Catégorie : Je vous raconte ma vie

Tout neuf

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S'il y a un truc que j'aime à la rentrée, c'est cette impression d'aller vers quelque chose de nouveau, ce champ des possibles qui s'ouvre à nous, même si les possibles en question peuvent se borner à une nouvelle coupe de cheveux, un petit haut chez Monop ou tout simplement des pensées en boutons sur le balcon.

Cette année, comme je n'avais pas, pour la première fois, de vraie rentrée au bureau, avec les projets qui vont avec, je me suis dit qu'il fallait marquer le coup quand même. Et n'étant pas, ni le churros ni moi des professionnels de l'intérieur, il était illusoire d'imaginer un relooking de notre appartement.

Alors je me suis dit que pourquoi pas rénover un peu mon autre chez moi, celui qui n'a pas vraiment de murs ni de cloisons mais qui est malgré tout un endroit dans lequel je passe du temps. Une adresse, en plus, qui mine de rien accueille un peu de monde tous les jours, des âmes égarées qui me font l'honneur de s'y sentir assez bien pour squatter un moment.

D'où la nouvelle peinture, les chaises qui bougent et le bar qui brille comme un sou neuf.

Pas vraiment d'innovations sur le fond, je n'avais pas envie de transformer ce blog en quelque chose qui se serait trop rapproché d'un site d'infos. Quelques fonctionnalités cela dit, comme la possibilité de "liker" sur Facebook les billets, de les tweeter ou de les mettre en favoris. Ne me demandez pas à quoi ça sert exactement, j'imagine que c'est super bon pour la e-réputation mais franchement, je n'en suis pas certaine. Cela dit, coconne comme je suis, je parie que je vais désormais regarder combien de gens ont liké. Je dis ça, je ne dis rien.

Bonjour la course à l'audimat.

Pendant que j'y étais, j'ai aussi rafraichi la page "A propos de ma bouille" (en haut, sous le titre "Caroline"). Je ne m'étendrai pas sur le mal que ça m'a fait d'enlever toute référence à mes 38 ans. Mais il fallait bien quand même que je regarde la – cruelle – vérité en face. J'ai également repatouillé les FAQ, si d'autres questions sans réponses subsistent et vous empêchent cruellement de dormir, don't hesitate and tell me.

Ah et pas de panique, la blogroll existe toujours, elle n'est plus sur le côté à droite (sidebar, je crois) mais en haut (je sais pas comment on dit).

Voilà, j'espère que ça vous plait et si ce n'est pas le cas, merci de me le dire en douceur, c'est un peu comme quand on s'achète un nouveau sac à main, si les copines vous disent qu'il pue, ça donne envie de pleurer un peu. Pas beaucoup, mais un peu quand même.

Je tenais enfin à remercier Frédéric Champion, le web designer qui s'est occupé de mon bébé, qui a écouté mes désidératas, a subi sans broncher mes remarques toujours à propos et formulées avec le maximum de précisions ("je voudrais que ça soit sobre et que ça ne fasse pas trop blog de fille, tout en gardant un minimum de féminité". "J'aime bien la police de la bannière, mais en fait j'en voudrais une autre. Je veux dire, celle ci elle fait vieillote, alors que moi je voudrais quelque chose de… heu… retro". "Non mais c'est bien, hein, mais ça ne fait pas musée un peu ?" "J'ai changé d'avis, je crois qu'en fait je voudrais une image sur la bannière". "Oh et puis non, en définitive". "Le bouton 'rechercher', c'est utile mais si on le descend d'un cran, vous croyez que…").

Frédéric, donc, a su traduire en langage graphiste mes indications et a su lire dans mon esprit confus et brouillon ce dont j'avais envie pour cet espace. Qu'il en soit remercié. Je vous invite en outre à vous balader sur son site si vous vous posez des questions existentielles telles que "typepad ou wordpress ?". Franchement, il y répond là aussi de manière extrêmement claire

A part ça, je tenais à signaler que je ne supporte plus Pascale Clark sur France Inter. Rien à voir, on est assez d'accord.

Free as a bird

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Hier j'ai reçu un mail adorable d'une amie délicate. Devenue pigiste elle aussi depuis plus longtemps que moi, elle voulait simplement me dire haut les coeurs et bon courage pour cette rentrée, ma première en free lance. "C'est le moment le plus difficile de l'année je trouve, il faut se remotiver après une longue coupure", me dit elle.

Je confirme, difficile de retrouver une routine après deux mois vécus à l'heure d'été. Si je ne me suis jamais complètement arrêtée finalement pendant cette période estivale, j'ai en revanche considérablement levé le pied.

Heureusement – ou pas – les échéances pour ce mois de septembre et ceux qui suivent sont nombreuses. Je ne vais donc pas avoir le choix, il va falloir me les sortir, comme on dit vulgairement et m'atteler à la tâche.

Il n'empêche que ce petit mot, ces quelques lignes reçues hier soir, m'ont fait un bien fou. Savoir que je ne suis pas seule à éprouver ce vertige en cette fin de vacances me rassure. Merci chère F. et avec un peu de retard, un bon anniversaire à ta poupée, lionne elle aussi de son état…

Dans le même temps ou presque, une autre de mes amies, M, m'a proposé d'aller nous saouler pour oublier. La vie ne vaudrait pas grand chose sans ces fils ténus qui nous lient à ceux qui se soucient de nous, non ?

La photo ? Elle devient en quelque sorte traditionnelle, elle me rappelle que cette douche sous un palmier existe et qu'elle ne bougera pas. C'est important, nous disions-nous aussi avec le churros, alors que nous admirions le lever de lune, d'être conscient qu'il y a comme cela des choses immuables. C'est comme un point d'ancrage, une bouée disponible pour les jours de grand vent. Là-bas, sur cette plage ignorée des guides touristiques, existe une maison du bonheur avec une douche à l'extérieur. C'est peu et c'est beaucoup, aurait chanté JJG.

Edit: Il va de soi que mon cafard est un cafard d'enfant gâtée et que j'en prends toute la mesure. Il va de soi aussi que bien que compliquée à gérer, cette rentrée est forcément bien moins stressante que ne le furent toutes les autres. Le simple fait de ne pas avoir à affronter les affres du "je pars, je ne pars pas ?" qui étaient devenus le corollaire des mois de septembre de ces dernières années est extrêmement apaisant…

Voici venu le temps…

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Dimanche, je retrouverai l'odeur si caractéristique de myrte, de cyste et d'arbousiers qui embaume la Corse. Je poserai mes valises, je plongerai dans la mer d'huile et irai manger, dès le premier soir, une pizza dans ce qui est devenu "notre" petit restaurant, "a pota marina", les pieds dans l'eau et une pietra à la main.

Les vacances tant désirées sont toutes proches et je sais, expérience oblige, que le meilleur moment, c'est peut-être celui-ci, lorsque le rêve est à portée de main, juste avant que cela ne commence vraiment.

Là où je vais, la connexion est mauvaise et aléatoire, mais connaissant mon addiction à ce blog devenu presque une extension de moi même, je tâcherai de vous envoyer quelques cartes postales depuis mon Iphone. Je vous souhaite un beau mois d'août, il ne peut être à mon avis que plus ensoleillé et chaud que celui des juillet-tristes.

Une pensée toute particulière à ceux qui pour x ou y raisons ne partent pas cet été, je connais ma chance et mesure ce privilège de pouvoir rompre trois semaines durant avec le quotidien.

Je vous laisse avec quelques clichés "hipstamatic", d'Ambre notamment, qui m'a bluffée hier soir. Sa voix est de plus en plus profonde, avec ce léger voile qui m'emmène loin. Sa présence sur scène a gagné en intensité et sa complicité avec Dude – yummy Dude – et leurs deux musiciens rend leur performance d'autant plus sincère. J'attends le disque en trépignant, et je sais, je sens, qu'il est venu, le temps de la consécration.

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Edit: Pendant ce mois d'août, il y aura un ou deux billet sponsorisés. Je sais que vous ne les goûtez pas particulièrement, ce n'est pas un exercice avec lequel je suis à l'aise non plus. Mais comme je l'expliquais dans les commentaires, j'ai entrepris de relooker un peu le blog et cela implique de faire appel à un graphiste. Or, croyez moi ou pas mais ces gens là demandent qu'on les paie pour faire le job. Dingue. La vie de pigiste étant ce qu'elle est, je ne peux me permettre de bouder cette source ponctuelle de revenus. Merci de votre compréhension…

Belote et rebelote

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J'ai un passé de joueuse de cartes. Plus précisément de coincheuse.

Jamais pu m'intéresser à un quelconque autre jeu, nulle au tarot, inapte au bridge, catastrophique au poker.

C'est à peine si je maitrise le Uno.

Mais la coinche, j'ai des kilomètres au compteur, jonchés de mégots et de bouteilles vides.

Ce week-end, ce passé enfoui a ressurgi à la faveur d'un lendemain de cuite. "Un coinche, ça vous dit ?" a lancé Fanny, avec laquelle je n'avais jamais joué, connue trop tard pour les cafèts de la fac.

Et voilà que dix ou quinze ans après ma dernière partie disputée, je retrouvais tous mes anciens réflexes: l'arrogance, la mauvaise foi, le rire gras quand un pli pas prévu tombe entre les mains de mon équipe (la coinche se joue à quatre, deux contre deux), les gaffes, aussi, la stratégie étant moins mon fort que la parlotte.

C'était comme prendre la route dans l'autre sens. En chemin, j'ai croisé E., compagnon belotté de la première heure. Notre duo pouvait rendre fous tous les autres, tant nous passions la partie à glousser de nos mimiques respectives. Je peux encore le voir comme si c'était hier poser une carte maitresse sur la table. Il se tortillait alors sur son siège et simulait une douleur atroce, preuve qu'en face cette fois-ci ils allaient agoniser. Pour prendre immédiatement un air faussement contrit et désolé.

La blague était éculée, cent fois répétée mais pas une seule fois je n'ai pas pouffé, consciente d'être aussi irritante que le citron sur une plaie.

Hier, en tapant le carton, en m'insurgeant contre l'intransigeance feinte de Fanny ou les coups d'oeil suspects de Frédé, je pensais à E.

Comment expliquer que sa grâce et son humour aient été submergés, un jour, par tant de mélancolie qu'il ne puisse faire autrement que d'en finir ?

Y'avait-il quelque chose que nous aurions pu faire, des mots que nous aurions pu trouver ? Les signes avant-coureurs étaient-ils sous nos yeux, évidents et énormes ?

Cinq ans après, pas plus de réponses mais autant de tristesse. Pas un jour ou presque sans que les notes aigues de son rire ne résonnent dans ma tête. Pas un jour ou presque sans que je ne pense à elle, à son petit de lui ou à ses frères qui étaient comme les miens. Mais hier, le temps d'une partie et grace à Fanny. ce n'était que du meilleur que je me rappelais.

Belote et rebelote.

Edit: la photo ? Rien à voir, si ce n'est qu'elle a été prise ce week-end devant ma roulotte. D'autres suivront, il faut juste que je m'assure d'avoir l'autorisation et la bénédiction de mes compagnons gipsys avant de les punaiser sur l'internet mondial.

 

Lao Thai, Dame de Canton et riz gluant

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Une petite journée encore de labeur et voici que se profile un long week-end. Je vous avoue que l'un des dommages collatéraux de cette vie de free lance, c'est cette relative indifférence que j'éprouve désormais vis à vis des jours fériés. La preuve en est d'ailleurs le nombre d'interviews que j'ai réussi à caser demain, sans compter celles que j'ai proposées à certains qui m'ont regardée comme si j'avais vu la vierge.

Ils étaient salariés, faut dire.

Il n'empêche que le churros fait le pont et que son neveu a le bon goût de se marier à la Rochelle samedi, avec sa chérie canadienne. Ce sera donc un petit week-end charentais pour nous et c'est une bonne chose, j'aime par dessus tout la lumière qu'il y a là bas, à nulle autre pareille.

Si d'aventure vous restez à Paris ou que vous y venez en goguette, je ne saurais que trop vous conseiller de passer une soirée sur les quais de Seine, en face des Batofar et autre Dame de Canton. Des guinguettes y sont ouvertes depuis quelques jours et il y règne une atmosphère de fête tranquille comme je les adore. Je confesse avoir déjà étrenné leurs mojitos, toujours aussi bons.

Voilà, sinon il y a aussi ce petit restaurant Lao, le Lao Thai, rue de Tolbiac, où l'on mange des Lap (viande de boeuf hachée ultra pimentée) et des salades de papaye ou de liseron à pleurer de bonheur. Sans parler du poulet coco-bambou qui vous transporte direct sur les bords du Mékong.

Ce sont mes amis Marc et Delphine qui, conseillés par des amis Lao où il venaient de passer deux ans, nous l'ont fait découvrir. A chaque fois qu'on y mange, je pense à eux.

Rose quant à elle mange son riz gluant avec une dextérité qui me fait penser que nous allons bientôt pouvoir l'embarquer en Asie du sud-est. Et ça, j'ai hâte. Notre périple en Thailande il y a quinze ans reste parmi les meilleurs souvenirs de ma vie.

Voilà, si ce n'était pas du billet décousu, je ne sais pas ce que c'était.

Et dernière chose, un grand grand merci pour l'accueil formidable que vous avez réservé au dernier épisode de Puzzle de cette première saison. William Réjault et moi même avons été touchés plus que nous saurions le dire.

Edit: Une amie cherche de toute urgence une famille qui voudrait partager sa nounou à domicile (super nounou, super copine) à partir du 1er septembre, métro Arts et Métiers. Si intéressés, envoyez moi un mail (cfrancfr(at)yahoo.fr)

Juste avant, bien après…

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Passer deux jours dans une station balnéaire juste avant le top départ des grandes vacances, c'est une expérience très particulière. Bien sûr, certaines familles avaient déjà pris leurs quartiers d'été, avec leurs enfants assez petits pour qu'on leur fasse sécher les derniers jours d'école. Mais les plages et les restaurants étaient encore très clairsemés. Sauf qu'il ne régnait pas comme en septembre cette atmosphère un peu triste, de fin de quelque chose, comme si la joie et l'effervescence n'avaient laissé qu'un vague souvenir.

Là c'était la même langueur que celle d'avant la fête, quand tout est prêt, que les toasts sont tartinés, le champagne au frais et le vin en carafe pour décanter. J'adore ces quelques minutes avant la première sonnerie, la cigarette fumée sur le balcon, un verre à la main, le coeur qui bat un peu plus vite parce qu'on ne sait pas comment la soirée va se dérouler.

Ce juste avant le baiser, juste avant le week-end, juste avant le début du film.

J'ai bien aimé longer la plage près de l'hôtel, toute seule, en imaginant ce que serait cette promenade dans trois jours, quand les vacanciers en auraient pris possession. Il me semblait sentir cette odeur si caractéristique d'ambre solaire mélangée à celle des chichis et de la douche du soir.

Et puis soudain, une tristesse pas désagréable m'est tombée dessus. Je ne suis pas tout de suite arrivée à mettre le doigt sur ce qui me serrait le coeur. J'avais dû voir quelque chose, renifler un parfum, entendre un son familier…

Ce n'est qu'en revenant sur mes pas que j'ai compris. C'était ce couple assis sur ce banc avec un nouveau né minuscule. Zoom arrière, août 2008, le cap d'agde, à quelques encablures du Grau. Même vent un peu chaud, mêmes résidences balnéaires, même promenade le long de la plage. Rose avait alors dix jours, elle était accrochée à mes seins la plupart du temps et lorsqu'elle consentait à s'en détacher, je la baladais sur mon ventre ou dans son landau, sur un chemin semblable à celui que je venais d'emprunter. Le reste de la famille profitait de la plage et moi je savourais ces instants à deux avec cette conscience aigue qu'ils ne reviendraient jamais.

Un ami croisé juste avant notre départ à Paris avait qualifié cet état dans lequel je me trouvais alors de "bonheur fatigué". Rarement expression ne m'a parue si vraie et si douce.

Il y a trois jours, au Grau du Roi, j'aurais donné la balade en catamaran, la chambre 4 étoiles et tout le reste pour éprouver à nouveau même quelques secondes, ce bonheur fatigué.

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Je crois que j'aurai envie jusqu'à la fin de mes jours de promener un nouveau né au bord de la mer. Il y a probablement des femmes qui ferment cette porte sans regret ni remords, la mienne, celle qui mène à la maternité, est de celles dont le chambranle est cassé et qui ne cessent de s'entrouvrir…

Allez, je vous laisse avec quelques photos du Grau du Roi et de la Grande Motte (prises du catamaran), juste avant… ou bien après…

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Dans le genre je craque sur un t-shirt, celui-ci je ne vous dis pas comme il m'a fait de l'oeil. Faut dire qu'il est bien porté par Cécile…

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Call me Anna Wintour

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A l'heure où vous me lirez je serai dans un train en direction de Montpellier. Un saut de puce dans l'Hérault pour un voyage de presse impromptu. Whoo la guigne… Pas facile la vie.

Allez-y, jetez moi des pierres. D'autant que j'ai eu oui dire que je serais bien logée et que dans ce périple de bagnards une excursion en catamaran est prévue.

Juste après le défilé de mode.

Ah j'ai pas dit ? Je suis invitée à un défilé de mode.

Call me Garance Doré, ayé, j'y suis, I'm in the place, les enfants. Front raw, photo call et catwalk. Autant vous le dire franchement: je ne me sens plus péter.

En plus, j'ai envie d'un headband. Si ce n'est pas la preuve que je suis en train de me transformer en blogueuse de mode, que je sois pendue. Mais avec un headband.

Shourouk, le headband. Merci. Si y'a pas je prends le collier oiseau.

A part ça, je vous laisse avec deux liens chaudement – très chaudement – recommandables. Le premier vous mène à Zone Zérogêne, le site géré par Gaëlle-Marie. Elle y a notamment écrit un billet sur pourquoi et quand dire non à son gynéco. Je le trouve plein de bon sens et d'utilité publique. 

Le deuxième concerne un site de jolis gâteaux et de déco. Il s'appelle Griottes. Déjà j'aime le nom. Et puis surtout, quand je le regarde, bien qu'étant au bords des larmes parce que JAMAIS mon intérieur ne ressemblera au sien NI mes oeuvres culinaires d'ailleurs, j'ai systématiquement envie de bouffer mon écran. Seigneur, ces mini macarons avec des fraises et de la chantilly dedans. Seigneur. Allez-y, c'est vraiment chouette, en plus c'est bien écrit et tout et tout.

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Ah si. Il est tout à fait possible que je ne sois finalement pas partie pour mon défilé. Il faudrait pour cela qu'on soit parvenu à me décoller de mon canapé. Avec les 38 degrés d'hier je me suis comme qui dirait échouée comme un gros cétacé sur mon sofa et je crains que mon épiderme et le velours n'aient fait plus qu'un. C'est ce qu'il y a de bien avec cette histoire de réchauffement climatique. Un jour d'été et tu pries déjà pour que ce soit l'hiver.

Edit: Par contre l'office du tourisme de Namibie ne m'a toujours pas envoyé mes billets pour que j'aille shooter l'air de rien deux trois paysages idylliques, histoire de vous influencer. C'est abusé.

 

Il reste des portes à ouvrir

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Ces derniers temps, j'apprends. J'apprends une autre forme d'écriture, pour un projet dont je ne sais pas vraiment s'il se concrétisera un jour mais qui m'accompagne depuis un bon bout de temps déjà et qui me tient pas mal à coeur.

Je ne suis pas seule sur ce coup là, il y a une belle personne, "tombée" – du ciel – sur ce blog par hasard, qui m'accompagne, me porte même parfois et qui, je crois, y croit.

La preuve en est qu'elle m'a permis de travailler à cette écriture différente avec une personne dont c'est le métier. Et cette dernière m'apprend, donc. On ne se voit pas beaucoup, mais nos deux trois séances ont été plus profitables que n'importe quel cours magistral.

Quand je suis ressortie la dernière fois d'une de ces sessions studieuses, je me suis sentie comme nourrie. J'avais, il me semblait, compris des choses, ouvert des portes de mon esprit, structuré des idées.

Au delà de mon espoir infini que ce projet puisse voir le jour, je suis surtout ravie de cette opportunité qui m'est offerte d'explorer ces terres inconnues.

Heureuse aussi d'avoir l'occasion de bosser ces derniers temps – qu'il s'agisse de ce dossier classé top secret ou de mes collaborations journalistiques – pour des personnes inspirantes que j'ai envie… d'épater.

J'ai bien conscience de ce que cela peut révéler de mon côté "petite fille qui veut plaire à la maitresse", mais j'ai toujours eu besoin de me trouver des mentors. A l'école et à l'université comme au boulot. Quitte à les idéaliser d'ailleurs. Ou pas. Ceux qui ont joué ce rôle depuis 15 ans que je bosse ont en effet rarement dégringolé de mon panthéon personnel, alors que ceux avec lesquels j'ai dans l'instant su que ça ne collerait pas, n'ont jamais gagné ma considération.

L'idée du billet, au cas où ça n'était pas clair, c'était de me réjouir qu'à 40 ans on puisse encore éprouver cette vertigineuse sensation de bénéficier d'une certaine marge de progression. Je découvre probablement le fil à couper l'eau tiède mais il se trouve que je n'en étais pas certaine jusque récemment.

On avance ou on suce ?

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Les deux ou trois premiers mois qui ont suivi ma démission, je me suis posé la question des centaines de fois. Est-ce que j’avais eu raison ? Est-ce que je n’avais pas fait la plus grosse connerie de ma vie en lâchant un job plutôt intéressant malgré tout pour une utopie, un fantasme de vie meilleure parce qu’entièrement centrée sur l’écriture ?

Une interrogation qui m’avait d’ailleurs obsédée durant deux ans avant de faire le grand saut. Comme si cette décision était du même ordre que celle consistant à désamorcer une bombe à retardement. Bleu ou rouge, le fil à couper ? Rouge tu exploses, Bleu tu es sauvée. Ou l’inverse.

Dans mon cerveau manichéen, c’était évident. Je ne pouvais qu’avoir raison… ou tort. Pas de demi-mesure, pas d’entre deux. Echouer ou réussir, me réjouir ou regretter.

Après six mois, j’ai enfin compris que je n’avais… rien compris. Et que je ne saurais jamais si j’avais « bien fait ». A force de répéter à ceux qui s’en enquièrent, que « jusqu’ici tout va bien », je finis par y croire moi même. Et le fait est que tout va plutôt bien. Mais la semaine prochaine, le mois suivant, voire dans un an ou deux, ça ne sera peut-être plus le cas. Ce qui ne signifiera pas que j’ai commis, en janvier dernier, la plus grosse bourde de ma vie. Comment être certaine en effet que dans un an, deux ans ou moins que cela, je n’aurais pas été mise à la porte de mon ancien boulot, que je n’aurais pas fini par m’étriper avec l’un ou l’autre, ou que je n’aurais pas fini tout simplement en burn out, du fait d’un rythme tous les jours un peu plus soutenu ?

J’ai enfin admis qu’il n’y aurait pas de jugement dernier, pas de tribunal à l’arrivée et qu’aucune décision ne peut être radicalement bonne ou mauvaise. Et je me sens enfin libérée de ce poids qui m’oppressait tant par instants. Je n’ai pas commis de faute éventuelle, j’ai pris cette décision et puisque c’était la mienne, c’était, d’une certaine façon, la bonne. Je crois que c’est valable pour tout un tas de chemins qu’on choisit de prendre. Non qu’il n’y ait pas de conséquences et qu’il ne faille pas les assumer. Mais qui pourra jamais nous prouver que malgré tout, l’autre sentier eut été plus aisé ?

Ne jamais se retourner, regarder devant, mettre un pied devant l’autre, et recommencer.

Si cette première moitié de l’année 2011 m’a enseigné une chose, c’est définitivement celle-ci. En lire plus »

Ce qui m'(é)meut

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J'ai toujours été une jouisseuse. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours couru après le plaisir, faisant de cette quête le but ultime de mon existence et de mes journées. Un plaisir n'excluant d'ailleurs pas l'effort ou la souffrance, mon éducation judéo-chrétienne m'a permis d'intégrer très tôt cette idée de devoir "mériter" le réconfort, qu'il prenne la forme de vacances, de bonne chère ou de la chair.

Il n'empêche que l'ascétisme n'a jamais été ma tasse de thé, la mélancolie ne me caractérise absolument pas, ni l'ennui que je ne connais que peu, trop occupée à poursuivre la félicité.

Bien sûr, tout ça passe prioritairement par l'oralité. D'où mon léger problème de poids, on s'en doutera. Je ne connais pas plus grande jouissance que celle de la première bouchée de chocolat, ou, hélas, de la première bouffée d'une cigarette longtemps attendue.

Pour être plus exacte, je ne connaissais pas, de plus grand kiff que ceux-ci avant d'avoir découvert l'orgasme, sur le tard, comme je m'étais d'ailleurs plu à le raconter il y a longtemps de cela – seigneur quand je pense que je pousse le vice à resignaler ce billet, je dois être malade.

Depuis que j'ai commencé ma thérapie avec le docteur Zermati, il m'a fallu trouver d'autres sources de plaisir, d'autres façons de pimenter ma vie qu'en descendant des tablettes de milka ou grillant clope sur clope. Je vous vois venir, il reste la troisième solution qui à priori n'encrasse pas les poumons et ne pèse pas sur les hanches, mais figurez vous que le churros travaille et que l'onanisme a ses limites, tout de même.

Bref, en apprenant à écouter mes sensations, en n'étant plus dans la quête permanente de ces shoots de sucre ou de nicotine, j'ai forcément du trouver non pas des palliatifs mais plutôt d'autres façons de mettre du sel dans mes journées. Ce qui m'a fait m'interroger très sérieusement sur ce qui me meut, sur ce qui peut satisfaire ce besoin insatiable de jouissance.

Les premiers temps, j'ai consommé. Acheté tout et n'importe quoi, avec d'autant plus de jubilation que subitement je parvenais à entrer dans des tenues improbables. Mais je me suis lassée, d'autant plus que ma nouvelle vie me fournit moins d'occasions de me pavaner et avoir une nouvelle tenue qu'on ne peut montrer qu'à son gardien constamment bourré, perd vite de son intérêt.

Il y a eu ensuite les séries télés. Je suis assez lucide quant à ma capacité à devenir accro, et j'avoue, les petites merveilles addictives pensées par les scénaristes américains ont clairement compensé la baisse de mes apports caloriques. Sauf que là, je suis en rupture de stock. Mais également un peu écoeurée. La culpabilité qui te saisit après t'être enfilée d'affilée douze épisodes de Brothers and Sisters est en effet assez comparable à celle éprouvée après un craquage à la boulangerie.

Sans compter qu'à trop se noyer dans ces histoires sans fin, on risque de perdre le fil de sa propre vie, tout au moins c'est ainsi que je l'ai finalement ressenti.

N'existe-t-il donc pas de jouissance qui ne soit nocive ?

Il y a bien évidemment ce que m'apporte l'écriture. Qui porte en elle une dose de souffrance nécessaire à la satisfaction qu'elle provoque. Il y a l'adrénaline de cette vie de free lance, l'excitation d'une nouvelle collaboration, que contrebalance l'angoisse qu'une autre s'arrête. Ying et yang, toujours. Il y a mon homme et nos ébats, moins fréquents, évidemment, qu'il y a quinze ans mais plus… intéressants. Je crois. Il y a mes enfants, leurs étreintes et ce besoin de moi qu'ils ont. Les amis, la famille, les voyages, les découvertes, le moelleux d'un lit d'hôtel, la pression parfaite d'une douche de palace.

Et puis il y a eu, ce week-end, comme une promesse d'une autre jouissance. Cette heure passée dans ce jardin catalan. Allongée sur un banc, un rayon de soleil chauffant mon corps à la température idéale, une légère brise soufflant sur mes jambes, j'ai lu le dernier livre de Siri Hutsveldt, "Un été sans les hommes". Non loin de moi, le mien, d'homme, dormait comme un enfant. Il n'y avait personne dans ce jardin, lorsque je levais les yeux ce n'était que camaieu de vert sur fond bleu. Je ne sais pas si ce sont les mots de cet auteur que j'aime un peu plus à chaque ouvrage, la respiration régulière de mon mari à mes côtés, les effluves de pins et d'eucalyptus, la perspective de ces deux jours à flaner sans contrainte ou encore cette assurance de retrouver, très vite, toute ma portée, mais l'espace de quelques minutes, il m'a semblé que j'avais atteint ce point d'équilibre souvent recherché, sans succès. Tout était à sa place, moi la première.

Et sans manger, fumer ni baiser, j'ai éprouvé du plaisir. Un plaisir inédit, une jouissance non pas du corps mais de mon esprit, quelques secondes de ce qu'on doit pouvoir appeler la sérénité. Et le plus merveilleux dans tout cela c'est la conscience absolue que j'ai eue de cet instant. On dit souvent qu'on réalise à quel point on a été heureux une fois que c'est terminé. Pour une fois, j'ai eu la sensation d'être en parfait accord avec mon ressenti et la réalité.

Le temps de me le dire et le churros s'est réveillé. Je suis retournée à ma vie avec un léger pincement au coeur, l'impression d'avoir vécu quelque chose d'une fragilité absolue mais néanmoins d'une importance capitale.

J'aurai toujours ça, me suis-je convaincue. Un banc, un livre et un rayon de soleil. Et en même temps, je le crains, je n'aurai plus jamais très exactement "ça".

Edit: Rassurez-vous, je ne prévois pas dans l'immédiat de mettre une toge orange et de chanter Hare Krishna dans les rues.

Edit2: Rien à voir mais il y a une interview de moi sur Mon Bazar Vert, l'interview verte du mois. Et toujours sur mon bazar vert, la nouvelle collection de sacs est arrivée. Je craque personnellement sur le "Nouvelle vague". Et je ne suis pas intéressée aux ventes, je précise.