On dit souvent que lorsqu'on perd du poids, on met du temps à se réapproprier son image, à se voir telle qu'on est devenue. Ce n'est pas faux, j'ai mis plus d'un an à essayer en premier des pantalons en taille 40. Et six mois de plus pour ne pas embarquer dans la cabine du 42 et du 44, "au cas où".
Mais ce qu'on dit moins, c'est que ce regard qu'on porte sur nous même, les autres l'ont également. On ne change pas facilement dans la tête des gens.
Hier soir, j'étais invitée à un raout par mon ancien boss. L'occasion de recroiser quelques collègues de mon ancienne vie. Pas si ancienne que cela, je ne suis finalement partie que depuis six mois.
Six mois pendant lesquels je n'ai pas perdu un gramme, je crois que je me suis stabilisée, oscillant à plus ou moins deux kilos de mon poids de forme.
Mais là n'est pas la question.
J'ai donc revu des collègues et ils ont été nombreux – je veux dire par là que ce n'était pas une remarque isolée – à s'exclamer que j'avais fondu. Voire que j'étais vraiment très épanouie – il en est même un qui pourtant ne m'a jamais dit un mot gentil en cinq années sous sa responsabilité – qui a prononcé le mot "resplendissante".
Je ne vais pas mentir, c'était très agréable, les compliments il faut toujours les prendre sans mégoter.
Mais je me suis tout de même interrogée.
Comment se fait-il qu'ils aient eu cette réaction, alors que cette "ligne" là, je l'avais bien avant de partir ? Et cette robe que je portais, mon increvable portefeuille noire de chez Monop, cuvée 2006 environ, ils avaient dû la voir sur moi des dizaines de fois. Je n'étais pas plus maquillée qu'un autre jour, pas plus apprêtée, et je me trainais une migraine épouvantable, de celles qui rétrécissent mes yeux et me donnent un teint gris.
Je veux dire, je n'étais pas spécialement vilaine, mais ni plus ni moins la même qu'il y a six mois. Bien sûr, on pourra m'objecter que cette nouvelle vie me réussit, que la sérénité à l'intérieur de soi se voit à l'extérieur. Mais bien que sûre désormais d'avoir fait le bon choix – ou en tous cas un choix qu'il faut assumer – je suis tout sauf sereine, en proie à des questionnements et des doutes quotidiens. C'est ma nature et je crains qu'il faille me la trainer jusqu'à la tombe.
Bref, j'aimerais être l'héroine de eat, pray, love, mais qu'on me laisse ma cartouche de cigarettes, mes bêtabloquants et mes prises de tête.
Tout ça pour dire que je pense que la seule raison de leur "surprise" réside dans le fait qu'ils ne m'avaient pas vue pendant un long moment. Et que par conséquent, ils s'étaient débarrassés de leur persistance rétinienne (trois jours que je veux placer cette expression, je trouve que ça fait très sérieux) qui les faisait me voir comme j'étais "avant". Peut-être aussi que tout simplement, ils ne me regardaient pas avant, je faisais partie des murs, le boulot ce n'est pas un catwalk non plus, hein.
Toujours est-il que je pense que ça explique aussi pourquoi soi même on ne parvient pas à poser un regard différent sur un corps qui peut avoir changé. On se voit tout de même beaucoup par le prisme de ce que nous renvoie l'autre.
J'ajouterai que si ces compliments m'ont touchée, ils m'ont aussi un peu interpellée. Le lien entre mon amaigrissement et ma supposée "plénitude spirituelle" était visiblement évident. Le "tu as maigri", je l'entendais comme un "tu es heureuse, ça se voit ".
Je crois que j'ai plus que jamais compris ce que voulait me dire le docteur Zermati, quand il parlait des dangers de la survalorisation de la perte de poids. C'est une sacrée pression, je crois, cette association du bien être et d'un corps svelte. Si j'étais arrivée hier, souriante et pomponnée, mais lestée d'une dizaine de kilos, mes anciens collègues en auraient ils déduit que j'avais fait une énorme erreur et que j'étais une looseuse ? Si je venais à regrossir, devrais-je supporter, en plus des désagréments liés à la reprise de poids – ne serait-ce que le renouvellement de ma garde robe – les regards désolés des proches et moins proches, qui en déduiraient que je vais mal, voire que je suis tricarde ?
Je n'invente pas le fil à couper la margarine en écrivant ces mots. Mais l'obésité est de plus en plus et irrémédiablement assimilée à tout un tas de traits de caractère négatifs: le laisser aller, la paresse, la déprime, etc. Et c'est d'autant plus injuste que je ne connais pas plus volontaire qu'une personne au régime.
Je suis partie un peu dans tous les sens, ce billet a été écrit un peu tard. Qu'on ne se méprenne pas, je n'étais évidemment pas fâchée contre ces personnes qui n'étaient que pleines de bonnes intentions. Je confesse même avoir joui de cet instant, qui ne rêve pas de faire un tabac en revenant sur les lieux du crime ? Mais au final, ce que j'en retiens, c'est que je vaux – et ce "je" est à prendre comme un "nous" – plus que quelques kilos en moins. Et que ce qui m'a le plus touchée, c'est A., avec laquelle je n'ai pas si souvent parlé durant ces années à la cotoyer et qui m'a confié me lire et rire, souvent.
Bonne journée…
La photo ? non, rien à voir, c'est juste "notre" petit resto de Corse auquel on se rend systématiquement le premier soir des vacances. Et j'avoue que j'en ai une énorme envie…
preums?
Yes! J’aurai connu ce bonheur!
Voir Naples et mourir ou est-ce Capri? Enfin un truc du genre
Beau billet qui demande réflexion et au petit matin comme ça c’est trop tôt pour moi. Mais j’aurai des heures à cogiter après l’opération sur mon bras ce matin. Là je dois filer le taxi attend en bas pour m’amener à l’hôpital. Une petite opération pour une histoire de nerf coincé. Rien de dramatique. Juste l’ennui profond à attendre de pouvoir sortir de là plus tard dans la journée. Alors je vais réfléchir à comment je pourrais caser « persistance rétinienne » dans une conversation.
Excuse-moi de te corriger Caro, mais la prononciation correcte c’est « Non zé n’ai pas sanzé ». Non parce que sinon on ne comprend pas bien…
Comm stupide n’ayant que pour but de ne pas dire trop platement : entièrement d’accord avec ce pb de regard sur soi..
Ceci dit et anecdotiquement, revenir voir les anciens collégues en bloc, c’est LE truc que je déteste. Et ayant beaucoup déménagé, j’ai laissé beaucoup de groupes de collègues derrière moi …
Finalement,sans doute ce problème de regard joue pour beaucoup dans ma réticence
Ta dernière phrase est LA phrase culte de Nes’quik quand j’étais petite… Gro’quik qui a été viré parce qu’il était trop gros, remplacé par un lapin plus aux « normes ».
Ça résonne ce billet.
J’ai pris dix kilos depuis l’année dernière (laisser aller, arrêt de la cigarette) et personne ne m’a dit que j’avais l’air resplendissante ;-).
En fait tu es un très beau tableau: une fois qu’ils n’ont plu eu le nez collé dessus, ils ont pu t’admirer quand ils disposaient du recul nécessaire
plus
ALors, mmm, euuuuuh…Attends. En fait, je crois que tout ceux qui ont quitté leur travail et revu leurs collègues bien plus tard int vécu cette scène (sauf si on est tombé dans la drogue, l’alcool, connu 1 divorce qui nous a mis à genoux etc.).
Souvent, celui qui quitte le groupe est auréolé d’un courage et de qualités presque surnaturels (genre attends elle a eu le courage de se casser Micheline vivre sa vie ailleurs).
Je crois que beaucoup de monde rêve de pouvoir recommencer sa vie, dire le fameux « Au revoir président », tourner les talons à son job qu’on a finit par trouver ennuyeux.
Je crois que tes collègues te voient autrement parce que tu as fait preuve d’une initiative courageuse à notre époque (quitter un job stable pour l’aventure du free-lance). Ils posent un nouveau regard sur toi parce que tu leur a dévoilé une autre facette de ta personalité.
Je m’la joue psy à 2 centimes ce matin…C’est pathétique:)
billet tres juste, et une experience interessante. C’est vrai que c’est dingue comme tant de gens se focalisent a fond sur le poids. Perso j’ai eu une experience un peu moins glorieuse que toi avec ca! L’annee derniere j’ai passe deux mois a gaza. Je suis rentree (en depression, of course) avec l’impression d’etre quand meme un peu une sacree warrior, bordel! et on m’a dit… « holala, t’as vachement grossi!! ». VDM
Je suis complètement d’accord sur le temps d’adaptation qu’on peut poser sur son corps lors de perte et aussi de prise de poids. Les remarques des autres et les essayages de tout le dressing nous aide à prendre conscience de ce que l’on est et/ou parait.
Le véritable reflet de notre image intérieure et extérieure.
Il m’arrive souvent qu’on me fasse la remarque que j’ai maigri alors que non pas du tout je lutte en vain!et ça me décomplexe pas pour autant pour l’épreuve du maillot qui arrive à grand pas
Tu as telle ment raison… La pression sociale est énorme et c’est extrêmement stigmatisant que d’être un peu enveloppé. Malheureusement, je crois que le canons bien normés (sans un poil de gras) ne sont pas près de changés !
Caro, cette nuit j’ai rêvé que tu n’existais pas ! Non, pas que ce blog n’existait pas, mais que la femme qui y est décrite, les « aventures » qui y sont narrées, le quotidien qui y est analysé,.. ben en fait tout ça n’existait pas. Ce serait en quelques sorte le premier blog-roman de la netosphère. Mais avec du marketing dedans aussi hein (j’en veux pour preuve que JAMAIS une pub m’a fait acheter quoi que ce soit, alors que ce blog m’a déjà fait acheter quelques petites choses… ou presque). Tu es démasquée… et je suis déprimée…
Hier, deux de mes collègues m’ont dit la même chose à deux moments de la journée: « tu as « dégonflé »(???), « oh là là, tu as maigriiiiiiii! »
En fait, depuis un changement de poste que j’appelais de mes vœux depuis des mois, j’ai perdu …deux petits kilos, et ça ne se voit pas.
En fait, je crois que mon ancien poste me « gonflait » littéralement et que ça, ça se voyait! ^^
Courage à Mammouth,et bonne cogitation!
Et un bon anniversaire à mon Doudou d’amour qui fête ses trente-quatorze ans aujourd’hui!
Ah au fait sinon « Les femmes minces gagnent plus d’argent que les grosses » Sur Slate.fr http://www.slate.fr/lien/39361/femmes-poids-salaire
il y a un truc quand on retourne dans une ex société…. c’est que notre vie a avancé… en bien, en mal… peu importe à la limite mais elle a bougé. Les ex collègue retiennent juste qu’on a fait qq chose en dehors de leurs murs…. (d’ailleurs on trouvé généralement leur vie statique pour le coup)… bref ils se sentent toujours obligés de sous entendre « tiens t’es bien » « ou » tiens tu vas mal »…. et je crois en effet qu’ils t’ont trouvé en pleine forme (pas pleine de formes !) donc c’était peut être leur façon de te faire passer le message.
C’est couillon mais moi aussi quand mes fils reviennent après 15 jours de vacances je les « découvre » avec 1 an de plus… « comme vous avez grandi !!! »…. on voit mieux l’autre quand on ne l’a plus sous le nez… enfin tu comprends, hein ?
Cette persistance rétinienne fonctionne dans l’autre sens aussi…
La prise de poids n’est pas toujorus qu’alimentaire qui en doutait encore ?
J’ai pris pas mal de poids (et volume) en relativement peu de temps et j’ai mis plus d’un an avant de me reconnaitre dans les reflets des vitrines saisis au vol.
Dans le miroir je ne voyais pas forcément l’étendue des dégâts grâce à cette persistance rétinienne et à la focalisation du cerveau sur certain détails qui permettent d’oublier l’ensemble.
Et je ne compte pas les bleus parce que j’avais tournée trop court par rapport à mon nouvel encombrement de l’espace.
Avantage de cette persistance les collègues n’ont pas réagit tout de suite non plus à ce changement de morphologie (en plus ils sont bien élevés) les première remarques sont venues au retour de 3 semaines de vacances d’été où il m’avait été dit que « oh t’as bronzé et t’as pas un peu profité pendant tes vacances ? » ben 17 kg en 6 mois oui un petit peu peut être.
Bref, pendant mon année d’absence du boulot pour cause de formation j’avais perdu 15 kg sans rien faire de particulier (ils l’ont toue remarqué à mon retour), une fois repris mon ancien job pour cause de concours raté 17 kg pris en 6 mois sans gros changement alimentaire et même en veillant un peu quand j’ai senti les pantalons rétrécir, plus des crises de colites qui font gonfler d’une façon démesurée et on flingué le peu d’abdo qu’il me restait
Et là en plus des 17 pris j’en ai 3 qui vont et viennent au gré des compulsions compensatrices… Mais qui est cette grosse dame dans le miroir ?
J’ai perdu une dizaine de kilos en l’espace d’un an il y a quelques années. Le choc était trop fort pour ma famille (de gros): tu as l’air malade, tu n’as pas bonne mine, … Heureusement que des amis me complimentaient et me trouvaient radieuse !
zzzzzzzzzzondes pour mammouth
et 1000 % d’accord avec toi sur la valorisation de la minceur dans le monde du travail – il n’y avait qu’à voir la tête du recruteur hier quand il m’a dévisagée (littéralement) de la tête aux pieds – je me suis sentie tellement vexée … j’aurais du lui dire « c’est pas grave, hein, c’est pas contagieux » mais je me suis dégonflée hin hin
Qu’est-ce que je suis con par moment
allez mammouth, courage, on pense à toi
zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz
Bonjour Caro,
lectrice dans l’ombre depuis quelques annees, ce post m’interpelle.
J’ai pas mal maigri il y a 5-6 ans, me suis stabilisée pendant cette periode jusqu’a l’annee derniere, ou j’ai repris pas mal de kilos ( soucis personnels qui m’ont fait perdre mon equilibre vital…)
En discutant avec mes proches, c’est comme si cette « ligne » des 5 dernieres n’avait jamais existé… Les reponses sont unanimes : « tu as toujours été un yoyo », « je trouve que tu as qd meme minci par raport a la derniere fois »… C’est difficile, parce que moi, j’avais reussi a me l’appropier ce poids de forme… mais … grosse un jour, grosse toujours ?
je suis contre toute forme de persistance rétinienne. Voilà, ça c’est dit.
Lorsque j’ai perdu beaucoup de poids en 2006 (de 120 kilos à 69 kilos en 3 mois – mon regime miracle ? la depression) je ne me suis pas appropriée mon image, je ne me reconnaissais pas, je me savais mince mais impossible de mettre un 40, je trainais mes 54 avec moi… J’ai tout repris, tellement plus rassurant de ressembler à ce que je connais.
Là je recommence une perte de poids. Volontaire celle ci. Controlée même. Et mesurée. En 3 mois j’ai fondu de 11 kilos. Et du 52, je m’installe en 48. Et je prends le temps de me regarder, de me mesurer, de voir que oui, c’est moi, et je change, lentement, pour aller vers un « toujours moi toujours la même » mais un moi peut etre mieux pour moi.
Pas sur d’etre très comprise mais le coeur y est !
En tout cas ton billet est encore une fois juste et bien écrit. merci
tout à fait d’accord quand tu dis que l’image qu’on a de soi vient beaucoup de celle que nous renvoie les autres et comme j’ai l’impression d’être totalement transparente depuis des années j’ai du mal à l’aimer ce corps, à en prendre soin, pourtant je sais que tant que je n’aurais pas perdu ces kilos, je ne pourrais pas être bien dans mes baskets
Depuis 15 mois, j’ai perdu 10 kilos (et un mari depuis 11 mois)… J’ai de « la réserve » alors je ne suis pas mince, loin de là.
Ce qui est dingue, c’est que les gens me disent, avec gentillesse je dois dire, que j’ai l’air d’aller très bien. « Plus mince » est bien associé curieusement à « en forme ».
Je leur réponds que « j’ai l’air » (d’aller mieux) mais que « je n’ai pas la chanson »
un petit hors sujet sorry mais ton allusion à ton ptit resto corse et j ai en mémoire ton post de l’année dernière où tu prenais ta douche dans le jardin, j’imagine que tu as déjà réservé pour cette année et que tu dois avoir hâte… bon mercredi à tous
Comme je comprends ce post, tes mots me touchent ! Moins 30 kilos il y a 2 ans : tout le monde me trouvait en super forme, bonne mine et tout et tout !!! Et depuis, j’ai repris 20 bons kilos. Les regards sont consternés. On ne me parle plus de ma forme (ni de mes formes, tant mieux) mais on sourit quand on me voit manger… Qui on ? Les gentils collègues. grrr ! J’en suis arrivée à me demander si l’annonce de mon cancer du sein allait les rassurer.
tout cela c’est très vrai, cela m’est arrivé à chaque fois que j’ai perdu du poids
alors même que je ne perdais plus, les gens me disaient encore et encore que j’avais fondu
c’est vraiment que l’image qu’ils ont dans la tête persiste et en voyant le vrai modèle, ils ont l’impression qu’on vient juste de maigrir
actuellement je suis au plus haut de mon poids, et je dois dire que j’encaisse la mauvaise partie de l’affaire, c’est dur de voir que même des gens que l’on pensait plus élevés que cela finisse par te juger sur ton surpoids
quand je maigrirai à nouveau et que pour sûr on me complimentera, je pense que je ferai quelques remarques bien senties pour faire comprendre que l’accomplissement personnel d’une personne ne se résume pas à son tour de taille
Bonjour Caro,
bravo pour la persistance rétinienne ! y a t il un mot pour la persistance des gestes (chercher une porte ou un interrupteur qui n’existe plus, un meuble déplacé ?). je profite de ce billet où tu l’évoques, mais je me demande ce que tu penses de la nouvelle ligne marketing des docteurs zermati et apfeldorfer ?
Je commente rarement, mais je te lis tous les jours…
Et là, tu m’as expliqué ce que je ressens depuis quelques semaines, où j’ai moi aussi fondu (pas via Dukan…), et où je n’arrive pas à accepter l’absence de compliments de la part de mon père…
Mon psy m’aide, mais je ne comprenais pas tout.
Le coup de la persistance rétinienne, c’est exactement ça !
Merci Caro pour ton article, qui m’a fait énormément de bien!
(en revanche, je prends direct les fringues en taille 42 maintenant!! pas eu besoin de me le faire dire deux fois !)
C’est drôle comme nos billets se croisent mais pas dans le même sens.
Pour t’avoir suivi depuis longtemps, j’ ai vu cette évolution et je reste admirative
Quand même, écrire, on voit bien que c’est un métier ! La persistance rétinienne… pas mal du tout !
Je ne sais si l’explication est bonne, mais ce genre de réaction j’y ai droit à chaque retour de (grandes) vacances, que je sois ou non en forme d’ailleurs. Je me demande si les gens n’ont pas simplement tendance à oublier leur environnement quotidien… Voilà longtemps j’avais été très surprise, pour ne pas dire interloquée, en revenant dans un ancien établissement, de voir certains me considérer à nouveau comme une grande amie… alors qu’ils n’avaient pas donné signe de vie – ni répondu – durant mes deux années ailleurs…
Allez, disons que nous sommes dans une période d’optimisme, je parie pour la capacité d’émerveillement à chaque nouvelle rencontre !
Alors….j’ai quitté mon boulot début avril…envie de temps pour moi, de donner du temps aux autres, d’en avoir enfin avec ma fille avant sa 1 ère rentrée scolaire !
Bref, la première fois que j’ai revu mes anciens collègues, j’ai eu droit aux mêmes gentils compliments, que je semblais épanouie, radieuse…alors que moi ayant enfin du temps avec ma fille, je me sentais plutôt fatigué ! Mais je crois que je là ou j’ai envie d’être surtout et c’est sans doute ça qui ressort !
L’été dernier j’ai perdu 8 kg et j’ai eu l’impression d’être devenue une reine de beauté… Comme si avant je n’étais qu’un pauvre laidron que ne valait pas la peine d’être regardé… Je comprends tout à fait
Ce billet m’interpelle également, parce que j’ai vécu le contraire ce week end justement. Un mariage. Des gens qu’on ne voit pas forcément tous les jours. Une prise de poids flagrante suite à ma grossesse (je passe d’un 34 que je tiens depuis 20 ans à un 40 qui a l’air de ne pas vouloir céder sa place)… et là, les commentaires vont dans ce sens : tu as l’air épanouie, heureuse, resplendissante, tu as grossi, c’est cool… On m’a même félicitée pour mon prochain bébé à venir !!! (euh… non non, je ne suis pas « encore » enceinte, j’ai juste un peu de mal à perdre). Je ne m’étais pas vue si « en rondeur(s) »… Ça fait bizarre…
Elle est rassurante non cette idée de « persistance rétinienne » ? Ça veut dire que nous n’avons pas à nous inquiéter pour nos 2 kilos supplémentaires venus d’on ne sait où, enfin si, mais pour lesquels nous nous mettons la rate au court bouillon ! Il ne faut pas faire du malheur avec les contrariétés, puisque Choupinou, lui il verra rien !
là où je ne te suis pas forcément (bien que je trouve l’ensemble très juste), c’est lorsque tu trouves injuste que la prise de poids soit associée à pleins d’images négatives.
personnellement, quand je grossis, c’est que je ne vais pas bien; je compense un mal être, un ennui, des soucis, par la nourriture. et je pense que la pluspart des femmes « rondes » voire obèse ne le sont pas devenues du fait d’une vie épanouie et heureuse, mais bien à cause des soucis, d’un mal être ou autre. du coup lorsque l’entourage constate qu’on a grossis, je trouve légitime finalement qu’il s’inquiète que cela témoigne d’un coup de mou…non?
en tout cas, moi aussi je suis convaincue par zermatti, mais j’avoue, je n’y arrive pas…
Dis, à propos de Zermati, tu nous avais promis un billet Zermati et le Churros. Est-ce toujours d’actualité ?
C’est tout à fait ça…
D’ailleurs j’ai bien ri il y a quelques semaines… Je regardais des photos de moi d’il y a 5-6 ans, et mon frère aîné se pose à côté pour regarder avec moi. Et d’un coup, il s’exclame, stupéfait : « ohhh mais t’es ENORME sur cette photo!! C’était quand?? »
Effectivement à cette époque là j’ai été bien ronde, passant de mon éternel 38-40 à un… 48-50 (une IVG très mal digérée, entre autres…). Sur le coup, j’ai cru qu’il se payait ma tête mais non, a priori soi à l’époque il n’avait pas « percuté », soit il avait complètement sorti cet épisode physique me concernant de son esprit, pour ne garder en tête que mon schéma corporel « habituel ».
L’image, celle que l’on renvoit, celle que l’on capte… c’est un ensemble bien complexe de symboles…
Je suis très loin d’être aussi avancée dans mon processus zermatien…
Malgré mes 7 premiers kilos perdus tout en mangeant des cônes glacés et du caramel beurre salé…
Malgré tout, je comprends tout à fait que ton regard sur toi a du mal à suivre…
Tout comme le regard des autres…
Mais souvent, la persistance marche aussi quand tu prends du poids
Quant à la pression, elle est énorme venant des collègues surtout quand la moitié de la boite est sous Dukan…
Je pense aussi que le regard des autres nous renvoie quelque chose mais qu’en est-il de notre propre regard ? Cela fait 6 mois que tu ne les as pas vus et ta vie s’est quand même modifié depuis. Le poids est le même mais peut-être que les attitudes, la manière de marcher, de parler, de se tenir en leur compagnie ont changé et c’est cela qui est ressorti aux yeux de tes collègues. Je pense que ton choix du free lance est loin d’être évident mais j’ai l’impression qu’au final c’est cela qui te rend épanouie. Plus que quand tu travaillais et que tu rasais les murs et c’est peut être cette nouvelle Caroline qu’ils ont vu. Cette nouvelle Caroline qui a fait des choix et qui s’affirme davantage. C’est plutôt positif
le corollaire de la persistance retinienne c’est l’aveuglement des collegues… je porte des bas de contention en permanence depuis 17 ans et j’ai mis 10 ans a les accepter – n’empeche, certains collegues me connaissent depuis 5 ans, m’ont vu des tas de fois en jupe ou pantacourt, sans jamais rien remarquer.
Et hier, on prend le cafe dehors, et l’un d’entre eux decouvre que j’ai un « truc bizarre » sur une jambe
5 ans !! mais depuis que je ne le vois plus, il est devenu invisible.
c’est vrai que c’est difficile de se réapproprier son corps … je viens de perdre 12kg ces 6derniers mois…. je n’arrive pas à m’habiller , enfin je n’arrive pas à savoir ce qui me va vraiment …j’entends par la ne pas simplement pouvoir rentrer dans un jean en 38 , mais savoir s’il me fait de belles fesses ou de longues jambes.
je n’arrive pas à me voir affinée dans la glace, je le sais pourtant que j’ai maigri vu que mes vêtements sont tous trop grands et que les gens me disent » ouuuu dis donc qu’est ce que t’as perduuuuu! »mais j’aurais voulu, tellement voulu le sentir ….résultat je n’arrive pas encore a avoir confiance en moi.
Il se trouve que depuis un an et demi j’ai perdu une dizaine de kilos de manière plus ou moins inconsciente. Ou comment faire un zermatage quasi naturel, car en me mettant en couple j’ai arrêté de manger compulsivement devant la TV quand je m’ennuyais le week-end.
Je ne compte pas le nombre de gens qui me disent « oh tu as fondu, ça te va super bien ». J’étais très contente de ma silhouette avant, bon je râlais un peu parfois, mais rien de très très méchant, je n’avais pas de soucis pour séduire ceux qui me plaisaient et c’est bien lestée de 10 kilos que j’ai séduit mon actuel, alors bizarrement, si ces gens me font des compliments, ils me vexent, car ils m’ont jamais dit avant que « ça m’allait pas », et que par opposition me trouver si bien maintenant me fait douter de ce que j’étais avant. Alors du coup je préfère les potes inquiets qui m’ont pas vu depuis longtemps et qui ont cru que je m’étais mise à me droguer…
Très beau billet, comme souvent.
Je me retrouve beaucoup dans ce que tu as écrit. C’est vrai que l’image d’un « gros » contient toute cette mélasse de fainéantise et de non volonté. Et être mince rime souvent avec réussir sa vie. C’est difficile de sortir de cette vision si « simple » du monde. Parce qu’honnêtement, il m’arrive aussi de le penser. Même si, juste après, je me dis que je suis vraiment conne de faire l’amalgame. Néanmoins, quelqu’un qui a des kilos en trop, c’est pas forcément qu’il/elle a des problèmes, ne fut-ce qu’à gérer sa nourriture ? Même si je suis de celles qui pensent que chacun traîne ses boulets, certaines boulets sont quand même plus visibles que d’autres…
Tout ça pour dire que perdre du poids, je crains que, souvent, on ne le fasse pas que pour soi. Mais, aussi pour ne plus montrer ses « faiblesses » à tous. Je généralise, mais, en réalité, c’est surtout de moi dont je parle, évidemment ! Si je veux perdre mes kilos en trop, c’est 1) pour me sentir plus jolie (quand même), 2) pour ne plus montrer à la face du monde ma fragilité, 3) pour ma santé, parce qu’il semble quand même établi que cela a un impact… Mais, il se pourrait très bien que le 2) soit en 1) et inversément, vois-tu ?
Caro, comme je suis d’accord avec toi sur cette image de soi que l’on a et qui dure, malgré le temps, et aussi les humeurs de notre balance. A moins de débarquer de Neptune, je crois qu’on a toutes une histoire liée à notre poids, entre celles qui voudraient le voir s’évaporer, et même celles qui voudraient se remplumer un peu. Pour moi, les grossesses m’ont flinguées, et après la 2e, j’ai fait le 1er régime de ma vie (WW). J’ai perdu 10 kg, en mangeant ce que je voulais. J’ai eu droit à qqs compliments, mais pas grand chose. Depuis 6 mois, j’en ai repris qqs uns (boulot, vie de famille survoltée…) et comme seule remarque de ma famille, j’ai eu un presque rassurant pour eux : « c’est normal, on est toutes très rondes dans la famille ». Alors non, je ne veux pas croire à une génétique de merde, à une destinée où on se sentirait mal dans son corps toute sa vie, juste parce que nos mères l’ont été. Moi il suffit que je perde qqs kilos pour que, même s’ils ne se voient pas, je me sente mieux.
Au risque de ne pas être tout à fait d’accord avec les autres commentaires, je crois que tes collègues ont fait ces remarques pour te faire plaisir. Parce que quiconque a suivi le parcours difficile de quelqu’un dans sa perte de poids sait le plaisir que peut procurer de telles remarques. Je ne doute pas qu’ils aient gardé une image de toi d’avant, où tu étais plus ronde, mais comme tu le dis, il y a une survalorisation de la minceur. Tu as maigri = tu avances dans ton objectif de poids = je te fais plaisir pour t’encourager. C’est peut-être un tord, mais je le vois comme ça.
Et courage pour la suite, le free lance, la marmaille, Zermati et tout le reste ! (et je surkiffe ce restau)
Bonjour, Je commente rarement mais je lis tus les jours… Juste pour dire que quelque soit la/les raisons, perte de poids, bonheur conjugal, épanouissement professionnel, succès du blog, coiffeur génial, slims zara, que sais-je encore, à travers tes posts et les photos qui les accompagnent, tu es, oui, resplendissante ! Pourquoi chercher la petite bête ? Il y a des moments comme ça où tout concorde, migraine ou pas. Ça nous éclabousse même un peu, je trouve ! Enjoy, et continue, s’il-te-plait, à partager.
Bises !
J’ai un côté yo-yo indéniable : quand je suis dans ma phase « mince » (très relative), j’ai droit à des « c’est hallucinant ce que tu as fondu » (ce qui me vexe atrocement, je comprends alors qu’avant les gens me voyaient éléphantesque) et quand je suis dans ma phase disons en abus de viennoises au chocolat, l’absence de réflexion est éloquente (autour de moi, tout le monde parle tout le temps).
Bonjour thejujuteam,
Et bien voilà personnellement je suis ronde…depuis ma naissance, pas obèse mais ronde (taille 44). Or, ma vie est épanouie et heureuse. Ne soyons pas trop réducteur dans nos points de vue, ce serait trop simple si les minces étaient équilibrées et les grosses dépressives, non ?
Ecoute, j’ai exactement les même remarques lorsque je retourne à mon ancien job. Même le « tu as maigri » même si ce n’est pas le cas non plus. J’interprète ça clairement sur le fait que je suis beaucoup plus épanouie et que je m’habille peut-être avec plus de soin et surtout… j’ai le sourire !!!
Je suis d’accord avec toi, nos prises de poids – quand elles ne sont pas dues à des problèmes de santé – sont liées à des phases de mal-être ; elles permettent même parfois inconsciemment de révéler aux autres ce mal-être. Ce qui est dur à accepter, c’est que les phases de bien-être ne nous permettent pas de revenir à notre image initiale, et qu’on garde toujours trace sur notre corps de ces périodes difficiles, le surpoids comme une cicatrice qui ne s’effacera jamais. Caroline, ton article d’aujourd’hui fait écho à un autre de toi paru il y a longtemps, qui m’avait frappée, où tu disais que l’extérieur ne trompait pas sur ce qu’il y avait à l’intérieur : c’est peut-être celui-là, mais je n’en suis pas sûre, je vais continuer mes recherches. http://www.penseesderonde.fr/2008/06/mon-contenant-refl%C3%A8te-mon-contenu.html Alors c’est sûr, ton épanouissement actuel, ton dynamisme, ta joie de vivre, ne peuvent manquer de frapper tes anciens collègues, et non, ce n’est pas les kilos perdus qu’ils remarquent, mais la nouvelle façon que tu as d’habiter ton corps – et ta vie.
Bonjour Caroline et tout le monde ! Il y a 2 ans j’ai perdu 7 kilos en 4 mois et je suis passée de la taille 42 à la taille 38/40. Compliments de mes collègues, de mon homme, de ma famille… Estime de soi renforcée, plaisir de se sentir jolie, changements de fringues, plus de bourrelets dans le dos, moins de ventre, visage plus jeune. Dans un premier temps. Au bout de 6 mois, je me sentais mal, énervée tout le temps, tendue. J’ai repris 5 kgs en 2 ans, je suis de nouveau à la taille 42, j’ai repris quelques bourrelets et je me sens mieux … Plus moi, ronde mais certainement pas moche. Je n’en tire aucune leçon, mais j’ai pris conscience de la dictature du regard des autres. Je sais que lorsque je grignote c’est par fatigue et que ce n’est certainement pas un régime qui enlèvera cette fatigue. Je crois plus aux vertus de l’amour et de l’amitié et au rire aussi !
Je ne commente jamais même si je lis tous les jours. Mais ce texte me fait penser à deux femmes que je connais qui ont récemment perdu beaucoup de poids. Tout le monde s’extasie sur leur forme, leur taille de jeune fille retrouvée, les envie presque. A part que l’une a perdu du poids car son mari a un cancer et l’autre parce qu’elle est en plein divorce. Le regard des gens, qu’est qu’il peut être en plein à côté parfois. C’est bizarre cette association, tu perds du poids, tu vas bien, ta vie est belle. On s’arrête aux apparences toujours, trompeuses si souvent.
Tout ces mots raisonnent en moi … 22 kg en moins en 9 mois, un peu « grace à toi » .. j’ai en effet pris consciences de comment « bien » perdre du poids en lisant les CR de tes rdv avec le dr Z … mais pas évident, de changer mon regard sur moi-mm et de voir le regard des autres différents .. et surtout, comme tu le dit si bien, cette épée de damoclès au dessus de la tête .. et si je reprenais ?? Les gens me trouvent plus dynamique, plus souriante ??? Que diront-ils si je reprends du poids ?? merci de tjrs mettre les bons mots sur ce que je ressents .. je me sents moins seule face à mes questions …
Je refais un commentaire sur le même article pour la première fois mais j’ai de nouvelles idées qui me sont venues. Cela m’est déjà arrivé aussi que les gens me trouvent plus jolie, plus épanouie suite à une perte de kilos. Mais ce que j’oublie souvent c’est que cela m’est aussi également souvent arrivé lorsque je n’avais pas perdu de poids ou parfois même quand j’avais grossi. Il est vrai que parfois les gens partent du principe que de dire à quelqu’un qu’il a maigri est un compliment. Mais les fois où cela m’est arrivé, c’était aussi très souvent une remarque que j’attendais consciemment ou pas. Je me disais que cela me ferait plaisir que les gens remarquent mon amaigrissement. Et pendant longtemps, j’ai intimement lié mon bien-être personnel à kilos en moins. A contrario, on m’a déjà fait des compliments dans un contexte autre qu’un amaigrissement et bizarrement j’y prête moins d’attention et j’y donne moins de valeur alors que je me dis souvent que je devrais me sentir tout aussi flattée. Bref tout cela pour dire que les compliments que l’on reçoit ne sont jamais donnés par hasard et que si les personnes en face évoquent notre amaigrissement comme source d’épanouissement, c’est peut-être parce qu’inconsciemment c’est ce que l’on a envie d’entendre :-). Personnellement, je l’ai souvent vérifié pour moi. Pfiouh je m’arrête là pour aujourd’hui, j’ai un peu trop fait tourner mes méninges.
Bonne journée !
bien sûr que cette analyse est juste. mais il y a aussi un point supplémentaire important : c’est la persistance (non pas rétinienne) des médias à faire croire aux gens qu’être mince ou mincir rend heureux. Donc, or toute considération négative associée aux « gros », quand on est mince, on doit forcément être heureux… bon, pas besoin de dessin pour démontrer à quel point c’est faux…
PS : bravo pour la persistance rétinienne, c’était idéalement placé !
je voulais écrire : « Donc, HORS toute considération négative associée aux « gros », quand on est mince, on doit forcément être heureux… »
j’ai honte tellement elle est énorme celle-là !
cette persistance rétinienne (waouhh j’ai pu le placer aussi :)) existe aussi chez les minces figure toi et c la que tout est con et injuste, meme en faisant un 36, je ne vois QUE ce dont je n’arrive pas a me débarrasser comme si le reste, la satisfaction du reste ne comptait pas, « eternelle insatisfaite » ou tout simplement « victime » d’une education tournée vers le ciorps parfait, le danger de la prise de poids et les regimes (je parle de ma mère evidemment), un peu comme si elle avait deformé sans le vouloir ma rétine
bon je suis presque HS mais tantpis, ça faisait un moment en plus que je n’avais pas laché 1 com….bises
j’aimerais bien rerentrer ds 1 40 !!! là j’y arrive vraiment plus, je decolle plus et mes hanches restent accrochees à leur bon 44 !!!!!!!!
ggrrrrr !
Salut Caroline, j’ai juste envie de dire que les autres, finalement, nous renvoient une image, positive ou négative, en fonction des critères qu’on leur donne nous-même non? Hé! Comment éclaircir cette intuition? Disons que c’est toi qui a fixé le critère mincir=bonheur et jolie, pas eux… Sinon, c’est vrai qu’on met du temps à se voir tel qu’on est et ça marche dans l’autre sens aussi, ce qui est réjouissant. Je me vois toujours comme l’adolescente très mince qui faisait des envieuses alors que mon ventre est bedonnant et qu’à chaque pas, mes cuisses dansent autour de leurs os… J’adore te lire et je te souhaite le meilleur!
T’ont ils trouvée mieux parce que tu avais maigri dans leur persistance rétinienne ? Ou t’ont-ils trouvée maigrie parce que tu allais mieux ?
je trouve vos commentaires éclairants et passionnants. J’aurais aimé vous répondre à toutes personnellement mais le temps me manque aujourd’hui. Mais je retiens en effet cette idée que le fait d’être « partie » auréole d’une certaine impression de « réussite ». Je retiens aussi en effet que je suis la principale responsable de cette association « mince = je vais bien ». Et c’est là dessus que je dois travailler.
Je crois aussi qu’on peut-être grosse et heureuse, grosse et performante, grosse et épanouie.
Je crois aussi, comme en témoignent certaines d’entre vous, que ce qui m’a un peu blessée, c’est qu’en s’extasiant sur cette perte de poids, les gens, sans en être conscients, insultent celle qu’on était avant. Et on sait, quand on a été grosse, puis moins, puis plus encore, qu’on est susceptible de redevenir cette fille d’avant. Et on se dit: « mais alors j’avais si peu de valeur, avant ? »
C’est exactement la question que je me suis posée en revoyant après 30 ans des cousins qui n’avaient retenu de mes 18 ans que mes quelques kilos de trop que j’avais à l’époque. Mais j’étais aussi mignonne, sympa et souriante!!!
Alors que je suis mince aujourd’hui et eux ont pris beaucoup de poids, ils ont eu le culot de revenir de façon très insistante sur mes bonnes joues d’antan….comme si seule mon apparence bien en chair d’alors comptait , et était associée à une image de jeune fille pas très jolie …
Merci beaucoup pour ta réponse!
Je crois que LA phrase la plus importante de ton texte c’est celle-là : « Si j’étais arrivée hier, souriante et pomponnée, mais lestée d’une dizaine de kilos, mes anciens collègues en auraient ils déduit que j’avais fait une énorme erreur et que j’étais une looseuse ? ». C’est une question ouverte mais je pense qu’on pourrait répondre positivement. Oui, ce serait sans doute le cas. C’est pas joli, c’est pas bien, mais c’est comme ça que les gens auraient réagi. Et peut-être que moi aussi en fait, alors qu’au fond ça n’a rien à voir. J’ai entendu cette remarque exacte sur quelqu’un qui avait justement changé de poste « elle a pris au moins 10 kilos, ça ne lui réussit pas du tout, elle ne s’y plaît pas », sauf qu’en fait la personne en question était mince car malade de stress dans son ancien poste, et dans le nouveau elle avait son poids de forme, plus élevé, mais stable… Il faut donc relativiser et voir le cas par cas, ce qu’on ne fait pas.
C’est quelque chose que je trouve très surprenant mais à sens unique cette persistance rétinienne. Il y a 2 ans, je suis passé du 40 au 44 en 2 mois (La dépression me fait grossir, moi) et j’ai entendu beaucoup de remarques assez négatives, de style « mais que t’arrives-t-il, ma pauvre »
En revanche, je viens de récupérer quasiment mon poids de forme (Au revoir 44, bonjour le 40) et là,^personne ne me dit rien.
Et c’est blessant.
Parce que comme le dit Cécile, je ne reconnaissais pas cette grosse dame dans le miroir, alors que maintenant, celle qui me fait face, c’est vraiment moi.
C’est un peu vexant, quand mêem. mais ça prouve bien qu’il faut faire les choses pour soi, et pas pour le regard des autres.
Malheureusement il est vrai que la minceur et la bonne santé sont bêtement associées pour la grande majorité des gens… Je souffre d’une maladie chronique qui lors de ma première crise m’avait fait perdre plus de 10 kg en 15 jours – normal, presque impossible de manger – et de nombreux crétins m’ont fait remarquer que j’avais minci et que j’avais l’air en forme !!!
Y penser m’agace encore, ça fait pourtant 10 ans maintenant – et j’ai repris les kilos… que j’essaye de perdre en « zermatant »
Ah tiens, pour moi c’est l’inverse : depuis que j’ai pris du poids tout le monde me trouve « très bien », « en forme »… Pas que j’étais anorexique mais j’étais quand même « trop mince ». Et tout ça me semble étrange : je fais très souvent abstraction de mon corps, je me pense si souvent sans mon corps… alors ma valeur sociale serait reliée à si peu de choses ? Bref, je m’interroge. D’autant que si j’ai pris du poids ce n’est pas parce que je vais « très bien » ni parce que je suis « très en forme », juste que j’ai eu une année très stressante et de grosses pulsions de tout dévorer la nuit… alors ça me fait bien sourire. Qu’est-ce que les gens savent, au fond…
Mais retiens le positif : tu es heureuse en ce moment et ça se perçoit !
Quel beau billet encore une fois!
Moi j ai pris un peu de poids (5kg lies a l expatriation et a deux grossesses relativement rapprochees) et les gens ne sont pas specialement tendres. Je suis de retour au pays dans 4 semaines et deja terrorisee a l idee des commentaires, du regard des autres et de leurs mines appitoyees sur ma pauvre silhouette, ma pauvre personne incapable de s autodisciplinee et de perdre cette fichue graisse!
Je le vis mal? Non juste un peu…
Voila mon comm va plutot dans le sens inverse de la plupart des comm mais en effet, les gens s arretent trop souvent aux apparences! Et juges si vite!
jugent serait plus correct!
Tous ces commentaires me rappellent qu’une personne, revenue amaigrie de 25 kg suite à un cancer, s’extasiait ironiquement sur un copain « rhooo, mais qu’est-ce qu’il a grossi, tu as vu ? On dirait une bonbonne ».
Pas pu m’empêcher de lui répondre « hé bé oui, lui n’a pas la chance d’avoir eu un cancer ». C’est méchant et injuste, je sais, mais zut. Le copain en question s’est mis en ménage, est heureux comme tout, et sa compagne doit lui faire de bons petits plats.
Ces jugements sur le poids me hérissent.
Tu es l’héroïne de write, think, smile… c’est mieux !
Quelque soit le poids, les kilos perdus ou retrouvés , je crois que la sérénité va effectivement de pair avec le fait de s’accepter telle que l’on est.
Perso à 40 ans, je n’y suis pas encore arrivée …du moins pas totalement !
Je lis tous les jours mais commente rarement mais ce billet fait terriblement écho en moi.
Il y a quelques années j’ai perdu 38 kg…
Fière de cette perte oui mais très désagréablement surprise par le regard des autres. Je ne parle pas des proches, ce qui aime la personne quelque soit son enveloppe.
Je veux parler par exemple des mecs qui porte un intérêt qu’ils n’aurait jamais porté quelques mois auparavant, là on aurait juste envie de claquer des doigts pour reprendre tous les kilos juste pour voir leur tête et leurs pieds les mener immédiatement dans une autre direction!!! j’étais célibataire à l’époque donc j’en ai eu des cas concrets!
Je veux parler également des gens qui soudain vous respecte un peu plus car vous ne renvoyez plus l’image de la grosse qui est drôle certes mais qui n’a aucune volonté, qui se laisse aller et qui, en plus, à l’air de se complaire dans ce corps puisqu’elle a toujours le sourire…
Bref pas évident, j’ai eu beaucoup beaucoup de mal à me faire à ce nouveau corps, je ne me connaissais plus et je ne savais jamais si on me parlait pour mon moi profond ou juste pour mon corps. Finalement je crois que je ne me suis jamais pleinement réjouie et que je n’ai jamais été pleinement épanouie, sans compter que la peur de reprendre le moindre gramme prend le cerveau en otage quasiment quotidiennement. Aujourd’hui, suite à une grossesse, j’ai 10 kg de plus, jusqu’à très récemment je focalisais sur ça, espérant retrouver ma ligne d’avant bébé, alternant les phases de restrictions et les phases de goinfrage (l’un ne va pas sans l’autre, je l’ai compris que récemment), puis culpabilité donc re restriction… et puis j’ai pris conscience que finalement ça fait des années que je ne pense quasiment qu’à ça, que je n’arrête pas de me regarder dans les glaces et les vitrines en me disant que oué ça va pour me dire que non ça ne va pas 10 mn après. J’ai pris conscience que l’important c’est la santé, alors je ne vais plus focaliser sur mon poids, je vais manger sainement et advienne que pourra.
Voilà pour ma petite expérience.
Merci de nous faire rire quasiment chaque jour et merci de nous faire partager des choses intimes qui peuvent faire écho et nous pousser à tapoter sur le clavier pour se libérer un peu et se sentir moins seule.
Je suis troublée une fois de plus à lecture de ce billet…
J’ai déjeuné avec une amie qui s’est faite opérer de l’estomac (by pass) en janvier dernier, et qui a perdu à ce jour 36 kg. Deux autres personnes de mon entourage, plus ou moins proches, ont également eu recours à cette intervention, avec au moins le même succès.
Comment ne pas se sentir tentée ?… Elle avait dans les yeux une étincelle extraordinaire qui m’a fait envie. Elle m’a aussi regardée avec une peu d’incompréhension quand je lui ai dit que je ne m’en sentais pas capable… C’est comme si on t’offrait le paradis et que tu préférais l’enfer. Inimaginable.
La pression que me mettent la société, les minces, hommes et femmes confondus, ne m’atteint pas trop, la plupart du temps. Mais je suis terriblement déstabilisée par le nouveau rapport avec ces amies ex-grosses qui me font entrevoir une nouvelle vie si extraordinaire-que-pourquoi-je-l’ai-pas-fait-avant.
Je pèse 102 kg. Je vais bien. Presque tout le temps.
Il s’agit d’un cliché extrêmement répandu qui montre les limites de la compréhension humaine.
je crois surtout qu’on ne se voit pas tel qu’on est, je suis traumatisée par les photos récentes que j’ai vues de moi et qui du coup me pousseraient à ne plus porter la fameuse robe chemisier achetée suite à ton billet parce que je ne vois que les bourrelets et la graisse qui dépassent…
bises à mon amie geneviève, tu ne m’es pas transparente, mon amie !
C’est le resto à Cargèse ? Celui que j’adore aussi ! J’ai un doute mais je crois le reconnaître sur la photo !
Caroline, je t aime.
Singapore sling, j’aime ton commentaire.
Merci DOMINIQUE…
Ca marche aussi dans l’autre sens. J’ai 2 amies qui étaient minces étant jeunes et qui on beaucoup grossies. Mais elles se voient toujours en taille 36, alors qu’elles sont plus proche du 42, voir 44. Du coup, dans les magasins, elles ne trouvent jamais rien ou alors elles sont boudinées dans leur vêtements trop petits:) Perso, j’ai toujours fait un 40 voir 42 ou 44 par moment, et elles se trouvent toujours plus minces que moi, alors qu’en fait ce n’est vraiment plus le cas
Exactement ce que j’ai vécu ! (-35 + 25) Le pire c’est que je ne me sentais pas mieux à -35. Et « on » ne m’aimait pas plus non plus !
Les étiquettes ont la vie dure tu as raison.
Il y a écrit « grosse » sur le front des nanas qui ont porté du 46 et qui ne s’habillent plus qu’en 40 depuis des lustres.
Comme il y a écrit « cancer » sur le front de ceux qui ont vaincu la maladie, des années après.
Sur mon front à moi, il y a écrit « a perdu son enfant ». La compassion dont font preuve les amis, la famille et les collègues que je ne vois pas souvent ravive en moi à chaque fois le souvenir douloureux d’une époque de deuil.
Je crois qu’on ne peut que s’agacer de cela, y a rien à faire d’autre.
Juste se sentir un peu moins seul grâce à ton billet !!
C’est bizarre, oui, d’ailleurs pour aller dans le même sens que toi, ça me fait tout bizarre les gens qui me complimentent avec enthousiasme de ma perte de poids (10 kilos en moins de 2 mois, alors que j’étais juste une peu ronde, pas en surpoids) alors que j’ai perdu justement à cause d’un évènement traumatisant et que ça m’inquiète d’être encore en train de maigrir alors que mon IMC est passé en-dessous de 20…
Je viens juste de lire les autres commentaires, c’est touchant de lire tous ces témoignages… Fruit, ça me touche tellement, ce que tu dis, c’est vrai qu’il est difficile de ne pas voir l’ombre du drame accompagner ceux qu’on connaît, même des années après, je comprends que ce regard plein de sollicitude soit vécu comme un boulet…
quelques jours d’absence et je te lis avec retard. Et ce billet tellement juste résonne beaucoup en moi. J’ai une maman qui est persuadée que quand je prends du poids « ça ne va pas » et alors elle y va de ses sous entendus (un peu lourds et insupportables à force) de « ça va ? » des « la pauvre je m’inquiète pour elle » murmurés à d’autres.
certes non ça ne va pas toujours mais parfois ça va, oui son orthorexie et sa crainte à la folie du gras m’a fait être boulimique durant des années, oui je m’en suis sortie, mais comme toi, c’est sensible la nourriture je crois, oui parfois c’est difficile, oui parfois je grossis, mais je ne supporte pas que ce regard maternel ne soit apaisé que quand je maigris du coup ça m’a fait faire de la résistance à mon insu. Et pourtant les périodes les plus maigres ont été les moins heureuses pour moi … Et pourtant j’ai pris du poids alors que j’étais heureuse en amour (mais stressée ailleurs), et grâce aussi à toi (je le dis aussi) et à ce que tu nous as raconté depuis 2 ans, j’ai réussi à perdre depuis cette année. ET idem, le regard « mince et heureux » est tellement figé … et pourtant au fond de moi y participe aussi … ça m’a touché de lire aussi ces témoignages dans les commentaires …