Mois : juillet 2006

Le jacuzzi, suite

Après le jacuzzi, donc, le grand soin du visage…

 

 

 

 

12h16: Je me lève brusquement et m'extraie mortifiée du divin bain. Je suis sûre que le dragon n'ignore rien de mes petits jeux avec les jets d'eau. Mais qu'importe, je sors la tête haute. C'est vrai, ça, est-ce que Catherine Deneuve prendrait un air gêné ?

12h17: On me présente Nicole, qui sera mon esthéticienne attitrée.

12h18: Je décide immédiatement que Nicole sera mon amie pour toujours tellement elle a l'air gentille. Elle a une peau de chocolat soyeuse et par endroits elle est encore plus ronde que moi. Sauf que sur elle c'est beaucoup plus joli. Quand elle sourit, Nicole a deux fossettes qui creusent ses pommettes hautes.

12h19: Je veux faire un calin à Nicole

12h20: Je crois que le jacuzzi m'a un peu perturbée.

12h22: Je m'installe dans une cabine de soin. La lumière est tamisée, une musique douce me berce et la table est plus confortable que mon lit. Des bougies aux huiles essentielles de raisin finissent de m'endormir.

12h23: A bien y réfléchir, la musique ressemble à celle des Feux de l'amour.

12h24: Je suis Ashley Abott.

12h25: Nicole me dit qu'elle va tout d'abord me faire un examen de peau.

12h26: Nicole est gentille, elle essaie de trouver les mots pour le dire, mais le verdict est sans appel. Ma peau est un cas presque désespéré.

12h28: Nicole a l'air désolée, je la console et lui explique que je le savais déjà.

12h29: Nicole en fait une affaire personnelle. Elle m'explique que rien n'est jamais perdu et qu'elle va tenter de purifier mon épiderme tout en l'hydratant, car souvent, une peau "à problèmes" est une peau qui a soif.

12h30: Je dis "hein hein" et dodeline de la tête. Elle veut vraiment m'aider la pauvre.

12h32: Nicole m'explique tout un tas de trucs sur mes glandes sébacées qui d'après elle interprêtent mal les messages que je leur envoie à force de les priver d'eau et qui croient du coup que je leur demande de fabriquer encore plus de sébum.

12h35: Je n'en reviens pas que mes glandes sébacées puissent être stupides à ce point. Avec un peu de chance, elles sont de mèche avec mes capitons et tout ce petit monde passe ses journées à produire du gras en veux-tu en voilà, tout ça en croyant bien faire, en plus.

12h40: Je promets à Nicole de la jouer plus fine avec ces pauvres glandes. Faute de quoi, elles vont continuer bêtement de fabriquer du sébum, m'avertit Nicole

12h42: L'idée de ces glandes idiotes qui fabriquent consciencieusement des comédons avec leurs petites mimines me donne un peu la nausée.

12h45: Nicole a fini son diagnostic de peau, elle va commencer le soin.

12h46: Ses doigts me badigeonnent de mousse nettoyante. On dirait de la chantilly

12h47: Nicole m'essuie avec des serviettes chaudes impregnées d'huiles essentielles. Un peu comme dans les restaurants chinois.

12h48: Nicole a l'air peinée que je puisse comparer ses lingettes imprégnées d'huiles essentielles hors de prix aux serviettes à deux francs des restaurants chinois.

12h48: Nicole m'asperge d'Eau de beauté puis d'Eau de raisin. Je ne comprends pas trop la différence mais je m'en fiche. Je suis dans les vignes, j'entends les grillons.

12h49: Maintenant, gommage et modelage en douceur avec une crème à base de pépins de raisin broyés. Nicole a des mains d'experte, à a fois douces et énergiques. J'en connais qui doivent moins rigoler, avec leurs petites réserves de sébum…

12h52: "Là je vous pose un masque hydratant – et non astringeant, hein ?", insiste Nicole, qui veut vérifier que j'ai bien compris le message.

12h56: Nicole m'a laissée toute seule pendant que le masque agit. J'en profite pour engueuler ces saletés de glandes. Un peu d'autorité n'a jamais nuit à personne.

13h00: Ma nouvelle amie est revenue, elle me regarde un peu bizarrement, elle a dû m'entendre faire preuve d'autorité. Elle ne dit rien et nettoie à nouveau mon visage. Re-serviettes chaudes, re-eau de beauté.

13h15: C'est fini. Un dernier regard sur mon nez. L'adorable Nicole m'annonce que j'ai certes des boutons mais presque pas de points noirs. Je ne relève pas trop, je crois que finalement je ne veux plus rien savoir de la vie intime de mon épiderme.

13h16: Nicole me dit au-revoir et n'essaie même pas de me refourguer une tonne de produits. Dommage, j'aurais tout pris.

Conclusion: Trouvez deux copines aussi merveilleuses que les miennes et dites-leur que c'est votre anniversaire. Je suis ressortie avec la peau d'un bébé, ou presque, et détendue. Vraiment détendue… 😉

Pour en savoir plus: http://www.meuricehotel.com/fitness_spa/espace.html

Le jacuzzi

Il y a trois mois, deux de mes amies – bénies soient-elles entre toutes les femmes – m'ont offert un "Grand soin du visage" à faire valoir au Spa Caudalie du palace Meurice. Profitant hier de l'absence de mes loulous et d'un jour off au boulot, je me suis rendue dans ce temple du luxe et de la beauté…

fitness_spa

11H00: Je pars chez moi après avoir essayé une dizaine de tenues. Comment ne pas avoir l'air d'une miséreuse dans un palace quand son armoire contient 95% de fringues H&M, Gap et autres marques inconnues ?

11H05: Je remonte en quatrième vitesse, j'ai oublié mon maillot de bain pour le hammam et jacuzzi.

11h30: J'arrive en eau au Meurice. ça valait bien la peine de me pomponner, je ne ressemble à rien. Mon jupon blanc mode 2005 a l'allure d'une serpillère, et ma peau est aussi luisante que si je venais de faire un masque à la margarine.

11H35: L'hôtesse ressemble à un dragon, elle me calcule immédiatement.

11H36: Même s'il ne fait aucun doute ni pour elle ni pour moi que c'est ma première et dernière fois dans ce paradis du luxe, elle joue malgré tout le jeu et me fait visiter le Spa.

11h37: Je bute violemment dans un pèse personne posé à côté des vestiaires. Le dragon a l'air de penser que je l'ai fait exprès. Mon subconscient se marre, il l'a vraiment fait exprès.

11h38: Je passe devant la salle de fitness. J'ose une plaisanterie: "exceptionnellement, je vais faire l'impasse sur le fitness".

11H39: Le dragon ne se marre pas. Elle a l'air de penser qu'un peu de sport ne me ferait pourtant pas de mal.

11h40: J'enfile mon maillot de bain, passe un peignoir blanc qui pèse cinq kilos et file au jacuzzi.

11h42: Je suis Catherine Deneuve.

11h43: L'eau du jacuzzi ressemble à celle d'un lagon. La pièce est en marbre noir et blanc. Je suis née pour le luxe en fait.

11H44: Je m'aperçois qu'une des bretelles de mon maillot de bain ne tient plus que par un fil. ça n'arriverait pas à Catherine Deneuve.

11h45: Le jacuzzi c'est bien mais je m'ennuie, toute seule.

11h47: Je viens de découvrir les boutons secrets du jacuzzi.

11h48: Le premier bouton provoque des remous dans l'eau. C'est comme si le jacuzzi me caressait de partout.

11H49: Le deuxième bouton déclenche des milliers de bulles d'air. Le jacuzzi gronde, on dirait qu'il va exploser, j'arrête avant que la police ne m'embarque.

11h50: Je rappuie sur le bouton, c'est tout de même très amusant.

11h52: C'est la tempête dans le jacuzzi. Personne ne vient pour m'emmener me calmer quelque part. Je m'amuse comme une folle.

11h54: Si je me mets bien comme ça, là, les bulles me font de drôles de guili.

11h55: Je ne m'ennuie plus.

11h56: On peut épouser un jacuzzi ?

11h12: Alors que je suis en train de découvrir que sous mes doigts de pieds se cache une zone ultra érogène, le dragon fait irruption. C'est l'heure de mon grand soin.

A suivre…

Les filles au chignon impeccable

Hier, dans son bureau surchauffé, la ronde sentait ses cheveux –
assez longs ma foi, sa seule fierté – se coller le long de son cou
trempé de sueur. Ne trouvant pas d'élastique pour les attacher, elle se
mit en quête d'un long crayon pour se bricoler un chignon. Et comme à
chaque fois, elle eu beau s'y reprendre à dix fois, le chignon en
question s'écroula. Pas moyen d'entortiller en deux coups de cuiller à
pot le stylo dans la masse de cheveux roulés en boule. Elle s'en sortit
avec une écharde enfoncée dans le crane et pas mal de cheveux arrachés.

chignon

Pourquoi raconter cette anecdote aussi insignifiante ? Juste parce
qu'elle est pour la ronde révélatrice d'une vérité incontestable. Elle
n'a pas le gène. Le gène de la fille. Le monde des filles se divise en
deux, selon elle. Celles qui sont capable, en deux secondes et dans un
geste élégant de piquer une aiguille, une baguette ou tout autre objet
oblong dans leurs cheveux, laissant ainsi place à une coiffure
délicieusement négligée, agrémentée de quelques mèches tombant en
ondulant sur un front lisse et parfait. Les autres, celles qui n'ont
pas le gène, parviennent tout juste à retenir deux trois cheveux, ou
pire, font une sorte de chignon de coté, la moitié de la chevelure
refusant catégoriquement de se laisser emprisonner. Si cela se limitait
à une histoire de chignon, la vie de la ronde n'en serait pas plus
affectée que ça.

Seulement voilà…

Les filles au chignon impeccable sont de celles qui se souviennent
de la date de leurs règles, qui n'ont jamais mauvaise haleine et qui ne
puent pas des pieds. Les filles au chignon impeccable pleurent sans
faire couler leur rimmel, sans que leurs yeux ne rougissent et sans que
leur visage entier ne finisse par gonfler tout en se couvrant de
plaques d'urticaire. Les filles au chignon parfait savent déposer sur
le bord de leurs paupières un trait d'eye liner droit et sans bavure.
les autres, comme la ronde, tremblent toujours à cet instant précis, ne
parvenant jamais à créer la symétrie parfaite. Pire, une réplique du
trait en question se dépose systématiquement sous le sourcil pour un
effet "oeil au beurre noir" des plus plaisants.

La liste est longue…

Les filles au chignon parfait ne marchent pas non plus dans la
merde, elles ne coincent pas leur talon dans une bouche d'aération, ne
tombent presque jamais dans un escalier, ne déchirent pas leur pantalon
à l'entrejambe avant un rendez-vous important. Elles se font les ongles
sans dépasser et savent attendre assez longtemps pour ne pas saccager
le vernis cinq minutes après la pose.

Les filles au chignon impeccable ont toujours un soutien-gorge assorti à leur culotte.

Aucune fille au chignon impeccable ne serait tétanisée à l'idée d'entrer dans une boutique de robes de mariées…

Nain nain nain les gondoles à Veniseuh…

mimioui

"nainainain les gondoles à Venise…"

 

Je ne me souviens jamais du début de cette chanson…

 

Alors d'abord, un grand merci. Je suis encore toute émotionnée par vos si nombreuses et si chaleureuses félicitations. Tellement émotionnée que je ne trouve plus les mots pour le dire.

 

Certains d'entre vous me demandent la suite…

 

La suite, c'est donc un grand oui sur cette place blanche et brûlante. Un baiser. La suite c'est une petite, toute petite bague plantée d'un diamant étincelant. A ce moment là, je ne suis plus Monica, mais Marylin…

 

La suite, c'est un retour dans les nuages à l'hôtel, une chambre climatisée… La suite c'est l'homme qui tremble encore de l'avoir demandé alors qu'il avait toujours dit que non non non, ça n'était pas fait pour nous.

 

La suite ce sont les coups de fil aux très proches, pour l'annoncer. Et à chaque fois des rires surpris, parce qu'encore une fois, s'il y avait sur cette terre deux irréductibles fiers de revendiquer leur "vie dans le pêché", c'était bien nous.

 

La suite c'est ma maman qui pleure, mon père qui bégaie un peu, alors que pourtant, j'ai tout de même 35 ans et deux enfants !

 

La suite, enfin, c'est cette phrase merveilleuse de ma mamie de 88 ans:

 

"- Oh là là… Faire l'amour à Venise, ce doit être formidable, non ?"

 

-Heu… oui mamie, ça l'est.

 

-Et bien tu sais quoi mon petit ? Recommencez !"

 

Alors… Alors on a recommencé.

Une journée particulière

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– 6h30: l'homme me réveille. Je sais depuis hier qu'on part, mais pas où. Il faut que je boucle ma valise mais sans connaitre la destination, ça relève de l'exploit. Pour une nuit je prends un jean (si c'est un séjour décontracté), un pantalon d'été pour marcher, une tunique pas trop décolletée (au cas où on parte dans un pays du maghreb, on SAIT jamais), deux robes (dans le cas d'un "coquetel") trois maillots de bain (dont aucun ne me va vraiment) deux paires de chaussures et trois culottes (pas d'explication rationnelle), mais on SAIT jamais.

 

– 7h00: j'envoie un message de détresse sur le net, on SAIT jamais. L'homme a un air bizarre depuis ce matin.

 

– 7h15: Je remonte en courant dans ma chambre prendre un pull, on SAIT jamais. L'homme s'impatiente.

 

– 7h45: Sur l'autoroute, l'homme m'annonce qu'on va prendre l'avion

 

– 7h46: Je commence immédiatement mes exercices de respiration abdominale que je dois normalement effectuer au moins 12h avant le décollage.

 

– 7h48: J'ai peut-être un peu trop mis le paquet sur la respiration, je crois que je suis en hyperventilation.

 

– 8h10: On s'apprête à checker, je ne trouve plus mon passeport.

 

– 8h12: Je suis toute rouge à force de fouiller dans mon sac, à moins que ce soit l'hyperventilation. L'homme croit que je le fais exprès pour ne pas prendre l'avion. Il n'a plus vraiment l'air de vouloir m'emmener où que ce soit.

 

– 8h15: Il y a un dieu pour les rondes blondes et bordéliques, je retrouve mon salopard de passeport qui se planquait dans la poche intérieure de mon sac… là où il est toujours.

 

– 8h20: Je brandis mon passeport comme s'il s'agissait de la queue de mickey du manège. Là, je vois que sur le moniteur au-dessus de moi, c'est écrit "VENISE".

 

– 8h30: Je n'ai plus de palpitations, je regarde l'homme et je me dis que je ne le mérite pas.

 

– 9h15: On monte dans l'avion, les accoudoirs sont renforcés avec du papier d'alluminium. Je respire comme une folle avec le ventre.

 

– 9h30: L'avion a décollé, contre toute attente. Je prie pour qu'il n'y ait pas du papier d'allu dans les réacteurs.

 

– 11h00: On survole Venise avant d'atterrir. Même en pensée je n'ai pas les mots.

 

– 11h30: Il fait 53° dans le bâteau bus qui nous emmène à Venise. On s'en fiche.

 

– 11h45: Il parait que l'eau de la Lagune est polluée. Je ne vois que les diamants qui scintillent à la surface.

 

– 12h00: Les Italiens sont des crâneurs, il font les malins au volant de leurs bâteaux cigares.

 

– 13h00: Après 32 arrêts où on a cru à chaque fois qu'on était arrivés, le campanile de la place saint Marc se dresse dans un ciel brûlant. Je crois que l'homme pleure un peu. J'ai le coeur qui bat.

 

– 13h15: "Tu es belle". "Ah bon, tu trouves ? Pourtant j'ai gro…" Je ravale mes mots, une petite voix me dit que non, pas aujourd'hui.

 

– 14h00: Je croise mon reflet dans une glace, ma tunique est transparente, heureusement qu'on est pas dans un pays du Maghreb. On ne voit que mes seins. Je me prends pour Monica.

 

– 14h02: Je suis Monica.

 

– 14h06: Pont des soupirs. Je suis italienne.

 

– 14h08: Si je suis italienne… j'ai gagné la Coupe du monde !!!

 

– 14h15: On dit que Venise sent mauvais l'été. Je ne sais pas, le cou de l'homme sent l'Eau d'Issey et je m'en saoule. C'est mon Marcello.

 

– 15h00: L'homme me dit qu'il ne s'appelle pas Marcello. "D'accord, mon Marcello".

 

– 15h15: Je croise mon reflet à nouveau, en fait je ne suis pas Monica du tout. On ne voit pas que mes seins. C'est décidé, je ne mange rien ce week-end.

 

– 15h17: Je me jette sur une foccacia à la tomate-mozarrella.

 

– 15h18: "Bonjiourno, una gelati per favor, con doué boule. Una fragola e una straciatella, per favor".

 

– 16h00: L'homme me prend la main et m'emmène sur la place San Marco.

 

– 16h05: On débouche sur la place par une petite rue. Tout est blanc de soleil, on se serre très fort.

 

– 16h06: Je dis: "Il y a un de ces monde". Il répond: "Non, regarde, on est tous seuls". Je regarde et c'est vrai.

 

– 16h07: L'homme prend une grande respiration. La main sur son bras je sens les vibrations d'un grand frisson. Une petite voix me dit qu'on n'est pas venus là pour regarder les pigeons.

 

– 16h08: On est au centre de la place, j'entends des violons.

 

– 16h09: Il les entend aussi. Pas sûre que ça prouve qu'il y en ait vraiment.

 

– 16h12, 23 ou 45, je ne sais plus: Je lui dis oui oui oui…

Mère en manque

Depuis quelques jours, mes petits ont pris leurs quartiers d'été. Ne pas dire la sensation de liberté qui en découle serait un mensonge éhonté. Ne plus se sentir pressé le soir de rentrer. Décaler l'heure de réveil d'une heure au moins. N'avoir que soi à habiller, laver, coiffer. Même, oui, même, n'avoir que soi ou l'homme à écouter… Parce que deux enfants de six ans, ça parle. Tout le temps. Leur gémellité n'y est pas pour rien, il faut trouver sa place – toujours cette question de place -, pousser l'autre pour s'y mettre, raconter en premier, mieux, plus, plus fort, plus vite. Alors oui, au risque de passer pour une mère indigne, je l'avoue, je me repose. Je goûte ce silence. Je n'en reviens pas de pouvoir sur un coup de tête filer au cinéma, prendre un verre en terrasse ou manger trois bricoles sur un coin de table en regardant la télé.

Mais parfois, je sens au creux de mon ventre, le manque. Violent, imprévu, il arrive sans sommation. C'est un mélange de panique irraisonnée qu'il leur soit arrivé malheur et de besoin charnel de plonger mon visage dans leur cou pour respirer les effluves délicieux de leur cuir chevelu mouillé de sueur.

mariuscorse  loucorse

Un manque animal, tactile et charnel. Qui passe. Mais me rappelle à la réalité: ils sont sortis de moi il y a six ans. Ils sont sortis pour toujours, m'échapperont, s'envoleront. Mais personne ne pourra effacer de ma mémoire la douceur de leur peau d'enfant et l'odeur de leurs cheveux.

Premières étreintes, un autre point de vue

Les premières étreintes, vues du point de vue de l'homme, enfin, de ce que j'imagine être son point de vue… Pour saisir toute l'extrème subtilité 😉 du propos, je conseille de lire au préalable ce billet,

"Allez, je me lance, je l'embrasse. Le cou, d'abord. En général, ça marche, le cou, non ? Ah, oui , ça a l'air de marcher. Oh là là, ses seins… Quelle poitrine ! Un peu lourde, comme j'aime. Une poitrine réconfortante, de femme. J'étais sûr que sa peau serait douce. Merde, je la sens qui se raidit. Je vais trop vite, je n'aurais pas dû arracher les boutons de son chemisier. Calme toi mon grand, calme toi, tu vas tout gâcher. En même temps, sa peau est si douce que j'ai envie de la caresser de partout. Allez, tu as raison ma belle, allonge-toi, on sera mieux. Pas moyen d'aller plus bas, merde. Si ça se trouve je ne lui plais pas. Mes poils. J'ai trop de poils, à tous les coups c'est ça qui la bloque. C'est bien ma veine, je tombe sur une fille qui n'aime pas les hommes velus. Pourtant je n'en ai pas beaucoup en même temps. C'est peut-être ça, en fait je n'en ai pas assez. Manque de virilité. A tous les coups.

Voilà qu'elle me demande à boire. Vite, vite, pourvu que cette pause ne me fasse pas perdre mes moyens. La cata. Le mec qui se ratatine le premier soir. Sûr que là, je ne la reverrai pas. Allez, hop hop hop, je remonte. Ouah, elle est nue sous les draps. Pfiou… Pas de risque que je me ramollise. Ses épaules sont rondes, je les croquerais.

J'y crois pas, elle a à peine bu. Bon, n'y pense pas, reste concentré. Ah bon, pas sur moi ? Dommage, j'aurais pu la regarder en même temps, ne pas en perdre une miette.

Je pourrais au moins enlever ce drap, non ? Non ? Ah, pas de chance, je suis tombé sur une frileuse. En même temps, elle n'a pas froid aux yeux… Bon, allez, je prends les choses en main. Baisse la garde chérie, laisse moi venir.

Un jour, je lui dirai que sous les draps je les vois aussi ses bourrelets. Un jour, je lui dirai que je les aime aussi. Un jour, j'espère.

S’affamer

"Un médecin ne peut pas faire maigrir une femme programmée pour être en surpoids autrement qu'en l'affamant". C'est en substance le discours tenu par le psychiatre Apfeldorfer dans le supplément féminin du Journal du Dimanche du week-end dernier. Enfin un médecin qui le dit. Enfin cette vérité, écrite noire sur blanc.

Si la nature – bonne ou mauvaise, peu importe – a décidé que tu serais grosse, rien ne sert de lutter. A moins de signer pour des mois de privation, jamais tu ne sentiras saillir sous tes doigts les os de tes hanches. Il faut faire le deuil de la femme mince que tu ne seras jamais. C'est le prix de ton bonheur. Voilà ce que dit ce psychiatre, dont je vais m'empresser d'acheter le livre.

Bien sûr, si une personne est obèse parce qu'elle souffre de compulsions alimentaires ou que tout simplement elle ignore tout des règles de base d'une alimentation équilibrée, là, le nutritioniste a un rôle à jouer. Mais pour le reste de la population tout simplemenbt dotée d'un capital pondéral plus élevé que la moyenne, c'est perdu d'avance.

Reste que la société ne pardonne pas à ses gros d'exister. On ne juge pas les comportements, on est intraitable sur l'apparence, poursuit le psychiatre. Etre svelte est associé à des qualités telles que le dynamisme, la maitrise de soi. Etre enrobé évoque plutôt la paresse, le manque de volonté, la faiblesse.

Alors que faire ? S'affamer pour trouver une place ? Ou décider que cette place on la prendra, vaille que vaille, envers et contre tout ?

Premiers calins…

Bon, grosse grosse journée au boulot, pas le temps pour ce billet passionnant que je comptais vous écrire sur… ah, je ne le dis pas, vous verrez bien demain… 😉 Qui a dit que je n'avais pas d'idée ? Hein ? QUI ???

Donc je vous inflige à nouveau une petite rediff, de saison je pense. Bah oui, l'été, c'est la saison des amours, non ?

 

Premières étreintes

Là, il m'embrasse, c'est bon. Le visage, pas de problème. Embrasse moi tant que tu voudras. Ses mains descendent, aïe. Le cou, c'est parfait, c'est bon le cou, j'adore ça. Ah… les seins. Oui, d'accord, les seins je veux bien, il sont gros, tu vas avoir de quoi faire, ça devrait t'occuper un moment. Pendant ce temps là, tu n'iras pas ailleurs. Oh là là, il ouvre mon chemisier. Non, ça ne va pas être possible, ça, en pleine lumière, comme ça, assise et torse nu, même pas en rêve, mon chéri. Mon ventre rebondit sur mon pantalon et mes seins débordent du soutien gorge. Attends, deux secondes, je m'allonge.

 

Ah, voilà, sur le dos, c'est mieux. Là, à la rigueur, tu peux regarder, tu peux même faire courir ta main sous ma poitrine. Heu…non, le ventre, tout de même, si tu pouvais éviter, ça m'arrangerait. Même sur le dos, il est gros. Mon dieu, s'il réalise à quel point il est gros, il va s'arrêter net, c'est sûr. Il faut que je trouve un moyen de me mettre sous les draps. Mais je ne peux pas le faire avec mes vêtements, je vais avoir l'air ridicule. Et me déshabiller devant lui, plutôt mourir.

 

"J'ai très soif, tu peux aller me chercher un verre d'eau ? merci, tu es gentil".

 

Allez, hop hop hop, on enlève tout ça, le jean, les collants ventre plat sous le pantalon, la culotte géante de Bridget, le soutien gorge, vite vite vite, sous les draps, il remonte. C'est incroyable, il a mis à peine deux secondes. A croire qu'il est pressé. En soi c'est plutôt bon signe, ce qu'il a aperçu ne l'a pas effrayé. Bon, maintenant va falloir boire ce stupide verre d'eau. Ce qui signifie qu'il faut que je me redresse, alors que je suis NUE. Quelle idiote. Je n'ai même pas soif. Le drap, je tiens le drap et de l'autre le verre. Ouf, c'est bon. Allez, viens, je suis prête. Sous la couette, dans le noir, je me sens presque bien.

 

"Sur toi ? Ah, non, je… je n'aime pas trop, je préfère que tu restes comme ça, la première fois, je préfère, je sais, c'est idiot…"

 

Sur lui ! Inimaginable. Autant lui dire tout de suite de s'en aller. D'abord, je vais l'écraser. C'est sûr. Ensuite, s'il en réchappe, il verra mes seins sans soutien-gorge. Qui tombent sur mon ventre. Et mes cuisses. Bien écrasées. Enormes. Non, sur toi, sans façons. Bon, il m'a l'air compréhensif. Et… mmmm… assez doué. Allez, j'arrête de penser à quoi que ce soit. ça va aller, oui, ça va…

 

Heu… non, le drap, s'il te plait, laisse-le, on a beau être en juillet… j'ai un peu froid.