Le week end dernier, j'étais donc dans
le midi. Et pour m'y rendre, j'ai pris un avion. Sans vouloir me
vanter – mais quand même un peu – il semblerait que je sois en train de
venir à bout de ma plus grosse angoisse, à savoir voler.
Attention, je pèse mes mots, ce billet pourrait s'avérer être un message d'espoir pour tous les phobiques quels qu'ils soient, que
l'objet de leur aversion soient les canards, les pigeons, les crottes
de nez, le vomi ou bien encore les craies contre un tableau.
Ça m'émeut.
Sans rire, je suis à deux doigts
d'aller remercier le « quelqu'un » que j'étais allée
voir il y a de ça trois ans, après avoir annulé à deux reprises
un voyage de presse en donnant des prétextes à la noix du style que
mon fils avait choppé la malaria. Juste pour ne pas avoir à entrer
dans ce qui était alors pour moi un cercueil volant.
La démarche n'était pas évidente,
j'ai reporté le rendez-vous une dizaine de fois et quand je suis
entrée dans le bureau du gars, je pleurais avant même de prononcer
mes premiers mots. Qui furent, dans un sanglot: « Je ne pense
pas avoir vraiment besoin de voir un psychologue, c'est juste que
j'ai peur de l'avion ».
Trois minutes après je parlais de ma
petite enfance et de cette fois où ma soeur m'avait mesquinement piqué mon pain au chocolat.
A la fin de la séance – 25 minutes
environ – je ne voulais plus partir, enivrée du plaisir de pouvoir
parler de moi, de moi et encore de moi à un professionnel qui avait
l'air, je vous assure, totalement subjugué.
Quand à la question "combien je vous dois" il a répondu 105 euros, j'ai mieux compris son air épaté.
A ce prix là on peut avoir l'air concentré.
Je me suis en allée en ayant
toujours aussi peur de l'avion.
La seconde fois, je me suis bien
recentrée, histoire de rentabiliser ce qui représentait à peu près
la moitié du prix de mon canapé Ikéa que je ne me décidais pourtant pas à acheter depuis six mois. Après que je lui ai
expliqué que j'en étais à mettre ma carrière en danger par des
stratégies d'évitement dignes d'un enfant de quatre ans, il a eu
cette phrase digne d'un thérapeute fort d'une dizaine d'années
d'études: « La peur n'évite pas le danger ».
ça fera 105 euros.
La troisième et dernière fois, il a
ajouté 1) que ma phobie ne ferait que grossir si je ne l'affrontais
pas et qu'au rythme où ça allait, dans deux ans j'étais incapable
de prendre un ascenseur. 2) toutes ces choses dont j'étais
persuadées qu'elles allaient m'arriver quand j'entrais dans un
aéroport ou lorsque j'arrivais à une tribune pour m'exprimer en
public (tant qu'à flinguer mon PEL j'avais pris la décision de
prendre le package multiphobique) n'étaient que le fruit de mon
imagination et non de la réalité. Je ne me souviens
plus très bien mais je crois qu'il a à nouveau répété que la
peur n'évitait pas le danger. Ensuite il a encaissé.
Moi aussi mais pas très bien.
Il n'y a pas eu de quatrième fois
parce que je suis de la famille des velléitaires et que j'éprouve
une certaine difficulté à aller jusqu'au bout des choses.
J'avais par ailleurs reçus entre temps quelques coups de fil angoissés de mon banquier, désireux de savoir si ces
chèques de 105 euros allaient se répéter toutes les semaines,
auquel cas il allait falloir songer à un deuxième emploi pour
survenir à mes besoins.
C'est là que prit fin ma deuxième
tentative psychanalytique. Je vous raconterai un jour la première
qui fut encore plus brève.
Inutile de préciser que je n'ai pas
vraiment constaté de progrès concernant mon petit problème les mois qui ont
suivi. Mais – ça me fait mal de l'admettre – les deux ou trois
phrases assénées par cet escroc se sont peu à peu frayées un chemin
dans mon cerveau récalcitrant. Et j'ai commencé à reprendre
l'avion.
Aussi j'avais épuisé mon stock d'excuses et à moins de m'attaquer à la mort de mes grands-parents – parade à laquelle j'ai renoncé dans un sursaut de maturité – je ne voyais plus trop comment faire pour échapper à l'inéluctable
Et là aussi ça me fait mal mais le
fait est que plus je prends ce engins de malheur et moins je panique. Comme si ma peur
que je visualisais auparavant comme une espèce de montagne massive et obscure
rapetissait à chaque atterrissage réussi.
Voilà, tout ça est très fragile,
j'en veux pour preuve que la semaine dernière, j'ai tout de même
réussi à oublier dans l'avion la carte d'identité de grande
chérie.
Ce qui aurait été tout juste chiant
si ce week-end mes deux grands n'avaient pas été censés partir à
Londres avec mes parents, ces derniers leur offrant une immersion
britannique pour leurs dix ans.
Je profite de ce long étalage de ma vie privée pour vous livrer, après cette incroyable
leçon de vie, une deuxième information à toutes fins utiles: il
est strictement impossible de faire refaire une pièce d'identité
sur le pouce à moins d'avoir un proche en train de mourir ou une
raison professionnelle majeure du genre une menace de licenciement.
Mes enfants sont donc restés à Paris,
mes parents aussi et je n'en finis pas de m'autoflageller depuis.
D'autant que je me souviens très précisément avoir glissé névrotiquement la
carte d'identité en question dans la pochette du siège devant moi lorsque
l'hôtesse m'a demandé de rabattre la tablette de ma fille avant
l'atterrissage. Et qu'il y a fort à parier que si je n'avais pas
obtempéré en deux secondes telle une possédée – des fois qu'une
tablette rabattue en retard crée des interférences avec la tour de
contrôle – en ramassant tout ce qu'il y avait dessus et le
bazardant dans un endroit que j'oublierais à coup sûr de vérifier
une fois l'avion posé, mes enfants et mes parents seraient à
l'heure actuelle en train de chercher leur direction dans
l'incompréhensible métro londonien. En baragouinant les deux mots
d'anglais qu'ils connaissent ("a plate" et "a glass"). Qui je le crains ne sont d'aucune utilité
lorsqu'on veut aller à Picadilly circus et qu'on se trouve à
Hammersmith. Genre.
Edit: je précise que ce billet n'est en rien une diatribe anti-psy, je suis juste pas forcément très bien tombée et n'étais surtout pas prête. Mais je sais qu'un jour où l'autre, j'y reviendrai si le besoin s'en fait sentir…
Tu craignais tant que ça que ta fille prenne l’avion sans toi, pour que tu planques sa carte là où tu étais sûre que l’on ne la trouverait pas à temps ?
si ça c’est pas un acte manqué!!!!
oups, aïe.
Bon à ta décharge, c’est quand même héroïque de ne rien perdre quand on prend l’avion avec TROIS enfants, phobique ou pas. (j’ai tenté récemment l’avion avec un bébé)
Déjà tu n’as perdu aucun membre de ta famille et pour ça je pense que tu devrais t’autocongratuler (et dis à tes enfants que les baked beans c’est très surfait)
pour les quelqu’uns nous n’avons pas tous la même manière de travailler et quand même Zermati il est un peu un quelqu’un non ?
et peur de l’avion ou pas, moi je paume des trucs toutes les 5 minutes et les phobies ne font pas partie de mes fragilités alors tu vois… je me permettrai d’avancer que peut-être que ta confiance en toi par rapport à ton poids, et du coup par rapport à toi en général a renforcer ta sécurité de base qui fait que l’avion fait un peu moins peur… ce n’est qu’un avis, pas forcément vrai ! en tous les cas bravo !
Bah, dis-toi que Londres sera toujours au même endroit quand tu auras fait refaire la carte d’identité de ta fille !
Mais, par curiosité, ils partaient en avion ou en eurostar ?
Faut qu’j’aille voir quelqu’un…ca fait 20 ans que je me dis ça. Et que j’évite. Bon là c’est pas le moment, on vient de changer le chauffe-eau.
En tout cas bravo pour avoir pu apprivoiser ta peur…
« Y’a quelqu’un qui m’a diiiiiit queeeeeeeeeee, la peur n’évite pas le danger »
Ca me fait toujours rire (???) ce « Tu vas voir quelqu’un?… »
Ceci dit, j’ai « vu quelqu’un » (2 « quelqu’un » est ce qu’on dit encore quelqu’un ou quelques uns ?) moi aussi assez longtemps à 2 périodes de ma vie et cela m’a vraiment aidée.
Par un genre de « contrat », les séances m’étaient remboursées par la sécu à la 1ère période. Avec le 2 ème psy, pour une séance sur 2 j’avais une feuille de sécu… Comme ça a duré assez longtemps, c’était bien cher pour mon petit salaire mais je n’ai pas regretté. Quand j’ai pensé y retourner, « il » avait changé sa façon de voir et c’était sans feuille de maladie alors, impossible pour moi…
Je confirme : après un bref passage chez une psychiatre il y a deux ans et demi (et qui m’avait dit alors que j’étais en pleine crise du Cercle des Poètes disparus : « Mais votre boulot madame, c’est uniquement de faire en sorte que vos élèves aient de bonnes notes au bac ». OK donnez moi une corde alors), j’ai passé cet hiver 15 séances salutaires chez une psychologue qui a contribué à m’éviter le vol plané depuis le belvédère.
ouille !!!!!!
Je crois qu’il faut vraiment faire quelque chose …. A la limite, une phobie pour le boulot ou tes propres vacances, tu assumes … mais quand ça déborde et que ça empiète sur les proches, ça craint !!!!
Je te souhaite bien du courage !!!
Euh quelques problèmes sur ton blog : j’ai pu lire ce message hier soir puis il avait disparu( en même temps si il était programmé pour ce matin ….). J’ai aussi tenté de poster sur ton message précédent mais rien à faire .Tout a l’air en ordre ce matin.
Bon à part ça sur que les psychiatres, je pourrais t’en raconter des tonnes. Moi c’est une psychologue qui m’a sauvée mais ça a pris du temps .
Pour des problèmes similaires (en plus bouchon, tunnels etc…)
je cherchais une sophrologue, persuadée que la respiration serait mon salut; on m’a donné l’adresse d’une kinésiologue, sophro analogue…je ne sais plus très bien! La solution pour moi, mais il faut trouver quelqu’un de confiance car j’ai lu ensuite qu’il y avait parfois des dérives sectaires…50€ seulement. et on découvre que l’on peut trainer des galets depuis plusieurs générations..
Moi aussi, je suis allée chez un psychologue et je suis tombée sur du grand top du premier coup…
Bon, pas de feuille de maladie et donc un banquier qui couine toutes les fins de mois.
Nous avons convenu qu’il baissait un peu le prix de ses séances et qu’on n’en faisait plus qu’une tous les 15 jours…
Sinon, je suis d’accord pour dire que c’est limite « acte manqué » la carte d’identité oubliée alors que ta fille devait monter dans un avion sans toi !
Il existe un exercice de PNL super efficace pour le traitement des phobies… En une séance cela peut se régler…
Bisous
Isa, tu veux dire des problèmes similaires au volant?
Raconte, tu m’intéresses.
Pauvres gosses….. voilà pourquoi les miens ont passeport et carte d’identité !! Et tu sais quoi…. arrivé à l’aéroport, embarquement la dernière fois, il y a avait le mari, les 3 gamins, la baby sitter et le papi. L’autre garce de douanière qui avait déjà fait la morale à mon BP de 78 ans qui avait gardé sa casquette pour la saluer, dit avec un sourire » la carte d’identité du petit est périmée, je ne peux le laisser partir »…. l’angoisse….. nous sommes à 2H de la maison…. et dans un élan de lucidité….. « youpiiiiii j’ai aussi pris les passeport…. » connasse !! lol…. donc pense à farie pareil… ça sert quand on est un peu tête en l’air comme moi.
J’aime cet article, il m’a amèrement fait rire…
Bonjour !
Juste une petite info pour ce qui est des psys et des phobies, pour éviter les erreurs d’aiguillage.
Pour ce qui est des troubles anxieux (phobies, crises d’angoisse / de panique, TOC, anxiété permanente, etc…), c’est plutôt vers un psy formé aux TCC (thérapies cognitivo-comportementales) qu’il faut s’orienter (Zermati est dans cette branche là aussi, d’ailleurs). Pour les troubles dépressifs, même combat, les TCC marchent bien.
Pas que la psychanalyse ne marche pas dans ce cas, mais les TCC sont beaucoup plus orientée vers la disparition du symptôme et font effet beaucoup plus vite. On passe en général un contrat avec le psy sus quelques séances (et pas quelques années….). Et c’est parfois remboursé par la mutuelle.
Après, ça n’empêche pas de faire un travai au long cours avec un psy orienté psychanalyse ou thérapies humanistes, si on sent que, derrière nos symptômes, il y a plus à creuser. Le jour où on a le temps et les sous….
Bises à toutes,
Marion (psychologue clinicienne dans 3 semaines, quand elle aura reçu son diplôme… )
Bonjour !
Juste une petite info pour ce qui est des psys et des phobies, pour éviter les erreurs d’aiguillage.
Pour ce qui est des troubles anxieux (phobies, crises d’angoisse / de panique, TOC, anxiété permanente, etc…), c’est plutôt vers un psy formé aux TCC (thérapies cognitivo-comportementales) qu’il faut s’orienter (Zermati est dans cette branche là aussi, d’ailleurs). Pour les troubles dépressifs, même combat, les TCC marchent bien.
Pas que la psychanalyse ne marche pas dans ce cas, mais les TCC sont beaucoup plus orientée vers la disparition du symptôme et font effet beaucoup plus vite. On passe en général un contrat avec le psy sus quelques séances (et pas quelques années….). Et c’est parfois remboursé par la mutuelle.
Après, ça n’empêche pas de faire un travai au long cours avec un psy orienté psychanalyse ou thérapies humanistes, si on sent que, derrière nos symptômes, il y a plus à creuser. Le jour où on a le temps et les sous….
Bises à toutes,
Marion (psychologue clinicienne dans 3 semaines, quand elle aura reçu son diplôme… )
Chouette billet! Je repensais en lisant le début où tu expliques que ça pourrait servir à d’autres : mais tu n’aurais pas écrit un bouquin il y a qqs années sur le sujet?
Sinon, ce qui me dérange c’est pas que tu emploies le terme de psychologue puis celui d’escroc mais que tu précises une orientation psychanalytique qui resterait à démontrait au vu de sa posture pro (genre je vais te dire ce qui est bien pour toi et que tu te trompes en ayant peur). Il était réellement indiqué qu’il est psychanalyste?
Moi mon quelqu’un en ce moment c’est le Dr Z car mine que rien, on se livre pas mal dans ce genre de thérapie (le mot n’est pas choisi au hasard) et on travaille pas mal sur soi. Et cela m’est très bénéfique.
Hello,
dommage, cette idée que voir un psy puisse coûter bonbec, comme si c’était du luxe, alors que c’est souvent tout simplement indispensable… Je sais qu’avec les psychiatres, qui sont médecins donc, les séances sont remboursées (mais mieux vaut avoir la bonne mutuelle pour les dépassements). En même temps, la notion d’argent est importante dans le processus thérapeutique, il faut donc que ça coûte un peu (le mien me demandait d’apporter à chaque séance une somme que j’avais définie au départ). Il ne faudrait donc pas qu’une thérapie soit hors de prix, juste adaptée aux revenus du patient; il faut donc bien se renseigner, et pas que sur le prix, sur la qualité du thérapeute aussi (surtout pas de « je choisis au pif dans l’annuaire! »). On peut demander conseil à son généraliste par exemple…
Bonne journée!
Aie, je viens justement de terminer un article sur l »aerodromophobie », quel joli nom n’est ce pas? Je parle notamment du stage anti stress AF mais qui coute un bras et du site internet d’un ancien phobique qui m’a paru très bien(le site, pas le phobique)peuravion.com.
Je ne souffre pas de cette phobie, mais je sais que c’est très handicapant, et que ça peut m’arriver aussi du jour au lendemain, si j’ai bien compris le discours de spécialistes sur le sujet, je me contenterais donc de te dire que moi j’ai très peur des araignées, mais que l’avantage c’est qu’on est pas obligé de monter dedans.
Je connais l’autoflagélation aussi lorsque j’ai mis de l’essence dans ma voiture alors qu’elle roule au diesel! et tout ça la veille de partir à Disney land. Grosse pression lorsque j’ai dû annoncer à mon bébé de 3 ans et demi (qui se faisait une joie d’y aller) que papa et papy devaient réparer la voiture et que donc on n’y allais pas! (Pour ma défense j’étais enceinte de 7 mois et demi et littéralement à l’ouest ce jour là!!!)C’est peut être rien pour certains mais ce fût horrible pour moi.Donc je compatie Caro!
Bonjour ici !
Sous-marin discret en temps habituels, j’émerge aujourd’hui car le sujet me connaît : pas spécifiquement la phobie de l’avion, mais les attaques de panique, l’anxiété généralisée et l’agoraphobie, un peu. « Anxieuse de nature », comme on dit, j’ai développé ces problèmes puissance dix suite à une année très chargée et très stressée.
Le plus efficace pour lutter contre les phobies les plus bizarres soient-elles (en fait, toutes les phobies sont bizarres et souvent tellement extrêmes qu’elles nous en étonnent nous-mêmes), ce ne sont ni les médocs (qui peuvent aider un temps) ni la psychanalyse (qui a sans doute son intérêt, mais pas dans les troubles phobiques), mais la TCC (thérapie cognitive et comportementale) : thérapie brève et ciblée contre des problèmes précis, qui fonctionne surtout par l’exposition progressive aux situations anxiogènes, plus quelques apprentissages sur la psychologie de la peur, les techniques de relaxation et de respiration, etc. Comme quoi Caroline, ton psy n’était pas totalement à côté de la plaque quand il t’a conseillé d’aller te confronter à ta peur.
Ben ça tombe bien ce billet, pas pour le côté « psy », mais pour le côté phobie. Je suis stressée de l’avion depuis toujours, mais miracle de l’année 2010 j’ai surmonté ma peur toute seule comme une grande.
C’est à dire qu’à raison de 9 avions depuis janvier, je l’ai tellement apprivoisée que je m’endors même lors du décollage.
Je crois juste que plus tu prends l’avion, moins tu as peur. (c’est 200€)
Je pense aussi que chacun a des priorités différentes…
Tu n’hésites pas à mettre autant dans tes consultations zermati alors qu’il ne me viendrait jamais à l’idée de dépenser autant d’argent pour un nutritionniste…
Par contre j’ai fait 2 ans de psychothérapie avec un psychiatre à 93€ la séance d’une heure (remboursée 53€ mais bon… ça reste une somme)…
Le problème du psy, c’est qu’il faut vraiment tomber sur LE bon. La mienne a pris sa retraite. Je pleure tous les jours !
Ma pauvre, tu dois effectivement beaucoup t’en vouloir…. (je ne veux pas en rajouter, mais moi je serai effondrée de priver mes enfants d’un séjour à Londres, ou ailleurs), mais comment ont réagi tes enfants et tes parents ?? Et ton homme qui pensait passer quelques jours en presque célibataire avec toi ?????
Pour le psy, je crois que c’est comme la chaussure de Cendrillon : tant que t’as pas trouvé le bon, celui qui « te va » parfaitement bien, ça ne peut pas coller…
Ton post m’a fait rire jaune… Etant une grande fan de l’avion moi aussi , j’ai réussi à faire déplacer toute une famille marocaine pour m’amener à l’aéroport pour prendre un avion qui ne partait que le lendemain. Heureusement ils en rient encore.
Sinon, à la suite d’un très gros passage à vide j’ai voulu « rencontrer quelqu’un » mais avec un banquier qui me poursuit une fourche à la main, il en était hors de question.
Je me suis adressée au CMP (centre médico psychologique)de mon arrondissement, j’ai rencontré 2 infirmires psy devant qui j’étais en pleurs au bout de 30 secondes qui m’ont adressé à une psy du CMP avec laquelle j’ai pu commencer une « thérapie » gratuitement.
Alors oui je sais, les CMP étant 95% du temps complètement surchargés, je pense que ça ne peut marcher que dans les très grandes villes hyper équipées (dans mon cas Paris) et encore, je sais que dans la capitale de région où j’habitais avant, c’était impensable mais si ça peut aider quelques unes ici…
Bon il faut renoncer au fantasme du psy qui reçoit dans un beau cabinet personnel et accepter de se livrer assise sur une chaise inconfortable dans un bureau décoré comme à la meilleure époque soviétique et accepter de rencontrer toute une faune diverse et variée dans la salle d’attente du CMP mais je peux dire que même si je n’ai pas eu la volonté de continuer sur une longue durée (vélléité de filigrane écrit Pennac) les 4 séances que j’ai eues m’ont bien permis d’avancer et surtout de ne pas me casser la gueule plus encore.
des spys j’en ai testée plusieurs, à chaques fois il y avait toujours quelques choses qui me plaisait pas, c’est difficile de trouver le bon, depuis je laisse tombée.
pour tes enfants ce n’est que partis remise, c’est sur que sur le coup sa met les boulettes.
hélas non ! moi, c’est le contraire ! plus je prends l’avion, plus j’ai peur !je pense que c’est parce que plus je vieillis, plus j’entends parler d’avions qui s’écrasent !
certes, « la peur n’évite pas le danger » mais comment éviter la peur ? moi je pense que quand on est trouillard, comme moi, on est trouillard pour tout, c’est tout simple !
Je n’ai pas le temps de lire tous les commentaires…
Je me sens concernée par cet article, je suis phobique de l’avion et bref, je ne le prends JAMAIS quand ce n’est pas obligatoire. Là je suis à Barcelone et j’ai pris le train, et quand j’ai dû aller en Martinique je me suis renseignée sur un éventuel bateau… Bref, j’ai tenté le psy, ça n’a absolument rien fait. Alors je pars en pensant que je vais mourir, je dis au revoir à toute ma famille, mes amis, et quand j’arrive saine et sauve, je me dis que j’ai de la chance.
Bon, on me shoote aux médicaments aussi avant de partir, ce qui fait que les dernières fois ont été moins épuisantes (sinon, pleurs tout le long, cris… bref, je me fais honte). Ma famille ne me comprenait pas au début et pensait que c’était un caprice, maintenant ils me soutiennent et me cachent même les horaires de leurs avions, sinon je passe le temps du vol (ça peut être long) à recharger la page yahoo news…
Ils me font aussi allègrement croire qu’ils sont « vraiment vraiment » tout à l’arrière de l’avion (je ne sortirai pas mes statistiques, juré), même s’ils sont en fait tout devant…
Ici radio Londres ! Nous résistons, nous ne renoncerons pas, ce qui ne fut possible en juin le deviendra en juillet. Nous la passerons cette frontière et, d’ici là, nous enrichirons notre vocabulaire, je précise tout de même que nous savons aussi dire « spoon », avec « glass » et « plate » ceci me paraît indispensable. Il n’empêche que, lors de cette révision du vocabulaire vital, aucun de nous autour de la table parisienne ne s’est rappelé comment se disait « fourchette » … heureusement que nous ne sommes pas partis !
Et le week-end à Paris valait bien un week-end à Londres ne serait-ce que pour le brunch, dimanche, à l’Ecole des Arts et Métiers, sa chapelle, son musée, la balade au Louvre samedi, le marché de l’avenue d’Italie, à l’aube ou presque, dans la fraîcheur matinale, entre filles.
Et merci « Eurostar » pour avoir bien voulu prolonger de deux mois la validité de nos billets, un point de moins pour Air France qui n’a pas su retrouver la carte d’identité laissée sur le siège de l’avion.
Je rebondis sur le post de Katelig : j’ai eu affaire au CMP proche de chez moi (Hyères en l’occurence, Caro ! ;o) ), et une psy et une infirmière psy sont carrément venues à mon domicile lors d’une dépression post-partum très très sévère. Beaucoup de choses ont changé pour moi à cette époque, et je me suis retrouvée complètement perdue, sans aucun repère, avec la responsabilité d’une petite vie à gérer en plus.
Ces personnes ont été formidables, et je n’ai finalement pas eu besoin d’aller voir » quelqu’un »…
Effectivement, si vous avez une structure de ce type vers chez vous, ça vaut le coup de taper à leur porte..
Aaaaah, Manou, merci, vous me rassurez!!
Sérieux, j’étais d’une humeur massacrante ce matin (un peu encore, mais moins), et de lire que Caro avait oublié la carte d’identité, je l’ai presque pris personnellement!!!!
Bon, je retourne travailler un peu rassérénée… ;o)
Et fourchette, ça se dit « fork » (+ couteau: « knife ») – je ne voudrais pas en plus que vous restiez affamés après ce premier aléa!!
@ Calédonie75: à mon avis, le churros a décidé d’oublier Caro dans l’avion la prochaine fois…
T’aurais du nous les envoyer, on t’aurais fait une immersion gratos chez les rosbifs (bon ok du 20è, mais j’ai des boites de baked beans en rab’ au sous-sol, une machine à bière avec des pintes, et de quoi simuler une mini boutique top-shop dans mon dressing).
ya du bon et du mauvais chez les psychos. enceinte de Dou je suis allée voir l’une des psys des bleuets. à la première séance, donc celle où je dois m’arracher un organe interne pour arriver à sortir mon psychodrame, elle était en retard d’une heure, elle a fait passer quelqu’un d’autre avant moi en urgence, et elle a pris 3 coups de fils pendant la séance (à laquelle assistait une stagiaire, cerise sur le gâteau). j’y suis pas retournée dis-donc. je veux bien qu’elle était dépassée par le manque de moyens et qu’elles sont que deux pour toute la clinique, et elle s’est excusée platement après aussi, mais n’empêche que ça m’a coupé l’envie de baver. et ça, c’est une gentille, qui te dis pas que tu te laisses aller et de te sortir les doigts du luc (y en a).
Avant, je n’avais pas peur en avion. Et puis à 24 ans, je suis partie voyager 1 an. J’ai pris plein d’avions et vécu plein de trucs incroyables… dans l’avion qui me ramenait chez moi, j’ai découvert la peur, l’angoisse, la certitude que j’allais mourir sans revoir mes proches. Je ne suis pas morte, cela fait plus de 10 ans et depuis j’ai peur en avion. Au début je le prenais quand même en cas de besoin. Depuis j’ai eu des enfants. Impossible de prendre un avion… sans eux ! Je n’ai pas envie de mourir, mais surtout, je ne veux pas les laisser orphelins ! Je sais, c’est horrible (oui, j’ai un peu honte)… Depuis, à chaque fois qu’on part (en famille donc), je deviens tellement insupportable les quelques jours qui précèdent le décollage, que je pense que mes enfants, eux, préfèreraient presque être orphelins… Mon pacsé (qui prend l’avion, sans angoisse et tout seul, très souvent pour son boulot)me dit régulièrement, en ricanant, que je risque plus de mourir quand je monte dans une voiture… et même quand je marche dans la rue. Je sais qu’il n’a pas tort. Mais bon, d’un autre côté, j’ai aussi peur des fantômes alors le côté rationnel des choses…
J’envoie juste des ondes ++++++++++++++++++ a toutes celles qui en ont besoin – perso je n’ai presque plus peur. L’avion, les voyages seule, la nage en haute mer, les entretiens d’embauche ou les exams, l’escalade, l’equitation hors manege…je sais tout faire…
J’ai vecu pendant une periode (etant lyceenne et jeune etudiante), des periodes de peurs irraisonnes (peur d’etre ridicule, peur de rater ma vie, mon exam, mon permis, mais tellement que j’ai arrete de sortir, de parler en classe, faire des devoirs, d’aller en cours de conduite, question d’avoir une raison de rater, peut etre? Par moments aussi peur de sortir de mon lit ou de prendre une douche, peur de me brosser les dents, des fois que je les verrais tomber.) C’en est alle jusque la, assez grave, donc. Je vivais loin de ma famille, et j’ai une personnalite qui peut sembler calme et hautaine meme quand au-dedans c’est la panique, donc personne ne s’est rendu compte.
J’ai reussi de me prendre en main, j’ai commence a faire systemeatiquement tout ce dont j’avais peur des qu’une opportunite se presentait puisque je refusais de vivre dans la peur (j’ai une mere qui chaque jour a un peu plus peur, et j’ai vu comment c’est handicapant, comment ca t’etrique une vie). J’ai donc eu la chance d’eviter de banquer pour un psy qui peut etre bon, ou alors pas, et qui ne peut de tout facon rien faire qu’AIDER, le gros travail, il faut le faire sur soi, et soi-meme.
Alors mon conseil a celles qui ont peur (j’entends les nevrosees, celles qui ne sont pas malades, celles qui PEUVENT y faire soi meme), c’est de commencer par ce qu’on PEUT faire soi meme. Tu as peur de l’avion et aussi des limaces? Va ramasser les limaces sans hurler. Si en plus tu trouves desagreable de parler en public, choisis de commenter au moins l’idee de quelqu’un d’autre lors de la prochaine reunion. Et la prochaine fois de sortir une idee a toi. A force de vaincre ses petites peurs, on est plus fort, et plus capable de s’attaquer aux grandes. D’accepter ses peurs, oui, mais pas accepter de les garder. Pour vivre il faut, je pense, etre en etat de prendre des decisions selon ce qu’on VEUT faire, pas selon ce qu’on ose.
Voila ma psychologie a deux sous – au moins elle est gratuite.
Sur ce, je m’en vais faire poule a motard…derriere mon homme j’ai peur, il faut donc le refaire et refaire, jusqu’a ce que je ne pleure et tremblote plus en arrivant chez moi. Je sais, la moto en plus d’etre assez chiant, c’est VRAIMENT dangereux, et on n’est nullement oblige de prendre des telles risques. D’un autre cote, il est bien plus dangereux pour la sante de manger tous les jours un chocolat, chose que je fais frequemment sans la moindre soupcon de panique. Et surtout, il est dangereux de se laisser dicter par la peur…
@Karine, je me demandes si cette « peur » ne soit un symptome qui n’a au fait rien a voir avec l’avoin ou meme de la peur. Mais ca tu le sais deja, non?
Vous me stressez. Je vais mettre 2 billets de 50 dans mon permis de conduire et aller émietter le tout devant la porte du premier psy que je trouverai en ville.
En tous les cas bravo d’avoir réussi à affronter ta peur…
En ce qui concerne les perturbations inhérentes à la vie cette petite phrase m’a beaucoup aidée :
« ce ne sont pas les évènements qui nous perturbent mais l’interprétation qu’on en fait ».
Mais, je dois dire aussi mes années d’analyse. L’analyse ne nous transforme pas, elle nous aide juste à vivre avec ce que nous sommes et à nous accepter imparfaits, mais libres et heureux, si possible !!
Par exemple la semaine dernière en descendant d’un échelle de meunier (grimper et passer sous les échelles j’aime moyen), en prime j’ai pris la trappe sur la main, j’ai fait un vol plané me suit transformée en schtroumphette avec des bleus impressionnants mais très intéressants, partout, mais rien de cassé. Conclusion me sens hyper protégée et solide, même pas peur de remonter une échelle, avec un sentiment de toute puissance ridicule !!
J’en suis à 150 voyages en avion (décollage et tout va prendre feu, vol et on va tomber, atterrissage et tout va prendre feu…)
La veille je relis mon testament…
Rien à faire, cette peur de l’avion est ancrée en moi, et je surveille toujours les stewards et hôtesses : s’ils sont sereins c’est que tout va bien…
Pour moi c’est le fait d’être enfermée dans un truc que je ne pourrais en aucun cas maîtriser.
Sur certains vols, j’aplanis le problème avec un apéro bien tassé, sinon c’est tranxène.
Donc, je compatis…
On va dire que c’est une bonne nouvelle, des fois qu’un « impératif professionnel » t’obligerait à prendre un avion pour Dakar (enfin surtout une bonne nouvelle pour moi)
J’adore votre zénitude ! elle a bien de la chance Caro !
En lisant ton article ce matin, j’étais déçue pour tes enfants et j’imaginais bien à quel point tu t’en voulais.
Mais ce soir, en lisant le message de ta maman, je me dis que c’est vraiment cool d’y aller en juillet !
Quant aux phobies, pour le moment, je n’en ai pas. De là à dire que j’ai la phobie d’avoir une phobie ….
Le truc que je déteste le plus dans la vie, c’est de décevoir les autres à cause de mes conneries. Donc j’ondoie bien fort pour que le voyage des grand-parents et des enfants en juillet puisse avoir lieu sans problème et que Caro se sente un peu moins coupable. Un peu…
J’adore l’avion… depuis qu’à 16 ans j’ai rêvé qu’un avion s’écrasait en bas de chez moi j’ai observé les avions dans le ciel en attendant de le voir s’écraser, exploser ou je ne sais quoi.
J’ai regardé mille et une fois la scène de l’avion qui explose dans Destination finale, je regarde des crash d’avions sur youtube… je suis fasciné par les crash (oui je suis folle lol)
Ma meilleure amie me disait que j’allais m’écraser ou exploser la première fois que j’allais prendre l’avion…
J’ai pris l’avion pour la première fois à 30 ans, pour faire Lyon Paris, puis ensuite à chaque fois que je pouvais pour faire l’aller retour entre chez moi (lyon) et chez mes parents (paris) et aucune peur, pourtant je m’attendais à avoir peur.
Puis je suis revenue vivre à Paris… et mon premier transatlantique Francfort Los Angeles, Los Angeles Francfort, j’ai adoré… je repars à LA en Octobre, je suis impatiente de me taper les 9h20 de vol entre Paris & Charlotte et les 5h10 entre Charlotte et LA…
Mon moment préféré ? le décollage, la vitesse, l’inclinaison… ensuite c’est atterrissage, le moment où les roues touchent le sol.
pour Loop of Kurland :
je prends rarement l’avion, mais souvent ma voiture, habitant en Rhone alpes confrontée parfois aux bouchons de Lyon et Grenoble, cette phobie devenait telle que je ne voulait plus aller dans ces grandes villes aux heures de pointe(donc tout le temps), j’ai même failli laisser une fois ma voiture sur une file(j’ai avalé un tube de gelsemium, et « pchitté » du rescue, une autre fois avec des amies qui ont essayé de dédramatiser, il a quand même fallu que je sorte prendre l’air, faire le tour de la voiture, scruter les alentours : vous imaginez!!! alors là je me suis dit : ma vieille il faut faire quelque chose! aujourd’hui encore quand ça commence à bouchonner, j’attends les prémices : sueurs , tremblements…mais pour le moment ça à l’air d’aller…