QUE DE VOUS L'ECRIRE ÇA ME LE REFAIT.

Je crois que je suis complètement irrécupérable. Je ne pourrai JAMAIS être journaliste politique. (Je ne rencontrerai donc jamais Nicolas (soupir) Domenach). Non parce que le lendemain, je regardais l'édition spéciale sur canal (un jour je vous ferai un billet "vis ma vie trop glamour de free lance", ça va déménager) et il y avait Renaud (petit soupir) Dely qui s'est offusqué quand Ali Badou lui a demandé s'il avait vibré. "J'ai regardé les gens vibrer, je suis journaliste", a-t-il répondu.

Et il a RAISON. On ne peut pas être au four et au moulin.

Bien sûr, il a totalement le droit d'être pro-hollande au plus profond de son coeur. Mais quand on couvre un meeting, il faut je crois un minimum de recul. 

Je n'en aurai jamais aucun. Je commence à chialer quand je prends le métro pour y aller. Les haies d'honneur pour accueillir le candidat me donnent envie de rouler des patins à tous les militants, c'est tout cet amour, ça doit me provoquer un déséquilibre hormonal. Et quand la star arrive, même quand il s'agit d'un homme pas à proprement parler renversant, je suis… renversée.

Et alors si d'aventure il a un minimum de talent oratoire comme François Hollande dimanche (seigneur, l'égalité), je me lyophilise. (mais ça me l'a aussi fait avec Ségolène Royal) (même Patrick Bloche m'a tiré des larmes une fois).

Bref, je suis perdue pour la cause du journalisme politique et croyez moi je le regrette. Ou alors il faudrait qu'on me colle au suivi de la droite. Mais imaginez que je sois prise du même engouement en voyant Xavier Bertrand fendre l'assemblée ? Imaginez qu'en réalité toutes ces émotions ne doivent rien à mes convictions et tout à mon désir d'être emportée par la foule ? Je ne pourrais plus jamais me regarder dans une glace, ensuite. Femme de peu de foi, va.

A part ça, donc, l'égalité, l'égalité, l'égalité. (ÇA ME LE REFAIT ENCORE)

Et dernière chose, en revanche, ce lipdub, là, où on a l'impression que les gens du PS ils n'arrivent pas à taper dans leurs mains, il faut l'enterrer, les gars. C'est un coup à se retrouver encore plus ridiculisés que Rama, Brice et Rachida qui voulaient "changer le monde".

Happy anniverblog…

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"Pensées de ronde" a eu six ans il y a quelques jours. J'avoue ne pas trop savoir qu'en dire, j'ai l'impression chaque année de me répéter un peu, donc je serai brève.

On me demande souvent si mon blog a changé ma vie et j'ai tendance à répondre spontanément que oui. Après, si je réfléchis, ce blog n'est pas à proprement parler un être vivant ni même quelque chose qui me serait tombé dessus. Peut-être qu'il est plus juste de dire qu'en le créant, j'ai amorcé sans en être consciente un virage dans mon existence. Et qu'en effet, si mon blog n'a pas forcément changé ma vie, il m'a changée moi.

Je crois pouvoir affirmer que sans "Pensées de ronde", je n'aurais pas écrit de livres, tout aussi légers soient-ils. Je n'aurais pas co-écrit cette pièce de théâtre, jouée pendant un an dans une salle grande comme un mouchoir de poche. Je n'aurais pas rencontré certaines personnes qui comptent aujourd'hui. Je ne carresserais pas ce rêve un jour de… Je n'aurais pas sollicité Psychologies magazine pour y écrire. Je n'aurais pas imaginé avoir la force de démissionner pour tenter l'aventure free lance. Je ne travaillerais pas pour un célèbre quotidien dont je me faisais jusque là tout un Monde. Je n'aurais pas non plus interviewé Bjorn, chanteur d'Abba, à Stokholm. Je ne saurais pas ce qu'est un billet sponsorisé, je ne connaitrais pas l'utilité de google analytics et je prendrais sûrement beaucoup moins de photos débiles et de qualité douteuse. Je n'aurais pas infligé au churros quelques humiliations, la première étant donc d'être connu par certains de ses collègues comme étant El churros. Ma mère n'aurait pas à trembler régulièrement à l'idée que j'écrive une insanité. Mes proches cesseraient d'avoir peur que la moindre de leurs incartades soit rapportée avec force exagération. Personne ne saurait que j'ai déjà mangé du caca, que je sens un peu des pieds et que j'ai des hémorroides (un doute m'assaille, je ne suis pas sûre en réalité d'en avoir déjà parlé). Je n'aurais probablement jamais reçu ce livre sur les femmes fontaines en envoi presse. Et je ne me serais probablement pas fourvoyée dans deux ou trois projets dont je souhaite ardemment qu'ils restent au fond, très au fond d'un quelconque tiroir.

Sans blog, surtout, je crois que mes réveils seraient plus difficiles, parce que non, mon premier geste après avoir posé le pied par terre n'est pas de boire de l'eau citronnée pour améliorer mon transit mais, une fois pipi, douche et ce qui s'en suit expédiés, je sacrifie au même et immuable rituel: lire les premiers commentaires en buvant mon thé. Les matins, rares, où je n'ai pas publié, je me sens comme en manque. J'en parlais récemment à William, qui m'a dramatiquement déclaré: "tu es complètement accro, ma fille". Comme souvent, William a parfaitement résumé la situation.

Je suis accro à cette écriture si particulière qui m'offre ce qu'un livre ne permet jamais, même aux écrivains les plus lus: cette possibilité d'avoir un retour quasi-immédiat de ceux qui me lisent. Je suis accro à vos discussions, à la plume de certaines d'entre vous dont je me demande quotidiennement pourquoi elles ne créent pas leur propre blog, à la gentillesse d'une grande majorité de ceux et celles qui viennent ici, à cette – et le mot est galvaudé mais je n'en ai pas d'autre – communauté qui s'est créée, année après année.

Je me souviens parfaitement de ce premier billet posté le 18 janvier 2006, il s'appelait La cabine. A l'époque, je n'avais dit qu'au churros et deux copines grand max que je m'étais lancée dans cette entreprise. Le soir même, il y avait eu un commentaire, d'une inconnue. Puis le lendemain, un autre. Et de cinq visiteurs, je suis passée à 10, puis à 50. Quand un jour le chiffre de 200 s'est affiché, je me suis dit que ça faisait un amphi. Un amphi de gens venus lire ma prose qui était, il faut bien le dire assez désespérée. J'avais eu un vertige.

Je ne vais pas vous balancer les statistiques actuelles, je ne supporte pas bien quand au détour d'un anniverblog les gens le font, en mode "j'en ai une énorme". Mais disons que l'amphi est plus grand. Et ça me donne tous les jours un vertige. 

Voilà, je suis au regret de vous annoncer que je n'ai dealé avec aucun annonceur pour vous faire des cadeaux à cette occasion, je sais que ça se fait ailleurs mais je n'ai tout simplement pas vraiment su qui contacter (en fait je n'ai pas tellement essayé). Peut-être cela dit y'aura-t-il prochainement un concours qui devrait vous plaire. Je crains par ailleurs de n'être pas très disponible cette semaine, j'ai comme qui dirait pas mal de trucs à rendre pour hier. Et je n'étonnerai personne en vous apprenant qu'en ce lundi, Rose est à nouveau à mes côtés, brûlante de fièvre. Angine, cette fois-ci. Vous me direz, on varie les plaisirs et c'est tant mieux. Je vous confiais récemment mon sentiment d'être l'Elue, je crains qu'il n'ait été remplacé par la certitude d'avoir merdé quelque part, voire de payer quelque chose d'affreux que j'aurais fait dans une autre vie. Si ça se trouve, j'ai balancé un résistant ou bien couché avec Pétain. Voire les deux. Auquel cas, je comprends et je la boucle.

En attendant, je vous laisse, en vous remerciant à nouveau de votre fidélité. Je sais que parmi vous, il en est certain(e)s qui étaient là dès ces premiers billets, je les embrasse. Ainsi que ceux qui viennent à peine d'arriver, ceux qui ont décidé de ne plus jamais revenir et ceux qui pointeront leur nez demain. 

Bonne journée.

Edit: vous noterez que je ne déroge pas à la règle qui veut que lorsqu'on commence une bafouille en prévenant qu'on sera bref, c'est pile à ce moment là qu'on se prend les pieds dans le tapis et que l'on devient long, loooong, looooooooong.

Ellen Mac Arthur, ou la vie renouvelable

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Hier j'étais à une conférence très sérieuse qui rassemblait des centaines de gens très sérieux, réunis pour parler de sujets très sérieux. Je vous ferai grâce du contenu des débats, non qu'ils ne furent pas passionnants mais on est vendredi tout de même (et en plus à l'heure où vous me lisez j'y suis encore). Ce que j'avais malgré tout envie de vous raconter, c'est cette intervention d'Ellen Mac Arthur, guest star du colloque et qui en a clairement illuminé l'ouverture.

C'est fou comme on ne sait pas faire ce genre de choses, nous les frenchies. Je veux dire, des symposiums, forums, rencontres ou quel qu'en soit le nom, j'en ai des kilomètres au compteur. Quand on a bossé comme je l'ai fait durant dix années ou presque dans la presse professionnelle et qui plus est spécialisée sur l'enseignement supérieur, le colloque c'est un peu THE place to be. Il y en a qui partent à Bengazi, d'autres qui connaissent tous les palais des congrès de France et de Navarre. Tout le monde ne peut pas s'appeler Florence Aubenas, hein. Certes c'est moins dangereux de prendre des notes dans un amphi que derrière les barricades, mais ça n'en est pas moins riche d'enseignements. Etant entendu d'ailleurs que ce qui se dit dans les pauses café et les couloirs est systématiquement bien plus important que tout ce qui sera débité à la tribune au gré des (fuckings) powerpoints. (donc on est tout de même dans l'investigation, pardon).

Mais l'idée n'était pas de vous convaincre que tous les journalistes dignes de ce nom ne sont pas obligés de mettre leur vie en danger pour mériter leur carte de presse, j'arrête là ma digression.

Ce qu'on ne sait pas faire, disais-je, nous les frenchies, c'est faire le show. Je ne dis pas qu'il n'y a pas parfois quelques orateurs chevronnés, mais la plupart du temps, on n'est tout de même pas là pour rigoler. Aux humoristes les blagues, aux gens sérieux… le sérieux. Parce que voyez-vous, tout ceci, c'est… sérieux.

Comme si on avait peur de mettre dans nos discours un peu de nous, un peu de vie, un peu d'intime, un peu d'anecdotes. Parce que les titres si précieux chez nous, de directeur, président, délégué général, député, ministre, etc ne sauraient s'accomoder d'allusions relevant de la stricte vie privée ou de plaisanteries qui pourraient laisser penser qu'en dehors de notre fonction très honorable, nous sommes des êtres de chair et de sang, capables… d'émotion.

Les anglo-saxons, sans vouloir tomber dans le cliché – mais quand même – savent, eux. Ils n'ont pas peur. Mieux, ils ne peuvent la plupart du temps même pas concevoir de ne pas faire deux ou trois blagues, raconter une mésaventure ou s'appuyer sur un témoignage personnel pour mener à bien leur raisonnement. Ça fait partie du job. Et le pire, c'est qu'en général, les auditeurs français, adorent ça (bon, souvent, on voit bien qu'on rigole tous aux blagues in english sans être convaincus de les avoir compris) (ça fait con de mettre le casque de traduction) (le pire c'est quand ton voisin te demande de lui expliquer la joke en question, alors que tu t'es contentée de ricaner en même temps que tout le monde) (moments de grande solitude en mémoire).

Bref, j'ai été longue et je le crains un peu lénifiante, (en même temps je suis française) et je n'en suis pas encore arrivée à mon sujet.

Hier, Ellen Mac Arthur. 1m60 à tout casser, taillée comme une gamine, cheveux noirs coupés à la garçonne, pas un pet de maquillage et yeux de husky, est montée à la tribune et a commencé à raconter son histoire. Une histoire extraordinaire illustrée de photos la montrant à cinq ans dans un bateau qu'elle avait bricolé dans son jardin, de clichés de son arrière grand-père ancien mineur ou de souvenirs de ses tours du monde dans des monstres de mer dont on a peine à croire qu'avec ses 40 kilos tout mouillés elle ait pu les maitriser. Après avoir réalisé son rêve de tour du monde et gagné tout ce qu'il y avait à gagner comme courses (alors qu'elle n'avait jamais navigué avant de se chopper une mononucléose à 22 ans et de décider de se lancer dans ce qui était son objectif depuis toujours), Ellen Mac Arthur a soudainement arrêté la compétition pour s'investir dans quelque chose d'encore plus grand. Elle a créé une fondation pour, rien de moins, "repenser le futur". Ça lui est venu lors de son dernier périple, cette idée que les ressources de la planète étaient limitées et qu'il fallait se pencher sur la question.

Sauf qu'Ellen, quand elle se penche sur une question, elle y va à fond. Elle a bossé, lu des centaines de thèses, rencontré les plus grands scientifiques. Et s'est passionnée pour le principe d'une économie circulaire. En gros, l'idée c'est de penser la production industrielle comme quelque chose de renouvelable en permanence. Ça semble simple, mais ça ne l'est pas tant que ça. Mais là où ça me plait, c'est que ça change un peu des discours écolos culpabilisants sur le mode : tous aux abris, à fond dans la décroissance sinon on va tous mourir, jetez vos baignoires, allumez les bougies et ne tirez plus la chasse. Là, il est question de continuer à produire, mais différemment, avec dans l'idée que les ressources étant limitées, il faut les ré-utiliser à l'infini.

Parce que ça ne serait pas juste de dire aux nouvelles générations qu'en raison de l'épuisement du pétrole et du réchauffement de la planète, ils ne doivent avoir à l'esprit qu'une chose: réduire leur empreinte carbone. Quand on est jeune, on a envie de tout essayer, de créer, d'espérer. On ne peut pas se contenter de leur apprendre à économiser l'énergie, a expliqué Ellen. Surtout, et ça c'est moi qui le rajoute, on s'est bien gavés, nous, pendant des années, et puis maintenant en gros, tout ce qu'on saurait dire aux populations des pays en voie de développement ou à nos enfants, c'est de se priver de ce que nous on a tout de même bien apprécié.

Je ne vous la fais pas plus longue, juste, ce qui a été assez amusant, c'est que l'assemblée très sérieuse a d'abord été un peu étonnée par les photos du grand-père et les récits de cette intervenante pas sur-diplômée. Et qu'au fil des minutes, on n'entendait plus une mouche voler. A la fin, ils faisaient la queue pour aller lui parler. Pas de ses courses en solitaire, non, de sa fondation, de la façon dont il serait possible en effet de collaborer. 

Comme quoi, on peut faire passer des idées en étant le contraire de chiant. Et ça, ce serait tout de même vachement bien que certains gars qui misent un peu sur notre bulletin de vote dans quelques semaines en prennent de la graine.

Voilà, bonne journée. Lundi je vous parlerai de ma dernière fachionerie (se dit d'un achat de fringues uniquement motivé par une absence totale de personnalité).

Ah et allez sur le site de la fondation d'Ellen Mac Arthur, tout y est expliqué bien mieux que par moi.

Un coeur en hiver

  DSC_0068.jpg_effectedSur l'avenue d'Italie à quelques mètres du métro Maison Blanche, un bouquet de roses un peu défraichies est accroché autour d'un arbre tout nu. Au dessus, une affichette de la gendarmerie indique que le 8 janvier dernier à 2h14, un cycliste a été fauché à cet endroit là. Par un véhicule qui a pris la fuite. Prière d'appeler pour tout renseignement ou témoignage en rapport avec l'accident.

Je ne sais pas pourquoi hier plus qu'un autre jour j'ai levé les yeux en passant devant ce bouquet d'adieu. Je ne sais pas bien non plus pourquoi j'en parle aujourd'hui. Peut-être parce que désormais j'aurai en mémoire cette vie arrachée un soir d'hiver, à deux pas de chez moi. Une pensée aussi pour celui ou celle qui, pris de panique sans doute, a préféré accélerer plutôt que s'arrêter et qui ne sait peut-être même pas que le 8 janvier à 2h14, un coeur s'est arrêté sous ses roues. Est-ce qu'on peut continuer à vivre après, comme si de rien n'était ? Est-ce que, dans l'éventualité où tous les moyens mis en oeuvre pour le retrouver échoueraient, ce bref instant où tout a basculé finira par disparaitre de la mémoire du chauffard ?

Et si j'avais été au volant, n'aurais-je pas eu moi aussi la tentation de m'échapper, plutôt que d'affronter l'horrible réalité ? Y aurais-je cédé ?

Hier, en remontant l'avenue d'Italie, je pensais à tout cela sans qu'aucune certitude ne s'impose. Ou plutôt si, une seule. Au détour d'une rue, à 2h14 un dimanche de janvier, l'un est devenu victime et l'autre un meurtrier. Sans probablement que ni le premier, ni le second, n'aient pu imaginer dans les secondes qui précédèrent le choc, que tel était leur destin. Etrange chose, tout de même, que la vie.

En vrac, et en auto-promo

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Donc on est vendredi, donc ça ne signifie absolument rien pour moi étant donné que je suis l'incarnation du lapin d'Alice, en retard, en retard, en retard. Mais néanmoins, même si le week-end promet d'être relativement studieux, j'aime ce que porte en lui le vendredi. Je peux encore ressentir ce sentiment de bien être parfait qui s'emparait de moi à la sortie de mon école, quand je montais dans la vieille guimbarde de ma mère, collée à mes frères et soeurs. Le lendemain, je pourrais dormir, rêver, jouer.

Alors je vous souhaite ça, ni plus ni moins, en ce vendredi parait-il porteur d'espoir puisqu'il est numéroté d'un 13 qui veut dire chanceux. 

Et pour la route, quelques brèves…

– J'ai écrit un petit bouquin, rien d'extraordinaire, un livre léger sur la façon dont on peut se débarrasser de ses complexes. Les dessins sont sympas et drôles, le texte, je vous laisse en juger vous si l'envie vous prend de l'acheter. Je ne suis ni psy ni coach, donc rien n'est vraiment à prendre au pied de la lettre, j'ai eu envie de dédramatiser certains de nos blocages à ma façon. Après, on est d'accord, on est loin du roman.

– Dans le psycho en vente actuellement, avec Guillaume Canet en couverture, il y a un papier que j'ai écrit, sur les enfants qui nous racontent des histoires. Il est parti d'un billet ici sur Rose qui s'était inventé un petit ami Téo. J'ai adoré faire cet article, les enfants rencontrés à cette occasion, leur poésie et leur fantaisie. Bientôt en ligne sur le site et sinon, en vente dans tous les marchands de journaux.

– Le docteur Zermati a répondu à Dukan, dans le Monde mais aussi sur Linecoaching. Je vous invite à le lire, c'est, as usual, limpide et imparable. Il me fait par ailleurs vous dire qu'il organise avec le docteur Apfeldorfer un autre cycle de thérapie de groupe, le 13 février prochain. Des chercheurs en psychologie y assisteront pour tenter d'en évaluer l'efficacité, ce qui me semble incarner l'esprit de ces deux médecins et leur volonté d'avancer encore et encore dans leur réflexion. Pour s'inscrire c'est ici. C'est payant, je précise.

– Toujours sur ce sujet, un bon article dans le Figaro. Si. Dingue. Je sais. Où l'on découvre qu'écrire sur les valeurs que l'on juge positives permet de perdre du poids…

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Bonne journée. Et réfléchissez bien avant d'aller claquer dix euros au loto: s'il est une entreprise qui ne connait pas la crise, c'est bien la Française des jeux…

Ah et si quand même. Voilà que Nicolas Sarkozy veut inscrire le mariage homosexuel dans son programme. Ben voyons. Et la légalisation du canabis, c'est pour demain ? Non entendons nous bien, je suis évidemment favorable au mariage homosexuel, plus que ça même. Mais il faudrait peut-être arrêter de se foutre de nous, Nico, hein ? Rappelle moi, depuis combien de temps es-tu au pouvoir ? Ah ouais. Et c'était quoi la dernière fois ? Ouiiii, c'est ça, le droit de vote aux étrangers. Hyper pour avant les élections, hyper contre depuis. ça sent la panique un peu, là, non ?

Edit: On me fait remarquer que je suis complètement inapte en autopromo, étant donné que non seulement je m'excuse de vivre d'avoir écrit ce livre mais qu'en plus je n'en donne pas les références exactes. Donc je fais un effort sur moi et je vous précise ça: "30 jours pour se débarrasser de ses complexes", Caroline Desages, Studyrama, 8,90 euros, en vente un peu partout je crois. Et disponible sur Amazon ici. Et les illustrations sont de Pauline Perrolet, qui a un blog et qui est drôle et dont j'aime le style à l'opposé d'une mode ultra girly mignon-canon-yummy.

Deux trois choses de plus

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Difficile de reprendre la plume, tant vos réactions hier m'ont touchée et accompagnée toute la journée. Le billet a eu un écho que je n'avais pas anticipé, ce dont je ne me plains pas mais qui me fait presque un peu peur. Je veux dire, je ne suis porte parole que de moi, je n'ai pas la science infuse et pour les connaissances réelles sur le sujet, mieux vaut aller voir du côté des docteurs Zermati et Apfeldorfer.

Par ailleurs, ce que je n'ai pas écrit hier parce que ça va de soi pour moi, c'est que d'une manière générale, malgré tout, je fais partie des chanceuses et privilégiées, dont l'enfance et les années qui ont suivi ont été… heureuses. Parce que oui, on peut être en surpoids une grande partie de sa vie tout en réalisant bon nombre de ses aspirations. Si mes kilos m'ont bouffé la tête jusqu'il y a peu, il ne m'ont pas empêchée de suivre les études que je souhaitais, d'exercer le métier dont je rêvais et de rencontrer l'homme parfait, qui s'est toujours foutu de mon tour de taille.

Peut-être aussi qu'avoir été ronde, l'être encore un peu aujourd'hui – j'ai certes maigri mais je reste… moelleuse – a finalement été un fardeau fertile. Je veux dire par là que j'ai compris très tôt que je n'obtiendrais pas forcément l'attention en clignant des yeux comme certaines des filles que je cotoyais. D'où un certain sens de la répartie acquis assez jeune, pour me défendre, pour faire rire, pour séduire. Je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui si mère nature n'avait pas été un peu bourrée au moment de la distribution d'adipocytes. Je serais peut-être tout aussi heureuse, ou plus, ou pas, je l'ignore en réalité. Je sais juste que je me suis construite avec cette idée selon laquelle il faudrait peut-être parfois me battre pour faire ma place. Parce que sans tomber dans le misérabilisme ou le pathos, clairement la vie est un peu moins aisée pour ceux qui sortent du moule. Mais elle l'est encore moins pour les malades, les désargentés, etc etc, donc même si parfois l'auto-apitoiement peut être jouissif – et j'en connais un rayon – il faut admettre qu'avoir les cuisses qui se touchent n'est pas ce qu'on appelle un handicap majeur.

Alors bien sûr j'ai parfois rêvé de n'être pas que celle qui faisait marrer les garçons mais en même temps, avec un peu de recul, ça m'a donné une sacrée pêche, ces années de déconnade. Et aussi des amis à vie. Si ça se trouve, j'aurais été une bombe, j'aurais été aussi bavarde qu'un horodateur. Et je suis convaincue que mes copains d'aujourd'hui s'en plaindraient. Ou pas, remarquez.

Bref, je suis loin d'être cosette, je suis loin d'être parfaite aussi, je suis une teigne à mes heures, mauvaise langue et perfide plus souvent qu'à mon tour. Donc même si j'adore être adorée, je crains de n'être pas toujours à la hauteur de votre considération.

Aussi, surtout, cette bienveillance dont je parlais hier, mes parents l'ont toujours eue à mon égard. Je ne dis pas que mes galères de poids n'ont pas plombé ma mère et qu'elle n'aurait pas préféré éviter les psychodrames dans les cabines d'essayage où à 14 ans j'étais serrée dans le 42. Mais dans ses yeux, dans ceux de mon père, je me suis toujours sentie belle. Et c'est là où je voulais en venir. Hier dans les commentaires, l'une d'entre vous a listé ce que devaient absolument faire les parents pour que leurs enfants ne prennent pas de poids. J'avoue ne pas être hyper d'accord avec les principes énoncés, mais ça n'est pas le propos. Je crois personnellement que le plus important, le plus fondamental, n'est pas de rationner les chips ou d'interdire les grignotages mais bien de rassurer ses enfants quant au fait que même obèses nous continuerions à les aimer. Il faut aussi éviter je crois de valoriser la minceur de nos filles et de les fliquer à chaque écart observé. Et j'écris ces mots en ayant totalement conscience d'être moyennement capable de respecter ce dernier point. Mais je sens que la clé est là. En tant que ronde ou ancienne ronde, j'ai évidemment peur que mes filles suivent mes traces. Officiellement parce que je ne veux pas qu'elles souffrent. En réalité, je sais bien qu'une part de moi a surtout envie d'être vengée, voire valorisée à travers leur sveltesse. Et cette part là de moi, croyez bien que je ne l'aime pas beaucoup…

Demain on parlera de mon manteau. Parce que c'est important aussi. 

Ah et parait donc que mon billet d'hier – enfin, un extrait – a été lu sur Europe 1 à Dukan. Réaction de ce dernier: on n'a pas compris ce qu'il voulait dire. Tout ce qu'il veut lui c'est recréer du lien familial, par exemple en incitant les adolescents à aller au marché avec leur maman. On a vraiment une pierre à la place du coeur, je vois que ça.