Catégorie : Je vous raconte ma vie

Prise de tête

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Je ne sais pas si c'est le retour du temps pourri, l'accumulation de nouvelles plus désastreuses les unes que les autres partout dans le monde ou le stress des douze projets que j'ai sur le feu, mais c'est une semaine sans. Une semaine où on voudrait rester sous la couette et n'être là pour personne. Sauf que bien sûr, ce personne a des exigences et revêt tous les matins son costume de pervers polymorphe.

Résultat: migraine. Depuis samedi, je me la traine, avec les nausées qui vont bien, une tête de chien battu, les yeux qui dégoulinent et une energie inversement proportionnelle à celle des réacteurs de Fukushima.

Je dois en être à ma troisième boite d'ibuprofène en quatre jours (s'il y a un cancer du nurofen, il est pour moi, à moins que je ne succombe avant à celui du coca light) (quoi, la clope ?) et rien n'y fait. La salope est là, latente, ne demandant qu'à revenir frapper le côté droit de mon hémisphère. Même quand le médoc fait effet et calme la douleur, je la sens, tapie dans l'ombre, prête à bondir à la moindre accélération cardiaque, au premier escalier monté avec un peu trop de vigueur.

Bref, ça doit être un coup des hormones, une grève de mon stérilet Mirena qui pourtant faisait du bon boulot depuis deux ans, ou alors c'est la faute au panache. Si ça se trouve.

Ah oui, en période de migraine, je ne suis jamais très loin de retomber dans ce merveilleux monde parrallèlle de l'hypocondrie.

C'est la fête, en somme.

En plus, ma frange est trop longue.

Auto-analyse

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Deux mois ou presque que je suis partie de mon ancien job et que je n'ai toujours pas récupéré mon solde de tout compte.

On peut y voir un bel acte manqué, mais j'y vais tout à l'heure, enfin. Le fait est que j'ai eu comme une appréhension à remettre les pieds en étrangère là où j'étais encore un peu chez moi il y a peu. Même si la page s'est tournée avec une facilité déconcertante.

Etrange comme on peut se déshabituer en quelques jours d'une routine pourtant ancrée depuis des années. J'avais peur que passés les premiers temps, les semaines soient longues et que mes repères sacrés, à savoir le vendredi qui rit et le lundi qui pleure ne signifient plus rien. Finalement, mes journées filent, selon un rythme qui leur est propre, parfois langoureuses, parfois aussi stressantes qu'auparavant. Le silence de mon salon l'après-midi est parfois pesant mais finalement moins que je ne l'appréhendais, une ermite se cachait peut-être en moi sans que je m'en doute. Et puis je suis à la lettre les conseils de mes compagnons d'indépendance: prévoir des déjeuners, professionnels ou amicaux, conserver son pass navigo, oser le ciné en pleine journée quand l'emploi du temps le permet, sortir, au moins une fois dans la journée, même pour rien, ne serait-ce qu'acheter le pain. Du coup, la solitude ne dure jamais et quand elle est là, je crois que d'une certaine façon, elle me plait.

La vie de free-lance se solde donc plutôt positivement pour l'instant. J'aime ces montées d'adrénaline quand un boulot tombe, quand je rends un papier sur lequel j'ai sué ou lorsque la perspective d'une collaboration excitante se profile. J'apprécie aussi ce rapport différent avec mes employeurs, qui, certes, ont la possibilité de me jeter comme une merde si l'envie leur prend mais en retour ne se placent pas dans une relation hiérarchique comme celles que j'ai connues durant quinze ans. J'ai utiisé le terme de "collaboration", c'est exactement celui qui me semble correspondre le mieux, avec tout ce que ça implique d'échanges et de respect mutuel.  Enfin, je parle des personnes avec lesquelles je travaille aujourd'hui, je me doute que ce n'est pas l'Ile aux enfants partout…

Le revers de la médaille, parce qu'évidemment il y en a un – on ne peut pas TOUT avoir, jeune padawan -, c'est cette peur qui me prend souvent par surprise, de manquer d'argent, de vivre dans l'illusion qu'il est possible de travailler différemment, de me retrouver seule un jour et de n'avoir pas assez pour subvenir aux besoins de mes enfants, etc etc etc. On ne se refait pas et je suis désormais renseignée (vive la maturité): je ne changerai jamais sur ce point et la sérénité n'est envisageable qu'en pointillés.

Mais à chaque fois que je doute, je pense à cet énorme avantage que je retire aussi de tout ça. Je veux parler de cette nouvelle façon d'être maman, que je découvre: être là le soir quand les grands rentrent, ne pas avoir la boule au ventre à l'idée de téléphoner au bureau pour annoncer que oui, pour la troisième semaine consécutive je prends un jour enfant malade, préparer des repas – je veux dire des vrais, avec genre un LEGUME inside – autrement qu'en panique. Là non plus tout n'est pas rose, ça se saurait. Les grands ont en effet du mal à accepter ce concept d'une maman là mais pas tout à fait, Rose n'en parlons pas. Quant au Churros, la rapidité avec laquelle il a lâché l'affaire au niveau de ses horaires du soir me fait penser qu'à un moment ou à un autre il va falloir le remettre d'aplomb (demain, je pense).

Voilà, hier donc, j'ai changé de dizaine et il m'est venu à l'esprit que cette journée aurait certainement été différente si je n'avais pas pris cette décision, ce fameux 7 janvier dernier.

Merci à tous et toutes pour vos messages adorables et repartons si vous le voulez bien pour une nouvelle décennie. Sans photos pour l'instant hélas, en effet, histoire de prouver que ma maladresse, elle, n'a pas pris une ride, j'ai flanqué par terre mon appareil photo hier et je vous confirme qu'un reflex, c'est fragile. Très. Par un miracle comme il n'en arrive que les premiers jours du printemps, j'ai néanmoins retrouvé la facture et la garantie et j'ai un maigre espoir qu'un chirurgien de chez Nikon le réanime. Sinon, je suis bonne pour en racheter un, d'autant que mon cadeau des 40 ans de ma famille, c'est, je vous le donne en mille, un nouvel objectif… Nikon. Yeah. Le boulet, c'est moi.

Edit: Du coup, je sens que ma carrière d'autoportraitiste que je sentais pourtant en plein essor vient de s'arrêter net. Enjoy ce cliché, dans quelques années il sera collector.

C’est le printemps, je suis le printemps…

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Un ami m'a dit récemment: "mais ma chérie, tu n'auras jamais 40 ans, enfin, seuls les sénateurs ont 40 ans". D'une certaine manière je suis assez d'accord, je ne me sens pas vraiment différente d'il y a dix ans. Et en même temps, je crois que l'acceptation de soi commence très certainement par là.

Alors si, on peut tourner virer, dire qu'on a trente-dix ans (piqué à Armelle), restée coincée à 39 voire un peu avant (tant qu'à faire), le fait est qu'il y a 40 ans, je naissais, le jour du printemps. Et depuis, j'entends tous les ans dans la bouche de ma maman que je suis son printemps, justement.

Un grand merci à tous les messages reçus, par mail, twitter ou FB, j'ai cette impression fabuleuse d'être très entourée pour franchir ce cap et je me dis que la vie est belle. Que ce premier jour du printemps soit doux pour vous.

En photo, mon cadeau de 40 ans du Churros, qui a trouvé ma montre parfaite, pas chichiteuse, pas trop grosse mais pas trop petite, pas "it-montre" qu'on voit partout, pas Rolex non plus mais ça c'est un peu tant mieux.

A demain !

Quand des artistes se fédèrent pour aider le Japon

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On se demandait hier comment aider le Japon, je suis tombée sur cette initiative relayée notamment par Libé et que je trouve assez merveilleuse parce qu'impliquant l'art tout en étant pragmatique. Je m'explique. Sur ce site, sont rassemblés des dessins illustrant le tsunami qui a frappé le Japon. Certains sont à tomber par terre de beauté, d'autres sont moins ma came mais sûrement celle d'autres. Les uns empruntent à la mythologie, d'autres aux estampes japonaises, d'autres encore à l'univers du manga. Tous vous prennent aux tripes par leur poésie noire et leur expressivité.

Ces dessins seront mis aux enchères et donneront lieu également à la publication d'un ouvrage. Tous les fonds récoltés iront à l'association give2asia, qui oeuvre en faveur des sinistrés.

Une des façons de participer à cette initiative est de la relayer, dont acte. Merci à tous ceux qui feront de même et un grand bravo aux instigateurs de ce site dont on aurait préféré qu'il n'existe pas mais qui je crois prouve s'il le fallait que l'art transcende la réalité (ok, cette dernière phrase ressemble un peu trop à un sujet du bac mais je n'ai pas trouvé mieux).

Edit: Si je devais en acheter un, je crois que ce serait celui que j'ai mis en illustration de ce post. Il est signé Ideo et le blog de ce dernier est ici.

Du vert et du blues

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Toujours un peu difficile de rebondir après un billet polémique qui forcément – et c'est le package – donne lieu à des interventions diverses et variées, allant du drôle au poignant en passant par le saignant. Je ne regrette pas un traitre mot de ce que j'ai écrit, voire après un peu de reflexion j'aurais pu en faire une tartine de plus, parce que plus j'y pense et plus je suis convaincue que ce livre n'est pas seulement une insulte aux rondes mais plus globalement aux femmes.

Mais comme je n'ai pas très envie de faire à nouveau le chien de garde toute la journée devant les commentaires, j'en resterai là pour aujourd'hui.

Je voulais juste vous informer par ailleurs que désormais, tous les 3ème jeudi du mois, vous pouvez me retrouver sur Mon Bazar Vert. Les filles qui tiennent la boutique m'ont donné carte blanche pour une chronique mensuelle dans laquelle je peux dire un peu tout ce qui me passe par la tête. En respectant bien sûr le fil non pas rouge mais vert du portail, of course.

Pour ma première chronique, j'ai pensé qu'il était compliqué de ne pas parler de ce qui se passe aujourd'hui au Japon ou plus précisément de ce que ça implique pour l'avenir du nucléaire en France. Je préviens tout le monde qu'il s'agit d'un billet d'humeur et non d'un article scientifique, j'y exprime simplement mes doutes et mes interrogations. Le mieux c'est d'aller le lire. Ici.

Enfin, face à ce drame qui se noue heure par heure à des milliers de kilomètres d'ici, j'avoue me sentir à la fois terrifiée et impuissante. Je crois qu'il est possible de donner à la Croix Rouge ou à MSF, même si hélas, il n'y a pas tellement de blessés, les gens sont morts, c'est tout. Mais ceux qui restent ont tout perdu, alors je pense qu'un peu d'aide ne peut pas nuire. Ce n'est rien et c'est beaucoup, comme dit la chanson.

Edit: Petite, il y a un film qui m'a marquée à vie, pour tout un tas de raisons sur lesquelles je reviendrai un jour peut-être et auquel je pense énormément depuis cette catastrophe. Ça s'appelle l'Arbre de Noël et ça raconte l'histoire d'un enfant qui un été, dans le bateau de son père, est exposé aux radiations d'un ogive nucléaire. La suite, vous l'imaginez, est sinistre. Aujourd'hui, ce sont des milliers de personnes qui se retrouvent confrontés à l'angoisse d'avoir été irradiés. Je ne sais pas comment ces gens font pour garder leur calme, vraiment.

De Bridget à Nikita en passant par Galliano

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Me voici revenue de Stockholm. Je vais vous raconter cette folle journée de lundi, mais il se trouve que le retour fut assez laborieux – pour cause de billets directs très très très chers, on a fait un léger détour par Francfort, bonjour les 8 heures pour rentrer – et que par conséquent, le temps m'a manqué hier pour écrire mon billet.

Je vais donc improviser pour celui-ci en divaguant ça et là.

Je voulais tout d'abord répondre à l'un des commentaires qui me disait en substance à propos de mon post de lundi, "pourquoi tu n'attends pas de pouvoir lâcher le morceau plutôt que de nous faire languir, c'est agaçant ?".

N'étant pas convaincue que c'était écrit sur le ton de la plaisanterie, je me dis que je me dois de m'expliquer. Loin de moi l'envie de vous faire bisquer en évoquant ce déplacement de cette façon là. Il se trouve que je ne voulais pas griller la politesse à Will, qui organisait tout ça. Mais que je ne pouvais pas m'empêcher de vous communiquer un peu de mon enthousiasme à ce sujet. Et puis je savais aussi que je serais absente du blog le lendemain, et je ne sais pas, j'ai l'impression que c'est plus correct de vous avertir, peut-être que c'est con. Ok, j'avoue, j'aime bien aussi vous laisser sur votre faim. Mais je peux comprendre que ça énerve.

Alicia et Will n'ont toujours pas niqué après une saison et demi et je suis sur les dents, donc je concède que c'est chiant, le teasing, à force. Je ne le ferai plus.

Par ailleurs, vous avez été quelques unes aussi à me faire part de votre peur de me voir ne plus… avoir peur. De prendre l'avion, de parler en public ou de tout un tas d'autres choses.

Premièrement, laisser moi vous rassurer: ça ne risque pas d'arriver. Je ne suis que peur. Tout le temps, en permanence. Pour un oui ou un merde. Un battement de coeur irrégulier, je crains la trombose cardiaque. Une toux persistante d'Helmut, c'est la pneumopathie. Ma grande qui refuse son dessert, je suis à deux doigts d'appeler SOS Anorexie. Le machin fait des cauchemards, je crains la psychose. Le churros rentre stressé du boulot, je l'imagine dans la salle d'attente de notre agence Pôle emploi dans les jours qui suivent. Mon père se coince le dos ? Je pense cancer des os. Ma mère a la voix rauque ? Je la supplie de passer un IRM. Une remarque d'une rédac-chef sur un de mes papiers ? Je suis fichue, perdue pour la cause, jamais on ne me rappellera, de toutes façons j'écris comme un pied. Plat, le pied.

Bref on m'aura comprise, il n'y a pas un seul objet d'angoisse, il y en a des milliers.

Et en même temps, j'avoue que cette décision il y a un mois de plonger dans ce qui me terrifiait le plus, à savoir l'insécurité professionnelle, m'a en quelque sorte libérée. Enfin, je ne sais pas trop si c'est le mot qui convient. Disons que je n'ai plus trop le choix. Parmi les raisons qui m'ont fait sauter le pas, il y avait celles-ci: pouvoir enfin profiter des opportunités que m'offre ce blog, aller au fond de certaines envies, me donner les moyens de réaliser ce qui n'est peut-être que pur fantasme.

Du coup, si je persiste à écouter mes mille et une inquiétudes, j'ai la sensation de perdre sur toute la ligne. Non seulement j'hérite de cette foutue précarité, mais en plus je passe à côté de ce à quoi j'aspirais.

Alors en effet, quand il m'a été proposé par surprise ce voyage à haut risque (QUATRE décollages en deux jours, putain), étrangement, je suis arrivée à clouer le bec à cette satanée petite voix intérieure qui me poussait à refuser parce que non, je n'allais quand même pas VOLONTAIREMENT m'exposer à QUATRE crashs potentiels, si ?

Ce qui ne m'a pas empêchée de faire l'oeuf ou presque à tous les atterrisages, ni de freiner avec mes bras sur la piste ou de supplier mentalement l'avion d'être clément encore une fois avec moi.

Par ailleurs, Bridget je suis dans l'âme, Bridget je resterai. Mais au risque de vous décevoir, je ne suis pas prête à oublier une deuxième fois mon ordinateur au check point histoire de vous écrire un brillant minute par minute. Je veux dire, oui le blog c'est un peu ma vie, mais très honnêtement ce jour là j'ai cru mourir. De honte, de colère contre moi et aussi – voire surtout – d'insuffisance respiratoire après ma course dans les couloirs de l'aéroport. Mon abnégation au service de la cause bloguesque a ses limites, je peux vous assurer qu'à chaque passage au scanner de bagages, je ne vérifie pas UNE fois, pas DEUX mais au moins TROIS fois le moindre de mes effets. Ensuite je compte mes sacs pour être sûre. Après je raconte à qui veut l'entendre qu'il m'est arrivé d'oublier mon ordi comme ça. Et rien que de l'évoquer, je commence à suffoquer. Du coup je recompte mes bagages. Et je cherche mon passeport. Puis mon téléphone. Puis ma carte d'embarquement.

En somme je suis bonne à enfermer.

Le mieux dans tout ça ? Je crains que ça ne me protège pas d'une tuile éventuelle. Il devrait y'avoir moyen de rigoler à mes dépens encore quelques fois avant que je ne tire ma révérence bloguesque.

Attention, je ne suis pas en train de déplorer que certaines d'entre vous viennent ici dans l'espoir de lire une de mes mésaventures. J'adore l'idée de vous faire marrer en vous racontant que j'ai mangé du caca, retrouvé ma petite culotte dans mon jean en pleine réunion ou sorti un tampax à la place d'un briquet. Mais tout ça n'est drôle que parce que c'est VRAIMENT arrivé. Et dieu merci, je ne suis pas non plus Benny Hill tous les jours. 

Je sais que derrière ces commentaires, il n'y a pas de malveillance. Je sais aussi qu'il y a peut-être la crainte que je me perde en route, que je finisse réellement par me prendre pour une connasse de blogueuse influente. Franchement, il y a de la marge. Même si je voulais, je veux dire. Pour ne citer que ça, je me suis promenée dans Stockholm avec un mouton de trois kilos sur moi – un manteau en peau retournée ayant appartenu à ma mère qui ne l'a jamais vraiment mis et je comprends désormais pourquoi – qui me faisait ressembler à une réincarnation de Nikita Kroutchev (je viens de le découvrir en visionnant les photos) et j'ai fini par me retrouver les quatre fers en l'air en plein tournage (à ce moment là j'ai béni le mouton qui a considérablement amorti ma chute).

Bref, je vous raconte très vite le reste et j'arrête cette improvisation sans queue ni tête.

Ah si, dernière chose. Ouf que j'ai refusé d'être égérie de Galliano. Comment ce serait compliqué aujourd'hui de retourner ma veste.

Remarque, Nathalie Portman ne s'en sort pas si mal.

Edit: John Galliano est manifestement un porc imbibé encore un peu plus cintré qu'il ne semblait l'être. En même temps, je m'étonne un peu de l'étonnement général. Je ne peux pas croire que son adoration du Führer lui soit venue comme une envie de faire popo. Je doute également qu'il n'ait pas tenu ce genre de propos nauséabonds avant et devant d'autres personnes que de pauvres clampins venus boire un verre dans son fief de La Perle (j'ai des amis qui fréquentent ce bar et il en est un des pilliers depuis des années). Bref, je ne suis pas dans le secret et fondamentalement je m'en tape, mais je ne serais pas surprise que tout le monde dans le milieu connaisse depuis belle lurette les penchants du monsieur, qu'il s'agisse de celui pour l'alcool ou de celui pour les chambres à gaz. Mais j'imagine que jusque là, il rapportait plus qu'il ne gênait. Or là, ce n'est plus le cas et pof, une vidéo accablante sort sur le net, pof, deux personnes portent plainte. L'aubaine pour Dior qui voulait s'en débarrasser. Moi je dis, mieux vaut tard que jamais, il est plutôt rassurant qu'on ne laisse pas à ce poste quelqu'un ayant de telles idées. Mais l'effroi du microcosme fashion me fait doucement rigoler. Non, en fait, pas doucement. Bruyamment.

Edit2: A stockholm, il y a manifestement deux incontournables. Victoria et Daniel, en photo ci-dessus (Kate et William peuvent aller se rhabiller) et… ABBA. Les premiers, je ne peux pas dire s'ils sont sympas. Mais lundi, donc, j'ai interviewé Björn, pas Borg, mais Bjorn Ulvaeus. L'un des quatre larrons du groupe mythique. Et guess what ? J'ai un peu de mal à m'en remettre. Promis, j'y reviens…

Voilà qu’elle parle, maintenant

Quand Blogbang m'a proposé cette interview, j'ai dit oui tout de suite parce que j'avais trouvé celles de Nadia et de Deedee très sympas. J'y suis allée le coeur léger, après tout, on serait seules la journaliste et moi et cette dernière, Sarah de son petit nom semblait charmante.

C'était sans compter mon petit problème.

A niveau de la gestion du stress.

A savoir que j'ai été fichue de me retrouver en panique dans les cinq secondes qui ont suivi la mise en route de la caméra. Sarah a été d'une patience inifinie et est parvenue je ne sais comment à enrayer la crise. Au visionnage, ça ne se voit donc pas trop mais j'avais comme une énorme boule dans la gorge. Parler de moi n'est pas chose aisée, ça se confirme.

Ensuite, quand il a fallu tirer au sort un questionnaire et qu'il s'est avéré que le sort était mon ami puisqu'il avait choisi le cinéma, je me suis sentie mieux. Néanmoins, on constatera que mes références cinématographiques en ont pris un coup depuis ma période "Cahiers du cinéma". Y'a du level, comme dirait Violette. Mais à ma décharge, répondre à brule pourpoint comme ça, ce n'est pas super évident. Je ne renie aucune réponse, j'imagine que la spontanéité est gage de sincérité, ce qui explique probablement l'absence totale d'allusion aux merveilleux films de ces illustres réalisateurs coréens vus durant ma jeunesse…

Voilà, je me suis dit que ça vous amuserait après ce billet pas léger léger.

Edit: on excusera les "ouais" et les ricanements en fin de phrase et on mettra ça sur le compte de ma panic attack. Merci.

 

 

La bohême

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J'aime l'idée d'être la fille de ce couple de gamins qui rient dans un resto après probablement quelques verres en trop.

J'ai toujours vu cette photo dans la chambre de mes parents. Elle a été prise je crois lors d'une randonnée qu'ils avaient faite avec leurs copains entre Gap et Nice. Ça je peux vous assurer qu'on en a entendu parler, de ce périple, des squats dans les églises pour dormir et des soirées arrosées. A tel point que je rêvais moi aussi un jour de faire un "Gap-Nice".

Après j'ai expérimenté UNE fois une nuit en refuge et le calvaire pour y grimper et j'ai laissé tomber l'idée. Mes copains également. Enfin, eux ils n'ont pas laissé tomber l'idée de la ballade, ils m'ont laissée tomber moi. Vous voyez Karine Viard dans les randonneurs ? Et bien vous êtes loin du compte.

Bref.

J'ai toujours vu cette photo, donc, et l'ai toujours adorée. Même si petite, je ne pouvais pas croire qu'elle ait été prise AVANT moi.

Je veux dire, donc, mon papa et ma maman existaient AVANT moi ?

J'étais déjà très autocentrée, en somme.

Depuis, bien sûr, mes parents ont changé.

Ma mère est blonde, par exemple.

Je ne vous la montrerai pas, elle était déjà limite d'accord pour que j'expose cette preuve manifeste qu'à 20 ans ils ne buvaient pas que du schweppes. "A la place tu n'as qu'à mettre la photo de ma pièce montée de meringues de nos 40 ans de mariage avec les vieux santons dessus", m'a-t-elle dit. Alors la voilà. Mais franchement en vrai ils sont toujours aussi beaux.

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Et ils ne boivent toujours pas que du Schweppes.

La lettre aux petits pois

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En deuxième année de SciencesPo, à Grenoble, j'avais envoyé une candidature pour un stage aux "Cahiers du cinéma". A l'époque, j'étais amoureuse d'un garçon très cinéphile. Avec lui j'écumais les CNP lyonnais, salles de cinoches subventionnées qui ne passaient que des films coréens sous-titrés en japonais. Quand il y avait un Godard, on trouvait ça d'un commercial.

A la vérité, parfois j'allais mater en cachette "l'Arme fatale" au Pathé mais j'aurais préféré me faire lapider en place publique plutôt que d'avouer que j'avais aimé un film américain en VF (honte). Il faut dire que notre blague favorite, à ce garçon et moi, était de lancer en public à de pauvres innocents – dont les 3/4 ne percevaient pas la dimension sarcastique de l'allusion - "tiens je t'ai vu, mercredi, dans la file d'attente du Lelouch." L'insulte. On était vraiment sympas.

Sauf qu'une fois il m'avait VRAIMENT choppée devant l'UGC avec mon ticket pour "Itinéraire d'un enfant gâté". Il avait mis trois jours à me reparler et je pense qu'encore aujourd'hui il me méprise un peu.

Tout ça pour dire que ce stage aux Cahiers du cinéma, c'était probablement pour l'impressionner. Mais pas que. Même si je ne comprenais pas toujours les critiques de Serge Toubiana et ses copains, j'avais cette sensation de toucher du doigt l'érudition en les lisant. Les photos, en plus, étaient tellement belles, leurs couvertures, surtout, que je découpais pour les afficher dans ma chambre d'étudiante.

Et puis avoir pour travail de regarder des films pour écrire ensuite dessus, sans rire, est-ce que ça existait vraiment ?

J'avais donc envoyé début janvier cette lettre très naïve dans laquelle je confiais ma vénération pour "All about Eve" et l'adoration que je vouais à Jacques Demy. Ma colocataire l'avait relue, m'assurant qu'elle était parfaite. Je lui avais fait confiance, elle était sur pas mal de point bien plus mure que moi (elle se tapait un architecte de 40 ans aux cheveux poivre et sels) (ce qui n'avait pas grand chose à voir avec la recherche d'un stage mais qui la propulsait directement au summum de la coolitude).

Les semaines passèrent et la boîte aux lettres restait définitivement vide. Je finis par faire mon deuil de cette carrière avortée, n'imaginant même pas deux secondes les appeler pour tenter de les convaincre (tout ce qui est vélléités ET timidité…).

Je n'y pensais presque plus, quand, un jour de juin et de disette dans le frigo, j'entrepris de me faire cuire une boite de petits-pois rescapée au fond du placard.

C'est là que je la vis. L'enveloppe était apparemment cachetée mais en y regardant de plus près, il était probable qu'elle ait été ouverte. Ou pas. Le cachet de la poste indiquait qu'elle avait été envoyée en février. Expéditeur: "Les cahiers du cinéma". A l'intérieur, une lettre de quelques mots, qui, s'ils avaient été lus trois mois plus tôt auraient sinon changé ma vie, au moins l'été qui s'annonçait:

"Mademoiselle, nous avons reçu votre candidature et bien que ne prenant que rarement des stagiaires, nous ne pouvons imaginer passer à côté d'une fan de Mankiewicz. Nous vous proposons par conséquent de démarrer le 1er juillet pour une durée de deux mois".

Difficile encore aujourd'hui d'exprimer tous les sentiments par lesquels je suis passée en quelques secondes. La joie, tout d'abord, de constater que j'avais touché juste. L'étonnement, ensuite, de ce drôle d'endroit dans lequel sommeillait cette lettre depuis… douze semaines. La prise de conscience, enfin, (je suis longue à la détente et l'étais déjà) que douze semaines justement c'était long et que depuis, ils avaient du prendre une autre cinéphile en herbe dont les missives ne se planquaient pas sous les boites de petits pois.

La colère est venue plus tard. Quand il est apparu évident que cette enveloppe n'avait pas pu se retrouver là par hasard et que malveillance il y avait sans doute eu. Colère transformée en rancoeur à vie quand, après avoir passé un coup de fil sans trop d'espoir, l'assistante du redacteur en chef me confirma qu'en l'absence de réponse de ma part, ils avaient finalement choisi un autre candidat.

Ma colocataire n'a jamais voulu admettre son méfait. Ses dénégations étaient d'ailleurs empreintes d'une telle indignation que je finis par la croire, dirigeant mes soupçons sur son mec (pas l'architecte, le régulier, qui me haissait cordialement, probablement parce qu'il avait fini par comprendre que je couvrais son infidèle de copine dès que cette dernière retrouvait Richard Gere).

Sans surprise, il nia lui aussi et je finis par lâcher l'affaire.

Pas ma mère qui, je le sus bien plus tard, fit le siège du standard des "Cahiers" pour les supplier de me prendre. L'injustice de la situation la rendait dingue (faut pas la chercher). Mais même l'énergie du désespoir qu'elle déploya n'y changea rien (ou peut-être que si, à savoir que mon nom fut probablement mis sur la liste noire des personnes à éviter à tout prix).

Cet été là, j'ai fait mon stage à feu TV5 Europe, pistonnée par un vague cousin de mon père. Je n'avais absolument rien à faire sinon trier les archives dudit cousin. Il faut dire que la chaine à l'époque ne produisait qu'un pauvre bulletin météo, le reste de ses programmes consistant à rediffuser les émissions de France 2 et France 3.

Parfois, je me demande si ma vie aurait été différente si ce jour de mars j'étais allée chercher le courrier. Peut-être que oui, peut-être que non. Sans doute aurais-je trouvé tous ces cinéphiles bien barbants, sans doute aurais-je fait des photocopies comme n'importe quelle stagiaire en 2ème année d'IEP.

Ou pas…

Billet à caractère informatif

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Un petit post en passant. Premièrement pour vous dire que cinq gagnantes de la dégustation de champagne Corbon le 30 avril ne se sont toujours pas manifestées auprès de moi ou d'Agnès.

Il s'agit de:

Léa, Nep, Anne, Alix et Blandine.

Si ces demoiselles pouvaient m'envoyer un mail pour confirmer (ou infirmer) leur présence, ce serait bien sympatoche.

Par ailleurs, ce n'est pas sans une lichette de fierté (= mes chevilles n'entrent plus dans mes UGG) que je vous donne le lien vers ma page "auteur" sur le site de Psychologies.com. En cliquant sur "les contributions de Caroline Desages" (oui… c'est moi ?), vous avez accès au papier sur le maquillage paru en début de mois (y'en a qui me l'avaient demandé) (ma mère).

Voilà, hier il faisait bon et beau, hier on y a presque cru. Comme j'avais un rendez-vous dans le marais, j'en ai profité pour jouer les Garance Doré. Problème: n'ayant pas osé accoster les jolies gens croisés, j'ai shooté les immeubles. Ensuite, j'ai pris un jus de pommes pas bio au Sévigné, terrasse à recommander, à l'angle d'un des plus jolis squares parisiens. Et à quelques mètres de la nouvelle patisserie MEERT, où se vendent parait-il les meilleures gauffres lilloises du monde. (je n'aime pas trop perso le mélange cassonade – beurre qu'ils mettent à l'intérieur mais quelques food-fashionistas se sont fait pipi dessus de joie quand elles l'ont appris, alors…)

Bonnes vacances à la zone C…

Personnellement si ma zone T pouvait un peu aller voir du côté de Courchevel si mon sebum y est, ça m'arrangerait.

Je sais, n'importe quoi.