Catégorie : Je vous raconte ma vie

Le bonhomme de neige, une espèce menacée ?

En ce moment, Paris est tout blanc. Un phénomène qui arrive une fois tous les dix ans et encore.

Paris est tout blanc et les parcs et jardins sont fermés.

Oh,
j'imagine qu'il y a tout un tas de bonnes raisons à ça, à commencer par
les services d'urgences déjà assez saturés par les gastros et autres
grippes pour en plus se cogner les bras cassés.

Il n'empêche que ce soir, en longeant le square sur lequel donne mon balcon – oui, tu peux me détester à compter de maintenant, les deux mots précédemment écrits font de moi une belle saleté – je me disais qu'on vivait dans un monde qui refuse aux enfants le plaisir unique et désormais en voie d'extinction de se livrer à une bataille de boules de neige.

Et tout ça au nom de je ne sais quel principe de précaution probablement érigé à cause d'un parent qui, à l'américaine, a porté plainte contre la mairie lorsque son chérubin a glissé sur une plaque de verglas dans l'enceinte d'un jardin public.

Ce n'est pas grave, pas de quoi en faire un steack, encore moins un fromage, mais quand je vois cette neige à peine foulée qui va mourir de sa belle mort de neige des villes sans avoir auparavant été plantée d'une carotte ou tassée dans des gants tous gelés, je ressens…

De la tristesse.

Le bonheur tient parfois à des riens dont les roulades dans la neige figurent en bonne position, en tout cas en ce qui me concerne. Et j'ai la désagréable impression qu'on se prive peu à peu de tout ce qui rend la vie supportable et légère. Tout ça pour grapiller quelques instants de sursis ou, dans ce cas, pour épargner le corps sacré et pourtant cabossable de nos enfants…

Là où on se dit bonne année

Pendant des années, de mes 17 ans environ à mes 30 ans à peu près,
dès que le mois de décembre approchait, l'angoisse montait en moi.

Qu'est-ce que j'allais faire au 31 décembre.


c'est que la fête serait la mieux. A qui dire oui tout en étant sûre
qu'une autre proposition plus alléchante ne se ferait pas connaître
juste après.

Comment être certaine de ne pas être sur la touche ce soir là. 

L'obsession
était totale. Il fallait que cette soirée soit d'enfer, il fallait
pouvoir ensuite la raconter aux moins chanceux en ne lésinant pas sur
les "qu'est-ce qu'on a picolé", "on a dansé jusqu'à pas d'heure c'était
dément", "plus d'une bouteille de champ' par personne, t'imagines ?"
etc, etc, etc.

Surtout, surtout, surtout, il était primordial
qu'à la question "et vous vous êtes couchés à quelle heure ?", on
puisse au moins répondre 4h. Le mieux étant bien sûr "on ne s'est PAS
couchés".

Ben ouais, jusqu'à mes 30 ans environ, j'ai été une pétasse du nouvel an.

Totalement sous pression sociale saint-sylvestresque.

Et
encore, ça s'est tout de même calmé après que j'ai rencontré l'homme, vers mes 25 ans,
parce qu'en plus, avant, j'attendais pathétiquement les douze coups de
minuit pour embrasser un max de garçons, la tradition chez mes amis
d'alors étant de se smacker pour la nouvelle année.

Genre la fille qui avait l'occase une fois par an d'éventuellement rouler un patin.

J'exagère mais pas tant que ça.

Et
puis depuis quelques années, je suis trop détendue du réveillon que c'en est suspect.

Et je
me dis que ça doit être ça la sagesse. Ne plus se stresser pour cette
soirée. Voire même envisager sans trembler de honte de la passer devant
un film en lovers, ou toute seule, en total freestyle de la fille qui dit merde au conformisme du réveillon.

Oui, ça doit être la sagesse. Ou alors cette zénitude est juste
due à la chance merveilleuse et incroyable d'avoir une petite dizaine d'amis
inébranlables et infaillibles avec lesquels, chaque année, on fait le
décompte à minuit, on danse sur des musiques démodées ou pas et on
s'embrasse avec fougue quand l'heure est venue. En se couchant parfois juste après parce qu'on se fait vieux, merde.

Il n'empêche que
voilà, moi je l'aime ce moment où on fait la bascule, cette page
blanche qu'on nous tend, cette impression sans doute illusoire qu'il y
a des tonnes de possibles. 

Alors je vous souhaite une soirée
douce ou agitée, des baisers langoureux, des films champagne, des
cigarettes qu'on allume pour la dernière fois c'est promis, des 4, 3,
2, 1, zéro et Bonne année qui pètent et claquent comme ces portes qu'on
referme pour toujours, laissant derrière nous ce qui ne sera plus.

Et en ce nouvel an, j'en profite pour vous redire merci. De me suivre, de cette présence virtuelle depuis trois années
déjà. Merci pour cette communauté qui s'est créée, pour ces mots pleins
de poésie que vous laissez ici quotidiennement. Merci pour ces
conversations de balcons à balcons, pour ces empoignades et ces
altercations, merci du fond du coeur.

Pour l'instant, on continue.

Si vous le voulez bien, évidement.

idées billets

– doliprane

– sommeil des enfants, ramping

– décalotage

– Two lovers au comedia

– les voeux de sarko:

Voeux 2009: Sarkozy se veut "positif, lucide et précis", selon un conseiller

 

Sur la forme, ce sera selon Franck Louvrier
"la première fois" que le président de la République s'exprimera
"debout, face aux Français, de la bibliothèque de l'Elysée et non de
son traditionnel bureau". Un choix plus adapté au format 16/9es des
nouveaux écrans de télévision, explique le conseiller.

"L'autre
nouveauté sera l'apparition, juste avant l'intervention du président,
sur fond de Marseillaise, de la tour Eiffel éclairée en bleu, afin de
marquer le dernier jour des six mois de la présidence française de
l'Union européenne", précise M. Louvrier. Au premier semestre 2009, la
République tchèque prendra le relais de la présidence du Conseil de l'UE.

 tenues pour rondes

le coen

les mecs top

Où l’on se dit bon Noël pour de bon

Alors après avoir été taguée par les 3 copines et la mode qui m'ont adorablement citée parmi leurs sept blogs préférés, je me plie à mon tour à l'exercice. Et comme c'est Noël, je vous emmène vers des contrées où il fait chaud, où l'on rit, où l'on dessine bien, où l'on fait sa belle…

Calirezo, pour ses visuels incroyables et ses retouches photo qui transforment n'importe quelle fille en cover-girl

La grande chose qui tous les jours me fait rire

Big-Beauty dont le visage et la grace ne cessent de m'émerveiller

Betty qui est mode et craquante

Sexactu ou comment parler bien et juste des choses de la chair

Princesse Capiton parce que j'aime son coup de crayon et son humour

Les 400 culs parce qu'Agnès Giard est un peu perchée mais très très intriguante

Voilà, si ces dames veulent bien continuer la chaine…

A part ça, cette fois-ci je vous laisse vraiment quelques jours. Je pars chez les bouffeurs de quenelles et autres pralines. Je reviens, je l'espère, avec des décisions qu'on prend, des pas qu'on saute, des choix qu'on assume, des chemins de traverse qu'on ose emprunter.

Quoi, les gens, tu comprends rien ? Patience, ça va venir…

Du Smecta pour Carla

Je sais, je suis censée être en off. Mais comment résister à vous livrer cette info capitale dénichée dans le jdédé – exceptionnellement acheté dimanche après des semaines de boycott, je précise.

L'info en question ?

Carlita a la gastro.

Si. C'est une femme comme toi et moi, bonjour le choc quand même.

Sauf que madame monmari, elle, pour faire passer son caca mou, elle ne gobe pas du Smecta.

Parce qu'en vrai elle n'est pas une femme comme toi et moi.

Carlita, quand elle a la courante, elle boit…

Du champagne.

Et oui ma chérie, on a les instestins qu'on mérite. Et quand on est first lady, on se soigne avec du Dom Pérignon. 

Et quand on est toi ou moi, on bouffe de l'Immodium.

Allez, joyeux Noël ma crotte.

J’peux pas j’ai mes trucs

 Alors, donc, aujourd'hui, penchons nous sur les règles.

En fait j'ai envie d'en parler parce que parfois, je lis ou j'entends ça et là que les règles, c'est dégueulasse, que ça craint, que c'est boudin caca, bah.

Et d'un côté, j'ai envie de dire… oui. 

Mais d'un autre… non.

En fait, le côté "ça me dégoute", ça m'interpelle toujours un peu. Non parce que bon, c'est un peu que du sang, non ? Et le temps où les femmes en pleines menstrues ne devaient pas cuisiner sous peine de faire tourner les sauces, c'est terminé, il me semble. Ne parlons pas de certaines religions – cherche pas, je ne sais plus lesquelles, de toutes façons en ce qui me concerne, la religion, c'est plus caca beurk que les règles donc peu importe – selon lesquelles on est carrément impures quand ça coule.

Bref, en tant que féministe, je revendique l'aspect naturel et absolument pas dégoûtant des ragnoufs.

Ce qui ne m'empêche pas, en tant que féminisme, de militer pour leur suppression quand je veux et si je veux. 

Parce que je suis du genre, je te rappelle, qui ne sait pas faire un chignon parfait. Et qui par conséquent, ne sait pas non plus à quel moment il va falloir prévoir du ravito de tampax dans le sac à main. Quoi ça n'a pas de rapport ? Ben si, figure-toi.

Du style à sécher totalement lorsque la gynéco te pose THE question de gynéco: "Date des dernières règles ?".

Comment je suis en panique, moi, dans ces moments là…

Heureusement, en général, je parviens à reconstituer mentalement le film de ma vie hormonale grâce aux souvenirs délicieux de pantalon ruiné, d'opération sauvetage de culotte à 3000 dollars à grand renfort de détachant, voire de bourrage de slip au papier toilette dans un bar pas vraiment propret juste avant un rendez-vous judicieusement pris… chez l'esthéticienne.

Le problème c'est que ces déconvenues survenant tous les mois sans exception, je finis par perdre le fil et par ne plus retrouver les dates malgré les humiliations pourtant nombreuses dûes à un trop bon fonctionnement de mes trompes. Les phalopes. (sorry, c'était trop tentant).

Bref, ne plus avoir mes règles c'est rompre la malédiction du pantalon blanc. C'est ne plus jamais me demander si la tache découverte le soir était déjà présente l'après-midi alors que j'étais en train d'animer une réunion le dos tourné vers mon powerpoint.

Accessoirement c'est également régler son compte à cet enfoiré de SPM, syndrôme pré-menstruel qui te rend tour à tour agressive, larmoyante, gonflée de flotte, hystérique et j'en passe.

Tout ça pour dire que j'ai donc fait le choix, il y a dix jours de ça, du Mirena. Pourquoi ? Parce qu'en plus d'être infichue de noter dans mon agenda les jours de ponte des oeufs et/ou de vidange, je suis une véritable quadrature du cercle niveau contraception. Un vrai challenge à gynéco. La pilule micro-dosée qui agit miraculeusement sur mon acné récalcitrant fait grimper en flèche mon cholesterol. Celle qui ne cause pas de cholestérol et qui supprime les règles aggrave considérablement mes migraines ET me fait grossir. Cerise sur le gâteau, je me tape tous les effets secondaires de TOUS les contraceptifs, sécheresse vaginale en prime, merci papa, merci maman.

Le stérilet au cuivre, lui, n'est pas si mal sauf qu'il faudrait quasiment me transfuser tous les mois.

Quant aux préservatifs, je leur dois la naissance de number tree. Non qu'ils aient explosé en plein vol. Mais au bout d'un moment, il faut se rendre à l'évidence, la capote, ça lasse. Et du coup, on prend des risques. Pas toujours super calculés. Ou mal en tous cas.

Donc voilà, je tente l'expérience de la dernière chance, le stérilet aux hormones. D'après ma gynéco, le premier mois n'est pas toujours génial, parce que la progestérone va dans le sang, et que du coup, si on a tendance à avoir des boutons ou des migraines, c'est le jackpot. Mais après, la diffusion se cantonne aux parois de l'utérus et donc on n'a plus ses règles ou très peu mais on n'a presque pas de désagréments. En tous cas pas plus que d'habitude.

A y'est, j'ai terminé, à vous les studios, lachez donc à votre tour vos comms sur vos Anglaises, ragnagnas, trucs, aubergines, glérés ou autres clowns…

Sex on the mojito

Hier soir, j'ai retrouvé une amie que je n'avais pas vue depuis
longtemps. On s'est engouffrées dans un bar rock du 11ème qui n'aurait
pas déplu à Inès. Le genre de bar dans lequel instantanément tu perds
dix ans et dix kilos dans ta tête et qui te donne immédiatement envie
d'allumer une cigarette. Sauf que bien sûr tu ne la grille qu'en pensée
parce que tu respectes la loi.

Bref, on s'est assises au fond
du bar et on s'est pris deux coktails parce que pour fêter des
retrouvailles, il n'y a rien de mieux qu'un long drink.

A la moitié du premier mojito, j'ai oublié que j'avais trois enfants. Aux trois quarts, j'avais quitté mon boulot. Au début du second, je visualisais très distinctement les premières pages de mon roman.

Une fois mon verre liquidé, je cherchais des idées pour mon discours de remerciement au prix Femina. 

Tout ça en retenant avec peine ma copine d'aller grignoter les oreilles du serveur. Qu'il avait sexy. Les oreilles. Sans parler des tatouages. Non, pas aux oreilles, les tatouages. Plus bas. Beaucoup plus bas.

Slurp, on a fait, en partant.

Voilà, deux heures après, on est sorties dans le froid, dans le vacarme du Faubourg Saint Antoine. On s'est embrassées au métro Ledru-Rollin et j'ai remonté l'avenue jusqu'à Bastille, même pas dégrisée par l'air glacial. Je suis entrée dans un tabac, j'ai acheté du Samson et du papier et je me suis roulé une cibiche.

J'ai tiré trois taffes et ça a suffi pour achever ma cuite. Un an sans fumer, forcément.

J'ai jeté la cigarette parce que tout de même c'était vraiment dégueulasse. 

Après, j'ai repris mon metro vers la vraie vie, celle où on est cinq à table, où le vendredi on mange des nems et du riz cantonnais. La vie où il faut payer un loyer, être raisonnable et responsable.

J'ai ri un peu trop fort aux blagues du grand quinquin, l'homme a trouvé que mes joues étaient bien rouges, c'est le froid j'ai répondu. On s'est souri, les enfants se sont couchés, et un peu plus tard, nous aussi.

Ce matin, même pas mal à la tête, deux mojitos c'est la quantité exacte pour être le temps d'un soir une étoile montante de la littérature sans pour autant payer le prix fort le lendemain. 

Pour l'heure, les questions sont toujours là, les réponses en suspens. Mais je sais que dans un petit coin au dedans de moi sommeille une fille rock and roll qui ne demande qu'à se réveiller.

Et ça tu sais quoi ? J'avais fini par l'oublier.

Automne-Hiver

Allez, comme ça on arrêtera de parler de ce non événement. Let's move on, my friends…

Donc, là, il est question de quelqu'un qui m'est cher. Difficile de parler de lui parce qu'il est de ceux avec lesquels on s'est construit, de ceux qui nous ont fait souffrir, de ceux dont il a fallu apprendre à s'éloigner quand un beau jour il fut clair que non, "il" ne serait pas pour nous ce qu'on aurait rêvé du haut de nos 18 ans.

Et puis les années passent, l'homme avec un grand H fait son apparition et on réalise que le grand amour était à venir. 

Alors il ne reste que le bon, que les souvenirs d'enfance, il reste l'amitié.

Cet ami, donc, s'appelle Gilles Tillet et il est cinéaste. Scénariste et réalisateur. Et après des années de disette, des années à travailler sans espoir de gagner un centime, des années à tenir mordicus quitte à vivre de peu voire de rien, il voit un de ses premiers courts-métrage passer à la télévision.

Si.

Bon, ok, c'est sur France 3, à 1h du mat et des poussières. En même temps, Julie Lescaut ce n'est pas trop son truc.

Bref, c'est un artiste, un pur, un vrai, un qui n'a pas vraiment grandi dans le milieu, un qui n'a que ce qu'il mérite. Et figurez-vous que j'ai l'immense honneur de diffuser son court avant France 3. Ce dont je ne vais pas me priver.

Voilà, ça dure dix minutes, je trouve personnellement que c'est doux, que ça sent Noël qui approche, que c'est soyeux comme Lyon. C'est une chanson, aussi, qui nous ressemble.

Edit: Il ne quitte pas mes pensées depuis le 16 novembre 2006. Et il serait fier.

On est sauvés !

Patrick Devedjian vient d'être nommé ministre de la relance économique.

Ben ça y'est, on est sauvés. 

Et c'est quand que Copé il est nommé ministre de l'élimination du chômage ? 

En plus la nouvelle qu'elle est bonne c'est que Brice Hortefeux prend la tête de l'UMP. Hop on dégomme Devedjan, on lui colle un portefeuille super easy qu'on est sûr qu'il va bien se planter et on met son lieutenant à la tête du parti présidentiel.

Dire que la droite rigole en regardant le PS…

Quoi qu'il en soit, avec un ministre de la relance économique, on n'a plus de souci à se faire et ça c'est cool.

Edit: la photo c'est une campagne de pub parue dans le Spiegel pour une chaine de TV allemande. Le slogan: "De l'Elysée au patinage, on vous parle de tout". Moi ça me fait rire, ça mange pas de pain, ça au moins.