Ma mère m'a toujours raconté que petite, il ne fallait en général pas dix minutes dans un bac à sable pour que je me trouve dépouillée de mon seau, ma pelle et mon rateau. Sans que j'essaie une seconde de me défendre. Mes parents avaient beau me coacher sans relache et m'inviter à offrir un semblant de résistance, rien à faire, je restais là, désarmée, aussi belliqueuse qu'une anémone.
Ma mère s'est fait un sang d'encre pendant des années: comment cette enfant pourrait bien s'adapter à ce monde de requins si le simple fait de demander à un garçon souvent âgé de trois ans de moins qu'elle de lui rendre sa pelle était aussi insurmontable que de grimper à la corde à noeuds (un autre problème mais qui vint plus tard) ?
Finalement, petit à petit, je me suis un peu endurcie, bien que ne me distinguant pas vraiment par ma capacité à jouer des coudes. Ce qui a très certainement mis quelques bâtons dans les roues de ma progression professionnelle mais ne m'a pas non plus empêchée de faire ce que j'avais à faire. Je crois fermement qu'on peut arriver à ses fins sans piétiner la gueule du voisin et même, n'en déplaise à celui qui me servit de n+1 pendant quelques années, se faire respecter sans terroriser ses subalternes.
Il n'empêche que j'aurais, je crois, bien aimé voir mes enfants être un poil plus surs de leur fait que je ne l'étais.
Il faut croire que c'est totalement génétique, puisque les twins ont attendu d'avoir dix ans environ pour s'opposer à tout enfant leur jetant du sable dans la figure (j'ai encore récemment vu mon machin se faire mettre la patée dans un square par un petit de quatre ans à qui il n'osait pas dire que ça ne se faisait pas) et que je ne compte pas le nombre de fois où durant leur petite enfance j'ai du intervenir pour que telle ou telle vermine cesse de leur faire bouffer de la terre/descendre le toboggan par l'échelle/envoyer la balançoire dans la figure.
Je ne dis pas que j'aurais aimé être la mère de deux futurs repris de justice, mais je dois bien avouer que parfois ça m'aurait bien plu de les voir répliquer plutôt que d'avoir à me fader des mères peu conciliantes, convaincues qu'un enfant qui ne sait pas se défendre est finalement un peu responsable de ce qui lui arrive et que leur rejeton n'était finalement qu'un gamin sachant se faire respecter.
J'avoue que j'avais placé pas mal d'espoirs dans la petite dernière. A la maison, autant vous dire qu'elle nous mène plutôt au doigt et à l'oeil. Las, c'est parce qu'elle est en territoire conquis. Hier encore en effet, il a fallu à peu près une minute trente pour la voir revenir avec la moitié du bac à sable sur la tête. Bien entendu, tout son matos avait disparu, subtilisé par deux terreurs de 65 cm grand maximum et sachant à peine marcher. Je l'ai renvoyée demander elle même qu'ils lui rendent ses jouets (autonomisation, challenge, affirmation de soi et toutes ces conneries), ce dont elle est acquittée à reculons et sans aucun effet (peut-être est-ce parce qu'elle a chuchoté "c'est à moi" en se positionnant stratégiquement derrière un arbre) (situé à deux kilomètres environ de ses agresseurs).
Au bout d'un moment, quand les deux caïds se sont lassés de terroriser d'autres malheureuses victimes en se servant de MON TAMIS (vieux traumatisme remontant à la surface), elle a trouvé la solution: elle a rapatrié son seau, sa pelle et son rateau à côté de moi et a décidé qu'elle n'en avait pas besoin pour s'amuser. Stratégie bien connue d'évitement (j'avais la même). Et de me confirmer que j'avais donc bien enfanté trois prototypes de bonnes poires.
Entendons nous bien, aucun de mes enfants n'a l'âme d'un souffre douleur ou eu à subir de vraies violences. Mais dans les jardins publics, ils ont toujours, mais alors toujours, été du côté des agressés et jamais des agresseurs. Cela ne me les rend que plus aimables (je suis de gauche) mais je me demande parfois si avoir le cuir un peu plus tanné ne serait pas, à terme, un petit atout (la gauche molle).
Et en même temps, j'avoue que rien ne m'agace plus que l'air faussement désolé de certaines mères de gamins qui eux sont du genre à aller au contact. Quelque part, on les sent relativement rassurées sur l'avenir de leurs héritiers qui au moins, "ne se laisseront pas faire dans la vie". Je crois que c'est peut-être là que ça commence, les problèmes. Dans cette fierté à peine dissimulée d'avoir engendré des winners. Parce que rappelons nous d'un truc: les enfants font en général tout ce qu'ils peuvent pour exaucer nos souhaits, même les plus secrets.
Ce qui devrait signifier, si je suis ma logique implacable, que quelque part je n'ai jamais vraiment voulu qu'ils soient de fortes têtes. Même si je prétends le contraire.
Parfois, la parentalité, c'est compliqué.
Voilà très bien exprimé ce que je vis et ressens avec mes enfants. Parfois je culpabilise de les avoir élevés avec des valeurs de respect et de politesse, peut-être au détriment de leur future place dans la société, et parfois non …
Anemones de bacs a sable, unissez-vous ! Je pourrais sans souci repondre a cet appel, a n’en pas douter. Ca n’a pas change en grandissant et je crois que ca ne changera jamais. Mais oui, n’en deplaise a d’aucuns, on peut faire son petit bout de chemin sans ecraser le voisin…
Rose est craquante (je me repete mais elle est toujours trognonne en photo, cette petite !) avec sa robe a fleurs et ses Converse a paillettes… Je commence a rever de Converse a paillettes, j’ai la personnalite d’un seau de plage, c’est certain !
Joie dans mon petit coeur, vous avez gagne une heure, vous les loin la-bas. Les billets arrivent donc en milieu d’apres-midi et non plus en fin… La semaine prochaine, on perd une heure, je pourrai donc reprendre l’habitude des messages penseesderondiens post-dejeuner, youhou (ou comment se consoler du passage a l’heure d’hiver…) !
Bonne journee, bon lundi !
Moi je dis, des enfants comme ça, c’est beau. Mes parents m’ont élevé ainsi, et si j’ai de l’ambition envers ma petite personne, si j’ai réussi dans ma vie professionnelle, je n’ai pour autant jamais mis la main sur la tête de l’un de mes petits congénères pour me hisser plus haut que lui. Il y a de multiples façons d’être un winner. Moi aussi je me prenais du sable dans le bac à sable, et je ne ripostais pas. Je pleurais même quand on me traitait de serpent à lunettes (le bac à sable c’est quand même salement la jungle….). Par contre aujourd’hui, quand je me prends du sable à la plage, j’avoue, je râle. Je ne suis pas sûre de psychologiquement tolérer d’avoir un bronzage caramélisé aux p’tits grains, nan mais ohhhh.
oui, enfin pour les autres parents, en même temps quand tu as hérité d’une forte tête, il faut bien trouver des arguments pour te rassurer…parce que la moitié du patrimoine génétique et des incitations inconscientes viennent de l’Homme…
J’avoue cependant trouvé toutes les excuses du monde à ma marmaille quand elle réagit comme moi…la première de ces excuses étant le fameux « et je en peux même pas lui en vouloir c’est moi tout craché au même âge »… Me voilà donc avec une pipelette de compétition, qui supporte mal qu’on envahisse son espace et passe des heures tout seul dans son coin…une part de moi voudrait prendre une revanche et le voir en chef de bande mais une part de moi est super attendrie de ces « traits de caractère »…oh et puis je m’en suis sortie, j’ai plein de copains, ce sera certainement pareil pour lui..
Billet très drôle et très agréable en ce début de semaine. A 5 ans, ma Mère m’a retirée de l’école qq jours car j’avais des marques de coups : phase Anémone. J’ai qd mm fini à la clinique avec un trauma crânien. Et puis, j’ai appris lentement à me défendre ! Maintenant j’essaie de faire sentir à mes enfants cette ligne tendue : fais ta vie, fais attention aux autres mais protège toi aussi. J’avoue qu’ils ont l’avantage de faire bloc lors de nos sorties. J’ai adoré la description de Rose qui réclame ses affaires !
Je pense qu’il y a un mélange entre l’inné & l’acquis : la preuve !
On a beau répété « défends-toi, ne te lausse pas faire », sans pour autant les rendre aggressif : cela ne change rien.
Ma fille est encore bien petite, mais je vois pour le moment qu’elle est plutôt cool : elle a un jouet ds la main, on lui prend…. pas grave, elle va voir ailleurs. On verra dans qq temps
C’est difficile de réussir à trouver la bonne limite. Mon fils a 4 ans et est également du genre à se laisser faire, avec les autres ou sa soeur de 2 ans, qui selon ses propres mots « le tape tout le temps ».
Je n’arrête pas de lui répéter qu’il ne faut pas se laisser faire, qu’il faut se défendre. Ça ne veut pas dire taper, mais du moins « bloquer » les attaques. Je ne sais pas si c’est la bonne technique. Je ne sais pas si le fait de vouloir se défendre est quelques chose qui s’apprend ou bien si ça relève plus tempérament, de la nature de l’enfant.
Et j’ai beau lui répéter qu’il ne faut pas qu’il se laisse faire, il reste très doux avec les autres. Ce qui est bien, mais j’aimerai qu’il sache aussi ne pas se laisser faire.
Est-ce que ça s’apprend ? Je ne sais pas trop…. Enfin…
ma maman s’est fait une collection de galères du bac à sable :
n°1 moi … ni anémone ni terreur, non, la toquée, celle qui trouve que le sable c’est sale… ça commençait mal
n°2 ma soeur… The terreur du bac à sable,celle qui non seulement pique les jouets et tape mais en plus anéanti d’un coup de pied sûr et impitoyable tout château à sa portée
n°3 frère n°1 … le rêveur qui s’émerveille d’une plume,curieusement personne ne l’a jamais tapé, pour ce qui est de se faire dépouiller de ses jouets, c’est une autre histoire
n°4 frère n°2 … à mi-chemin entre n°2 et n°3,juste à mettre le pied dans le bac à sable, le silence se créait … à 30 ans, « poussin » fait 2m05, blond et yeux glaciers … à 4 ans c’était déjà le plus grand du bac à sable avec le regard qui tue
au final ? The Terreur a (presque) toujours tout ce qu’elle veut et a enfanté deux terreurs … moi je cherche encore, je crois que je suis restée un peu trop au bord du bac à sable
J’étais une anémone et je le suis toujours, mais j’ai enfanté Terminator. À deux ans tout juste, elle met des claques à tout ce qui approche, même si ça a 5 ans. Ce n’est pourtant pas faute de l’éduquer.
Le regard des autres parents, je ne peux plus l’encaisser, mais j’ai appris à faire avec.
Vengeance inconsciente envers les gamins qui m’ont traumatisée enfant ? Ou bien hasard total ? Je ne peux m’empêcher de croire qu’il y a une part de non héréditaire là dedans.
PS: j’entends à l’instant que Dukan est dans le collimateur du Conseil de l’ordre des médecins… YES.
Avant son entrée à la maternelle, NumberOne était comme moi au même âge (du genre à tendre l’autre joue, avant même que la main de l’agresseur n’avait encore quitté la première). Comme cette situation a perduré (même avec la fameuse stratégie de l’évitement) de loooooongues années, je me suis fait un sang d’encre lorsqu’il est parti du cocon de sa crèche…
Aussi, avons-nous été surpris lorsque la directrice nous a convoqué un beau matin d’octobre : il avait, selon ses dires, agressé deux collègues. Sur place, nous avons exprimé notre surprise et l’encadrante nous a avoué, à mots couverts, qu’elle n’avait pas vu la scène…
J’ai appris, quelques jours plus tard en croisant l’Atsem au marché, que les réels belligérants étaient ceux que mon loupiot avait frappé. II avait tout simplement voulu défendre l’une de ses copines de bac à sable.
J’avoue : j’ai été fière de lui.
« Parfois la parentalité c’est compliqué » non mais c’est pas parfois que c’est compliqué c’est tout le temps que c’est compliqué! Tous les jours!Je crois qu’à partir du moment ou l’on apprend notre grossesse et jusqu’à notre dernier soupir, le plus gros defi de notre vie sera d’elever et eduquer noes enfants. En faire des etres epanouis, responsables, bien dans leur tête et dans leur vie. Et ça c’est un sacré defi de nos jours!
Ben oui: bienvenue dans le royaume de l’enfant-toi, l’enfant-tyran, celui qui tape sur tout et tous, ses parents, ses copains de classe, ou ses compagnons de bac à sable.
Ca me fait froid dans le dos.
Tes enfants sont super, Caro et je suis sûre que tu pourra continuer à être fière d’eux.
Je préfèrerais être la maman de Gandhi que celle de Sarko!;-)
Quel joli post ! J’ai la chance d’avoir été tantôt anémone, tantôt caïd, même encore aujourd’hui.
Bon lundi à tous et toutes.
Pareil pour mon grand de 4 ans et demi qui n’est le souffre douleur de personne mais qui ne se défend pas assez pour mon goût ! Je me rappelle de cette fois où j’ai du lui souffler d’en mettre une au petit gamin qui était la terreur du bac à sable ! Mais chut, c’est off
Voilà tu as répondu pour moi, exactement ce que j’ai pensé en lisant la dernière phrase !
et les miens sont adultes
La corde à noeuds, mon angoisse, ma terreur ! ! !
J’ai toujours été une anémone, et heureusement l’âge m’a donné un peu plus d’assurance. Juste pour moins appréhender les rendez-vous banque (un gosse encore boutonneux ne va pas faire la loi), client (aboule ton chèque ou je repars avec la marchandise), médecin (ne me casse pas les pieds, prends ma tension et basta), même la caissière du supermarché (arrête de faire la gueule ou je te bute).
Chemin long et difficile. C’est pour cela que j’aime être « vieille ». Pour être peinarde dans mon bac à sable.
La corde à noeuds : se coller contre la corde, sinon, le cul en arrière, le centre de gravité se déplace et impossible de grimper. Idem pour la corde lisse.
J’étais un vrai singe.
Hier, vide grenier, un petit dimanche matin en famille à trainasser.
Je m’arrête au premier stand de livres croisés et repère un volume de loin. Le monsieur sur le stand me voit hésiter et me dit : tous les livres sont à 50 centimes…..je lui souris, je suis soulagée, je n’ai pas eu à demander. Je suis raide dingo des vides greniers mais je ne suis jamais capable de demander sans manquer l’évanouissement le prix d’une merdouille sur un stand et encore moins de négocier quoi que ce soit…..alors les stands avec les prix marqués sur une étiquette c’est le comble de la joie pour moi! Je choisis 6 livres.
Mon monsieur s’occupe d’un autre acheteur et je tends donc à sa femme mon petit butin. Sans un sourire sur sa tête de cheval elle me dit: 6 euros….
Là tout à coup, j’ai à nouveau 10 ans, je me sens petite, boulotte, laide, médiocre, engoncée dans ma robe, cramoisie jusqu’aux oreilles avec mes trois euros dans ma main tendue….
Je baisse les yeux, je cherche la monnaie, je paie sans batailler et je m’éloigne!
Je sais déjà que ma matinée sera pourrie. Je me maudis de n’avoir pas pu dire tout simplement : non , vous vous trompez, le monsieur juste avant m’a dit que les livres étaient à 50 cts, 6 livres cela fait donc 3 euros et pas 6…Je suis une buse. J’en pleurerais presque. Je suis transparente, invisible, stupide…
Je rejoints mon amoureux et ma fille un peu plus loin dans une allée. Je ne raconte pas ce qui vient de se passer car à ma fille qui a un cœur marshmallow et qui souvent se fait malmener je dis depuis toujours qu’elle ne doit pas tout accepter, que dans la vie , il ne faut pas se laisser faire, il faut se défendre ( je ne lui dis jamais qu’il faut se battre ) …..
En avançant avec eux dans les allées , je pense à ça, je pense à son courage quand elle fait face à l’adversité, quand son père et moi nous lui donnons suffisamment confiance en elle pour qu’elle parvienne à trouver sa place, sans bousculer personne, en douceur!
Je m’arrête nette, je fais demi tour. Je me plante devant le stand de livres et devant ma chevaline et son mari, j’explique le couac, calmement, sans bégayer , sans baisser les yeux, sans rougir, en souriant.
Le monsieur se confond en excuses et me remet 3 euros. Sa femme n’a pas bougé d’un cil, n’a pas souri, pas scillé…..cette garce!
Mais moi non plus…..je me sens forte, droite.
Aujourd’hui, j’ai 43 ans, je suis une grande femme, je suis forte, ma robe met en valeur ma genereuse poitrine, un large sourire illumine mon visage.
Je me sens mère, une mère qui fait pousser sa fille avec amour et une femme qui en devenant mère est devenue plus forte.
C’est bien.
La dure loi du bac à sable… La stratégie de Rose est inefficace, mais tellement choupi…
Mes deux traumatismes – bac à sable et corde — étalés sur ce blog un lundi matin post changement d’heure : pourquoi?! (Tu as oublié le mat de cocagne avec les petits paquets à récupérer après avoir grimpé le long d’un poteau. Lisse. Et la poutre sous laquelle il fallait creuser un trou dans le sable pour passer en-dessous. L’horreur.)
En bonne molle n’osant pas me défendre de manière efficace (peur de blesser – moralement, évidemment – « l’agresseur » en lui sortant la réplique que je trouvais percutante dans ma tête – j’ai longtemps accumulé les frustrations (après le bac à sable, ce qui m’a marqué gamine a été « oh, tu as une nouvelle paire de chaussures, attends, je te les baptise et hop, je marche dessus avec les godasses dégueu » au collège. A l’âge adulte, n’en parlons pas.) et ma première riposte a été par écrit en 2010.
Aurait-elle été identique si j’avais tapé une crise mémorable en live après 18 mois de placardisation et d’humiliation plutôt que d’essayer d’expliquer calmement et rationnellement que ce n’était pas une attitude correcte? J’en viens à me dire que non…
Bonjour Caro. J’étais une enfant discrète et pas très populaire. Et je vois ma grande de 10 ans suivre le même chemin, ne réclamant jamais, ou alors à voix basse et qui écrit dans son journal intime (horreur, je l’ai lu, honte sur moi) qu’elle se sent à l’écart et différente des autres (bon en même temps ne dramatisons pas, c’est l’adolescence qui pointe le bout de son nez)…Et j’ai peur pour elle. Pourtant, il y a 2 mots que je ne cesse de leur marteler : respect et loyauté, donc ce doit être de ma faute
Ma petite est plus à l’aise dans ses baskets, peut-être plus le reflet de qui je suis aujourd’hui…Maintenant je réclame et je demande, mais avec humour, donc ça passe mieux. Je ne supporte toujours pas le manque de respect, c’est d’ailleurs pour cela que je vais aller trouver mon directeur général pour lui faire part du comportement injurieux de mon n+1 qui adore terroriser son équipe (sauf moi) et faire pleurer ses collaboratrices…
Même parcours: l’âge aidant, j’ai appris – et réussi – à m’affirmer, me faire respecter, tranquillement, fermement, mais sans agressivité. Et maintenant on réfléchit à deux fois avant de m’ennuyer, et je suis aussi sereine dans mon bac à sable.
Comme voilà bien résumé mon état d’esprit par rapport à mon aîné ! L’année prochaine le collège, cette jungle ! Je me fais un sang d’encre, même si je ne lui montre pas. Et s’il ne se défendait pas? Et s’il devenait la tête de truc d’autres garçons plus belliqueux que lui? Allons ! Après tout, je me dis que je ne peux pas vivre sa vie à sa place, et qu’il faudra bien qu’il se débrouille.
Bonne journée !
Mon gamin est plutôt une terreur, et c’est pas drôle non plus, quand tu dois lui courir après pour qu’il rende les jouets, et qu’il s’excuse, et dire pardon à tous les autres parents qui te haïssent et croient que tu éduques mal ton gosse.
Je crois que y a que les parents qui en ont rien à foutre qui sont tranquilles … peut importe l’enfant, si on se pose la question de comment faire au mieux, c’est toujours compliqué. Si on ne se pose pas de questions, c’est simple
Et je crois que je ne suis pas fière du comportement de mon fils, au contraire, je suis consternée, quand il pousse un gamin qu’il a jamais vu, qui ne l’a même pas regardé, et qu’il le fait tomber alors qu’il a une tête de plus que lui. Je me sens plutôt désemparée et je n’ai jamais eu l’impression qu’il allait mieux s’en sortir dans la vie avec un tel comportement.
Ne pas se laisser faire : ok
Agresser : non
Mon fils, qui prétend qu’ a la maison, on commande tous au même niveau, lui compris, est tout a coup le plus timide des enfants des qu’on frnachit la porte du parc. Dieu merci il n’ y a pas de bac à sable.
Calim, je sais que tous les parents de « terreurs » ne sont pas fiers, j’ai d’ailleurs bien spécifié « certains ». Parce que parfois, c’est assez criant, d’un côté ils se disent désolés et d’un autre, ils finissent par t’expliquer que ton gamin il n’a qu’à se défendre, un peu. Comme si finalement, c’était de sa faute. Mais je sais aussi que certains parents sont surtout consternés, autant que ceux des « anémones ». Pfff, c’est trèèèès compliqué.
Oui , c’est quelques fois compliqué la parentalité voire jamais simple!
Ma grande-que-j’aime-plus-que-tout-au-monde a été petite ( d’ailleurs je me demande encore comment elle est arrivée si vite à ses (bientôt) 15 ans)…
Et quand elle était petite elle était une rêve de petite fille aimant tout de la vie, douce et vive, calme et alerte, inventive..
Une bouille d’amour avec de grands yeux bleus.
Une petite fille avec plein de copines et certaines tellement « gentilles » qu’elles pratiquaient avec elle leur tyrannie affective ( qui n’a pas connu ces pestes de cours d’école ).
Et ma petite qui avait tellement besoin de l’amitié de ces copines , revenait régulièrement en larmes et moi, qui cherchait tous les arguments du monde pour lui remonter le moral et essayer de « l’endurcir » pour amortir les coups..
J’étais tiraillée entre le bonheur d’avoir une petite fille pleine d’amour et d’amitié à partager et la peur qu’on me l’ « abime », la peur qu’elle souffre trop ( même si elle n’a jamais été le souffre-douleur de qui que ce soit).
Je redoutais un avenir plein de pestes qui lui feraient du mal alors qu’elle ne demandait que de l’amitié..
Et puis elle a grandi , et puis elle s’est affirmée et puis elle est devenue quelqu’un au caractère « fort » ( comme disent ses profs) .
Elle-même , me dit qu’elle n’a jamais eu de problème au collège parce qu’on la « respecte » ( important ce mot au collège avec des subtilités que nous, adultes, ne maitrisons pas entièrement..)
Elle est devenue une belle personne sensible mais jamais impressionnée par l’adversité ni l’autorité.
Alors , il faut faire confiance à toutes les « anémones » ( ou tous autres végétaux) de bacs à sable ou de cour d’école car avec l’amour c’est ce que l’on peut leur donner de mieux..
( Bon, je ne développe pas sur tout le reste car il y en a tellement de trucs à leur donner , à échanger que je prendrais tous les commentaires à venir…)
Longue vie à tous les mouflets qui ont un coeur gros comme ça!
PS: Caroline, juste oublié de te dire que comme d’hab’ tes mots disent juste. Tes histoires sont les nôtres mais tellement tellement joliment racontées..
C’est justement parce que j’étais une anémone de bac à sable (quelle jolie expression), que j’ai compensé ailleurs, en me mettant à dévorer des livres.
Et ça, c’est plutôt une bonne chose.
Et puis faudrait savoir ce qu’est un winner aussi.
Mes enfants sont grands, ni winner ni mollusques, mais toujours prêts à défendre ce qu’ils croient juste. Et ça me parait l’essentiel.
PS : Moi c’était la corde lisse. Affreuse cette invention !
Voilà un sujet qui me touche particulièrement parce que ma Poite n°2 n’a que 9 mois et je lui dis déjà de se défendre quand ma Poite n°1 (9 mois aussi mais déjà fort beliqueuse) vient SYSTEMATIQUEMENT lui piquer le jouet qu’elle a à la main

Avec le Homard, nous sommes et avons été des anémones tous les deux et j’ai bien peur que Poite n°2 ne constitue notre fière relève !
Et c’est vrai qu’on préfèrerait qu’elle se défende plutôt que de regarder les larcins se faire sous son nez
Numero 1 : du genre a tout encaisser sans rien dire… a pete un cable ne maternelle et a failli defigurer son meilleur copain. A forece de tout encaisser, c’etait trop. On a essaye de rectifier le tir, mais, a present ado, il a devloppe un capacite de resistance aux autres assez impressionnante
Numero 2, une fille : forts de l’experience numero 1, on a essaye de rectifier le tir. Calme, ne repond jamais physiquement, mais fait mal avec les mots depuis toute petite… je ne sais pas si c’est vraiment mieux. Ado egalement, a present, elle commence a avoir quelques difficultes avec certains profs qui n’acceptent pas son « parler vrai ». Meme si elle n’est jamais impertinente, elle sait toujours dire la verite et defendre son bout de gras et ceux de ses amis ou des plus faibles.
Numero 3 : on a essaye d’insiter sur le « interdit de taper, mais si on te tapes, tu reponds »… Ne sait pas le faire pour lui-meme, quand ca lui arrive, il a la strategie de l’oubli, l’evitement et passe a autre chose. Mais defends toujours ses petits camarades qui sont en difficulte… moralite : il est souvent puni pour avoir tape un gamin, en voulant en defendre un autre…
Numero 4 : a 2 ans, on ne sait pas vraiment ce que ca donnera… Mais elle ne defend pas vraiment son territoire au bac a sable…
Je crois qu’on n’est pas doues… ou que les enfants sont ce qu’ils sont et c’est tres bien ainsi
Le mien aussi, c’était un qui se faisait tartiner la tronche. Et il cumulait en plus la faculté pénible de ne pas se faire des amis, de faire le vide autour de lui à cause d’excès de vouloir « être le chef ».
Il n’est pas liant, c’est ça qui me fait suer. Moi, sa mère, la terre entière est mon amie au bout de cinq minutes et je peux tenir une conversation avec n’importe quel inconnu le temps d’un dîner.
Ma descendance, il faut se faire une raison, c’est un loup solitaire, ascendant ours grincheux. Et c’est pas facile tous les jours.
Pfffff.
je suis très admirative de ton texte, Caroline, dans sa forme particulièrement , aujourd’hui. Le choix des mots , des images sa construction. Ce qui n’enlève rien au contenu
très réussit
Bonjour Caroline,
Cela me rappelle mon enfance en Afrique : pas de bac à sable mais des plages magnifiques à perte de vue. Et puis, pas de bagarre, parce qu’aucun des enfants, nous y compris, n’avaient de pelles ou de seaux… On se débrouillait avec ce que l’on avait : nos mains, du sable et de l’eau de mer. Parfois, on se faisait piquer par les puces d’eau ou on prenait une vague plus forte dans la figure mais on jouait ensemble sans avoir à se battre. Sachant que ce sont les mêmes petits garçons avec qui je jouait qui ensuite ont pris les armes pour se tirer dessus une fois adultes… Bref, la vie est compliquée.
Bises.
C’est fou ce qu’elle grandit ! Le bébé d’il y a encore quelques mois a disparu, c’est frappant sur cette photo ! (et quelle chevelure magnifique)
Anémone de bac à sable ici aussi, mon année d’avance ne m’a pas aidée non plus et mes années de maternelle me semblent uns suite de brimades et de méchancetés. Je suis très reconnaissante à ma mère de m’avoir fait « redoubler » une année de maternelle pour pouvoir être remise dans ma classe d’âge où ça s’est mieux passé ensuite.
Mes loupiots ont louvoyé autrement : l’aîné est très sociable et populaire, donc pas de soucis. Le plus jeune également, solidement intégré et protégé au sein de sa bande de copains.
Mais ma fille, c’est Luna Lovegood. Elle, a toujours été l’enfant étrange que personne n’aime, ce qu’elle a toujours traité par le mépris voire rendre coup pour coup. Mais ça a été assez loin, il faut dire que son côté artiste et lunaire ne l’a pas aidé à s’adapter ou à intégrer les « règles sociales » et j’ai failli la déscolariser plusieurs fois. Finalement, depuis deux ans (CM2 et 6e), son père et moi ne laissons plus rien passer, son frère (en 3e et auquel personne n’ose plus s’attaquer vu qu’il fait 1m85) la défend régulièrement et nous le soutenons quand ça lui est reproché, on a fait convoquer plusieurs fois d’autres parents d’enfants violents envers elle, et j’ai deux ou trois fois été taper un scandale dans le bureau de la CPE pointant à chaque fois le dysfonctionnnement de surveillance qui avait donné lieu aux brimades et à la violence. Depuis, ils font attention à elle parce qu’on a une réputation de parents emmerdeurs.
Et je suis vraiment consternée d’avoir du en arriver là pour que ça cesse.
J’attends qu’elle soit au lycée où sa personnalité fantasque deviendra pour elle une force et non plus une faiblesse.
:)) énorme, ce post.
Tes remarques sur les parents qui sont bien contents me font penser à ce savoureux post de Madame Chacha, je ne sais pas si tu as eu l’occasion de le lire, mais tu sauras apprécier, j’en suis sûre : http://madamechacha.canalblog.com/archives/2011/10/12/22295088.html
Je voulais juste te dire que je pense que tu serais tout autant embêtée si tes gamins étaient des caïds (contrairement à ce que tu as l’air de dire)
Ta phrase est un peu ambigüe
« Ce qui devrait signifier, si je suis ma logique implacable, que quelque part je n’ai jamais vraiment voulu qu’ils soient de fortes têtes. Même si je prétends le contraire. »
Tu prétends que tu voudrais qu’il soit de forte tête, mais tu le veux pas vraiment en fait.
Tout ça parce que tu te soucies d’eux, et du fait qu’ils trouvent un juste équilibre.
Ca me fait penser à une discussion que l’on a souvent avec mon mari.
Lui a fait du sport à haut niveau depuis qu’il est tout petit. Il a donc appris à devoir être le plus fort, le fait de gagner un match était important. Le gamin qui ne jouait pas assez bien n’était pas retenu pour faire le match du weekend.
Quant à moi, j’ai fait du …scoutisme…(j’ai encore un peu de mal à assumer) et j’y ai donc appris que l’essentiel c’est de participer, qu’il faut aider celui qui a des problèmes et que’il ne faut jamais écraser son prochain…
J’ai souvent des soucis dans ma vie professionnelle car je ne peux pas écraser qui que se soit pour me mettre en avant, je fais tout pour mettre en valeur celui qui est plus en difficulté que moi.Je ne suis pas du tout et surement pas assez ambitieuse mais je me sens simplement humaine et fière de l’être.
Qu’est ce que ça donner pour l’éducation de nos filles…va-t-on leur apprendre qu’il faut pousser des coudes pour aller mettre un panier ou qu’il faut faire la passe au plus petit pour qu’il prenne confiance en lui.
Surement un peu des deux…
ça me rappelle la maman de la fille avec qui la mienne (de fille, pas de maman) était en garde partagée. Elle s’était plainte de ma fille qui avait un jour mordu (très gentiment, on voyait même pas la trace de TOUTES ses dents dans la main de la gamine) la sienne, et avait ajouté que de toute façon « la mienne était du genre dominante » et la sienne « dominée ». J’avoue que j’ai détesté cette vision quelque peu bicolore du monde, mais en même temps je reconnais que j’ai préféré que ma fille détienne the power, ouais je sais c’est moche, mais bon.
Ton billet me parle parce que j’aurais sans doute pu l’écrire, tant vis à vis de P’tite Louloute que de moi…
Je ne sais pas non plus ce qu’il faudrait faire pour, non pas qu’elle change de camp (en passant du côté obscur de la force) mais qu’elle ne fasse plus partie de ceux qui se font dépouiller ou virer de la balançoire…
Oh moi je rêve que le mien soit un peu plus timide. Je vais le déposer à l’école très tôt pour éviter d’entendre les mères se plaindre de lui…Une maman m’a dit un jour qu’il avait balafré sa fille (traduction il aime chatouiller et j’avais un chouille oublié de lui couper les ongles)…Bref c’est un brutus mais un gentil brutus….
…..PS il a l’âge de Rose…ça promet
Accessoirement hier dans le tram, nous étions à côté d’un monsieur pas très très aimable et il me dit en le regardant « il est méchant le monsieur » …Dire que j’ai attendu des mois avant qu’il fasse des phrases et maintenant j’aimerais qu’il se taise
Tiens, c’est tout moi ça ! Ma mère me raconte souvent la fois ou un garçon me tapait sur la tête à coups de pelle sans que je ne dise rien (moi je ne m’en souviens pas). Ce qui me prouve que même à deux ans, j’avais des soucis de communication avec l’espèce mâle… (non parce que les filles, je leur tirais les cheveux) !
je crois que mon biller a disparu
Je compte sur Melle Deuz pour venir à la rescousse de Mr Premier dans la cour de récré (c’est pas bien!!) : lui c’est la moule sur son rocher, la victime toute désignée (et en plus il tend le bâton pour se faire battre, avec son petit nez tordu), elle c’est la force tranquille, la casse-cou qui n’a peur de rien et qui se fait entendre à coups de hurlements (affreusement puissants) et de baffes si nécessaires.
J’aurais aimé le juste milieu pour les 2, pour être honnête, mais on fait avec ce qu’on a. Alors on essaye de la maîtriser et de lui apprendre que piétiner les autres ça ne se fait pas. Et lui qu’il faut faire valoir ses opinions sans se mettre à geindre dès qu’on n’est pas d’accord avec lui.
Dur travail.
Mes enfants sont plutôt cool au square : ni Anénomes, ni Warriors, un peu entre les deux.
Mais quand mon grand est devenu grand frère, à deux ans, il a eu une phase un peu pénible pendant quelques mois et s’est transformé en Warrior insupportable au square. Et je pousse les petits/grands et je me bagarre. C’était l’horreur pour moi (je n’aimais pas le regard des mamans/nounous sur mon fils et moi) et pour lui visiblement aussi…
Heureusement, la phase est vite terminée, il est redevenu cool
Que ton billet me parle! enfant timide et « docile » (cf. mon carnet de notes de l’époque), j’ai toujours été terrorisée par les grandes gu..les. En y réfléchissant, je mets ça sur le dos de mon père, homme bon mais autoritaire et un tantinet soupe au lait. J’ai appris à lui tenir tête, car je le connais, mais ai toujours du mal avec les inconnus dont je soupçonne que les contredire les mettrai dans un tel état de colère que je me sentirais incapable de lutter. Même si je sais que j’ai raison. Je ne me sens pas prête à hurler plus fort que l’autre pour asseoir mes opinions, et je trouve que, malheureusement, on a beaucoup trop tendance à inculquer aux enfants cette attitude parfaitement incorrecte et contre-productive qu’est l’intimidation.J’en suis, hélas, en tant qu’enseignante, témoin tous les jours. En tant que mère, j’ai engendré un phénomène de 11 ans similaire, en « pire »! Pas une once de malice, beaucoup d’humour mais jamais aux dépens de qui que ce soit, une vraie candide! je trouve ça extraordinaire et parfaitement admirable, mais combien de fois ai-je pu entendre, de la part des grands-parents: « elle est gentille, elle va se faire avoir dans la vie ». Eh bien non, on n’est jamais TROP gentil, c’est une qualité à ne pas confondre avec la bêtise, les vrais gentils sont souvent des gens profonds, réfléchis, qui ne se permettent pas de juger hâtivement et d’imposer leur point de vue à coups de massue, c’est tout!
rhoooo, j’ai l’impression d’entendre parler de mes 2 filles. C’est déroutant des fois de voir dans son rejeton une espèce de mini soi, avec forcément tous les défauts qu’on se connait et qu’on n’aurait JAMAIS voulu lui transmettre… ceci dit, il y a défaut et défaut ; parce que là en l’occurence, je crois que je boufferais les mamans qui sont fières de leur progéniture agressive et si « pousse toi que j’my mette » ! alors, non, finalement, je pense sincèrement que se laisser faire au bac à sable sans trop ramener sa fraise, c’est pas si grave que ça. Ma grand-mère disait toujours « c’est les plus intelligents qui se taisent » et bien sûr l’incontournable « la roue tourne ma chérie »
allez, on y croit !!
Bonjour,
je me permet d’intervenir. En ce me concerne, mes parents nous ont élevés comme des petites filles modèles :respect et obéissance. On ne bronchait jamais.
Alors oui, à l’école je me suis souvent laissé faire sans oser affronter la moindre dispute.
J’ai commencé à me rebeller au collège (un petit peu) et puis au lycée, j’ai sorti les dents, toutes ces années de frustrations sont ressorties.
Aujourd’hui dans le monde du travail et des adultes, je continue à me laisser faire quelques fois. Pourtant j’ai du caractère mais l’éducation est là, toujours vivace, alors je fais un travail sur moi.
Je pense vraiment que la confiance en soi commence à la ^petite enfance (sans bien évidemment devenir la terreur et le gamin ingérable) mais juste une dose de « n’aie pas peur et affirme toi ».
ET comme vous dites : on y croit !
Fiers, pas fiers… est ce que je suis fière d’avoir trois enfants sur quatre qui ont un fort caractère ?
Fière, non. Juste rassurée.
Parce que, soyons claire, depuis que j’en ai un sur les quatre qui est un pioupiou tout doux, je me sens rassurée de n’en avoir qu’un à protéger.
Qu’on ne s’y trompe pas. J’adore que mon Romeo préfère le piano au rugby. J(‘adore que son meilleur ami soit une fille (ils ne veulent pas être amoureux, les amoureux ça ne dure pas toute la vie) et qu’il m’explique que vraiment, ses potes, ils sont sympas, mais ils ne pensent qu’à jouer à la bagarre. J’adore qu’à 7 ans il comprenne le concept du « c’est à celui qui pissera le plus loin » et trouve ça stupide…
Mais, hélas, au contraire de mon aîné que sa stature et son énergie bouillonnante protègent de tout depuis 16 ans (personne n’a jamais osé le bousculer, au contraire de Salomé à la langue pointue et forte de 15 ans de bagarre avec Théo, et au contraire d’Oscar qui du haut de ses presque 5 ans monte à l’assaut de ses éventuels contradicteurs… Romeo n’a pas de défense. Il pleure.
Tant et si bien que même lorsque ses pleurs sont légitimes, il s’attire un « oh de tout façon, Romeo, il pleure pour un rien, c’est un émotif ».
Rien n’y fait. Ni les remontrances d’un grand frère outré qui voudrait lui apprendre la boxe, ou la technique du coup de boule rotatif, et éventiellement se propose d’aller règler son compte à l’agresseur à la sortie des classes (heu, non, on ne le laisse pas faire, ça va pas non ? De toute façon, les primaires sortent trop tôt pour les lycées, ouf. Ni les conseils de sa soeurette chérie (oui, mon coeur, tu PEUX lui dire à Léa, que le pantalon léopard, à 7 ans, « ça pue la défaite » et qu’elle a l’air d’une *** hééééééééé, Salomé, c’est quoi ce vocabulaire que tu apprends à ton frère ?. Ni même le partage de cours de récré avec les maternelles moyennes section et Oscar qui vient mordre le méchant qui t’a poussé (merci Oscar, t’es un ange, mais là, c’est pire).
Bref. Non, je ne suis pas « fière » d’en avoir 3 sur 4 qui savent se défendre. Je suis juste soulagée. Parce que l’énergie que je déploie à rassurer, consoler, tenter de protéger mon troiz’, je ne me vois pas la multiplier par quatre.
Et puis, est ce un hasard si je me suis retrouvée, un matin de décembre, dans une gendarmerie avec fils et mari, pour déposer une plainte contre une institutrice ? Est ce un hasard si le seul de mes enfants jamais frappé par une adulte détentrice d’autorité, c’est justement le seul qui ne sait pas se défendre ?
Je suis très fière de mon Romeo, de sa finesse, de sa douceur, de son intelligence (de ses notes aussi, oui, oui, à l’école comme au piano).
Je suis rassurée pour Théo, Salomé et Oscar, bien avant d’être fière de leur capacité à « faire la bagarre ». et fière de tout ce qu’ils sont d’autre.
désolée pour les fautes.
Bonbon piment ton commentaire m’a fait monter les larmes aux yeux… me reconnaîtrais-je ?
C’est magnifiquement dit…
Quand j’étais nounou, j’étais parfois hallucinée devant le comportement méchant et très agressif de petits. Mais surtout j’hallucinais sur la manière dont certains parent laissaient faire leur gamin, être une terreur du parc. Ces mêmes parents me regardaient aussi avec de gros yeux quand j’avais le « malheur » d’intervenir pour que ne pas laisser le petit que je gardais se faire emmerder quand ça allait trop loin.
Bref, je pensais souvent à ce côté jungle que revêt parfois le parc d’enfants.
Bises !
Bonbon piment, merci pour ce commentaire, tu es magnifique sur ce coup là! Tu peux être fière et je suis certaine que ça a illuminé ta journée.
Bonbon piment… de La Réunion ??? si oui = ;))))
et sinon, plus sérieusement :
Je me reconnais dans ta façon d’être… et j’avoue être contente pour toi (un peu comme si c’était moi qui avait réussi à le faire !) de ta décision de revenir, t’expliquer, presque t’imposer, mais en douceur bien sûr et finalement obtenir très justement gain de cause ! Bravo !
et puis finalement, je pense qu’on essaye toutes de faire au mieux avec nos loulous, et en ce qui me concerne j’essaye surtout de faire comme je peux avec les enfants que j’ai et le caractère qui est le leur…
Bonjour,
oui, être parent c compliqué. Mon fils de 3 ans bouscule pas mal les autres à la récré et je suis très loin d’être fiere ! j’ai au contraire honte quand je l’emmene à l’école et que j’entends d’autres enfants dire à leurs parents que le mien les a poussé ou tapé. Je pour qu’il s’assagisse car ce n’est pas l’éducation que je le lui donne (enfin j’espere !)
Je demande pardon au nom de tous les terroristes de bacs à sable! Ben oui, moi j’étais celle qui frappait pour piquer seaux et pelles, ma grand-mère avait honte de m’emmener jouer dans les jardins publics. Pourtant, dans la vie de requins, je n’ai finalement jamais su me défendre ni défendre ceux que j’aime. Même pas avec les armes « sociales »: profil bas, sourires forcés, amicalité feinte et léchage de cul pour que les terroristes de nos bas à sables ne me volent pas ma pelle…
Je trouve vos témoignages super intéressants, ils montrent à quel point tout ceci est compliqué et ambigu. Je crois qu’on est toutes tiraillées entre l’envie qu’ils « s’en sortent » et le refus de les voir incarner des valeurs qui ne sont pas les notres. Le témoignage de Mélisande est édifiant également: on peut être un terroriste de bac à sable et, à l’âge adulte, avoir des problèmes pour se faire respecter malgré tout…
bonbon piment, j’ai adoré ton texte, vraiment.
C’est exactement ce que je me disais hier en regardant ma fille pendant notre sortie au parc. Il y a des choses que j’aurais aimé ne pas lui transmettre, mais je crois que la loi de la génétique a frappé encore une fois ! J’ai beau tenter d’apprivoiser son p’tit côté naîf, reservé, trop gentil, ça reste compliqué.
En tout cas, j’veux bien qu’on aille dans les mêmes bacs à sable, parce que j’en ai marre des brutes de 90 cm et de leurs parents qui n’interviennent jamais…
Je crois qu’il ne faut pas oublier que les adultes ont la justice et la loi pour les protéger, et que les enfants ne peuvent vivre ensemble sans l’intervention des adultes qui doivent leur rappeler la « loi » du bac à sable. Quand je surveille la cour de récréation, je me fâche régulièrement avec mes collègues qui répondent aux enfants « débrouillez vous ». Je crois sincèrement que c’est à nous parents et éducateurs de les protéger, et je suis convaincue que grandir et ayant ressenti cette « protection » permettra à tous ces enfants de se défendre sans écraser les autres… (je suis passée d’anémone à syndicaliste!) J’ai encore envie de croire en une société où la loi serait la même pour tous et où on ne gagnerait rien à être plus fort…
D’autre part, je ne suis pas sûre que les « terreurs » soient les plus heureux, ils font le vide autour d’eux rapidement.
hélène, je suis tellement d’accord…
Ne t’en fais pas, parfois ça change en grandissant.
Moi, j’étais tellement bonne poire en primaire que je faisais des « cadeaux » à mes « copains » de récréation.
Entendre par cadeau que je donnais ce qui m’appartenais à ceux qui me les réclamaient dans l’espoir de devenir leur amie et par lâcheté. J’y ai perdu un nombre impressionnant de billes, pogs, et -plus grave- petites choses mignonnes confectionnées avec amour par ma mère…
Puis je me suis mise au karaté quand j’avais 12 ans. J’ai appris à me défendre physiquement, ça m’a donné tellement d’assurance que j’ai aussi appris à me défendre dans la vraie vie.
L’apothéose eu lieu dans la cour de 6ème:
Ma nouvelle « amie » m’a emprunté mon jogging la semaine dernière pour faire du sport, car elle n’en avait pas (je suis toujours trop sympa). Cette fois-ci, je me suis fait disputer par ma mère et elle va me tuer si je ne ramène pas le survêtement. Je vais donc le réclamer fermement à mon « amie ». Elle s’énerve. On se bat (devant tous les autres enfants). Je gagne (le karaté) en la projetant par terre, sur le bitume qui lui rappe les bras. Le lendemain, elle me ramène le jogging en s’excusant, sans même me reprocher les éraflures. Plus aucun enfant/ado n’a osé ensuite profiter de moi de la sorte.
Je cherche maintenant le sport qui me donnera la même assurance dans ma vie professionnelle. (si tu as des conseils…).
Bravo Marion !
Moi, mes parents m’avaient inscrite au judo. Je me faisais laminé (une vraie mauviette). Je m’en suis voulu et encore aujourd’hui de ne pas avoir été une warrior.
Bouhhhh comme je te comprends. Mon fils a un peu plus de 2 ans, à la maison et la crèche pas de pb mais au parc c’est la cata. Ayant été une petite fille très timide et souvent victime j’ai du mal à le supporter
Hélène, je vous admire.
Si seulement ils pouvaient être plus nombreux comme vous.
Je généralise sans doute trop, mais j’ai souvent le sentiment que les enseignants ou surveillants de cour de récré considèrent que le comportement des enfants entre eux ne les concerne pas et que dans le même temps, certains parents s’imaginent que c’est à l’école (uniquement ?) que leurs enfants apprendront le respect de l’autre. Cercle vicieux.
Nous ne devons pas appliquer notre psychologie d’adulte à ces actes enfantins, qui font partie des apprentissages. Un même enfant sera passif à un âge, et sera ensuite celui qui « va au contact » (pousse, frappe) sans que ses intentions soient mauvaises.
C’est les réactions adultes (fierté amusée et mal placée, c’est sûr, ou « honte », ou que sais-je encore) qui feront durer des comportements qui au départ n’étaient que des découvertes maladroites.
A ce très jeune âge, on doit se garder d’avoir un jugement sur l’enfant.
Oh pourquoi?! C’est génial le scoutisme, ça rend autonome, responsable, ouvert, à l’écoute, plein d’idées… J’en passe. C’est une belle école de la vie et je ne remercierai jamais assez mes parents de m’avoir proposé cette aventure extra.
nothing, ne pas juger, ok, mais laisser systématiquement faire (quel que soit le profil de l’enfant), non. Je n’ai jamais pensé qu’un petit de trois ou quatre ans qui se montre agressif dans les squares est un criminel en devenir. Mais en enfant de cet âge là à qui on ne dit rien et à qui on n’explique pas en quoi c’est vraiment mal, peut vraiment évoluer de manière moyennement sympa. Surtout, je persiste à penser qu’un enfant agressif en permanence vis à vis des autres exprime un mal être. Et que regarder ça en se disant juste que ça passera n’est pas une réponse appropriée.
A Calim, juste pour rassurer: mère d’un garçon anémone radical et convaincu, je ne compte plus le nombre de fois où j’ai vécu le genre de scène que Caroline raconte. Du quotidien, ou presque, jusqu’à ce que mon Anémone, aujourd’hui ado, comprenne qu’il valait mieux au fond être ami avec d’autres Anémones plutôt que de courir après des plantes carnivores, puisqu’ensuite il n’en partage pas les valeur.
Donc, j’ai eu à faire avec maints parents d’enfants-terreurs. Et je peux les classer très grossièrement en deux catégories:
– Ceux qui comprennent, tentent d’expliquer à leur enfant que taper, c’est mal, que piquer les jouets de l’autre, c’est pas bien, que lui fendre l’arcade sourcilière avec la pelle qu’il vient de lui piquer, c’est inacceptable: des gens dont j’ai toujours admiré la patience et la conviction en leurs valeurs, et qui tentent jour après jour pas juste de les inculquer à leur rejeton, mais bien de les leurs faire comprendre et partager. Ceux-là, il faut 2 secondes et demie pour les repérer, et la discussion se passe à peu près comme ça:
elle: « NON TERREUR! mais non, tu ne peux pas taper le petit garçon, rend-lui tout de suite sa pelle, c’est la sienne, je t’ai pris la tienne, tu ne l’as pas voulue tout à l’heure! Pardon madame, Terreur, excuse-toi avec le petit garçon »
moi: « [sourire] pas grave, peut-être qu’ils peuvent partager leurs pelles et leurs seaux? hein, Anémone, hein Terreur? » (et en général, ça se tasse).
– Et puis il y a ceux, qu’on repère aussi en deux secondes et demie, qui ne réagissent que quand ils voient que, tout en épongeant le sang qui coule de l’arcade sourcilière de son Anémone, on proteste quelque peu contre leur Terreur, en lui demandant si elle ne va pas tout bien dans sa tête, de piquer un jouet et de l’utiliser pour éclater la tête de son propriétaire. Et là, ils arrivent en courant telles des furies, en commençant à gueuler de loin, à peu près ainsi:
elle: « MAIS DE QUEL DROIT VOUS ENGUEULEZ MON FILS, NON MAIS VOUS VOUS PRENEZ POUR QUI ALLEZ DONNER VOS LEÇONS AILLEURS! »
moi, éberluée: « euh, m’dame, vous la voyez l’arcade sourcilière de mon Anémone? »
re-elle: « MAIS IL A FAIT QUOI VOTRE FILS POUR LE METTRE COMME ÇA EN COLÈRE, VOUS NE VOUS ÊTES PAS POSÉE LA QUESTION, HEIN, VOUS N’AVEZ QU’A APPRENDRE A VOTRE ENFANT A ÊTRE PRÊTEUR, TOUT ÇA POUR UNE PELLE A SABLE, ELLE EST BELLE L’ÉDUCATION QUE VOUS LEUR DONNEZ, A VOS ENFANTS, PAS PRÊTEURS POUR DEUX SOUS, ENSUITE ON S’ÉTONNE QU’ON VIVE DANS UNE JUNGLE »
etc etc…
Rien à faire, là je dois réprimer une folle envie d’arracher la pelle à sable des mains (oui, encore) de la Terreur, et d’assommer sa mère avec (ne serait-ce que pour arrêter d’entendre les vulgarités que je n’ai pas retranscrit).
Bon, il y a aussi maintes nuances entre deux. Comme par exemple la (ancienne) copine qui refuse d’entendre que son fils a filé une baffe au mien en faisant voler ses lunettes neuves, éclatées en morceaux contre le mur. Et qui sérine, comme toute réaction: « mais il a fait quoi, Anémone? Parce que j’ai parlé à Terreur, et il me dit que ce n’était pas lui, mais qu’en plus, c’était parce qu’Anémone est jaloux de lui et lui court continuellement après, tu comprends, c’est son drame, il est si intelligent et si brillant, tous les enfants sont toujours terriblement jaloux de lui »
Les seuls enfants à vrai dire qui poussent franchement très mal, c’est ceux dont les parents sont complètement à l’ouest. J’ai remarqué quand même que les parents avec qui je m’entends bien, de base, en tout cas sur les principes civiques de base, ont des enfants tout à fait fréquentables, à terme: même quand ils sont quelques peu rebelles.
Me voilà rassurée… La dernière virée au parc de Mademoiselle Chérie (hier après-midi) s’est soldée par la disparition du tamis, d’un râteau et d’un moule! Le papa et moi avions pourtant un œil sur la demoiselle et sur ses affaires mais là, on s’est fait avoir…!
C’est amusant de voir comme les enfants peuvent être différents. Notre demoiselle est tendance bonne poire spectatrice limite suiveuse, certains de ses cousins sont des vraies tornades, ou semblent totalement se désintéresser de l’existence d’un monde en dehors d’eux…
On ne serait pas contre le fait qu’elle aille mettre une torgnole à un sale gosse mais à choisir entre çà et son extraordinaire capacité de bonheur innocent, il n’y a pas photo! On verra plus tard pour la boxe française…
Du bac à sable au boulot il n’y a qu’un pas! et pourtant des années les séparent. Lorsque un collègue parle comme (même pas à un chien) à une autre collègue qu’il la rabaisse et bien là je défends l’anémone on ne parle pas comme ça on apprend ça à nos enfants le respect et la différence. Celui-ci dommage qu’il ne fût pas dans mon bac à sable. Rose à des parents dont elle peut être fière et je parle en connaissance de cause car moi j’étais la terreur du bac à sable et maintenant toute cette énergie je la garde peut ceux qui n’arrivent pas à se défendre.
Je suis d’accord avec toi, Caroline, la réaction des parents doit être claire : pas de violence, pas d’agression, mais l’enfant doit sentir aussi qu’on n’a pas besoin de commenter ces règles là avec des phrases admiratives ou dévalorisantes.
Je plussoie, super école, le scoutisme! Sachant que le plus formateur pour moi a été l’étape cheftaine: se retrouver avec la responsabilité de 24 enfants à 18 ans, y compris pour un camp d’une semaine, ça fait grandir d’un coup! Les plus durs à gérer au long de l’année étaient sans aucun doute les parents…!!
gilka, tu racontes tellement bien que j’avais envie moi aussi de lui coller la pelle dans sa tronche à la maman de terreur !!!
J’aime tellement tes textes. Tout en faisant genre je raconte ma life, tu fais réfléchir sur des sujets ô combien importants. C’est génial aussi de pouvoir profiter des expériences de chacune des lectrices.
Je ne me souviens pas si j’étais anémone ou terreur. Ma grande a toujours été la petite fille modèle, celle qui veut bien faire, la douce fleur posée, calme, qui aime tout le monde. Cependant je l’ai vue à 3 ans pointer son doigt vers un enfant deux fois plus grand qu’elle et lui faire comprendre qu’il n’avait pas intérêt à s’approcher de son seau et sa pelle.
La deuxième a un caractère totalement différent. Elle est exhubérante, pleine d’énergie, est capable de taper sur sa soeur pour obtenir ce qu’elle veut, (on l’appelle le bourrin en privé). En revanche elle va pleurer quand son copain de garderie lui prend son jouet.
Va comprendre Charlles
merci pour la sympathie
à vrai dire, à distance de quelques années, j’en veux plus à la (ancienne) copine: je pardonne plus facilement aux sales cons de l’être ouvertement. Au moins, on est averti. L’aveuglement lâche drapé d’un fin voile d’amour maternel en déguisement, j’avoue que ça me laisse encore bouche bée.
Glika : je ne m’en fais pas, je pense que tu as tout à fait raison.
Je voulais juste souligner le fait que Anémone ou Terreur, que les deux sont compliqués.
Je pense que ça ira mieux pour mon fils quand il parlera vraiment.
ça me fait penser à un jour au square ou ma terreur (20 mois à ce moment là … ) pousse une gamine en bas du toboggan parce qu’elle trainait à monter
C’était gentil tout plein
Je le gronde, et le prive de toboggan 5 minutes, et la mère de la gamine me dit « c’est pas grave, faut pas le punir pour ça »
« Juste quelqu’un de bien » chantait enzo enzo il y a quelques années. Cela suffira à mon bonheur, si j’y arrive…et à celui que je projette pour mon fils, qui ne sera je pense jamais un requin ! Inch’allah !!!
La parentalité, c’est compliqué . Je confirme.
Have a nice day !
Mon message est peut être éloigné du sujet, mais…je viens de recevoir le livre de Claude Halmos « Dis moi pourquoi : parler à hauteur d’enfant », commandé pour ma bibliothèque, et la première question d’enfant que je lis est celle de Rose!
Voilà c’est tout, on a les atouts que l’on a et, après tout, la curiosité et la volonté de comprendre le monde en est un aussi. non?
non ce n’est pas génétique
En tout cas chez moi – petite j’étais une terreur tout court ! bac à sable, ‘école, anniversaires chez les copines, avec mes soeurs et frères… ma mère me raconte toujours qu’à 2,5 ans j’en suis arrivée à mordre la main d’un petit garçon (5 ans environ) après l’avoir tapé car il ne voulait pas lâcher ses bonbons – . Ma fille petite, tout le contraire – c’était celle qui se faisait taper, dépouiller de ses jouets et parfois vêtements – En 6ème elle est même revenue du collège la queue de cheval en moins car une bande avait décidé à la récré de jouer aux coiffeurs… Elle n’a rien fait à part pleurer (ce jour là d’ailleurs j’ai failli devenir la terreur du collège). Aujourd’hui à 14 ans, elle « encaisse » moins bien les choses et se rebelle un peu mais ce n’est pas facile pour elle.
PS ma vie de délinquante s’est arrêtée à 8 ans environ
En lisant les anecdotes de chacune, il m’en revient une à l’esprit.
Enceinte de Melle Deuz, j’accompagne Mr Premier au parc et monte à moitié sur l’escalier du toboggan pour m’assurer qu’il n’en tombe pas. Déboule alors un gamin haut comme 3 pommes, complètement en furie qui manque de me faire tomber en nous doublant tous les 2, se campe en haut des marches et hurle « non, à moi!!!! ». Sa mère, à 2 pas de là, n’a pas ciller quand j’ai failli éclater mon gros ventre en bas des marches. Pas non plus aux hurlements…. lassée et un peu effrayée par cette terreur, j’ai remballé mon Mr Premier en lui expliquant à haute voix qu’ « il y a des gens trop mal élevés par ici, on va jouer ailleurs »
2 mois après, première rentrée des classes : Mr Premier et la Brute épaisse sont dans la même classe. Super!
Fin d’année : j’ai reçu la Brute à la maison, complètement amadouée par une année de sociabilisation et tout mimi pour fêter l’anniversaire de Mr Premier qui le décrit comme « son amoureux » depuis des mois. ;o)
La mienne, c’était quand elle faisait la queue, c’était terrible, ça mettait toujours très longtemps parce qu’elle se laissait passer devant! Je me disais que c’était de ma faute, que là j’avais raté quelque chose, pour qu’elle n’arrive pas à s’imposer à ce point. En même temps, j’en voulais à ces enfants qui se permettaient ça, la chacun son tour n’existait pas pour eux et ils profitaient des doux. Je trouvais que ça en disait long sur une conception de vie, même si c’était des enfants. Au total, elle est une adulte géniale, elle a gardé son grand respect pour les autres, parce qu’en fait c’était bien ça, et elle a gardé son indépendance de pensée, car c’était bien ça aussi, le fait que les autres le fassent n’était pas une raison pour le faire aussi, même si la queue devait durer un peu plus longtemps! Bon, pareil, elle n’était pas un souffre douleur ou quoi que ce soit de ce genre, juste elle se laissait passer devant par des « futurs winners », et ça me fait penser aux tiens.
Ce qu’on penserait être une faiblesse est en fait une force!
Tes enfants ont de la chance. Et je suis sure qu’ils apprendront à s’affirmer sans marcher sur les pieds des autres. Moi, à 24 ans, je n’ai pas fini d’apprendre, mais ça vient…
Ma mère vient d’une culture différente. Je n’ai jamais eu le droit d’aller dans les bacs à sable, de sortir le soir, de dormir chez des copines, d’aller au ciné ou au resto avec des amis. Encore maintenant, je le fais sans le lui dire.
J’ai toujours appris à être « disciplinée et respectueuse », à ne pas élever la voix ni la tête. A garder ce que je pense pour moi et à rester à la maison.
Et maintenant, je suis une personne très timide, d’abord difficile, peu sociable, ne sachant pas se comporter avec naturel en société. Le genre de personne qu’on ne voit pas dans les groupes, à qui on coupe la parole. J’ai eu beaucoup de mal à m’imposer en milieu étudiant et maintenant dans ma vie professionnelle. Ma mère a beau me dire de ne pas me laisser faire, d’être ferme, avec mes collègues comme mon entourage, comment le pourrais-je? Du relationnel, jusqu’à mes 20 ans, je n’ai connu que le rapport de force avec mes parents. Jusqu’à 20 ans je n’ai pas eu de vie sociale et suis encore en train de m’en construire une.
J’en veux encore à ma mère qui n’a pas su comprendre que pour m’affirmer j’avais besoin de me confronter, d’abord à mes parents mais également aux autres, le plus tôt possible. Quitte à en baver, quitte à ruminer jusqu’à ce que ça éclate et que je dise merde (ce que j’apprends à faire tout doucement). Et le plus tôt est le mieux.
Donc le bac à sable, c’est un bon début
des mauviettes ou des diplomates ?
…
moi quand je lis ce que tu écris, je vois des enfants bien élevés qui parlent au lieu de cogner… mais peut-être me trompe-je ?
mais non j’ai raison ! et toi aussi…
Mon aîné était du genre anémone, j’ai tjs été très fier qu’il ne s’emporte pas ou ne devienne pas agressif aux premiers soucis. Je n’hésitais pas à m’en vanter d’ailleurs, auprès des parents de l’autre genre « oh le mien, il va pas s’énerver pour si peu, il a d’autres choses à faire dans la vie ». Je lui ai dit et répété de ne pas se laisser marcher sur les pieds, finalement, il a tjs su gérer sans rentrer dans le lard de quiconque. Même si aujourd’hui encore il a plus un profile « courage fuyons » que « à l’atttttttttaque ».
Mon suivant après avoir expérimenté l’état d’anémone a passé le cap et franchi celui de « l’agresseur ». A aucun moment je ne m’en suis sentie fière, j’étais très embêtée, et combien de fois j’ai voulu moi aussi me mettre à cogner sur ces parents qui me regardaient comme si « je ne savais pas tenir mon enfant » ou encore comme si « s’il était comme ça c’était surement l’éducation » Bref, comme si j’étais la dernière des mères ! la looseuse de première catégorie. Alors oui, peut être, je dis bien peut être, que face à ces marâtres j’ai pu dire « oh le mien au moins il ne se laisse pas faire » (en vérifiant que « le mien » il ne pouvait pas entendre ce que sa mère disait).
Bref, non, ceux qui ne se défendent pas ne sont pas coupable, on est d’accord. Les voleurs de bac à sable et autres joyeusetés sont ils si coupable que ça eux même ?
Moi j’ai une grande poire (garcon) et une leadeuse du monde pas franchement tendre pour son prochain… A chaque fois que je vois mon grand dadet se faire manipuler, je me suis toujours demande: en souffre t’il? ou est-ce moi qui projette mes angoisses relationelles d’adulte sur lui?
S’il ne souffre pas, je prefere le laisser evoluer dans ce role ou il trouve son compte et ne pas lui monterer trop vite la noirceur du monde. S’il en souffre j’interviens.
De l’autre cote, j’ai ma terreur rousse des bacs a sable a qui j’essaie d’apprendre la douceur et l’empathie… Ca s’equilibre…
De toute maniere il y aura toujours plus de ‘trop mechants’ que de ‘trop gentils’… alors vive les ‘trop gentils’!
rha j’aime toujours comme tu racontes l’ambivalence…
J’ai également une anémone de bac à sable (mon fils 5 ans)
et une terreur de bac à sable (ma fille 4 ans).
Enfin elle n’agresse jamais gratuitement mais du haut de ses 18 mois il ne fallait déjà pas la chercher, et elle allait sans problème récupérer son ballon auprès de pré ados sur un terrain de basket!! En les regardant tous bien droit dans les yeux hein sinon c’est pas drôle!!
Ce qu’elle fait toujours aujourd’hui… peur de rien!
Et le fait d’avoir les deux je me surprends à m’inquiéter parfois pour l’un et parfois pour l’autre.
Je me demande pourquoi l’une est une furie et pourquoi l’autre se laisse intimider et n’ouvre pas sa gueule quand il se fait piétiner par les autres. Je vois bien qu’il n’a pas envie de se mesurer et si un garçon vient « jouer à la bagarre » il se laisse plutôt faire… ça l’emmerde la bagarre, mais c’est un garçon donc bon il faut en faire un peu, mais passivement…
Ayant les deux sous le même toit je ne peux vraiment remettre en question les valeurs que je leur transmet… mais je m’interroge évidemment sur la place qu’ils trouveront dans la société.
Et c’est vrai que j’entends souvent « c’est super, ta fille ne se laisse pas faire » et « ton garçon est un tendre heureusement qu’il a sa soeur pour le défendre »….
Et ça m’énerve!!!
Enfin tout ça pour dire que oui nous essayons de transmettre des valeurs… mais que le caractère et la personnalité de l’enfant joue une part indéniable dans les rapports de bacs à sable!!!
Merci. C’est le deuxième commentaire que je fais sur ton blog et le deuxième à vrai dire aussi sur la « blogosphère », j’avoue que c’est une drôle de sensation…. Je te lis par contre depuis longtemps et j’y prends beaucoup de plaisir!
Oui bonbon piment de La Réunion….Merci à toi.
Merci… Effectivement, je crois que j’ai lévité après ça une bonne partie de la journée!!!
Chère Flo and co, je partage avec toi cette petite victoire…
Ah,le bac à sable! Que de souvenirs! Ceux de ma fille d’abord: petite pour son âge, une bouille ronde, tranquille dans son coin, entourée de ses jouets… Bref, la proie rêvée des terreurs de bac à sable. Mais une vraie tigresse, la Constance, lorsqu’on touchait à ses jouets.Un sens aigu de la propriété et une arme redoutable toujours à portée de la main: son téléphone à roulettes playmobil. Un grand coup de combiné derrière l’oreille dès la première attaque et la terreur s’en allait pleurer ailleurs. Quant à mon fils, vaquant d’un groupe à l’autre, il réussissait à perdre en une sortie ce que sa soeur avait précieusement gardé pendant des années. Sidérant et inexplicable…
Pendant des années j’enviais les parents dont les enfants arrivés dans un parc grimpaient partout, sautaient, courraient pendant que Lou restaient sagement assise à les observer. Les autres parents essayant désespérement de récupérer en entier leur progéniture perchée en haut d’un arbre ou sur le dos la tête en bas sur le toboggan, nous regardaient avec envie.
A 5 ans, au bord de la mer elle a choisi une moule comme animal de compagnie, ce jour là j’étais à 2 doigts de lui faire un frère ou une soeur
A 7 ans elle est souvent la seule (à mon grand désespoir!!) à ne pas se mélanger aux autres enfants et attendre que le toboggan ou l’araignée soit entièrement vide pour y jouer alors que les autres se filent des peignées pas possible pour obtenir la balançoire.
Hier encore il y a eu une rencontre avec d’autres écoles dans un parc, elle n’a pas aimé, est restée assise sur un banc ne voyant aucun intérêt à courrir d’un jeu à l’autre alors qu’il y avait tant de monde !!!
Alors je comprend aisément la complexité de la parentalité :))